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La passe-miroir tome 2 sur 4
EAN : 9782070661985
560 pages
Gallimard (29/10/2015)
4.55/5   7773 notes
Résumé :
Fraîchement promue vice-conteuse, Ophélie découvre à ses dépens les haines et les complots qui couvent sous les plafonds dorés de la Citacielle. Dans cette situation toujours plus périlleuse, peut-elle seulement compter sur Thorn, son énigmatique fiancé ? Et que signifient les mystérieuses disparitions de personnalités influentes à la cour ? Sont-elles liées aux secrets qui entourent l’esprit de famille Farouk et son Livre ? Ophélie se retrouve impliquée malgré elle... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (938) Voir plus Ajouter une critique
4,55

sur 7773 notes
Dans quelle soupière s'est encore mise notre petite Ophélie ?
Dans ce monde doré et impitoyable de la Citacielle où tout n'est qu'illusion, strass, menterie, artifice et sournoiserie, cette jeune fille mal endimanchée, sincère et spontanée, ne passe pas inaperçue. L'imprévisible et capricieux Farouk, l'esprit de famille, le Dieu immortel à la mémoire défaillante, n'eut aucun mal à la repérer parmi la foule des courtisans. Avec ses petites lunettes rondes, sa chevelure en bataille, ses habits déformés, et sa vieille écharpe plus revêche que jamais, la « petite d'Artémis », comme il dit, l'intrigue. Elle lui rappelle vaguement quelqu'un. Mais qui ? Et si ses pouvoirs de liseuse allaient enfin lui révéler les secrets de son livre ? car c'est autour de ce livre des origines que se joue ce drame !
A la stupéfaction de la cour, la voilà bombardée vice-conteuse. Tout le monde espère sa disgrâce. Derrière son dos, les couteaux s'aiguisent. Il faudra des trésors d'ingéniosité et de patience à l'acariâtre tante Roseline qui « classe les baisemains dans la catégorie des gestes obscènes », et à la sublime Bérénilde, sa future belle-soeur, pour la protéger des autres comme d'elle-même. Il faut voir la belle Bérénilde traverser la foule des courtisans avec autant de grâce et de facilité qu'un cygne en train de fendre l'eau pour prendre sous son aile protectrice la petite Ophélie. Avouons qu'avec sa maladresse pathologique, sa curiosité maladive et ses bourdes à répétition, elle a une prédisposition naturelle aux catastrophes. Quant au lugubre Thorn, le futur époux « plus caillant qu'un pain de glace », qui sait ce qu'il a dans la tête ? Son futur mariage n'est-il qu'un des moyens pour satisfaire son ambition démesurée, ou bien s'évertue-t-il lui aussi à protéger notre Miss cataclysme de ses exploits inconscients et périlleux dans ce monde sans pitié pour les naïfs ? Allez savoir ???
Tout se complique, ce qui est déjà une gageure, quand la turbulente famille d'Ophélie vient lui rendre visite au moment même où Farouk l'écervelé la somme de retrouver quatre hauts dignitaires du royaume disparus dans des circonstances étranges. Tandis que sa mère, sorte de Castafiore ombrageuse et possessive, s'immisce dans la vie feutrée et pleine de chuchotis de la Citacielle à la manière d'un éléphant dans un magasin de porcelaine, Ophélie, aussi inébranlable qu'une poutre, part à la recherche des quatre disparus. A sa manière ! En se prenant les pieds dans le tapis, en se mettant à dos la pire engeance de la région, en tombant des escaliers, en se cognant aux portes, en se perdant entre deux miroirs…. Et j'en passe…
Une lecture qui n'a pas été de tout repos. Ah ça ! Srafina et Angie qui m'ont accompagné dans cette lecture commune sont bien d'accords avec moi : Ophélie nous a fait trembler comme une cafetière.
Humour, tendresse, onirisme, flamboyance, amour, suspens…. Inutile de préciser que j'ai adoré, que j'ai été bluffé par le second tome de cette saga que j'espère longue, très longue et de même qualité…







