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sur 926 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Fatima est la quatrième fille d'un couple algérien installé en région parisienne. le père voulait un fils, espoir déçu.
La naissance de Fatima est difficile ; il faut une césarienne. Elle devient une adolescente instable, puis une adulte inadaptée. Musulmane pratiquante, elle pense ne pas mériter son prénom, celui d'une sainte...

Ce roman est un long monologue, celui d'une jeune femme qui cherche sa voie, qui essaie de comprendre ce qui lui est arrivé pour donner un sens à sa vie. Cette plongée dans le passé n'est pas linéaire ; on va et vient dans l'enfance, l'adolescence, la vie de la jeune adulte. le temps fait des bonds en avant ou en arrière d'un chapitre à l'autre.
Il n'y a pas à proprement parler d'intrigue. On navigue dans la vie de Fatima entre faits, impressions et réflexions, un peu comme si l'autrice faisait son auto-psychanalyse. Cela peut sembler décousu, mais il y a une vrai cohérence dans la recherche de soi.
La forme du récit est originale. de nombreux chapitres, courts et même souvent très courts, commençant tous par le même bout de phrase "Je m'appelle Fatima", comme si l'autrice en doutait. Une écriture simple et directe, qui cherche à dire sans rien cacher, sans omission.
Un roman très original donc.
Lien : http://michelgiraud.fr/2023/..
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Si, dans la littérature américaine les blurbs sont légions (ces fameux bandeaux élogieux de tel ou tel grand auteur vantant les mérites d'un ou une de ses collègues), en France, les romanciers ont visiblement un peu plus de réserve à encenser les écrits de leurs comparses.

C'est pour cela que lorsqu'il y en a un- et a fortiori lorsqu'il est signé Virginie Despentes, tout le monde regarde avec une attention accrue le roman dont il est question et tout le monde le remonte tout en haut de la pile des romans de la rentrée à chroniquer .

C'est ce qui ce qui est arrivé cette année avec le premier roman de la jeune FATIMA DAAS , adoubée par Despentes et qui de fait s'impose comme la révélation de la rentrée avec La Petite Dernière, un roman qui surfe sur le registre de l'autofiction.

Un roman qui a en effet tout pour plaire à l'auteure de Vernon Subutex ou "King Kong Théorie".

Comme cette dernière, FATIMA DAAS insuffle un souffle nouveau dans la littérature français en creusant un sillon assez inédit et assez punk dans les chemins parfois pépères de la littérature française d'aujourd'hui .

Chaque chapitre de la Petite Dernière commence par l'amaphore suivante :« Je m'appelle Fatima."

Ce besoin de revendiquer haut et fort son identité, qui, à chaque fois, prend une tournure différente, montre bien la difficulté pour cette jeune femme, écartelée entre plusieurs pôles, la France et l'Algérie, la religion musulmane et son amour pour les femmes.

