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L'auteur Grégory Da Rosa m'a gentillement invitée a lire son roman car pour lui au vu de mon profil son livre était susceptible de me plaire. Et il ne s'est pas trompé !!

Phiilippe Gardeval est le sénéchal de Lysimaque et ami de son roi Edouard. Ce dernier est réveillé brusquement parce que la ville est assiégée. de là découle la narration qui est en fait le "journal" du Sénéchal qui nous décrit les complots de la cours et les états d'âme de Philippe.

J'ai donc beaucoup apprécié son roman par l'histoire en elle même ,et par son personnage principal qui m'a tout de suite inspirée de la sympathie. Et pourtant ce personnage reste ambigu tout au long de la lecture. Il fut en fait nommé par le roi au poste de sénéchal à cause de leur grande amitié . Il est issu du peuple et n'a donc pas le sang bleu de la noblesse ce qui pose un problème à certaines personnes de la cours.
Ce thème est récurrent et son approche par l'auteur très juste. Cette lutte des classes et l'arrivisme de certains a toujours été et est encore d'actualité de nos jours ( même si c'est à un autre niveau). La mise en avant et l'acceptation par le mérite se fait rare par les gens de la noblesse, qui ne reconnaissent bien souvent que les leurs ( sauf rare exception).

Pour revenir au personnage du Sénéchal, il est assez noir dans sa façon d'être et dans son caractère mais pourtant l'auteur le montre sous un jour très humain , avec ses qualités et ses défauts. D'ailleurs je trouve la couverture très détaille et très juste a ce sujet, puisqu'elle représente exactement le caractère de Philippe.
Le roi lui est un peu bourru et a un vocabulaire qui m'a beaucoup amusé.

J'ai également beaucoup apprécié le relationnel entre certains personnages. entre autre le mystère qui entoure l'attachement entre Philippe et Pénélope, l'épouse défunte du roi Edouard.

La façon d'écrire de Grégory Da Rosa, avec un vocabulaire médiéval est tout a fait adapté a son récit et lui donne du cachet. On sent une maîtrise de l'époque.

J'aurais quelques bémol à soumettre malgré tout. J'ai regretté le manque de carte et de généalogie qui aurait pu rendre le début de lecture de ce roman plus aisé.
Le côté fantasy et fantastique si il est bien présent reste quand même un peu léger à mon goût.
D'autre part je regrette également le manque de duel ou de combats dans ce roman, ce qui le rend un peu lent à la lecture et qui enlève le pep's qui aurait pu rendre ce roman encore meilleur.

Donc un grand merci à l'auteur pour son roman, qui est pour moi une très belle découverte. Je lirais bien sûr la suite avec grand plaisir.


