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sur 11909 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Pauvre Ophélie ! Si réservée, si peu sociable, et tellement maladroite… Dissimulée derrière de grandes lunettes rondes et une vieille écharpe revêche, le corps enveloppé par des fringues ternes et démodés, elle a tout l'air d'un sac à patates binoclard. Et toujours à ruminer, toujours à renifler, à avoir le bout du nez rouge, parce qu'elle a attrapé froid… Elle n'a rien de cette légèreté, de cette grâce féminine qui font bondir les coeurs des hommes. D'ailleurs, les hommes, Ophélie s'en fout complètement… Elle est tellement heureuse dans ce musée ombreux où elle exerce le métier de liseuse. D'une simple imposition des doigts sur un objet, elle peut vivre son passé, entrevoir ceux qui l'ont possédé. Des vieux objets, pour la plupart, datant de l'ancienne Terre, avant qu'elle ne s'éparpille en mille morceaux. Accessoirement, elle se déplace en passant à travers les miroirs, ce qui, vous en conviendrez, n'est pas plus bizarre et incompréhensible que de voir par écran interposé, et de lui parler, un ami situé à des milliers de kilomètres de vous…
Ophélie vit dans un monde cohérent dans son étrangeté. Un monde composé de grandes familles, chacune dotées de dons puissants, uniques, et régentées par un Esprit de famille. Ophélie appartient à celle d'Artémis. Si on se côtoie entre membres de différentes familles, on évite de se mélanger…
Mais pas cette fois, où les doyennes de la famille d'Artémis décident de fiancer de force Ophélie à Thorn, membre éminent de celle du pôle. A quelles fins la vendent-elles comme une vulgaire marchandise ? Une fois jetée dans la fosse aux lions, c'est ce que devra découvrir la fragile Ophélie, pleine de regrets et d'amertumes quand elle doit quitter tout ce qu'elle aime.
Le Pôle est un monde terrifiant où tout n'est qu'illusions, mensonges et leurres. Un nid de décadents où rien n'a de sens. On se croirait à la cour du Régent ou de Louis XV où les sans-pouvoirs triment pour servir ces puissants, emperruqués, poudrés, extravagants, pétris de bonnes manières, mais qui derrière les apparences se comportent comme de véritables canailles sans foi ni loi… Pour éviter les faux-pas qui peuvent être fatals dans ce monde plein de duperies, Ophélie peut compter sur deux alliés, ou deux ennemis, allez savoir ? Son fiancé, Thorn, l'incarnation même de l'austérité, et la théâtrale Berenilde, belle comme Vénus, capricieuse, narcissique, et calculatrice…
Ce sont les yeux écarquillés que j'ai suivi les tribulations de notre héroïne si frêle, si gauche, dans cet univers chimérique et truqué. A plusieurs reprises, je me suis demandé, souvent inquiet, parfois amusé, comment elle allait se sortir des guêpiers dans lesquelles son innocence l'avait fourrée. J'ai aimé la description de ce monde baroque et gothique, de ces personnages à plusieurs faces, fragiles et sauvages, tendres et impitoyables, perdus et cyniques.
Le début d'une saga que j'espère flamboyante….
Un beau roman jeunesse qui la pousse, cette jeunesse, jusqu'à 77 ans et plus…
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Cette année, j'ai la chance d'être chroniqueuse pour Gallimard jeunesse - on lit plus fort et je dois dire que je suis ravie de faire partie de cette belle aventure. Je remercie donc infiniment la maison d'édition pour ce premier livre : La Passe-miroir, tome 1 : Les fiancés de l'hiver de Christelle Dabos.

Et je dois dire que cette aventure de chroniqueuse commence très fort pour moi car j'ai eu un vrai coup de coeur pour ce premier ouvrage.
Déjà rien que cette couverture fait rêver! Cette "cité" suspendu dans les airs attire le regard et attise la curiosité.