la suite sur baz'art



Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Anne Sylvestre a mis en musique un très beau texte qu'elle a écrit : « Les gens qui doutent » Fatima Daas qui peut être devrait se reconnaître dans ces paroles en a fait un livre, son premier livre, l'histoire d'une vie, jeune, la sienne. Un récit fort et singulier, porteur de ses interrogations, écrit dans une musique qui jaillit comme un cri recommencé, dans une sincérité absolue.
Écrire sur soi dans un premier roman pourrait avoir un petit air de déjà vu, convenu, habituel, normal, il n'en est rien. Tout d'abord parce qu'écrire sur soi n'est pas banal quoiqu'on dise, aucun parcours de vie ne ressemble à un autre, chacun est une île, chacun est unique, alors oui, il y a du courage à tenter l'aventure, à aller jusqu'au fond de soi, là où tout commence et tout finit, au bord du monde, au bord du gouffre, chacun le sien.
L'aventure est d'autant plus belle que l'auteure a du talent. Son écriture est une respiration rythmée, un tempo syncopé. Sa peur, ses doutes s'inscrivent dans les mots, sans cessent répétés, recommencés, comme à l'infini.
Phrase courte, à la ligne, phrase courte, à la ligne…
« Je m'appelle Fatima Daas »
Par ailleurs, du haut de ses vingt-cinq ans, la vie de Fatima Daas a l'éclat des grands fracas. Hors les clous, hors la norme, se connaître, reconnaître, est tout un chemin.
Elle le prend ce chemin, pour faire face, pas facile, la fuite est parfois de mise.
Faire face au quotidien dans sa laideur commune, le gris des RER dans les pensées glauques du matin. Faire face à son identité familiale quand père et mère semblent si loin de soi. Faire face à Dieu avec ses propres mots pour se convaincre de n'être pas perdue. Et puis fuir, fuir la classe de prépa et son mépris, la psy et son regard qui voit beaucoup, les amantes parce qu'aimer n'est pas facile.
Le livre de Fatima Daas est un combat d'identité, un jeu de cache-cache sans cesse recommencé avec soi-même. Elle choisit d'écrire pour se battre, elle a raison.
J'aimerais suivre sa route dans ses mots.
Merci à Babelio de m'avoir offert l'opportunité de cette belle découverte.
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Tu t'appelles Fatima Daas.
Tu es française d'origine algérienne.
Tes parents et tes soeurs sont nés en Algérie.
Tu es née en France.
Tu es la Mazoziya.
La petite dernière.
Celle à laquelle on ne s'est pas préparé.
Tu écris des histoires pour ne pas vivre la tienne.
Je lis ton histoire pour mieux vivre la mienne.
J'ai lu ton livre en une journée.
Cette courte immersion m'a fourni une ouverture sur une autre façon d'être au monde, un modèle de famille différent de celui que je connais, que j'ai connu.
Une famille liée par un sentiment d'appartenance plutôt que par ses sentiments partagés.
Où les non-dits sont étouffants.
Tu es asthmatique.
Tu manques d'air.
L'amour c'était tabou chez toi, les marques de tendresse, la sexualité aussi.
Taire plutôt que dire.
Enfouir, cacher, condamner.
Pourtant... les dernières phrases de ton livre... une gifle, une émotion qui monte, des larmes...
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On est dans l'autobiographie? On est dans l'autofiction? On est dans un texte un peu sociologique? On est dans un livre hybride roman / poésie?

Hum, à vrai dire peu importe le genre : Fatima Daas m'a enchantée avec son premier ouvrage que j'ai lu très vite. J'avais le sentiment étrange de devoir le lire vite, sans pouvoir reprendre mon souffle. J'ai dû interrompre ma lecture deux fois et ça m'a déplu. Il y a un tel rythme! C'est comme si on coupait le morceau de musique que tu écoutes, là, d'un coup! Bon, heureusement, dès que les notes reprennent, qu'on relance la machine, "la machine Daas" (marrant je songe à Duras) et bien tout repart! Comme par enchantement.

Un très bon premier livre que je recommande vivement avec un certain enchantement vous l'aurez compris et qui me semble bien prometteur!

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Fatima Daas, autrice mais aussi personnage de fiction, raconte son histoire par fragment, comme une ritournelle qui se répète et évolue pourtant. La famille, le racisme, les amours, Nina, l'imam, les prières, l'Algérie, l'homophobie intégrée, Nina encore. Comment concilier l'inconciliable, l'amour pour les femmes, l'islam, le besoin d'émancipation, le respect des traditions ?
Accepter ses contradictions, vivre avec, lutter, abandonner, lutter encore.
Un roman incisif et puissant qui vient questionner les zones d'ombre pour ouvrir une brèche et y faire entrer la lumière.
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Elle s'appelle Fatima Daas. Elle est la mazoziya, la petite dernière. Dans sa famille, tout le monde est né en Algérie, sauf elle.
Elle s'appelle Fatima. Elle vit à Clichy et passe des heures à observer ses contemporains dans des wagons de RER bondés.
Elle s'appelle Fatima. Elle est musulmane, croyante, pratiquante.
Elle s'appelle Fatima. Elle est homosexuelle.
Dans un monologue en forme de scansion, Fatima Daas se raconte. L'enfance dans la cité, l'autorité scolaire qu'on défie, la bande de copains avec qui on se la joue, les soeurs à qui on s'agrippe face à la violence du père, la mère taiseuse maîtresse en sa cuisine, les études, la vie à la cité toujours, les filles, les soirées. La foi sans laquelle elle ne s'envisage pas.
Ce livre comme une prière psalmodiée – à l'image de celle que Fatima se verrait bien conduire devant les fidèles à la mosquée – renferme sa part de douleur : l'opposition permanente dans laquelle Fatima Daas se débat. Être elle, aimer les filles c'est être une pècheresse. Cette culpabilité jamais réglée la fait passer à côté de ce qu'elle pourrait offrir autant que de ce qu'elle pourrait recevoir. Rêver de l'improbable acceptation des siens, de Son pardon, de l'apaisement. Tenter de trouver des réponses, des solutions auprès de Lui et de Ses représentants mais comme dans un cercle infernal, toujours tomber sur la même réponse : s'épuiser dans la foi pour se laver. D'ablutions en prières, Fatima apprend à rencontrer Allah. Partagée entre une foi inébranlable et une identité ineffaçable, Fatima compose. Et Fatima écrit. Pour se dévoiler peut-être enfin au grand jour, révéler sa double vie, dire sa culpabilité. Dans le monde LGBTQ+, la voix de Fatima Daas résonne, dissonante. Être soi, c'est accepter de ne pas plaire à tout le monde. Pourtant, elle voudrait tant Lui plaire, comme à Ahmed et Kamar, ses parents. Avec La petite dernière, Fatima Daas se révèle une voix originale dans cette rentrée littéraire, touchante dans sa fragilité derrière les habits de brutalité et de froideur qu'elle revêt parfois pour mieux se dissimuler. Une poésie brute, émouvante de déchirements.
Lien : https://31rstfloor.wordpress..
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Mon petit péché mignon de la rentrée littéraire : découvrir des premiers romans. Et cette année, je suis gâtée !

