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« Que l'écharpe soit avec vous tous » !
Un livre enchanteur, magnétique, déroutant… L'arche de Babel que, bien malgré elle, Ophélie nous fait visiter est pleine de paradoxes. Voilà des gens bridés, censurés, encadrés qui évoluent dans un monde flamboyant, coloré, ou tout est sens dessus-dessous. Ophélie y est bien seule, loin de sa famille tapageuse, loin de Tante Roseline, d'Archibald, et de Bérénilde. Mais que voulez-vous ! elle veut à tout pris retrouver Thorn, son grand escogriffe de mari aussi drôle qu'une poutre, disparu dans des circonstances mystérieuses… Car depuis, elle s'est mise à l'aimer, figurez-vous ! Un amour à la manière d'Ophélie : platonique, échevelé, maladroit… Sans lui, elle se sent bizarrement désemparée, inutile, creuse… L'amour chevillé au corps, elle est capable de tout, notre petite Ophélie ! de voler d'arches en arches et d'y foutre un bazar de tous les diables dans le seul but de le retrouver; de venir en aide à ce grand échalas griffus et cabossé de partout, lui qui ne veut d'aide de personne, et surtout pas d'Ophélie avec ses prédispositions naturelles aux grandes catastrophes… S'il y a un couple qui mérite un happy-end du genre « ils vécurent heureux et eurent beaucoup d'enfants », c'est bien Ophélie et Thorn (même si leur future progéniture a de quoi inquiéter). Mais le happy-end n'est pas pour ce troisième tome, car Thorn n'est guère décidé à montrer le bout de son nez de rapace.
La petite Ophélie, si intrépide, si maladroite, et au coeur grand comme ça ; le ténébreux Thorn aux mille cicatrices ; la tempétueuse tante Roseline et l'éblouissante Bérénilde devenue maman ; Archibald le clochard céleste et Blazius le gauche ; le mélancolique et malchanceux Ambroise l'inversé ; l'imperturbable Elizabeth et l'énigmatique Octavio… Ces personnages, comme d'ailleurs tous les autres, Christelle Dabos les aime par-dessus tout. On le sent à chacune de ses phrases. Et cet amour qu'elle leur porte, il est terriblement contagieux… Ce ne sont pas Srafina et Angie avec qui j'ai eu le plaisir de lire ce livre en commun qui me diront le contraire, n'est-ce-pas ?
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Une trilogie… mais que nenni.. et pourtant j'étais sûre et certaine que je verrais la fin des aventures d'Ophélie et de Thorn avec cet opus n°3.

Alors j'en ressors frustrée parce qu'il va encore me falloir attendre pour un final que je prédis en apothéose, mais en même temps super heureuse de voir que cette merveilleuse histoire ne se termine pas encore.

Le monde de Babel que nous décrit l'auteure est formidable, très formaté, trop peut être. Mais derrière se cache la "dénonciation" du totalitarisme, de la censure. C'est extrêmement bien fait.
Les personnages sont eux aussi très travaillés, très détaillés dans leur physique comme dans leur caractère.
C'est également une façon d'aborder la religion ainsi que la notion de bien et de mal… qui n'est pas toujours là ou on pense qu'on pourrait la trouver.

J'ai juste un petit regret c'est de ne pas avoir retrouvé Archibald assez souvent dans ma lecture, néanmoins il faut avouer que la conclusion de ce tome est juste magistral et nous laisse sur notre faim…

Pour conclure sur ces 3 premiers romans, je pense qu'ils devraient être des incontournables. Je les imagine également travaillés au collège. Je crois qu'en cinquième l'aventure est au programme. On y parle souvent de Jack London et de Jules Verne ( 2 incontournables, bien évidemment) , mais si j'avais la possibilité de rajouter sur la fameuse liste de l'éducation nationale. J'y mettrais bien évidemment ces romans … car il y a matière a discussion, tout en restant plus qu'abordable pour notre jeunesse.
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Mais comment fait-elle ? Troisième tome, troisième univers encore totalement différent des précédents - et pourtant totalement cohérent. C'est encore avec jubilation et frénésie que j'ai dévoré, toujours en trois jours, ces 600 pages, durant lesquels les personnages continuent d'évoluer, lentement, mais sûrement.