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Décidément cette série me fait passer par tous les états de fébrilité ! Mais c'est délicieux et j'en redemande. Vous vous rappelez ? Après une mystérieuse déchirure dont on ne sait encore pas grand chose sauf qu'elle a mis fin à l'ancien monde, la vie s'est concentrée dans des arches suspendues, autour de familles dotées de pouvoirs particuliers et dirigées chacune par un lointain ancêtre, appelé « esprit de famille ». Notre héroïne, Ophélie, est une « liseuse » : En touchant un objet, elle « lit » son histoire en percevant les émotions et visions de ceux qui l'ont touché avant elle. Eh bien voilà : Lire cette série de roman, c'est se transformer en « liseurs » nous aussi : à chaque page que l'on touche avidement pour passer à la suivante, des tonnes de sensations et d'émotions se déversent en nous, font friser nos cheveux, frémir nos mentons, rosir ou pâlir nos joues… Dans ce tome II l'histoire se poursuit entre nos mains tremblantes et nos yeux devenus aveugles à tout le reste qui nous entoure. Dans vos vies, il n'y aura plus que ce livre qui dévore vos pensées et vous n'aurez plus qu'une idée quoi que vous fassiez : replonger dedans.


D'ailleurs l'objet de toute l'attention de « l'esprit de famille » du Pôle est justement un livre : Un livre illisible pour le commun des mortels, que nos « fiancés de hiver » du tome I vont devoir « lire » en alliant leurs pouvoirs… Comment ? Lisez ce livre, et vous le saurez !! Ou si vous êtes curieux :


Quel est l'enjeu de cette lecture, dans tous les sens : lecture du livre de l'esprit de famille, et lecture de ce tome II ? Oh trois fois rien, juste l'origine du monde ! Eh oui, finalement est-il possible d'échapper à ces questionnements sur nos origines, quel que soit notre peuple ? de tout temps les Dieux ou quel que soit le nom qu'on leur a donné ont joué un rôle crucial dans la construction de nos civilisations. Il en va de même pour cet esprit de famille, qui a du mal à savoir à quoi il sert, ce qu'il doit faire, sans savoir d'où il vient, pourquoi il est là et ce que l'on attend de lui. Ancrée en lui, cette sensation d'appartenir à un tout plus vaste, et d'obéir à une logique qui le dépasse… Mais il s'agit bien sûr d'un secret bien gardé, emmitouflé dans les illusions que tout le monde se crée - rappelez-vous, je parle au sens propre ici puisque le clan des Mirages nous empêche de voir le monde tel qu'il est, et même parfois de nous voir tels que nous sommes individuellement. Heureusement, de rares êtres savent encore voir au-delà des apparences… Précieux alliés !


Dans ce tome II, l'intensité ne faiblit pas. Les péripéties se durcissent, les personnages se dévoilent, les héros morflent et… se révèlent - l'un à l'autre et à nous. La difficulté de parler d'un tome II étant de ne pas tout dévoiler du premier, je me contenterai de vous dire que les détails de l'univers se précisent et sont truculents : Vous ferez par exemple plus ample connaissance avec les sabliers, ces petits mécanismes à dégoupiller qui vous emmènent, pour le temps imparti, dans des destinations surprenantes… Dont vous ne ressortirez pas indemnes - si vous en revenez ! Pour ma part, je n'en reviens toujours pas, il faut que j'y retourne, je suis accro : je retourne mon sablier pour lire encore le temps qu'il m'impartit. Il faut d'ailleurs que je vous prévienne : ces sabliers deviennent une drogue pour les consommateurs réguliers de ces petits plaisirs, qui ne peuvent plus se passer des petits moments de bonheur qu'ils leur procurent quand il les envoient au septième ciel… Mais aller au ciel, ce n'est pas toujours bon signe, n'est-ce pas ? Alors si j'ai un conseil à vous donner, c'est « méfiez-vous des illusions ». J'ai trouvé ce conseil sur la Toile d'une étrange araignée nommée Archibald, qui mangeait avec l'ambassadeur sur un rocher suspendu. Saurez-vous décrypter ce message…? A très vite, pour la suite des aventures au coeur cette série envoûtante et extrêmement prenante !!


