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EAN : 9782812622243
288 pages
Editions du Rouergue (01/09/2021)
3.74/5   74 notes
Résumé :
Et s'il était possible d'entrer dans les tableaux ? De ne plus faire qu'un avec eux ? D'avoir la possibilité d'y évoluer et d'y rencontrer d'autres personnes ? Et même y tomber amoureux... Miguel a ce pouvoir Et ce qu'il adore, c'est apporter des légères améliorations aux oeuvres des plus grands maîtres Mais ce jeu peut s'avérer dangereux surtout lorsque l'on attire l'attention de la Protection des oeuvres dont les méthodes sont expéditives Un jeu qui va se transfor... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (22) Voir plus Ajouter une critique
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Le résumé d'Azul m'a tout de suite intriguée, mais Antonio Da Silva m'a bluffée ! Quand on lit pas mal de littérature jeunesse/YA, on peut parfois avoir l'impression d'une certaine redondance d'un roman à l'autre ou, du moins, d'une absence de réelle prise de risque. Avec Azul, vous ne risquez pas de rencontrer ce problème, Antonio Da Silva signant une oeuvre totalement atypique.

D'une plume oscillant avec maestria du je au il, l'auteur nous plonge dans un roman construit autour d'un concept incroyable qui a de quoi faire rêver plus d'un amateur d'art : la possibilité de littéralement entrer dans un tableau ! D'emblée, on saisit la portée d'un tel pouvoir, d'autant que Miguel, loin de se contenter de jouer les touristes, peut améliorer les minimes défauts que l'oeil du néophyte ne perçoit pas, mais que lui repère sans peine. Si l'on pourrait s'offusquer qu'une personne puisse interférer, même pour l'améliorer, avec le travail d'un artiste, le don de Miguel n'en demeure pas moins extraordinaire et fascinant.

Mais ce que j'ai préféré dans Azul, c'est découvrir de l'intérieur les hors-champs, tous ces détails cachés d'un tableau qu'un observateur extérieur ne peut ni voir ni saisir. Ceux-ci offrent une porte d'entrée dans la psyché et les obsessions parfois mortifères et/ou à la limite de la folie des artistes. Des obsessions, à moins que ce ne soit des échappatoires à leur propre noirceur ou à une réalité qui n'est pas à la hauteur de leurs rêves et fantasmes, qui apportent une profondeur et une richesse incroyable aux tableaux visités par Miguel, mais aussi au roman. Avec ce roman, on réalise qu'un tableau peut en cacher un autre et que ce que l'on voit n'est pas forcément tout ce qu'il y a à voir…

N'ayant jamais pris le temps de m'intéresser réellement à l'art et à la peinture, j'ai adoré me plonger dans des oeuvres célèbres que l'on connaît tous, pour la plupart, au moins de nom. D'un tableau à l'autre, l'ambiance est différente et les personnes y vivant à l'image de notre réalité, diverses et variées ! Néanmoins, dans cette profusion de couleurs et de scènes bucoliques ou bien plus sombres, des principes restent immuables, l'entrée dans un tableau et la vie à l'intérieur étant régies par des règles que l'on découvre avec une fascination certaine. Je vous laisserai le plaisir de les découvrir, parce que c'est un réel plaisir, mais à titre d'exemple, j'ai aimé cette idée que les habits d'une personne et les objets qu'elle emmène dans un tableau s'adaptent automatiquement à celui-ci. N'espérez donc pas amener avec vous le dernier iPhone dans un Van Gogh.

Aussi agréable soit-elle, la possibilité d'entrer dans les tableaux s'accompagne de dangers, parfois mortels, a fortiori quand un individu ne semble guère apprécier que Miguel et son ami, April, s'amusent à interférer avec des oeuvres d'art. le premier améliore, la seconde inspire, mais les deux sont en danger… Alternant entre passé et présent, l'auteur nous narre la rencontre entre ces deux adolescents qui semblent s'être entichés l'un de l'autre. Cela explique d'ailleurs avec quelle frénésie, teintée d'espoir et de peur, Miguel tente de retrouver cette petite amie disparue, sautant d'un tableau à l'autre. Pas facile quand on ne sait pas grand-chose d'une adolescente à la beauté envoûtante et à la soif de liberté attirante, mais qui reste finalement assez secrète. Tout le mystère entourant April ajoute à son aura étincelante, mais il compliquera singulièrement les recherches de Miguel.