Pourtant, le grand absent du début de ce roman est le personnage qui, pour moi, donnait le sel aux tomes précédents : Thorn, le fiancé du tome I, devenu le mari durant le tome II… est porté disparu au début de ce tome III. L'alliance de notre liseuse animiste Ophélie et de ce chasseur apparemment inatteignable faisait le charme de l'histoire : le grand escogriffe qui n'aime personne et ne laisse place à aucune faiblesse, mais s'énamoure d'un petit bout de femme pas si effacée qu'elle en a l'air, mais qui en revanche est la plus maladroite des deux avec ses sentiments… Je ne sais pas si l'auteure s'est vu reprocher la lenteur de l'évolution de leur relation, mais elle insiste beaucoup dans ce tome sur la maladresse d'Ophélie à exprimer ses sentiments. Comme si, animiste habituée à ce que les objets réagissent à ce qu'elle ressent, elle ne savait pas comment l'exprimer à un homme. Et puis il y aussi le fait qu'en fait d'homme, c'est son premier. Cette absence lancinante lui fait prendre de plus en plus conscience de ses sentiments au fur et à mesure que son envie de les exprimer grandit. le vide que laisse Thorn prend paradoxalement toute la place dans les pensées d'Ophélie. Drôle de mariage arrangé, dont j'aime beaucoup voir évoluer la relation. Alors quand on me supprime mon amoureux (oui-oui je me suis légèrement identifiée aux personnages^^), finalement je lis encore plus rapidement pour le retrouver !


Mais j'ai fait plus de pauses aussi. Parce que ce tome est plus éprouvant. On est sous la tension de l'intrigue qui se complexifie, mais sans amis pour nous soutenir et sans amant pour veiller sur nous… On commence par le chercher sur l'arche de Babel, l'arche de la connaissance, « la mémoire de l'humanité ». Ça tombe bien, comme on cherche aussi la vérité sur la chute de l'ancien monde, pour y trouver peut-être la cause des dysfonctionnements actuels, on va devoir apprendre à se fondre dans cette masse de babéliens, obéissant eux aussi à leurs règles particulières. Après sa rencontre décevante et effrayante avec Dieu, Ophélie en avait déduit que « c'était sur Babel que toute l'histoire avait commencé. La grande histoire : celle des esprits de famille, des Livres, de Dieu et de la Déchirure. » Quant à Dieu :
« La mère Hildegarde s'était tuée à cause de lui.
Le baron Melchior avait tué pour lui.
Thorn avait failli être tué par lui. »
Pas de doute, dans ce nouveau monde, comme dans notre ancien, Dieu -ou ceux qui se prennent pour lui - est au centre de toutes les guerres ou presque…! Sauf que sur Babel, le mot « guerre », comme un certain nombre d'autres, est interdit.


Sans Thorn et sans ses alliés habituels qui sont un peu occupés ailleurs (dans des roses des vents, pour tout vous dire, et à carapater après un bébé au don d'ubiquité), Ophélie devra se débrouiller seule. Et on s'est effectivement sentie bien seule toutes les deux dans cet épisode, sans Archibald pour nous divertir, la tante bérénilde pour veiller sur nous, le valet comme ami.
C'est peut-être ce qui m'a rendu ce tome moins chaleureux que les deux précédents. Pour autant je ne me suis jamais ennuyée, j'ai admiré avec quel talent on découvrait encore un autre univers totalement différent des deux précédents, ce qui nous empêche de nous lasser. J'ai finalement aimé ce changement de rythme, qui fait de cette série une surprise à chaque tome.


Et puis, si l'on trouvait de nombreuses références littéraires dans les tomes précédents, comme Alice au pays des merveilles, le passe-muraille, harry potter, les mythologies et j'en passe, ici les guerres de religion mises à part, ce tome est très inspiré de nombreux autres sujets de société comme la révolution industrielle, la naissance de l'ordinateur, mais aussi, un peu comme dans 1984, le pouvoir des mots et de la censure ainsi que de la réécriture des livres d'histoire dans la mise en place d'une dictature par exemple…
Une lecture classée jeunesse qui n'en reste pas moins riche en réflexion autant qu'en culture et en imaginaire. Un livre qui fait rêver autant que réfléchir.