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Je découvre Grégory Da Rosa avec ce premier tome de "Sénéchal" et j'ai globalement bien aimé.
Cela dit il y a un "oui mais...", un poil de frustration, celle qui vient quand on se dit que, c'est bien certes, mais ça aurait pu être très bien.
J'ai aimé le style, mais pourquoi cette constance à nous servir du "céans", du "icelle", icelui" ou encore du "iceux" à tout bout de champ ? Si le parti pris était d'écrire en vieux françois alors il fallait y aller carrément (mais il est vrai que cela aurait été imbuvable).
Aimant particulièrement le moyen-âge je n'aurais pas été trop largué, mais j'ai parfois eu un peu l'impression que l'auteur voulait nous placer tout ou presque des termes de l'encyclopédie médiévale de Violet le Duc, jusqu'aux coussièges ou aumonières et j'en passe...
Une plus juste utilisation des termes médiévaux aurait allégé le récit à son avantage, c'est mon ressenti.
J'ai aimé le contexte et l'intrigue qui démarre rapidement.
Une ville assiégée, des tentatives d'assassinat, des traîtres insaisissables et donc tout un aréopage de suspects qui évoluent comme sur un plateau de Cluédo géant.
j'ai aimé le fait que tout soit vu à travers les yeux du Sénéchal, avec une vision limitée et donc imparfaite qui nous donne une progression difficile dans un contexte compliqué par des enjeux de luttes d'influences politiques et religieuses, les deux se confondant allègrement.
Je ne suis par contre pas convaincu par le Sénéchal lui-même, trop "normal et humain" avec tous ses débats intérieurs et manquant par trop de relief à mon goût.
Un regret également sur le rythme du récit qui retombe parfois au gré des introspections du Sénéchal ou à la défaveur de trop longues descriptions...
Donc un peu frustré oui, car le potentiel de cette histoire est très bon et reste entier ; avant d'attaquer le deuxième tome, j'aimerai juste y trouver ce petit "je ne sais quoi" en plus qui rendrait le tout si bon ;)
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C'est irrévérencieux et novateur. Un livre hors-norme par son originalité, déstabilisant et intemporel. Nous sommes loin des clichés.
Les héros, le roi Edouard le sixième et le Sénéchal Philippe Gardeval sont loins d'être d'impulsifs jeunnes hommes prompt à en découdre. Ils ont conscience de la gravité de la situation, Lysimaque est assiégée et malgré les portes fermées, nul n'est en sécurité des ennemis sont à l'intérieur. le moindre geste, la moindre parole et les soupçons jaillissent, chacun est traître potentiel.
J'aime beaucoup Philippe Gardeval qui se remet toujours en question et reste lucide : p. 142, Et si le roi de Castlewing disait vrai ? Si nous êtions, nous, d'immondes mécréants trônant sur un artefact du malin ? C'est un héros à la croisée de Mattias Tannhauser (La Religion) et de Gui de Clairbois ( le bourbier D Azincourt) des hommes qui ne se font pas d'illusion, reste fidèles à leur loyauté et mène leur mission jusqu'au bout quoiqu'il leur en coûte.
L'histoire se situe dans un monde médiéval dont Grégory DA ROSA possède toutes les clefs : la héraldique, les costumes, le langage. Il nous crée un univers avec ses chants, ses contes, ses proverbes et un langage parfois fleuri mais pas désagréable. Quelques pointes d'humour agrémente le tout qui ne sont pas sans me rappeler le donjon de Naheulbeuk à certains moments.
Gregory DA ROSA nous a concocté un livre de fantasy surprenant qui dénonce les travers des hommes par le biais d'une intrigue qui nous tient en haleine et lui permet de faire découvrir d'autres façons de penser. Il consacre quelques pages magnifiques à l'écriture et au lecteur auxquelles j'ai été très sensible en tant que lectrice.
C'est un premier livre et j'espère qu'il y en aura beaucoup d'autres. Comme vous l'avez deviné je vais lire la suite de cette trilogie avec un immense plaisir.Je tiens surtout à remercier l'auteur de son magnifique cadeau qui est devenu un coup de coeur. Et j'en profite pour vous signaler un livre avec une couverture soignée. Lisez-le, chacun peut y trouver son bonheur car il y a plusieurs niveaux de lecture.
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En terminant ce tome 1, je ne savais dire si j'étais déçu, frustré ou énervé… Toujours est-il qu'il finit mieux qu'il n'a commencé avec un bon vieux cliffhanger des familles qui oblige les lecteurs à se procurer la suite !
Je vais être cash, la mise en place du récit qui prend la force d'une joute verbale entre le champion de la noblesse de robe et le champion de la noblesse d'épée a été pour moi particulièrement désagréable !
- on balance plein de personnages, avec rôles, titres, fonctions et généalogies, mais sans dramatis personae (une faute de l'éditeur et/ou de l'auteur)…
- on balance plein de noms de lieux, mais sans carte pour savoir si c'est loin ou proche, au nord ou au sud, à l'est ou à l'ouest (une faute de l'éditeur et/ou de l'auteur)…
- on balance tellement de mots de vocabulaires qu'il faut moult notes de bas de page pour les expliquer (même quand c'est totalement dispensable), au lieu d'un bon vieux glossaire en bonnes et dues formes (une faute de l'éditeur et/ou de l'auteur)… Et en plus l'auteur se fait une joie de brouiller les pistes en croisant le vocabulaire de l'Antiquité à celui du Moyen-Âge, ce qui fait qu'on se retrouve avec un Empire Byzantin médiéval-fantastique comme le célèbre Gondor du SdA…
Le plus énervant reste quand même le 4e de couverture qui dégaine la gatling à compliments en parlant d'univers très réaliste et très original alors qu'il n'est ni l'un ni l'autre : on est dans la Fantasy à intrigues et à complots tout ce qu'il y a de plus classique, et le fantastique semble tout droit sorti d'un épisode de "Heroes of Might and Magic" voire d'un banal JRPG plus mainstream tu meurs… D'ailleurs c'est con que les éléments clés du background soient explicités à mi-roman seulement au lieu du prologue ou de l'introduction : les sphères sont entrées en collision et désormais anges et démons doivent cohabiter avec les humains dans un monde où l'enfer et le paradis sont à portée de tir…
Pour aguicher le client on compare l'auteur à l'écrivain fantasy anglo-saxon le plus connu, à savoir GRR Martin, et à l'écrivain fantasy français le plus connu, à savoir Jean-Philippe Jaworski, du coup on peut plus facilement jouer au jeu des sept erreurs : alors on a un roi alcoolique, successeur d'un roi fou, qui a nommé son vieux pote au poste de Main du Roi, euh pardon Sénéchal, et alors que les armées combattent au loin la capitale se retrouve assiégée… Je pourrais multiplier les similitudes (ah le Mur qui sépare les royaumes humains de l'inconnu ^^), mais au final on se retrouve dans la même situation que Port Réal avant la Bataille de la Néra ! La cité est assiégée certes mais on s'approchera jamais des remparts donc on ne verra jamais la guerre, du coup tout se concentre sur le côté intrigue et complots mais comme les aristocrates ne peuvent concevoir que le traître n'appartienne pas à leurs rangs personnellement j'ai trouvé que cela ne dépassait pas le stade du "Cluedo" : le suspect est-il le Colonel Moutarde, Madame Pervenche, Mademoiselle Rose, le Professeur Violet, le Docteur Orchidée ou Monsieur Olive ? L'arme du crime est-t-elle le chandelier, la barre de fer, la clé anglaise, le revolver, le poignard ou la corde ? Pour ne rien gâcher, j'ai deviné le principal et seul twist du roman au moment même où il était mis en place…