D'emblée, je me suis prise d'affection pour Ophélie, cette jeune fille naïve et maladroite, passionnée par son métier dans son musée et au pouvoir magique qu'elle possède. En effet, Ophélie peut voyager a travers les miroirs mais aussi et surtout lire l'histoire d'un objet en le touchant de ses mains. Elle vit sur une "arche" ou toute sa famille semble heureuse. Je ne saurais dire vraiment a quelle époque on se situe mais les gens se déplacent en fiacre, les femmes portent d'énormes robes et surtout sont contraintes d'épouser un homme choisi par leur famille. J'ai donc tendance a croire que l'on est dans le passé mais je n'en suis pas sur car il y a aucun indice de temps c'est donc au lecteur de se faire une idée.

En tout cas, j'ai aimé découvrir le petit monde d'Ophélie qui va vite être chamboulé. Elle va vite faire la connaissance de celui qu'on destine à être son époux et le moins qu'on puisse dire c'est qu'au premier abord, il est pas commode. Thorn vient du "pôle", lieu lointain, territoire hostile et froid. Je dis bien au premier abord car tout au long du roman, mon sentiment pour lui a beaucoup changé. Est-il juste un être bourru qui a souffert d'un manque d'amour ou est-il cet homme calculateur et méchant comme le prétendent tous les ennemis de sa famille? Honnêtement en refermant ce premier tome je n'ai toujours pas la réponse et j'espère en apprendre un peu plus sur lui dans les prochains tomes. Mais je dois avouer tout de même que je suis légèrement sous son charme.

Ophélie se retrouve donc a devoir suivre son futur époux au "pôle" et là, je salue l'imagination de l'auteure pour toutes ses merveilleuses descriptions. le "pôle" est un endroit ou sincèrement je n'aimerais pas mettre les pieds ou plutôt devrais-je dire mes après-ski car il y fait une température d'environ -25 degrés. Ensuite toute la société est très hiérarchisé car il s'agit d'une cour ou au sommet trône Farouk. Tous les coups sont donc permis pour s'attirer ses faveurs. Ophélie va l'apprendre a ses dépends : complots, trahisons, meurtres, mensonges sont au rendez-vous et le lecteur est tenu en haleine jusqu'à la dernière page. Je préviens donc tous les futurs lecteurs, en ouvrant ce livre il y a un gros risque d'addiction!

Ma lecture étant fini, je prend un peu de recul et je m'aperçois de l'énorme travail de l'auteure. Son écriture est vraiment très agréable a lire, ses personnages sont très travaillés et surtout la minutie de chaque détail des lieux : le pôle est ses paysages qui ne sont qu'illusions. Je suis vraiment impressionnée.

Vous l'aurez compris, il s'agit d'un univers fantastique mais rien a voir avec la vague Bit-lit a la mode, non ici, j'ai trouvé une grosse ressemblance avec l'univers d'Alice au pays des merveilles (je ne sais pas si je suis la seule) : Farouk a la tête (comme la reine de coeur) et tous ces gendarmes (les petits gardes en forme de carte), Thorn qui est toujours pressé et qui consulte sa montre a gousset sans arrêt et surtout les décors un peu fous et plein de magie.

Pour finir, je trouve que les deux tourtereaux forment un très beau couple même si entre eux se n'est pas toujours facile.... Thorn est très froid mais a un coté très protecteur que j'aime beaucoup. Ophélie elle est assez dur avec lui et j'espère que comme moi elle va vite tomber sous son charme. En tout cas, ça promet de belles pages a venir avec les prochains tomes et je serai sans aucun doute parmi les premiers lecteurs.
Lien : http://missmolko1.blogspot.i..
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Voici un roman fantasy bourré de fantaisie !

Ce roman de littérature jeunesse fantastique peut s'enorgueillir de ne ressembler à aucun autre !
(de tous ceux que j'ai lus, bien évidemment et en la matière, je l'avoue, je ne suis pas une experte!)
On est loin des univers peuplés de guerriers en armure, de dragons ou de créatures monstrueuses, loin des décors moyenâgeux, loin des héroïnes au super-pouvoir, loin des guerres de clans...Et si l'on peut retrouver de tout cela par moments, c'est tellement plus subtile que cela passe inaperçu !