Est-il finalement vraiment certain de connaître cette adolescente dont le vernis se craquelle à mesure que l'on tourne les pages ? Miguel, en plus de la perte de la fille qu'il aime, doit affronter une situation préoccupante : autour de lui, dans cette Lisbonne que l'on découvre à travers ses yeux, les meurtres semblent étrangement se multiplier et les éléments se déchaîner ! Il pourra heureusement compter sur le soutien d'une amie qui ne croit pas en son histoire de saut dans les tableaux, mais qui semble prendre à coeur de veiller sur lui, un peu comme la femme au grand coeur qui l'a accueilli, aux côtés d'orphelins, mais aussi d'adolescents à la dérive…

En partie thriller/policier avec une enquête pour retrouver une disparue et comprendre le déchaînement de violence qui s'abat dans la vie de Miguel, fantastique avec des sauts dans des tableaux qui existent vraiment, et horreur avec des événements et un être éthéré cauchemardesque, Azul est à la croisée des genres. Une sorte de tableau atypique qui offre un moment d'évasion aussi intense que divertissant, tout en soulevant un certain nombre de questions autour de l'art, de sa fonction cathartique, du processus créatif, et de la relation de l'artiste avec ses créations…

Antonio Da Silva sort donc des sentiers battus pour nous proposer un roman dont on aspire à raviver toutes les couleurs et à élucider tous les mystères, certains d'une saisissante emprise sur l'imagination sans cesse stimulée des lecteurs. À cet égard, si j'ai deviné avant la fin la grande révélation, j'ai adoré la subtilité avec laquelle l'auteur l'amène, jouant sur le vocabulaire et l'atmosphère comme un peintre jouerait avec les couleurs de sa palette. Quant à son style, il se révèle à l'image du roman : fluide et efficace pour nous prendre au piège d'un monde où l'art se pare de ses plus beaux atouts, avant de nous piéger dans ses déstabilisants faux semblants, et une réalité qui n'est peut-être pas celle que l'on pense…

En résumé, Azul est un roman original qui permet de lier art et mystère, suspense et secrets, amour et noirceur, le tout dans une ambiance oscillant entre émerveillement à l'idée d'explorer des tableaux de l'intérieur, et horreur à mesure que les dangers rattrapent un héros guidé par l'amour, qu'il soit de l'art ou pour une jeune fille devenue muse. Aventure au rythme effréné qu'il est bien difficile de lâcher, Azul brille par son originalité et sa capacité à transporter ses lecteurs dans un monde où l'art se débarrasse de ses carcans pour nous offrir sa propre réalité. Audacieux, captivant et intelligemment construit, un roman que je recommande aux personnes en quête d'une histoire qui sort des sentiers battus et qui, sous couvert de fiction, soulève d'intéressantes questions autour de l'art, des artistes et de leurs rapports à leurs créations.
Lien : https://lightandsmell.wordpr..
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Attention pépite, énorme coup de coeur ! à peine mitigé par un choix éditorial que je développerai plus bas…
Pourtant, j'ai bien manqué de laisser passer ce livre sans me rendre compte de sa valeur. C'est que je l'avais repéré, à cause de son titre et de sa couleur dominante (les livres à dominante jaune ne sont pas légion ; par ailleurs, il se trouve que c'est la couleur préférée de mon petit dernier, ce qui n'a strictement rien à voir avec la littérature, mais voilà, réflexe de maman : j'y suis spontanément attentive !) ; bref, je l'avais repéré dans les wish-lists (ou pense-bêtes) de l'une ou l'autre personne que je suis sur les différentes plateformes de lecteurs. Pour les raisons précitées, il m'avait intriguée, mais ça en était resté là. Et puis arrive 2022, je m'embarque dans des challenges qui invitent à faire le tour du monde… et dans un de ces challenges en particulier, le Portugal est à l'honneur en ce mois de février, alors on fonce !