Le problème vient peut-être que j'ai déjà lu tout ça, en en mieux, dans "Havrefer" (cycle bashé pour ne pas dire vilipendé par Gillossen d'Elbakin.net) : on est ici dans le game of thrones aristocratique plus classique tu meurs, alors que Richard Ford avait balayé tout le spectre social en mêlant intimement épique et tragique… Ce que j'écris pourrait laisser penser à une critique à charge dans le plus pur style de Gillossen de ten.nikable, mais non en fait : on finit pas se faire au style qui mêle français ancien et français moderne, les unités de lieu, de temps et d'action sont maîtrisées, la narration à la 1ère personne est plutôt fluide, les dialogues sont assez réussis, le background à la HOMM possède un fort potentiel, il n'y a certes que deux scènes d'action mais elles envoient sacrément du bois, les thématiques du fanatisme religieux, de la lutte des classes et de l'impérialisme à marche forcée sont intéressants (et si l'union fait la force, la fin justifie-t-elle tous les moyens pour la réaliser ?), et en fonction de la résolution du whodunit le récit peut prendre des voies ô combien passionnantes… Je suis d'autant plus curieux de voir ce que va donner la suite que l'ensemble reste très fluide et que sur le fond comme sur la forme Grégory Da Rosa dégage vraiment un truc : pourvu qu'il ait le temps de bien forger pour devenir un bon forgeron car malgré tout il a pourrait avoir tout d'un grand !
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Grégory Da Rosa m'a proposé de lire ce premier tome et c'est avec plaisir que je m'y suis engagée car il était dans ma wishlist . Je le remercie donc au passage !
J'ai vraiment beaucoup aimé ce premier tome ! Il faut juste s'habituer au départ car c'est un récit à la première personne ( ce que j'aime moins normalement mais au final je change d'avis ) et avec du vocabulaire ancien ( qui est expliqué en bas de page la première fois mais j'ai oublié la signification de quelques-uns en route ^^ heureusement ça ne gêne en rien la lecture et beaucoup sont transparents).
Une fois qu'on est dedans , on est vraiment bien , le style est fluide , j'ai même trouvé ça très bien écrit et c'est assez imagé . L'intrigue à un air de déjà-vu mais elle est prenante : le siège d'une ville, un roi menacé de l'intérieur par un félon et un ennemi je dois dire assez flippant dans son genre ( Les scènes avec l'ennemi sont terribles) ! le narrateur, le sénéchal, n'est pas à priori un personnage très sympathique, pas très courageux et en proie aux doutes mais on apprend à l'apprécier au fur et à mesure que l'on en apprend sur lui. J'aime beaucoup l'atmosphère du roman.
Le petit plus c'est aussi la couverture que je trouve parfaite avec l'ambiance du livre et qui ajoutera un petit cachet dans ma bibliothèque !
J'ai hâte maintenant de lire la suite car c'est vraiment une trilogie prometteuse .
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Pour son premier roman, Grégory Da Rosa a bénéficié d'une sacrée promotion de la part de son éditeur qui ne tarit pas d'éloge sur le talent de son nouveau jeune prodige. L'avantage, c'est que le lecteur entame le roman avec un bel enthousiasme. L'inconvénient, c'est que, pour peu que le récit ne soit pas à la hauteur, la déception risque d'être plus rude. Dans le cas de « Sénéchal », si le bilan est effectivement plutôt mitigé, l'ensemble se révèle malgré tout positif. Contrairement à ce qu'on pourrait penser, il ne s'agit pas d'un one-shot mais du premier tome d'une série mettant en scène un certain Philippe Gardeval, ami et conseiller du roi Édouard le Sanguin qu'il sert fidèlement depuis des années en dépit de l'hostilité que lui manifeste une partie de l'aristocratie, gênée par ses origines roturières. Depuis qu'on l'a réveillé en catastrophe pour lui annoncer que la ville était assiégée, l'animosité des nobles de la cour est pourtant devenue le cadet de ses soucis... Et ça ne s'arrange pas lorsque le roi échappe coup sur coup à plusieurs tentatives d'assassinat ! le doute n'est dès lors plus permis : l'ennemi a bel et bien infiltré la cour. Reste à savoir comment démasquer les traîtres... Si nous n'avons certes pas affaire à un univers « d'une originalité rare » comme stipulé sur la couverture, le monde esquissé par Grégory Da Rosa se révèle en tout cas prometteur. Nés de l'implosion puis de la fusion de la Terre, du Paradis et de l'Enfer, les territoires sur lesquelles résident notre protagoniste abritent désormais humains, anges et diverses autres espèces forcées de cohabiter. Si l'action se limite à la seule ville de Lysimaque, capitale de Méronne, le lecteur comprend donc assez vite que l'univers bâti par l'auteur est bien plus complexe que cela et sera probablement amené à s'étoffer au fil du temps (la présence d'une carte en début d'ouvrage serait d'ailleurs judicieuse).