L'art de la subtilité...Je crois que tout tient en ces deux mots.
Christelle Dabos, nouvelle auteure, est une magicienne.
Elle dessine devant nous un monde complètement imaginaire, issu de ses propres rêves, de ses propres chimères, de ses idées vagabondes et le moins que l'on puisse dire, c'est que le lecteur en prend plein les mirettes !
On s'étonne à chaque page de cette imagination débordante où tout semble couler de source...comme dans un rêve.

Mais n'allez pas croire que ce roman ressemble au monde des bisounours. Loin de là !
Bon, d'accord, l'héroïne n'a rien d'une méchante guerrière...On se demande même parfois ce qui a poussé l'auteure à la choisir pour héroïne ! Insignifiante, même pas jolie, maladroite, timide...Bref ! Cette pauvre Ophélie n'a rien pour elle !
M'enfin, si... Elle a un don. Même deux. Elle est liseuse et passe-miroir. Je ne vous en dis pas plus.
Mais sachez que ce don l'entraînera, bien malgré elle, dans des aventures périlleuses.
Bon alors et les méchants ? Ils sont où ? D'ailleurs sont-ils vraiment si féroces ? Et c'est là, toute la force de ce roman pour la jeunesse. Tout au long du premier tome, le lecteur, à l'instar d'Ophélie, ne sait à qui donner sa confiance. Un véritable tour de passe-passe. Des êtres d'une apparence aimable et chaleureuse se révéleront fourbes et cruels, ceux qui semblaient froids et calculateurs trouveront finalement peut-être grâce aux yeux du lecteur...mais rien n'est tout à fait sûr. Autant vous dire qu'Ophélie a bien de l'inquiétude à se faire parmi tous ces gens même pas fiables !

Et c'est tout cela qui m'a tenu en haleine et qui m'a fait dévorer ce roman : ce monde imaginaire incroyablement étonnant, cette héroïne dont on ne donnerait pas cher de sa peau mais qui reste déterminée, tenace et courageuse, mais aussi ces personnages aux multiples visages bien mystérieux qui m'ont fait tourner des pages et des pages dans l'espoir de percer leurs secrets !

Je savais bien que ce roman me plairait au vu des précédentes critiques lues mais cela va même au-delà de mes espérances. Me voilà comblée !
Comblée ? Euh...non pas tout à fait ! Cela supposerait un état de satiété. Ce qui est loin d'être le cas.
Pour preuve : j'ai déjà entamé le second tome !
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Il y a des livres comme ça qui sont tellement EXTRA que vous repoussez pendant des semaines le moment où vous rédigerez une critique. Pourquoi ? Tout simplement parce que vous avez peur de ne pas savoir faire honneur à l'ouvrage. Et pourtant, pendant tout ce temps, l'histoire continue de vous hanter.
C'est le cas de la passe-miroir.
Vous lirez peut-être sur certaines critiques que cette nouvelle saga est à la hauteur de Harry Potter (bien que ça n'ait rien à voir), et oui, ça en a la carrure.
C'est un roman jeunesse aussi complet, riche, original, intéressant, mature, distingué, complexe, magique et époustouflant que les aventures de notre ami lunettes-plus-cicatrice. (Et avec même un démarrage plus dynamique.)
Dès les premières pages, vous allez être stupéfait par la qualité de l'écriture. Dès les premières lignes, vous allez être happé par l'histoire.
Je n'insisterai pas sur l'originalité et le caractère prenant de ce roman, mais je tiens à souligner un peu plus son aspect mature. Si on est bien dans de la littérature jeunesse, notre héroïne si timide et pourtant avec des tripes en acier est un petit bijou de modèle pour la femme intelligente, moderne, fidèle à elle même, effacée et pourtant terriblement présente. L'histoire, elle, oscille entre monde fantasque aux personnages hautement prononcés et rivalités mondaines aux travers sombres à souhait. Une perle, donc. Les amateurs de Game of Thrones retrouveront même le piquant d'obscures guerres de clans, avec une touche si rafraichissante de répartition de pouvoirs (au sens "magique" du terme).
Bref, c'est le phénomène en devenir rayon fantastique, et vous ne devriez passer à côté à aucun prix !
En parlant prix, rappelons aussi qu'il a obtenu le Prix du premier roman jeunesse, ce qui pourrait sembler être un argument commercial comme c'est souvent le cas, mais non. La passe-miroir est juste génial, c'est tout !
(Notez aussi que Christelle Dabos -que je n'ai pas le plaisir de connaître en personne, malheureusement- est un petit bout de femme absolument sympathique, humble, disponible, discrète et tout bonnement épatante !... Pour moi, l'appréciation d'un ouvrage peut être influencé par la personnalité de l'auteur, c'est pour ça que je le précise.)
Bon, alors que reprocher à La passe-miroir ? Personnellement rien. J'ai cru un moment que la timidité et la passivité première de l'héroïne allait vite me courir sur les nerfs, mais pas du tout. Elle s'adapte en restant qui elle est, et le rendu est juste très bon. J'imagine que certaines filles en fleur et adulateurs des passions amoureuses pourraient être déçus par une histoire qui pourrait s'annoncer comme romancée mais qui est bien loin de l'être ! (Yeah, enfin une héroïne qui sert à autre chose que se rouler en boule dans les bois quand son petit copain pailleté va bouffer du chevreuil dans un autre comté !)... Mais à part ça vraiment... le personnage de la soeur un peu trop caricaturalement féminin peut-être ?... Je cherche, je cherche, mais non, j'attends juste le 2e tome avec impatience !
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Un véritable coup de coeur pour ce premier tome qui se lit quasi d'une traite tellement il est prenant. Mon seul regret est de ne pas l'avoir lu plus tôt.