« La seule véritable erreur est celle qu'on ne corrige pas ».
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Quand je repense à ma lecture du tome un que je n'avais pas été à la hauteur de mes espérances, je me félicites d'avoir poursuivi, car sans grande surprise ce troisième volume a été un coup de coeur. Difficile de le lâcher une seule seconde car inévitablement arrivée à la fin d'un chapitre, il fallait que je connaisse la suite. Je ne peux d'ailleurs que féliciter l'auteur pour son imagination, poussant encore un peu plus les limites de son univers sans jamais trébucher.

La mémoire de Babel commence donc avec notre petite Ophélie qui est en plein désarrois. Presque trois ans se sont écoulés, et elle est toujours sans nouvelle de Thorn. Sans compter le fait qu'elle a été obligé de retourner à Anima où ses moindres gestes sont épiés, loin de ses amis. J'avoue avoir eu un peu peur avec cette mise en bouche. J'aime beaucoup Ophélie mais la voir de nouveau à Anima était comme revenir au premier tome. Fort heureusement, Archi arrive à la rescousse très rapidement. Et c'est là que trois aventures commencent. Oui, trois ! Et là, je suis encore plus enthousiaste car ne plus seulement se focaliser sur notre héroïne est un très bon point, surtout vu la complexification de l'intrigue.

Ophélie part donc à Babel, essayant de retrouver son mari, Archi est sur le mystère de l'arche cachée, pays natal de Hildegarde, et nous suivons aussi Victoire, la fille de Berenilde et Farouk. Si les deux derniers ne font que de courtes apparitions au final, j'ai trouvé cependant leurs histoires vraiment intéressantes à tous les points de vues. C'est un peu comme si l'ex-ambassadeur et notre liseuse menaient une enquête en parallèle qui va les mener au même but. J'espère d'ailleurs que la petite bande se retrouvera dans le dernier tome. Voir Thorn et Archi faire équipe devrait être plutôt sympathique !

Babel s'offre à nous très rapidement. On découvre un monde très (trop) codifié qui souffre du syndrome de l'autruche. Aberrant à de nombreux niveaux, surtout quand on comprend vite qu'ils basent leur société sur la connaissance. Mais ce monde de contradictions est aussi un nouveau défi pour l'auteur. Créer une troisième arche bien différente des deux autres n'était pas forcément facile, et pourtant tout coule sans accro. Je n'ai pas vraiment apprécié Babel, mais il n'empêche que j'ai passé un excellent moment, sans compter que l'on rencontre des personnages plutôt attachants. Elizabeth, Ambroise ou encore Blasius et Octavio, notamment. Des personnages secondaires réussis, d'autant plus qu'ils sortent tous les trois du lot de part leur caractère respectif.

Babel a été pour moi, une sorte d'Inde. On retrouve ces castes très codifiés où il est difficile de gravir les échelons. Les sans pouvoirs n'ont pas vraiment d'utilité, ils ne servent pas à la société, ils sont relayés en bas de l'échelle sociale. Il y a aussi la richesse des couleurs et de la faune et de la flore, sans compter le temps. C'est aussi dépaysant que la Citacielle, en plus exotique. Il n'empêche que les dangers rodent à chaque coin de porte. Entre les camarades compétiteurs d'Ophélie, les révolutionnaires et un mystérieux tueur, il y a de quoi avoir des sueurs froides. Mais en soi, c'est cette société qui se veut parfaite qui est la plus dangereuse. de quoi réfléchir comme d'habitude !

L'intrigue avance aussi pas mal dans ce troisième tome. On en apprend plus sur Ophélie et son étrange lien avec Dieu, tout comme sur l'histoire « d'avant ». Si Babel nous ouvre les yeux sur les plans du Créateur, il n'en reste pas moins que c'est notre héroïne qui se dévoile encore un peu plus ici. J'ai beaucoup aimé l'évolution d'Ophélie, ses prises de conscience et son envie de changer. C'est un peu à double tranchant, car on sent qu'elle se perd à certains moments, mais ne même temps, elle continue de nous prouver qu'elle a encore tellement à donner. J'ai eu un peu peur par contre concernant sa relation avec Thorn. J'avais l'impression d'un retour en arrière qui finit par prendre tout son sens mais qui m'a fait quelques frayeurs. Ces deux-là font tellement la paire alors qu'ils sont à l'opposé l'un de l'autre qu'on frôle presque la perfection.