Le caractère atypique du roman tient en fait surtout à la plume de Grégory Da Rosa qui opte ici pour un style très particulier, parsemant son roman de mots de vocabulaire tirés du vieux français ou faisant référence à des vêtements, meubles ou équipements propres aux périodes antique et médiévale. La volonté de l'auteur de renforcer par ce biais l'immersion du lecteur est louable, seulement le résultat n'est pas toujours du plus bel effet (et pourtant je suis moi-même une grande férue d'histoire). C'est notamment le cas dans la première partie du roman qui voit défiler un nombre incalculable de notes de bas-de-page qui nuisent à la fluidité du récit, d'autant plus que certaines se révèlent parfois peu pertinentes car consacrées à des termes aisément compréhensibles sans explications (des mots comme « piétaille » ou encore « oriflamme » n'ont, par exemple, pas franchement besoin d'une définition...). Cette impression de lourdeur finit toutefois par s'estomper à mesure que l'on avance dans le roman qui gagne peu à peu en rythme. On remarque en effet une nette différence entre le début du roman (prometteur mais encore balbutiant) et la seconde partie du récit (bien meilleure car davantage maîtrisée et plus dynamique). Cette amélioration vaut d'ailleurs autant pour le style que pour les personnages, à commencer par le héros qui, en gagnant en complexité, accroît son capital sympathie aux yeux du lecteur. Les joutes verbales stériles et légèrement puériles entretenues dans le premier tiers de l'ouvrage entre le sénéchal et un autre conseiller laissent ainsi peu à peu la place à des scènes plus intimistes qui nous permettent de faire plus ample connaissance avec certains des acteurs gravitant autour du protagoniste.