Ophélie une jeune femme très réservée et qui se cache au fin fond d'un musée se voir obligée d'épousée un homme qu'elle ne connait pas. Elle sera donc obligée de quitter sa famille et son monde pour entrer dans celui de Thorn, un homme froid , distant et étrange.

Les différents monde que crée l'auteure sont formidablement bien décrits et très riches. On se plonge avec délectation dans la vie angoissante que va mener Ophélie. Les malversations sont de mises (et pas un peu !).

Les personnages sont également très travaillés et nous réservent de nombreuses surprises. En effet, ils ne sont pas tout a fait comme on les perçoit au premier abord. Et tour de force de la part de l'auteure, en ce qui me concerne, c'est que même pour un personnage antipathique comme l'est Thorn, on l'apprécie et on se rend vite compte qu'on l'aime beaucoup peut être même plus que l'héroine principale. On ressent très certainement les blessures de cet homme a travers l'écriture et les non dit de l'auteure.

Bref je suis conquise et émerveillée par ce roman jeunesse qui m'a fait voyager
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Merveilleux ! Immense coup de coeur pour ce premier tome d'une série de 4. Je ne suis pourtant pas férue de fantastique, mais dès les premiers mots, une main invisible m'a happée par le col et fait plonger littéralement dans le livre, son monde, son histoire, confortablement enrobée de la plume de l'auteure comme son héroïne Ophélie est emmitouflée dans son écharpe. Ou enlacée par son écharpe, devrais-je dire, puisque celle-ci est vivante. J'aime l'idée que certains objets proches de nous ont une vie propre. Ils ont tous une vie, quand on y pense. C'est ce que nous rappelle Ophélie, qui appartient à la communauté des Animistes. Ophélie est une « liseuse » : lorsqu'elle touche les objets, elle voit, entend et ressent la vie qu'ils ont eu jusqu'alors, c'est à dire qui s'en est servi, comment, pourquoi, les pensées et émotions de leurs utilisateurs, etc…


« Entrer en contact avec un objet, c'était le contaminer de son propre état d'esprit, ajouter une nouvelle strate à son histoire ».