« La Petite Dernière » de Fatima Daas est le récit autobiographique d'une jeune fille (non désirée, on aurait préféré un garçon… tiens, ça me rappelle quelque chose mais ce n'est pas le sujet, gardons ce thème pour un autre roman !), qui grandit à Clichy-sous-Bois, dans une famille musulmane. Un père taiseux, des soeurs, une mère, qui règne dans son royaume, au milieu des casseroles et des épices, et la petite dernière, la mazoziya.

« Je m'appelle Fatima Daas,
Je suis française d'origine algérienne.
Mes parents et mes soeurs sont nés en Algérie.
Je suis née en France. »

L'autrice se livre face à un lecteur confortablement installé dans son canapé. le roman se parcourt comme le fil d'une thérapie. Elle se présente, expose ce qu'elle pense la définir, doute, se dévoile, remet son voile, mais elle avance. En une centaine de pages, sont condensées les pluralités de notre personnalité et la complexité de la construction de celle-ci. Roman percutant, phrases courtes et incisives, il pourrait se slamer. Fatima Daas, cette petite dernière qui n'a pas choisi sa place, semble aujourd'hui l'avoir trouvée et fait une entrée remarquée dans l'univers de la littérature ! Autrice à suivre !

Lisez ce roman, jusqu'au bout, pour cette dernière page, tellement émouvante.

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"Je m'appelle fatima". Cette phrase ma guidée tout au long de la lecture ; elle introduisait chaque nouveau chapitre. Elle était suivie de réflexions saisissantes sur la société, la sexualité, la culture, l'amour. Ce livre est d'une authenticité qui fait mal, qui touche là où on croyait ne pas pouvoir l'être. J'en ressors bousculée. La petite dernière, elle a du cran on dirait. Je recommande ce livre à tous. Il est un témoignage brûlant de la vie. Je brûle déjà de le relire.
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« Ça raconte l'histoire d'une fille qui n'est pas vraiment une fille, qui n'est ni algérienne ni française, ni clichoise ni parisienne, une musulmane je crois, mais pas une bonne musulmane, une lesbienne avec une homophobie intégrée. »
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Ce livre est la quête d'identité de Fatima Daas.
Dans une écriture au rythme nerveux et porté comme un slam, l'auteure s'y raconte à fleur de mots, de peau et d'émotions, tout en pudeur.

Elle qui ne se sent à sa place nulle part, s'ancre dans son texte - et dans ce monde - par cette anaphore répétée comme une mélopée : « Je m'appelle Fatima. »

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« Je m'appelle Fatima.
Je recherche une stabilité.
Parce que c'est difficile d'être toujours à côté, à côté des autres, jamais avec eux, à côté de sa vie, à côté de la plaque. »
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Petite dernière de sa fratrie,
Seule née en France quand tous les autres sont nés en Algérie,
Fille et garçon manqué,
Musulmane et lesbienne …
Fatima Daas tente de se trouver en se racontant.

Elle qui ne veut renoncer à aucune de ses identités plurielles, essaye - sur le papier - de les réconcilier.

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Ce roman, qui mêle autobiographie, fiction littéraire et sociologie, porte un récit sensible et puissant, à la fois extrêmement intime et universel.
La plume engagée et l'écriture viscérale de l'auteure toucheront en plein coeur toutes celles et ceux ayant déjà traversé cette quête de soi.

« La Petite Dernière » est un merveilleux petit bijou qui voit l'éclosion d'une future grande romancière contemporaine.
A découvrir au format Livre de Poche si vous avez - comme moi - loupé sa découverte en format broché aux Editions noir sur blanc ! ;-)
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