Mais que dire d'un livre aussi original qu'enchanteur ? J'ai déjà lu un certain nombre de romans taggés « Fantastique », mais aucun ne m'avait encore à ce point transportée dans des mondes imaginaires qui dépassent largement ce que l'on a l'habitude de trouver dans le genre ! Il faut savoir que le synopsis, très « correct » par ailleurs (ce n'est pas toujours le cas !), n'est que le point de départ d'une originalité qui va bien plus loin que tout ce qu'on pourrait imaginer. C'est une balade à travers divers tableaux, mais qui va bien au-delà de ces seules, rares oeuvres mentionnées au fil des pages. Pour moi, c'est un véritable hommage à la peinture, même dans ses formes les plus sombres ou les moins compréhensibles (surtout pour le non-connaisseur) : notre jeune héros a bien du mal avec le cubisme de Picasso par exemple, et s'en moque bien un peu mais tout gentiment.
Hommage à la peinture et aux peintres, jusque dans leur face cachée, leur folie souvent, d'ailleurs l'auteur prévient le lecteur dès le tout début, en parlant du jeune héros qui est entré dans une toile de van Gogh, et qui se trouve à ce moment-là dans le hors-champ du tableau : « Il sait que c'est un privilège de contempler ce qui est caché au regard du spectateur. (…) Mais c'est toujours une parcelle de folie. Même le plus équilibré des artistes est fou. »

Et dans ce monde imaginaire à la limite d'une certaine folie en effet, c'est aussi une (double) magnifique histoire d'amour. On a d'un côté un triangle amoureux, certes, mais la magie des toiles fait que la rivalité entre les deux jeunes filles ne devient jamais mélodramatique comme elle pourrait l'être dans certaines romances ; au contraire, elle est presque une force pour notre jeune héros, bien innocent encore face à ces deux jeunes filles qui l'aiment ! Et d'un autre côté, transcendant largement ce subtil triangle, il y a aussi une véritable histoire d'amour, une mise en avant amoureuse dirais-je, pour la ville de Lisbonne, qu'on aurait tout à coup bien envie de découvrir !

Avec ça, la lecture commence assez doucement, façon tranche de vie certes originale, mais en tout cas on prend le temps de faire connaissance avec nos différents personnages, de s'émouvoir pour eux, de s'attacher à Miguel et à son histoire, à Amalia qui est bien un peu envahissante mais réellement attentionnée envers Miguel même dans ses délires, à Maria qui gère cette « pensaõ » avec une douce fermeté, aux autres enfants/ados qui vivent sous son toit, et bien sûr à l'énigmatique April… Mais peu à peu les choses s'emballent, le rythme s'accélère d'abord insidieusement, dans une écriture incisive faite de phrases généralement assez courtes, et qui joue très habilement sur le contraste entre la 1re personne du singulier quand Miguel est dans la « vie réelle », et la 3e personne quand il est dans un tableau.
On commence à avoir peur avec nos personnages, à s'inquiéter pour eux, on aurait presque envie de rejoindre Miguel à la recherche d'April ! Et ainsi les catastrophes s'enchaînent, nous bousculant jusqu'aux deux tiers du livre environ, mais alors on commence à comprendre (peut-être) le dénouement, et on est pris d'une espèce de fièvre qui fait qu'on ne peut plus lâcher le livre tant on est avide d'aller au bout de cette intrigue tellement originale qui défie l'imaginable. Ainsi, on tourne les pages encore et encore sans plus pouvoir s'arrêter, jusqu'à la magnifique et surprenante fin, non dénuée d'un fabuleux clin d'oeil à un certain gentleman cambrioleur, mais en dire plus serait divulgâcher…