Extrêmement douée, elle peut retracer le passé de tous les objets figurant dans le musée de sa communauté, dont elle est la gardienne. de tous ? Non, le livre de « l'esprit de famille » lui reste hermétique. Pourtant, ses pouvoirs sont immenses et très recherchés… notamment par une communauté rivale : Les dragons.


Et justement : Tout commence quand les doyennes arrangent un mariage entre Ophélie et un héritier du clan du Pôle, un Dragon. Cet immense homme tout maigre, sérieux et autoritaire est censé être un chasseur… Mais comment chasse-t-il alors qu'il n'a pas d'arme ? Vous le découvrirez avec effroi et délice en ouvrant ce premier tome. Et Ophélie n'est pas au bout de ses surprises. Car comme tout clan, le Pôle a à sa tête son propre « esprit de famille », et sa cour est… particulière ! On fait connaissance avec des architectures à passages secrets qui en feront rêver plus d'un, avec aussi le clan des Mirages, qui créent des illusions aux yeux des autres et leur font passer des vessies pour des lanternes à paillettes, et bien d'autres gens dangereux qui, dès qu'elle arrive, veulent la mort d'Ophélie. Pourquoi veulent-ils sa mort ? Quel est l'enjeux de ce mariage ? La pauvre Ophélie, avec sa dégaine de Cendrillon et son pouvoir gentillet, semble bien inadaptée à sa nouvelle vie parmi les requins habitués aux bains de sang - c'est en tous cas ce que pense de premier abord son désormais Prince sans rire…


Ces deux âmes ont d'ailleurs beaucoup de mal à s'apprivoiser dans ce premier opus, mais ils sont si émouvants d'essayer maladroitement à tour de rôle. Je craque complètement pour ces « Fiancés de l'hiver », ce couple qui n'en est pas encore un mais que je sens pourtant palpiter à travers les pages. Serais-je en train de devenir animiste à mon tour ? Une chose est sûre, Ophélie devra déjouer intrigues et manipulations pour sauver sa peau. Saura-t-elle voir derrière les apparences ? Elle a ses chances, car elle possède un autre pouvoir fantastique : Celui de se déplacer d'un lieu à un autre en passant… à travers les miroirs !


« Lire un objet, ça demande de s'oublier un peu pour laisser la place au passé d'un autre. Passer les miroirs, ça demande de s'affronter soi-même. Il faut des tripes, pour se regarder droit dans les mirettes, se voir tel que l'on est, plonger dans son propre reflet. Ceux qui se voilent la face, ceux qui se mentent à eux-mêmes, ceux qui se voient mieux qu'ils ne sont, ils pourront jamais. »


Comme dans Harry Potter, on peut simplement se laisser porter par le texte ou bien voir s'imprimer en filigrane un tas de métaphores dans les pouvoirs de chacun des personnages et leurs actes. le pouvoir de l'auteur, c'est de rendre palpable ce qu'elle raconte : on pourrait presque toucher du doigt tout ce que l'on lit… Mais ce n'est qu'une illusion, créée par cette auteure surdouée qui nous embarque sans difficulté dans son monde. D'ailleurs, dans quel monde sommes-nous ? C'est un monde dont l'ambiance semble reproduire notre passé mais qui, en réalité, est venu après le nôtre.


L'incipit demeure encore non résolu à l'issue de ce premier tome, mais il nous apprend qu' « un jour, où Dieu se sentait de très mauvaise humeur, il a fait une énorme bêtise. Dieu a brisé le monde en morceaux. ».


Le texte parlera plus tard de « déchirure », ou encore du temps où les hommes croyaient qu'ils émanaient d'une puissance supérieure. Beaucoup d'indices, de mystères, de découvertes merveilleuses, mais aussi des tas de questions en suspens et je dois vite y retourner, car j'ai laissé Ophélie dans une bien peu enviable situation à la fin de ce tome 1 : Vite la suite !! Vous ne saviez pas quoi faire de votre hiver ? Lisez ce bouquin, je vous le recommande !