Un avant dernier tome très bien mené, avec des révélations qui nous tiennent en halène et une héroïne qui n'a pas dit son dernier mot. le tout dans un univers riche et enchanteur. de quoi passer un très, très bon moment.
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Grand plaisir de retrouver l'héroïne aux lunettes émotives et à l'écharpe fusionnelle! D'autant que l'attente fût longue.
La crainte d'une lassitude est latente lorsqu'on accroche les wagons d'une série : pas de déception ici, et c'est même sans doute celui que j'ai préféré des trois parus. L'action est sans doute moins alambiquée, tout se passe quasiment sur Babel, les personnages sont moins nombreux. On a affaire à une véritable intrigue policière , dont l'enquêtrice est Ophélie elle-même.

L'ensemble reste tout de même très inventif : hybride de Lewis Caroll et de J. K. Rolling, on imagine sans peine un Tim Burton s'emparer de l'affaire pour concocter une réalisation sur grand écran.

On perçoit aussi l'évolution d'Ophélie, qui affiche deux ans de plus, qui tire partiellement parti de ses expériences passées. Si elle reste encore prisonnière de son manque de confiance, elle parvient à se dépasser d'autant qu'elle prend aussi conscience de la mission de grande envergure qui se dessine pour elle, bien au delà de sa volonté de retrouver son époux. Déterminée et prête à enfreindre les tabous, elle garde cependant des zones de fragilité qui la rendent toujours aussi touchante.

J'ai beaucoup apprécié le décor et l'analyse du fonctionnement de la cité de Babel, une arche dont l'apparente perfection cache un pouvoir totalitaire et avec ce que cela implique : délation, contrôles, surveillance ubiquitaire, négationisme…

L'auteur n'oublie pas les livres, qui sont au coeur de l'intrigue, dans cette sorte de grande école où la concurrence fait rage pour devenir « virtuose ».

Le quatrième tome se fera t-il aussi longtemps attendre? Est-il prudent de laisser les arches dans l'état de précarité et d'instabilité décrit par l'auteur?
Lien : https://kittylamouette.blogs..
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En 2018 quand j'ai commencé cette saga je pensais que c'était une trilogie et que ce tome trois était donc le dernier. Je me suis senti bien bête au cours de ma lecture quand j'ai compris mon erreur, il y avait un quatrième tome, il n'était pas encore sorti et j'allais donc devoir attendre. C'était assez frustrant.

La fin du tome 2 marque une réelle rupture dans le déroulement de l'histoire. Elle clôture l'une des trames narratives importantes de celle-ci et vient en ouvrir une autre dont l'auteure a posé les bases par petite touche dans les deux premiers romans. Une trame narrative qui prend toute sa place dans ce troisième tome où j'ai pris plaisir à retrouver Ophélie.

C'est marrant, ce tome il y a 4 ans était mon préféré alors qu'aujourd'hui c'est je pense celui que j'ai le moins apprécié relire. L'auteure ne manque pourtant pas encore une fois d'imagination dans ce dernier en nous présentant le nouveau décor que constitue l'arche de Babel, de nouveaux personnages et en nous immergeant dans une ambiance totalement différente de celles des premiers tomes. Comme dans le tome 2 le rythme se révèle soutenu, on n'a guère le temps de s'ennuyer et les pages défilent à toute vitesse. Même si chaque tome constitue un petit pavé, cela se laisse vraiment lire tout seul.

C'est le tome dont je conservais le plus de souvenir, ainsi certaines révélations importantes m'ont laissé cette fois très logiquement de marbre, l'effet de surprise n'étant plus au rendez-vous. Je me suis aussi surpris à regretter l'ambiance présente dans les deux premiers tomes. Ici en termes d'enjeux et d'ambiance on est sur quelque chose de plus sombre, de moins léger. J'ai regretté l'absence de personnage gravitant autour d'Ophélie tel que sa tante, Archibald, ou encore Renard qui apportait une touche de fraicheur, d'humour et d'ondes positives dans les aventures d'Ophélie. Celle-ci se retrouve cette fois bien seule sur une arche qui lui est inconnue et où les dangers ne manquent pas. Par ailleurs, j'ai vraiment eu du mal avec la relation entre Ophélie et Thorn, je l'avais déjà trouvée exaspérante lors de ma première lecture mais je pense que ce fut encore pire cette fois-ci. Ces deux personnages sont franchement irrécupérables, il n'y en a pas un pour rattraper l'autre.