« Ca me revient, Dieu a été puni. Ce jour-là, j'ai compris que Dieu n'était pas tout puissant. Je ne l'ai plus jamais revu depuis. »
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Grandiose, sublime, merveilleux, passionnant, palpitant...

Je pourrai enchaîner les adjectifs jusqu'à ne plus avoir de souffle. On dit que les suites sont souvent moins bonnes que les premiers tomes (bon d'accord ça s'applique surtout aux films mais quand même), et bien ici oubliez-ça !!

C'est une suite géniale où l'intrigue loin de s'essouffler, s'étoffe, se ramifie, se clarifie aussi beaucoup mais amène aussi de nouveaux mystères comme le reflux de vagues successives se chassant les unes les autres.

Notre duo de personnages principaux se développe, se densifie. De vraies personnalités aux multiples facettes, aux réactions parfois contradictoires qui malmènent un peu le lecteur lui offrant tantôt de la joie tantôt une puissante colère. J'adore toujours autant Thorn. Ophélie a vraiment pris une belle ampleur et j'apprécie de plus en plus la personnalité dont l'a dotée l'auteur. Les personnages secondaires ne sont pas en reste et tisse un réseau dont les implications s'éclairent au fil des pages.

Mais si la vie de cour a ses dessous, l'Histoire du Monde a la sienne et elle est bien plus obscure et mystérieuse que les luttes de pouvoir.

J'ai tenté de savourer ce livre pour ne pas le lâcher trop tôt mais je suis quand même ressortie frustré de cette lecture, comblée et enthousiasmée au plus haut point mais frustrée tout de même, de devoir attendre la suiiiiiiiiiiite. On a pas envie de quitter ce monde foisonnant de détails, ces personnages terriblement attachants et cette intrigue qui n'a de cesse de nous surprendre.

Je pense relire ce début de série avant la sortie du prochain, je ne vais pas pouvoir tenir. Plus qu'un coup de cœur, une nouvelle lubie à longue échéance. Je vais prendre un plaisir non dissimulé à revenir dans cet univers.
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Si trois ans ont passé pour les lecteurs du premier tome de la Passe-mitoir, l'histoire d'Ophélie reprend là où on l'avait laissée. Promue abruptement vice-conteuse officielle sur un caprice du roitelet Farouk, elle découvre le monde de la cour, de ceux qui épient le moindre froncement de sourcil du tyran qui y siège pour froncer les leurs, . Mais la gamine n'entre pas dans ce jeu : pas d'artifice magique ou d'illusions pour capter l'attention de ce public blasé (l'ambiance est celle des opéras italiens du 19è où l'on mangeait et parlait fort pendant le spectacle, sans souci des acteurs). Elle raconte simplement. Et le jour où l'inspiration lui fait défaut, elle le dit, provoquant une crise au sommet.

Les relations avec son fiancé, l'austère et rigoureux Thorn restent tendus et complexes, alors que l'impopularité de ce dernier affiche une courbe croissante lorsqu'il dénonce les fraudes qu'il découvre.

L'intrigue se corse lorsque Ophélie reçoit des menaces anonymes, lui enjoignant de renoncer à son mariage. Quatre courtisans disparaissent : il n'en faut pas plus pour le roman évolue vers une enquête policière menée bien sûr par la jeune passe-miroir.

La jeune Ophélie reste fidèle à elle-même dans ce tome, même si l'adversité croît autour d'elle et que ses pouvoirs s'émoussent, (faute d'exercice ou maturité qui ne fait pas bon ménage avec le magique?). Thorn reste un taiseux qui évoque le ténébreux Heathcliff d'Emily Brontë. La relation qui les unit est superbement évoquée tout au long du roman.
Les personnages secondaires sont réjouissants, ou agaçants. L'auteur pointe avec malice les travers des communs à tous ceux que le destin appelle à exercer une lutte de pouvoir en haut-lieu.