PS : « Scelle tes charmes »… Qui a prononcé cette phrase, et pourquoi ?
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Je n'aurai probablement jamais commencé cette série sans le challenge Mauvais Genres, auquel je participe, je n'aurai probablement jamais commencé cette série, sans les critiques élogieuses de mes amis Babelio, et je n'aurai probablement pas commencé cette série sans l'illustration de la couverture, aussi intrigante et belle , que fascinante et habile...
Ophélie est une anti- héroïne , minuscule, affublée de grosses lunettes, passant totalement inaperçue , mais Ophélie ,a un don.. deux plus exactement ...Elle peut passer à travers les miroirs et elle peut lire les objets, connaître leur histoire, c'est ainsi qu'elle travaille au Musée des Archives. Aussi , c'est tout étonnée qu'elle apprend, que sa famille l'a fiancée avec un homme venu d'ailleurs, un des héritiers d'une des familles les plus puissantes du Pôle, et qu'il vient la chercher.

Propulsée presque aussitôt dans ce monde froid et hostile où tout n'est qu'illusions, mirages et intrigues meurtrières, Ophélie ne fait pas le poids. Mais Ophélie est curieuse . Pourquoi l' a t'on choisie elle ? Peut- elle vraiment se fier à son fiancé aussi accueillant qu'un iceberg, et à sa tante, aussi fausse que décorative ? Et surtout, peut-elle empêcher ce mariage ?

Ophélie ne pourra compter que sur elle - même et ... sur le fantastique talent de sa créatrice pour explorer son nouveau "home sweet home"...

Il ne m'aura fallu que quelques lignes pour tomber "en amour" devant la plume imaginative, poétique et farfelue de Christelle Dabos . Quel talent !

Comme Alice au pays des merveilles, on tombe à pied joint dans ce 1° tome avec délice et coeur qui palpite... Et si je pense à ce merveilleux livre, c'est qu'il y a un peu de Lewis Carol dans La Passe-Miroir, une grande fraîcheur... Ici les écharpes vivent autour du cou de leur propriétaire, le froid est intense mais le décor est tropical, les animaux sauvages du dehors sont démesurément immenses......

On pense au Passe-muraille de Marcel Aymé, on pense au Poudlard d'Harry Potter aussi. Un monde complètement inventé dans lequel, seul, l'auteure, se repère parfaitement, et vous perd comme un Petit Poucet , sur les traces d'Ophélie qui n'en sait pas plus que nous...

Une héroïne naïve, en apparence fragile, qui se cache d' une cour, qui rappelle celle de Versailles avec ses intrigues, et ses complots, un décor qui n'est que mirages... et des gens qui ne veulent ni le bien d'Ophélie , ni celui de son grand échalas de fiancé,( ni celui de personne d'ailleurs !). Ça bouge, on ne s'ennuie pas une seule seconde, et déjà, je me demande comment je vais pouvoir attendre la fin du confinement pour connaître la suite des aventures de la Passe-Miroir.

Il serait bien que cette oeuvre soit adaptée au cinéma ou en série, elle en a sous le capot...

Christelle Dabos : un immense coup de coeur !
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Ophélie est une jeune fille qui habite sur l'arche d'Anima. Ses particularités ? La première est qu'elle est « liseuse » c'est à dire qu'elle peut, par simple toucher, « lire » la mémoire d'un objet jusqu'à sa fabrication. La seconde est qu'elle peut voyager en passant au travers des miroirs.

Ophélie est une sorte d'ovni au sein de sa famille puisqu'au contraire de toutes les filles, elle ne prête aucune importance à son apparence, elle a déjà refusé deux fois de se marier et rien ne la passionne davantage que le musée dont elle s'occupe. Les deux seules personnes avec qui elle s'entend vraiment sont son petit frère et son Grand-Oncle un peu loufoque qui est le gardien des archives.

Toute la vie d'Ophélie se bouscule le jour où elle se retrouve fiancée contre son gré à un homme important d'une autre arche que la sienne, le Pôle. Accompagnée de sa tante et marraine Roseline, Ophélie va devoir partir vivre au Pôle pour y épouser Thorn. Mais la vie sur cette nouvelle arche ne sera pas aussi facile qu'elle avait pu l'être sur Anima.