Malgré un avis donc un peu moins enthousiaste que lors de ma première lecture, j'ai tout de même passé dans l'ensemble un agréable moment avec ce troisième tome. Il ne me reste désormais plus qu'à lire le dernier pour enfin découvrir comment se termine cette saga.
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Coup de coeur ! Merveille ! Coup de génie ! Addictif !

Je n'ai que des mots comme ça qui me viennent à l'esprit après cette lecture. Ce qui est génial avec cette saga c'est que l'on va de coup de coeur en coup de coeur, et quand on pense que ça peut s'essouffler, on se retrouve avec un autre tome, toujours plus addictif, toujours plus original.

Ce qui est génial, c'est que désormais on connait les personnages principaux, on arriver à cerner leur caractère, on peut parfois anticiper leurs réactions. A eux, se mêlent de nouveaux personnages que l'on doit apprendre à découvrir, on doit essayer de trouver qui sont les alliés et qui sont les ennemis.

On en découvre toujours un peu plus sur l'histoire de ce monde, comment il est construit et par qui il est peuplé. C'est un univers très attirant et drôlement bien bâti.

Personnellement, je n'ai pas eu un tel engouement pour une saga depuis Harry Potter, que je pensais indétrônable tellement cela à marquer mon enfance/adolescence. Et pourtant La Passe-Miroir est en train de me montrer que plusieurs romans, plusieurs saga, peuvent marquer une vie.
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Changement de décors pour ce troisième tome, qui nous transporte à la cité de Babel où il y fait aussi chaud qu'il fait froid au Pôle.

Presque trois années se sont écoulées depuis les événements du tome précédent. Ophélie, déterminée à découvrir qui est l'Autre autant qu'à retrouver son mari fugitif, se rend à Babel sous une fausse identité. Là-bas, pour avoir accès au Secretarium, lieu de mémoire collective, il lui faut être une avant-coureuse. Qu'à cela ne tienne, elle pose sa candidature. Acceptée de justesse, elle s'installe au Conservatoire, lieu qui accueille les potentiels aspirants virtuoses. Après trois semaines de probation, la voici désormais apprentie Eulalie. Mais le chemin est encore long pour atteindre son but : l'apprentissage est lourd, la concurrence rude.

Dans ce tome, il y est une nouvelle fois question de rivalités, mais aussi d'esprit de compétition et de coups bas. Il y est question d'une écharpe perdue, d'une enquête qui piétine, de livres détruits, d'individus morts de peur (au sens strict du terme), d'un mari très distant et abrupt (encore plus que d'habitude), d'automates, d'un peu d'amour aussi, d'amitié également, de remise en question et de confiance.

Sur cette arche qu'on ne connaissait pas encore, on fait connaissance avec de nouveaux personnages : les jumeaux Pollux et Hélène, les Esprits de famille de Babel ; leurs descendants aux dons surnaturels sensoriels ; les sans-pouvoir, les laissés pour compte. On découvre un autre mode de vie, bien plus rigide qu'au Pôle ou qu'à Anima : règlement vestimentaire strict, interdiction de prononcer certains mots ou de parler de l'ancien monde. Ici, les moindres faux-pas sont sévèrement punis et la délation encouragée. À Babel, on doit composer avec les automates, conçus pour effectuer le travail des hommes et les remplacer petit à petit, on se déplace en tramoiseaux, on prend des transcendius pour se rendre dans tel ou tel salondenvers.

L'autrice nous invite à découvrir une nouvelle facette de son univers, toujours aussi bien fourni et dépeint. Pas d'illusions ici, ni de guerres de clans, mais une concurrence rude entre les apprentis, des coups bas et des trahisons, dans un environnement où nos perceptions sensorielles sont constamment perturbées, au point de ne plus savoir distinguer le haut du bas ou l'endroit de l'envers.

J'ai retrouvé avec plaisir Ophélie, bien qu'un peu godiche en présence de Thorn. J'ai aimé suivre le cheminement de son enquête, où le suspense reste de mise. C'est parfois un peu tiré par les cheveux, mais l'ensemble reste tout de même bien amené et étoffé. Ce qui m'a fait le plus défaut, c'est la quasi absence des personnages auxquels j'étais habituée, tels qu'Archibald, Berenedilde ou encore la tante Roseline. Mais au vu des événements et de la fin, je suis réconfortée à l'idée de les retrouver bientôt.