Certains personnages révèlent alors un beau potentiel, qu'il s'agisse du fil du sénéchal, amer d'être rabaissé à cause de ses origines non nobles, de sa toute aussi amère et odieuse épouse, du colossal et jovial guerrier Roufos (à qui on doit d'ailleurs une superbe chanson paillarde !), ou encore du myr Gilmenas, magicien certainement plus puissant et plus retors que ce qu'il laisse imaginer au reste de la cour. L'un des autres avantages de ce développement des relations entre les différents personnages réside dans la qualité des dialogues qui croît, elle aussi, de manière significative à mesure que les pages défilent. Les répliques trop travaillées et donc un peu trop lourdes du début laissent ainsi peu à peu la place à des échanges plus dynamiques dans lesquels les personnages optent pour un vocabulaire plus familier mais surtout plus réaliste. On sent alors nettement l'influence qu'ont pu avoir sur Grégory Da Rosa des auteurs comme Jean-Philippe Jaworski ou encore G. R. R. Martin. Les adages tour à tour graves ou humoristiques placés au début de chaque nouveau chapitre et proposant une réflexion sur la politique ou la religion s'inscrivent d'ailleurs dans cette même veine et sont pour leur part très réussis (« L'obscurité est une absence de lumière. La mort une absence de vie. L'ignorance est une absence de savoir. La solitude, une absence d'autrui. Ce qui ronge l'homme ce n'est pas le Mal. C'est le Néant. »). le final du roman est lui aussi particulièrement bien amené, le cliffhanger assez inattendu clôturant ce premier tome ouvrant d'intéressantes perspectives pour la suite, aussi bien pour le héros que pour le royaume de Méronne. Affaire à suivre...

Avec « Sénéchal », Grégory Da Rosa signe donc un premier roman très prometteur qui, en dépit des quelques maladresses du début, parvient à accrocher solidement le lecteur qui referme l'ouvrage conquis. L'enthousiasme dont fait preuve l'auteur tout au long du récit n'y est d'ailleurs pas étranger et, si certains de ses choix sont effectivement discutables, celui-ci a au moins le mérite d'oser s'écarter de certains sentiers un peu trop battus. Une belle découverte, donc, que je compte bien poursuivre avec le second tome des aventures du sénéchal.
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Comment commencer une chronique quand tout se bouscule dans ma tête au sujet de ce premier tome…

Est-ce que j'ai aimé ? Oui ! Est-ce qu'il y a des failles ? Non… Mais il y a un petit défaut pour ma part… Eh oui, le livre parfait n'existe pas !

Ce que j'ai vraiment aimé dans ce tome c'est la vitesse à laquelle se déroulent les événements. Avec l'arrivée des troupes de Lysander devant les murs de la cité, la machine est lancée, et ensuite ça s'accélère, ça ne cesse de rebondir ! Il n'y a aucun temps mort, aucune faiblesse dans l'enchaînement des faits et du coup ça donne encore plus de crédibilité à l'histoire ! Je pense que cet effet de vitesse est en partie du également au temps extrêmement court sur lequel se déroulent les événement relatés dans ce premier tome : on ne passe en effet que trois jours aux côtés du Sénéchal… Petit aparté, le coup de se servir des heures des messes en guise de début de chapitre pour que le lecteur – un peu initié à l'histoire religieuse – puisse se repérer est très originale et bien trouvée !

J'ai également apprécié le travail sur les personnages. On se prend d'affection pour un Sénéchal qui est torturé/tiraillé entre le bien et le mal. Mais par contre, pour des raisons que je ne sais pas totalement expliquer, je n'arrive pas à lui faire totalement confiance ! Sénéchal, tu nous prépares une entourloupe pour les prochains tomes ? 🙂

Gregory Da Rosa nous offre ici un monde très prometteur et très travaillé, fortement inspiré par la société médiévale, ce qui se ressent jusque dans les dialogues avec l'utilisation de mots en anciens français – notamment concernant l'habillement et l'armement. J'ai vraiment beaucoup aimé la maîtrise parfaite des termes de la part de l'auteur. J'ai eu l'occasion de discuter avec lui et, à l'inverse d'un Fabien Cerutti, par exemple, il n'est pas historien et a donc dû mener énormément de recherches et on ne peut que saluer son travail !