Mon seul regret finalement est un pur choix éditorial : les oeuvres citées ne sont – hélas ! double et même triple hélas ! - pas représentées dans ce livre, que ce soit dans un encart central en couleurs, ou même une annexe en noir et blanc. Or, ces différentes toiles ont toutes une énorme importance puisqu'une grande partie de l'intrigue s'y passe, à travers les allers et retours de Miguel et d'April !
Oh ! certes, il existe une page Instagram dédiée à ce livre, renseignée sur cette page de gauche initiale où on trouve aussi les autres infos éditoriales. Sur cette page Insta, on peut suivre Miguel dans presque toutes les oeuvres citées (il manque le « Soldat blessé » d'Otto Dix, mais je crois que c'est la seule toile absente). Chacune de ces oeuvres est décomposée sur plusieurs photos (comme autant de petits carrés) d'ailleurs, qui forment un tout quand on ouvre la page, puis permettent de voir un certain nombre de détails quand on clique sur chaque photo-détail, d'autant plus que ces morceaux d'oeuvre pris individuellement sont commentés : avec des infos sur le peintre, sur la toile en tant qu'oeuvre, sur le passage où on en parle dans le livre, etc. Bref, c'est un travail vraiment très intéressant, et sans aucun doute complémentaire au livre, je ne le conteste en aucune façon.

Il n'en reste pas moins que je trouve très malheureux que cette page Insta soit la seule et unique façon d'accéder « facilement » aux toiles… Comment dire ? quand je lis un livre, je n'aime pas trop devoir m'interrompre pour aller chercher une info – sur un sujet évoqué que je ne connais pas et qui n'est pas expliqué, un mot de vocabulaire parfois, etc. Si ça se trouve en note de bas de page, en annexe ou que sais-je, mais en tout cas à l'intérieur du livre, c'est quand même plus « confortable » ! Mais ici, sachant donc à quel point ces toiles sont importantes pour la compréhension de l'ensemble, on oblige réellement le lecteur à sortir de ce « confort » d'un livre pour se connecter à un réseau – un comble, quand on pense qu'on (là je parle en tant que parent) essaie de faire lire « nos jeunes » (public-cible de ce livre, à la base) en espérant justement les détacher, pour quelques minutes au moins, des écrans !?
Vous allez me dire que tout le monde, et surtout les jeunes du public cible sont connectés ? Oui et non… Je pense par exemple à ma maman, âgée de bientôt 83 ans, qui a toujours été passionnée par l'art et qui peint encore à ses heures perdues quand elle en a la force. Je suis persuadée qu'elle adorerait un tel livre, qui en plus est tout empreint de cet « esprit jeunesse » tellement rafraîchissant qui lui plairait beaucoup ! Hélas, elle en manquerait une grande partie, car elle connaît certainement certaines des oeuvres qui en font partie, mais pas toutes… et par ailleurs, elle n'a ni smartphone (juste un téléphone fixe), ni ordinateur. Et donc, je ne pourrai pas lui prêter ce magnifique livre, à moins de vouloir sciemment la frustrer, ou bien lui imprimer toutes les oeuvres citées par mes propres moyens ?... Et la voilà qui devrait lire un livre avec un paquet de pages volantes à côté, je ne suis pas persuadée que ce soit idéal !

Quoi qu'il en soit, et malgré ce choix éditorial que je trouve bien un peu malheureux car trop restrictif, je reste évidemment sur mon sentiment enchanté face à un livre tellement original, débordant d'imagination dans son hommage à la peinture, aux peintres et à leur grain de folie, à travers une très belle histoire d'amour – histoire en triangle amoureux, mais aussi amour pour sa ville de Lisbonne. À lire absolument !
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Antonio Da Silva nous invite à un voyage particulièrement original avec Azul :
- Un voyage artistique, au travers de grands chefs d'oeuvre de la peinture ;
- Un voyage géographique, mêlant les cultures, du Portugal jusqu'en Angleterre ;
- Un voyage initiatique, Miguel se découvrant lui-même ;
- Un voyage bousculant la frontière du réel…