La magie qui anime les personnages et règle le fonctionnement de cet univers si caractéristique de Christelle Dabos reste inchangée. Les illusions qui créent le décor sont les mêmes, les pouvoirs des clans s'exercent pour attaquer ou protéger. Une évolution semble se dessiner cependant, avec la dégradation progressive de l'environnement. Ecologique ou divine? La mythologie évoquée sous forme de bribes semble bien être fondamentale pour expliquer la situation de Pôle.

On retrouve donc intact l'univers onirique qui avait tant charmé les lecteurs dans le premier opus.
Le plaisir est au rendez-vous tout au long de ces nombreuse pages. Il reste à souhaiter que l'on n'attendra pas trois autres années avant que l'on connaisse le destin de ce couple improbable et que nous puissions accompagner Ophélie et déchiffrer avec elle l'énigme de la Déchirure.

Enfin, point n'est besoin d'avoir encore quelques dents de lait pour savourer ces pages, quelques onces d'âme d'enfant suffisent.
Challenge Pavés 2025-2016
Lien : http://kittylamouette.blogsp..
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Et me voilà fermant déjà ce second tome de la Passe-miroir, dans lequel j'ai à nouveau passé un excellent moment de lecture !

J'ai retrouvé la Citacielle et toutes ses intrigues de cour avec grand plaisir, tout comme ses protagonistes. Ophélie est officiellement présentée à la Cour, et pour pouvoir bénéficier de la protection de Farouk, l'esprit de famille, cette dernière est nommée vice-conteuse : elle devra tous les soirs monter sur scène raconter une histoire. Pour notre timide, effacée et maladroite liseuse, cela s'avère un peu compliqué. D'autant qu'elle a d'autres choses à se préoccuper : son prochain mariage avec l'asocial (et goujat !) Thorn, l'accouchement imminent de Berenilde, les lettres de menace qu'elle reçoit, l'arrivée de toute sa famille animiste au Pôle.

De la Citacielle aux Sables-d'Opale, entre illusions et réalité, Ophélie nous embarque dans une intrigue trépidante, où complots, corruptions et guerres des clans se mêlent à des disparitions étranges et pour lesquelles Ophélie devra elle-même mener l'enquête.

J'ai retrouvé ce qui m'avait tant plu dans le premier tome : un environnement et des décors bien implantés ; des intrigues politiques et familiales que l'autrice prend le temps de peaufiner ; du suspense et des révélations finales étonnantes ; des personnages finement travaillés. L'ensemble, qui fait tout de même plus de 700 pages, se lit tout seul, se dévore en un rien de temps.

Il y a quelques répétitions ici et là (on ne peut oublier par exemple que Thorn est grand, très grand !). L'histoire prend un drôle de tournant à la fin, me laissant quelque peu perplexe (mais j'attendrai le tome suivant pour me prononcer). Mais globalement, j'ai adoré. Tout est approfondi comme j'aime, sans jamais tomber dans l'ennui et les longueurs. J'aime beaucoup le personnage d'Ophélie, j'apprécie de plus en plus le personnage de Thorn (que je trouve très touchant, bien plus humain et empathique que ce qu'il laisse entrevoir).

Je suis bien contente d'en savoir un peu plus sur la Déchirure, tout comme j'en sais gré à l'autrice de prendre son temps dans l'évolution de la relation entre Ophélie et Thorn, et de leurs sentiments. Il n'y a pas d'histoire d'amour (pas encore en tout cas) qui vienne prendre le dessus sur tout le reste et ça, j'apprécie beaucoup.