La première partie est parfois un peu longuette, la seconde en revanche est palpitante. Ce tome est un poil en dessous de ces prédécesseurs. Mais il est riche en informations, on en apprend beaucoup plus (ou on comprend un peu mieux) sur la Déchirure, sur l'origine des Esprits de famille. Tout se met en place petit à petit pour le tome ultime, qui promet d'être foisonnant.

Encore un très bon moment de lecture.
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J'attendais sans doute un peu trop de ce troisième volet. Pour dire vrai, j'attendais essentiellement un changement de rythme et une évolution de type maturité dans les comportements et tempéraments des personnages principaux. Hélas, j'ai dû prendre mon mal en patience et c'est surtout l'ennui qui, à ma grande déconvenue, a dominé ma lecture, à tel point que je ne suis pas certaine de vouloir poursuivre la saga lorsque le tome suivant paraîtra.

Pendant les deux tiers du récit, j'ai éprouvé un sentiment d'enfermement, notamment en raison de l'entrée d'Ophélie au Conservatoire. J'ai eu l'impression d'être plongée au coeur d'un ersatz de Poudlard avec notamment les rivalités entre étudiants et les rapports complexes avec professeurs et règlements intérieurs. Alors que j'avais espéré découvrir une Ophélie plus sûre d'elle et plus femme (et au vu de ses expériences et aventures du Pôle, je pouvais légitimement l'envisager), je l'ai retrouvée presque trois ans après les événement du tome 2 assise derrière les bancs de l'école, dans la peau d'une étudiante et n'ayant gagné ni en prudence ni en introspection ; étrange sentiment de régression.

Et puis, pardonnerai-je à Christelle Dabos d'avoir privé la lectrice que je suis du personnage de Thorn pendant plus de la moitié du roman ? Alors que dans les tomes précédents, l'auteure semblait avoir mis un point d'honneur à bien équilibrer ses apparitions et ses interactions avec Ophélie, dans "La mémoire de Babel" il faut attendre plusieurs centaines de pages avant de le voir réapparaître, et encore plus de pages avant de déceler chez lui une attitude moins monolithique qu'auparavant.

Par contre, point positif - bien qu'il soit à double tranchant -, l'intrigue principale qui structure la quête d'Ophélie, et par là même toute la saga, gagne en profondeur et en complexité. Les mystères qui entourent l'entité à combattre se densifient. Par conséquent, l'auteure aura tout intérêt à offrir rapidement la suite des aventures de Mr et Mrs Thorn à son lectorat, au risque de le voir complètement perdre le fil de l'histoire, un comble quand on sait le rôle qu'y joue la mémoire.


Challenge PLUMES FÉMININES 2019
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Troisième tome de la passe Miroir, et le suspens ne faiblit pas !

Ophelie est retournée sur son arche à la fin du tome 2 .

Cela fait maintenant deux ans et sept mois qu' Ophelie vit entre parenthèses, se demandant ce que devient Thorn. Ou vit-il ? Est-il seulement vivant ?

Sous une fausse identité , elle rejoint l'arche de Babel, pour enquêter .
Nouvelle arche , nouveau monde, mais toujours autant de dangers guettent Ophélie qui ne peut compter que sur elle-même et son talent de liseuse. Heureusement, elle pourra compter sur l'aide de deux, trois personnes, c'est peu, et c'est pour cela que cette série est assez "stressante" . Suspens, inventivité, poésie, humour et une pincée de farfelu...
Les premiers tomes penchaient fortement du côté magique : les objets qui s'animent,(comme la vaisselle, les couverts, une écharpe..etc), les mirages ...
J'ai trouvé ce tome ce tome moins amusant,moins ludique , plus noir (bien que les horloges soient tenues en laisse comme des animaux de compagnie !) , plus hostile (si cela est encore possible !).
A chaque fois que je finis un tome, j'ai hâte d' être au suivant pour voir comment l'auteure va conclure cette série.
Et plus j'approche de la fin, plus je me demande comment va évoluer l'oeuvre de Christelle Dabos, sur quoi porteront ses prochains romans ? de quelle côté obscur d'un genre littéraire , va-telle injecter sa force , tellement elle fait preuve d' inventivité.. Une future grande dame de la littérature, qui na rien à envier à ses consoeurs anglaises ou américaines. Ah si seulement on l'adaptait sur grand écran ! Ça aurait de la gueule !
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