Le léger défaut est que ce style « médiévalisant » se révèle par moment un peu trop lourd et peut-être même contre-productif. Certains moments de description sont aussi trop longs à mon goût, mais… c'est un premier roman et un premier tome alors on ne peut que pardonner ces légers défauts !

Alors, pour finir, est-ce que je vous conseille cet ouvrage ? OUI ! Les gros points forts de cette histoire sont, sans nul doute, l'intrigue et le cliffhanger assez inattendu qui clôture ce premier tome, ouvrant de belles perspectives pour la suite ! Affaire à suivre au royaume de Méronne !
Lien : https://ogrimoire.com/2019/0..
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A tes risques et périls, ce livre tu achèteras, mais si ce pas là tu franchis, point tu ne le regretteras !

Ce roman va être très polarisant sur un plan bien précis : le style d'écriture très médiévalisant adopté. Si vous ne supportez pas la traduction des premiers tomes du Trône de Fer ou de lire un livre doté de nombreuses notes en bas de page, je pense que vous allez avoir beaucoup de mal avec celui-ci. L'absence d'un glossaire, d'une carte et d'un Dramatis Personæ n'aide pas non plus.

Outre ce choix stylistique, l'écriture de Grégory Da Rosa est assez contrastée (gardez cependant à l'esprit qu'il s'agit d'un premier roman, certaines maladresses seront d'évidence corrigées dans les tomes suivants) : certains éléments sont maladroits (l'info-dump, des descriptions trop longues et trop nombreuses cassant souvent le rythme), tandis que globalement, nous avons clairement affaire à un écrivain à l'énorme potentiel, qui gagnerait beaucoup à adopter un rythme plus constant et un style un peu plus direct. J'ai vraiment adoré certains passages, ainsi que la truculence qui se dégage de certaines répliques (et dans ces là, l'utilisation du vieux français fonctionne à merveille).

Si l'éditeur parle d'un univers « d'une grande originalité », force est de constater qu'il mélange Ferrand, Jaworski et G.R.R Martin, dans une ambiance très chrétienne où les démons et les anges possèdent des royaumes sur Terre (on se croirait dans Heroes of Might & Magic !), les premiers étant confinés derrière une Muraille (tiens, tiens…) et les seconds se mêlant de la politique du monde des hommes dans une perspective très elfique que ne renierait pas Tolkien et avec un degré de cynisme qui ne déplairait pas à Poul Anderson. Rien de bien original en réalité, donc.

Le gros point fort du roman est son aspect intrigues de Cour, ainsi que l'enquête menée par le fameux Sénéchal pour trouver les félons ou les espions responsables de la série de tentatives d'assassinat visant le famille royale qui, alors que la capitale est assiégée dans le cadre d'une guerre sainte, exacerbent soudain les rivalités entre grands personnages, religieux, politiques et militaires, entre ce Sénéchal né gueux et les nobles qui le méprisent. L'enquête menée se révèle passionnante. Clairement, le tome suivant s'annonce, à ce niveau, tout à fait épique, et je serai à coup sûr de l'aventure. Et puis évidemment, l'autre gros point fort de ce livre, c'est le personnage du Sénéchal lui-même, complexe, riche, soigné, attachant, à l'ironie mordante.

Au final, si vous êtes capable de passer l'écueil du style (que certains, je n'en doute pas, apprécieront, au contraire, au plus haut point, et qualifieront de force de ce roman et pas de faiblesse) et quelques maladresses de jeunesse, voilà un roman de Dark Fantasy grim & gritty, à fort aspect politique et religieux, qui est tout à fait recommandable, sans pour autant, à ce stade, s'enflammer comme le fait son éditeur en parlant de chef-d'oeuvre. On en est proche, mais il est prématuré, à ce stade du cycle et de la carrière de l'auteur, d'employer ce terme.