Ce premier tome nous raconte les péripéties auxquelles va être confrontée Ophélie avant son mariage avec Thorn et depuis son départ d'Anima (la tradition sur Anima exige qu'il y ait un délai d'un an entre les fiançailles et le mariage).

Entre jalousies, complots, déguisements et découvertes, ce roman est un pur délice ! Tout d'abord, il est vraiment bien écrit, pour un premier roman c'est vraiment du génie ! Ensuite, l'univers est d'une telle originalité qu'il nous transporte immédiatement, on a envie de tout découvrir de ce monde, de ces arches et de ces personnages. D'ailleurs, ces derniers sont très bien écrits, ils sont pleins de reliefs et c'est vraiment un plaisir de se retrouver dans leur univers.

J'attends avec une grande impatience le tome 2 car ce premier tome m'a complètement conquise. Je ne sais pas ce qui va se passer dans la suite, mais en tout cas ça promet !!

Ce sont pour moi cinq étoiles pour l'originalité et la qualité du roman !
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Si je savais que "La passe-miroir" avait eu son petit succès, je ne m'attendais pas en revanche, en rentrant le premier tome dans ma biblio, à ce qu'il y ait autant de lecteurs et autant de critiques répertoriées. Je m'excuse donc auprès des Babelpotes que j'aurais loupés en parcourant les nombreuses critiques, mais il n'est pas facile de tous vous retrouver parmi les 1650 retours de lecture que compte ce livre à ce jour (à quand l'option "critiques de vos amis" au même titre que "les meilleures" et "les dernières" ?).

Christelle Dabos nous embarque dans un monde un peu particulier, puisque les différentes populations vivent sur des arches depuis la "Déchirure", évènement qui a marqué la fin de l'ancien monde (que l'on devine être notre monde actuel). Chaque arche regroupe une famille, représentée par "l'esprit de famille", formant à elle seule une société, un mode de vie, des us et des coutumes. Ophélie, qui vit sur Anima, est une "liseuse", c'est-à-dire qu'elle peut lire dans les objets et y déceler leurs histoires. Cette jeune fille a également la particularité rare de pouvoir se déplacer d'un endroit à un autre en passant par les miroirs. Promise à Thorn, issu du Pôle (que l'on devine être le Grand-Nord de notre monde actuel), elle doit dire adieu à sa vie paisible animiste et aux gens qu'elle aime pour s'installer dans la maison familiale de son futur époux. Après un long voyage en dirigeable, c'est sur une arche bien différente que sa nouvelle vie va débuter. En effet, en plus du froid glacial auquel elle n'est pas habituée, elle découvre la Citacielle, la citadelle flottante qui abrite les différents clans de Farouk, l'esprit de famille du Pôle. Mais bon nombre voit d'un mauvais oeil son arrivée, son mariage est loin de faire l'unanimité. À ses dépens, Ophélie se retrouve au coeur de complots politiques et familiaux, au coeur des guerres des différents clans. Rapidement, elle comprend que sa vie est en danger et qu'elle ne peut faire confiance à personne, pas même aux Dragons, le clan de son futur mari...

"Les fiancés de l'hiver", ce sont 600 pages qui se lisent sacrément vite et qui regorgent pourtant d'intensité, tant dans les événements que dans l'univers dépeint et l'atmosphère qui en découle.

Commençons par cet univers nouveau justement, et plus particulièrement la Citacielle, puisque c'est essentiellement là que tout se joue. Imaginez une sorte de citadelle flottant dans le ciel, comme suspendue par les étoiles, avec ses tours et son architecture spéciale à plusieurs étages (je vous invite à observer la première de couverture). Là-bas, il y a l'ambassade de Clairedelune dans laquelle Christelle Dabos nous décrit chaque salle dans laquelle nous passerons, de la chambre du valet jusqu'à la salle de bal, en passant par les ascenseurs immenses, les longs corridors, les jardins suspendus ou encore les oubliettes. Nous voyons tout comme si on y était et c'est dans ce décor quelque peu extravagant que nous assistons Ophélie à déjouer les différents complots/conspirations/manigances auxquels elle est mêlée.