Et au vu de la fin qui nous est proposée, je ne tarderai pas à ouvrir le tome 3 !
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critiques presse (3)
Elbakin.net
27 janvier 2020
Dans ce deuxième tome, on retrouve un récit plus précipité et riche en événements [...] Le récit sait prendre de l’ampleur au fil des pages jusqu’au dénouement final, qui déchirera le cœur le plus glacé. L’auteure nous livre une suite maîtrisée et passionnante qu’il est difficile de lâcher, dans cet univers qui vibre sous sa plume d’animiste.
Lire la critique sur le site : Elbakin.net
eMaginarock
04 décembre 2019
Le récit est palpitant et n’a rien à envier au premier tome de La passe miroir. Très vite, on se retrouve plongés dans les magouilles et complots du Clairdelune pour de nouvelles aventures. J’ai très bien retrouvé l’atmosphère déjantée qui m’avait tant plu dans le premier volet, sans pour autant avoir l’impression que l’histoire se répétait.
Lire la critique sur le site : eMaginarock
Ricochet
04 avril 2016
La maîtrise de ce monde fantastique par l’auteure est impressionnante.
Lire la critique sur le site : Ricochet
Citations et extraits (437) Voir plus Ajouter une citation
Ophélie se sentit déchirée entre la détresse et la fureur. Il n'avait pas le droit ! Il n'avait pas le droit d'entrer dans son existence ainsi, de tout mettre sens dessus dessous, puis de s'en aller comme si de rien n'était.

Elle eut l'impression qu'elle se brisait de l'intérieur lorsque Thorn resserra son étreinte autour d'elle.

- Ne tombez plus dans les escaliers, évitez les objets tranchants et surtout, surtout, gardez-vous des personnes peu recommandables, entendu ?

Une larme roula sur la joue d'Ophélie. Les mots de Thorn lui creusaient un vide abyssal dans le corps. Elle savait avec une absolue certitude qu'à l'instant où ils se sépareraient, elle ne connaîtrait plus jamais la chaleur.

Thorn déglutit contre son épaule.

- Ah, et au fait : je vous aime.
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- Je vous donne rendez-vous. Un rendez-vous officiel, de futur mari à future épouse. Vous me recevez toujours ?
- Oui, oui, je vous reçois, bredouilla-t-elle. Mais enfin, pourquoi nous voir ? Je viens de vous dire…
- Nous ne pouvons tout simplement pas nous permettre d’être ennemis, trancha Thorn. Vous me compliquez la vie avec votre rancœur, nous devons impérativement nous réconcilier. Je n’ai pas le droit de pénétrer dans le gynécée : retrouvez-moi à l’intendance, insultez-moi, giflez-moi, cassez-moi une assiette sur la tête si ça vous chante, et puis n’en parlons plus. Votre jour sera le mien. Ce jeudi m’arrangerait. Disons… (Il y eut, dans le cornet acoustique, un bruit de pages tournées à la hâte.) Entre onze heures trente et midi. Je vous note sur mon emploi du temps ?
Suffoquée, Ophélie raccrocha le combiné avec autant de colère que si elle l’avait abattu sur le crâne de Thorn.
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Sa question fut laconique :
- votre cœur?
-Il va bien, balbutia-t-elle. L'illusion est passée. Je me sens m...
Ophélie ne termina pas sa phrase. Thorn avait refermé ses bras sur elle avec une force qui lui coupa le souffle. Elle ouvrit grand les yeux sur cette obscurité qui produisait des battements précipités. Elle ne comprenait pas Thorn aurait dû l'accabler de reproches, la secouer furieusement. Pourquoi la serrait-il contre lui?
- Quand je vous ai dit que vous aviez une prédisposition surnaturelle aux catastrophes, ce n'était pas une invitation à me donner raison.
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Elle eut l'impression qu'elle se brisait de l'intérieur lorsque Thorn resserra son étreinte autour d'elle.
_ Ne tombez plus dans les escaliers, évitez les objets tranchants et surtout, surtout, gardez-vous des personnes peu recommandables, entendu?
Une larme roula sur la joue d'Ophélie. Les mots de Thorn lui creusaient un vide abyssal dans le corps. Elle savait avec une absolue certitude qu'à l'instant où ils se sépareraient, elle ne connaîtrait plus jamais la chaleur.
Thorn déglutit contre son épaule.
_ Ah, et au fait: je vous aime.
Ophélie s'étrangla dans un sanglot. Elle ne parvenait plus à parler. Respirer lui faisait mal.
Les mains de Thorn se perdirent dans la masse épaisse de ses boucles. Son souffle se fit plus court. Il serra son corps contre le sien, aussi près que c'était physiquement possible, puis il se dégagea d'elle avec une vivacité presque brutale.
Il se racla la gorge, soudain enroué.
_ C'est... c'est un peu plus difficile que je ne le pensais.
Il repoussa ses cheveux pâles en arrière, son regard fuyant résolument celui d'Ophélie. La bordure de ses paupières avait rougi: cette vision, plus que tout le reste, la bouleversa comme jamais encore elle n'avait été bouleversée.
_ Partez maintenant, marmonna Thorn. J'ai les adieux larmoyants en horreur.
Il décrocha la main d'Ophélie qui s'était cramponné à sa chemise. Elle aurait voulu avoir ses deux bras pour mieux se retenir à lui.
_ Allez-vous-en, insista Thorn d'une voix sourde en voyant qu'elle ne bougeait pas. Plus vous vous attardez ici, plus ce sera dur pour moi de...
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« – Coupure au front, fracture du nez, deux molaires cassées et quelques muscles froissés, énuméra-t-il sans lever le regard de son tri. Ne vous laissez pas impressionner par le sang, ce n’est que le mien.