Miguel est l'un des enfants recueilli par la pensao de Maria, à Lisbonne. Il se découvre un don extraordinaire : il sait voyager à l'intérieur des tableaux. S'il s'habitue à y rencontrer des personnages de peinture, il ne s'attend pas à y trouver un jour une voyageuse, April, qui, comme lui, est faite de chair et de sang.
Les deux adolescents se lient d'amour, mais leur quotidien déraille avec l'arrivée impromptue d'un homme dans les tableaux de la Protection des Oeuvres…

• L'univers : de Brueghel à Van Gogh, de Hokusai à Monet, de Velasquez à Renoir… Quel merveilleux voyage !!

Les aventures de Miguel sont l'occasion de (re)découvrir des oeuvres d'une manière très originale. Un coup d'oeil sur google image permet de s'imaginer parfaitement les pérégrinations de notre protagoniste.
Le développement du hors champ est particulièrement intéressant : .

Cela permet à l'auteur de glisser ça et là des anecdotes sur les peintres :

Bien que le roman soit ancré dans l'imaginaire, l'auteur joue à plusieurs reprises avec la frontière du fantastique :

La relation entre Miguel et les tableaux :

• La romance ?

Vers le milieu du roman, j'ai eu peur que l'intrigue ne se focalise sur la romance « impossible » entre Miguel, portugais, et April, anglaise – qui se donnent rendez-vous dans les tableaux. Il n'en est rien !



• L'intrigue



• Les révélations finales :



En conclusion, Azul est un livre atypique, plongeant le lecteur dans l'art et l'imaginaire. Les rebondissements sont rythmés, le livre prenant la forme d'une enquête/traque au travers de chefs-d'oeuvre de la peinture. le lecteur est tenu en haleine jusqu'au bout, le mystère ne se résolvant dans sa totalité qu'en fin de roman.
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L'aventure commence dans un tableau de van Gogh dans lequel Miguel s'est introduit pour y « réparer » l'oeuvre du maître. L'aviez-vous remarqué, vous, cette cheminée un peu de travers ? Miguel, lui, l'a vue et depuis cela le démange de venir la modifier. Rien de bien grave, juste la démolir et la rebâtir. Au sein des tableaux, Miguel a tout été : médecin, charpentier, maçon, carreleur, réparateur de jouets. Dans la vraie vie il ne sait pas quoi faire de ses mains. Ce n'est qu'au sein des tableaux et de leurs personnages qu'il se sent bien, étrangement à sa place. Même s'il est un hors cadre. L'aventure commence donc à la troisième personne du singulier. Parce que quand il rentre dans un tableau, Miguel n'est plus qu'un de ses personnages.

Dans sa vraie vie, Miguel est plutôt seul. Orphelin de père et de mère, abandonné peut-être, il a été accueilli à la pensao, après avoir fugué à Lisbone. Là bas il est entouré de Nuno et son tee shirt Flash, Maria, la mama de la pensao, les jumelles Isabel et Béatriz deux blondinettes, Catarina et Salomé les deux adolescentes. Et puis il y a Amalia qui comme Miguel ne fait pas vraiment partie des enfants accueillis en famille d'accueil par Maria, qui ne sont là que par la générosité de cette femme au « coeur gros comme une montagne enfouie sous des couches de ride ». Mais tout commence à se détraquer.

D'abord dans le tableau un monsieur terrifiant, chargé de la « Protection des oeuvres » dont il n'a jamais entendu parler, l'a poursuivi jusqu'à ce qu'il puisse ressortir du tableau. Ensuite, April, la jolie rousse avec laquelle il passait des rendez-vous galants (et moins), la seule hors cadre qu'il n'ait jamais croisée et de laquelle il était tombé amoureux, a disparu. Enfin, des événements complètement farfelus à base de folies passagères, d'hallucinations, de meurtres violents, surviennent dans les environs de la pensao. Et si tout était lié ? Comment ? Et pourquoi ?