Retrouvez la version complète de cette critique sur mon blog.
Lien : https://lecultedapophis.word..
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Le sénéchal Philippe Gardeval est brutalement tiré de son lit par l'annonce que la ville est assiégée, par une armée ennemie que personne n'a vue venir.

Ce livre était un de ceux qui me faisaient le plus envie dans ma PAL et il n'y a pas traîné très longtemps. Pourtant il m'a fallu un temps fou pour en venir à bout malgré son format court… aussi longtemps pour lire ces 342 pages que pour les 1200 du dernier tome du Trône de Fer…

Ce n'est pas que c'est mauvais. Au contraire il y a plein d'idées que j'ai trouvées géniales, originales, super intéressantes. Il y a un même un passage au milieu du roman que j'ai trouvé palpitant et que j'ai dévoré. Et pourtant, la sauce n'a jamais réellement pris.

Ce qui m'a posé problème: à peu près tout le reste en fait. Les personnages, déjà. Je n'ai accroché à aucun. L'auteur fait du bon boulot pour les rendre très humains. C'est-à-dire que s'ils ont des qualités, ils ont aussi et surtout tout un tas de défauts et de faiblesses. Et ça, c'est bien. En théorie. Parce qu'à part le sénéchal, qu'on connaît un peu mieux parce que c'est lui qui raconte les évènements et qu'on a donc accès à ses pensées, les autres sont brossés en quelques traits plus ou moins efficaces (jusqu'à la fin, j'ai confondu certains entre eux tout en n'ayant aucune idée de quelle était leur fonction). En 342 pages, on n'a pas le temps de faire plus précis.

Encore que… L'autre problème que j'ai eu avec ce livre, c'est que je l'ai trouvé très bavard. On a une armée gigantesque aux portes de la ville et, à part une scène, on n'en voit jamais le bout de l'oreille. Que fait-elle, cette armée, pendant qu'à l'intérieur ça jacasse? On ne sait tout simplement pas. Alors bon, les protagonistes ont de quoi faire dans la cité. On cherche les traîtres, on organise la défense (du moins on en parle vaguement), on se tire dans les pattes, etc.

Côté plume, c'est plutôt agréable à lire, c'est bien écrit, si ce n'est que l'auteur emploie beaucoup de termes qui nécessitent de se reporter à des notes en bas de pages, ce qui contraint le lecteur à s'interrompre régulièrement pour vérifier de quoi on est en train de lui parler.

Vous l'aurez compris, je suis passée totalement à côté de cette lecture. Je vais me répéter, ce n'est pas un mauvais livre, il y a plein de bonnes choses dedans. Ce n'était juste pas ce que je m'attendais à lire, pas ce que j'espérais. C'est peut-être dur de comparer les deux, mais jusqu'ici je n'ai pas lu mieux en matière de citadelle assiégée que le siège de Dros Delnoch. Alors peut-être que Sénéchal est plus réaliste (peut-être seulement, parce que le siège de Malte raconté dans La Religion avait aussi une autre gueule), mais je ne lis pas de la fantasy parce que je veux du réalisme. Je ne saurais sans doute pas expliquer clairement ce que j'en attends, pour être honnête, mais la fameuse super scène de mi-roman qu'on trouve dans Sénéchal y ressemblait déjà bien plus que tout le reste du roman.

Bref, plein de bonnes choses dans ce livre, mais au final je n'ai pas accroché. J'ai trouvé le temps long, je ne me suis pas sentie investie et je me suis globalement ennuyée. Je ne lirai pas les tomes suivants (dont j'ignorais l'existence jusqu'à récemment, puisque la maison d'édition ne prend pas la peine de signaler qu'il s'agit d'une série nulle part). Je ne déconseille pourtant pas ce roman: beaucoup de lecteurs l'ont apprécié et, même si je n'y ai pas trouvé mon compte, il a des qualités indéniables qui sauront peut-être vous séduire.
Lien : https://bienvenueducotedeche..
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J'avais déjà croisé le roman de Grégory Da Rosa sur quelques blogs (notamment celui d'Apophis ou de Boudicca pour ne pas les citer) mais leur avis mitigé m'avait un peu refroidi. Or, dans le cadre d'une soirée littéraire sur l'Imaginaire, Sénéchal avait été un coup de coeur d'un des participants et cela m'avait convaincu de sauter le pas. Malheureusement, je dois bien l'avouer, j'aurais mieux fait de me fier à l'avis de notre Dieu égyptien et de notre Reine celte…