– Vous avez une pharmacie ?


– J’en avais une. Dernier tiroir du bureau.


Ophélie s’accroupit sous la table, trouva un coffret de bois laqué et en déversa accidentellement le contenu par terre. À sa grande surprise, il n’y avait là que des dés : des dizaines, des centaines de petits dés. C’était la collection la plus bizarre et la plus inutile qu’elle avait jamais vue. Elle finit par localiser le tiroir à pharmacie derrière le fauteuil du bureau, guidée par l’odeur étourdissante qu’il dégageait. Les flacons qu’il avait contenus étaient cassés. Dans l’espoir de trouver un survivant, Ophélie farfouilla les débris avec précaution, mais aucune bouteille n’était intacte et il n’y avait ni pansement, ni bandage, ni compresse, ni sparadrap.


– Vous devez voir un docteur, conclut-elle.


– Non, répondit Thorn, je dois ranger ces documents. L’intendance rouvrira ses portes à huit heures tapantes, pas une minute de plus.


Tandis que son écharpe s’ébrouait frileusement sur ses épaules, Ophélie s’agenouilla sur le parquet, en face de la silhouette arachnéenne de Thorn. Elle lui remit le paquet de feuilles qu’elle avait ramassées en chemin.


– À votre guise. Maintenant dites-moi : que s’est-il passé exactement ? Thorn examina un fac-similé à la lumière d’une lampe, tandis qu’il répondait :


– Deux individus masqués ont pénétré dans l’intendance par effraction, après avoir escaladé le mur extérieur. Ils m’ont posé quelques questions auxquelles je n’ai évidemment pas répondu, puis ils ont cherché ici ce qu’ils n’ont pas obtenu de moi. Mes griffes abâtardies ne valent peut-être pas celles de ma famille paternelle, mais, couplées à un pistolet, elles peuvent être dissuasives : ces messieurs sont repartis bredouilles par la fenêtre. (Pour illustrer ses propos, énoncés à la façon d’un procès-verbal, Thorn fouilla sa poche de chemise et sortit un sachet de velours noir.) Un nez et un auriculaire, annonça-t-il en secouant le sachet. Mes agresseurs seront désormais dotés de signes distinctifs qui faciliteront une future enquête. »
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Vidéo de Christelle Dabos
Christelle Dabos vous présente son ouvrage "Ici et seulement ici" aux éditions Gallimard jeunesse. Entretien avec Anaïs Hurcet.
Retrouvez le livre : https://www.mollat.com/livres/2745154/christelle-dabos-ici-et-seulement-ici
Note de musique : © mollat Sous-titres générés automatiquement en français par YouTube.
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