Dans les recoins des tableaux se cachent des ombres, des ombres dangereuses, issues de l'imagination agonisante des artistes qui y ont apposé leurs pinceaux. Et qu'April soit leur Muse, que Miguel soit leur réparateur, il restera toujours ces sombres ténèbres et les dessous, les faces cachées de ces tableaux mélange de peintures, de secrets, de scènes invisibles, de souvenirs et de peurs.

J'adore la façon dont l'auteur arrive à nous entraîner dans son délire sans qu'on y comprenne grand chose. Pour moi c'est une vraie prouesse ! Et si j'ai commencé à entrevoir quelques clés au fur et à mesure du récit, moins obscur que Sorte 32.B dans sa compréhension, toute la toile ne vous apparaît pas en entier. Je n'avais jamais lu un roman comme celui-ci et j'aime vraiment qu'il se joue des genres pour nous embrouiller. le réalisme, le fantastique, des pouvoirs étranges, le mélange de passé et présent, de la troisième personne et de la première, de sentiments adolescents et d'autres choses plus adultes. Si Azul peut s'avérer complexe, l'écriture, elle, est un fervent mélange de simplicité et de petite poésie, toute en légèreté.

En résumé

Azul est à la frontière des genres, mélangeant avec brio les palettes du réalisme adolescent, aux touches de fantastique d'un voyageur du temps et de l'art, entremêlé avec quelques aplats de violence et d'horreur. Après le très remarquable Sortie 32.B, ce roman est une seconde pépite d'originalité et de précision, où rien n'est laissé au hasard. Antonio Da Silva a, à mes yeux, un véritable talent pour conter des histoires hors du commun qui réveillent en nous des frissons d'angoisse et de fascination.
Lien : https://lesdreamdreamdunebou..
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Je m'attendais à un récit un peu plus léger que celui auquel j'ai finalement été confrontée.
L'idée de départ me plaisait bien, car j'ai parfois rêvée de pouvoir me plonger littéralement dans un tableau, un peu comme dans le film "Mary Poppins" de Disney, où ils sautent dans un dessin sur le trottoir.

La couverture du roman avec cette belle vague si connue de Hokusai avait aussi de quoi attirer l'oeil. le voilà donc dans mon sac pour les vacances.

Je n'en ai fait qu'une bouchée, puisque je l'ai lu en quelques heures seulement, mais je n'y ai pas trouvé la légèreté que j'espérais, au contraire, c'est un roman relativement sombre dans lequel on perd tout ses repères, c'est assez déstabilisant.

Je ne peux donc pas vraiment dire si j'ai aimé ou pas. L'écriture m'a un peu déroutée aussi, au début, j'ai trouvé un manque de fluidité, mais j'ai fini par m'y faire.
Heureusement, je connaissais presque tous les tableaux mentionnés dans le roman.
L'histoire de la Joconde m'a bien fait rire !

Il y a un compte instagram qui liste les différentes tableaux mentionnés https://www.instagram.com/roman_azul_art/
C'est pratique.

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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
"Lorsque l'air change de texture, s'épaissit, il pousse avec l'énergie inverse d'un nouveau-né. Il veut entrer. Ses ongles grattent le tissu de lin tissé comme si c'était des croûtes de cicatrices."

"J'ai de la peine pour ceux qui ne voient les tableaux que de l'extérieur, ils n'en captent qu'une infime partie."
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-... Si une de ces personnes façon Van Gogh se baladait dans les rues de Lisbonne, elle serait aussi visible qu'un Pokémon en train de siroter un soda à une terrasse de café.
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Elle l’initia au luxe, au monde noctambule qui brille si fort sans jamais rien éclairer… Une rivière d’argent coula dans leurs poches. Et cela aurait pu durer longtemps, mais l’argent facile fond plus vite qu’un sorbet en été.
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