Philippe Gardeval est Sénéchal de la ville de Lysimaque et un ami fidèle au Roi Édouard. Un beau matin, il est brusquement réveillé par ces mots : « Sénéchal, la ville est assiégée ». Se rendant prestement à la Cour du Roi, il se rend rapidement compte que l'ennemi est déjà parmi eux, manquant de peu d'empoisonner le souverain…

Je vais commencer ma chronique en râlant pour changer ! Sénéchal est un premier tome : quelqu'un peut-il me dire où se trouve le petit 1 qui le préciserait sur la première de couverture ? Sérieusement, ce genre de procédé m'agace un peu car cela peut s'avérer trompeur pour le futur lecteur, croyant acquérir un one shot. En réalité, seule une toute petite phrase le précise sur la Quatrième de couverture…

Bref, je n'ai donc pas débuté ma lecture sous les meilleurs auspices. Néanmoins, le style littéraire très soigné de Grégory Da Rosa m'a pas manqué de me rasséréner. En effet, j'éprouve beaucoup d'admiration pour les auteurs qui font l'effort d'enrichir leur univers par un vocabulaire travaillé à l'instar de Jean-Philippe Jaworski. C'est en effet le cas pour Sénéchal et le fait que l'auteur explicite son vocabulaire par des astérisques est encore plus appréciable.
Le worlbuilding du roman n'est certes pas original car il s'inscrit dans un cadre médiéval tout ce qu'il y a de plus classique mais il fonctionne bien. Et je dois dire que Lysimaque mérite que l'on s'intéresse à elle, ne serait-ce que pour imaginer les palais et les bâtiments prestigieux de la Ville Haute, en passant par les méandres de la Ville Basse ou sa muraille probablement impressionnante.

En revanche, j'aurais deux critiques à formuler :
– En ce qui concerne le récit, je m'attendais à quelque chose comme Un royaume de vent et de colère de Jean-Laurent del Socorro. Nous sommes en effet dans le même contexte : une ville est assiégée et elle doit préparer sa défense face à l'envahisseur. Étant donné que le récit se déroule sur trois jours dans Sénéchal, je m'attendais donc à un rythme soutenu avec une action menée tambour battant. Malheureusement, c'est loin d'être le cas car le récit se perd en digressions et autres situations absurdes voire peu crédibles. Par exemple, à l'issue de la nouvelle du siège, le Roi ne convoque pas son conseil restreint pour décider de la défense de la Cité mais se contente de siéger au milieu de sa Cour parmi ses courtisans. Aucune décision claire et précise n'est alors adoptée. Autre exemple, lorsque le Roi doit se rendre dans le Ville Basse ou rencontrer son ennemi devant les murailles de Lysimaque, il emmène sa fille qui ne possède aucune compétence martiale. N'est-ce pas un peu inconsidéré de lui faire prendre de tels risques?
– de plus, sur la (très belle et réussie) première de couverture, on peut aisément imaginer que le personnage représenté serait Philippe Gardeval. Si on le décrit, on pourrait dire que l'homme semble dur, âpre, déterminé et charismatique. Là encore, cela est trompeur car à la lecture du roman, le Sénéchal est éloigné de cette image. La plupart du temps, il s'avère être timoré et peu compétent dans l'art martial alors même qu'il fait partie de l'escorte du Roi (à un moment donné, il est même sauvé par la Princesse, c'est dire!), frivole, pataud, plus enclin à servir son intérêt propre ou celui de sa famille plutôt que son Roi et sa Cité. J'avais tellement peu de sympathie pour ce personnage que je me suis même prise à croire qu'il était un traître au même titre que les soupçons du Chancelier.

En conclusion, Sénéchal a été une grosse déception pour moi. S'il s'agit d'un roman très bien écrit et très recherché dans son style d'écriture et son univers, en revanche, le personnage principal peu sympathique et le récit auront eu raison de mon enthousiasme. Pour ma part, l'aventure s'arrêtera là car je ne poursuivrai pas avec les tomes suivants.
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