Car effectivement, Ophélie n'a que peu le temps de découvrir son nouvel environnement souvent fait d'illusions. Elle devra apprendre sur le tas, trop occupée qu'elle est à rester en vie et à vouloir en savoir davantage sur son nouveau mode de vie, les différents clans et leurs conflits, sur son taciturne futur époux et sa famille. Elle n'a pas le temps de s'ennuyer, et le lecteur non plus par la même occasion.

Dans ce monde trop brutal et trop mondain, Ophélie doit y trouver sa place. Et ce n'est pas chose facile, elle si discrète, si effacée, quelque peu empotée, myope, simple d'apparence physique et vestimentaire, qui tombe malade au moindre courant d'air (autant dire que depuis son arrivée, elle est constamment enrhumée). Elle doit apprendre à s'affirmer davantage si elle ne veut pas se faire manger toute crue. Mais loin d'être stupide, on découvre en elle une force que personne ne soupçonne et qui lui sauvera souvent la mise. D'autant que son futur époux n'est pas la personne la plus attirante qui soit : (très) grand et sec, taciturne, sauvage, malpoli, il n'aime personne et personne ne l'aime. Thorn est aussi chaleureux qu'un iceberg, Ophélie va devoir prendre sur elle pour le supporter...

Je n'ai pas vu le temps passer, tellement j'ai été rapidement embarquée dans ce monde rigourement développé, tellement j'ai apprécié le personnage d'Ophélie dès les premières pages. On est face à tout un tas d'intrigues engageantes, où conspirations et coups bas, suspense, rebondissements et retournements de situation ne manquent pas à l'appel. L'ambiance dépeinte grâce à la dimension fantastique et "illusoire" nous emprisonne dans une sorte de bulle dont on n'a pas vraiment envie de se libérer. On s'attache ou aime à détester les personnages, au caractère bien affirmé et énigmatique.

J'émets un tout petit bémol quant à ce qu'on appelle la "Déchirure" : j'aurais aimé savoir quel est cet événement ou cette catastrophe responsable de la fin du monde tel qu'on le connaît aujourd'hui. Mais de ne pas savoir ne change strictement rien à la compréhension et au déroulement de l'histoire.

En revanche, j'ai beaucoup aimé que chaque famille et/ou clan ait un pouvoir qui lui est propre, renforçant la personnalité de chaque protagoniste. J'ai aussi beaucoup apprécié que la romance entre Ophélie et Thorn, que je voyais prévisible, n'ait en fait pas eu lieu, bien que je ne doute pas que leur relation évoluera dans les tomes suivants (mais quand les sentiments prennent le temps de s'installer, quand les personnages n'en prennent conscience que petit à petit, je trouve ça nettement plus crédible et palpitant).

J'ai passé un excellent moment de lecture, et au vu des dernières pages qui m'ont clairement laissée sur ma faim, je ne tarderai pas à ouvrir le tome suivant que j'espère aussi passionnant.
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Comment puis-je vous parler de mon amour des livres sans évoquer cette saga jeunesse ? Elle a été pour moi une réelle révélation. Je ne l'ai lu que très récemment et elle est devenue pour moi un incontournable ; un coup de coeur tellement grand qu'il est difficile de passer outre. J'ai mis plusieurs semaines pour m'en remettre une fois le dernier tome terminé.

Dans ce premier livre, on y découvre une jeune-fille, nommée Ophélie, très très maladroite, n'aimant pas particulièrement la compagnie d'autrui, plutôt timide et qui a le don de se retrouver dans des situations impossibles. En parlant de don, elle en a un particulier : celui de lire les objets. En les touchant, elle peut y découvrir leur histoire grâce à leurs anciens propriétaires dont elle capte notamment les émotions. Elle en possède un second : celle de passe-miroir. Comme indiqué, elle peut aller d'un endroit à un autre en traversant les miroirs.

Le monde décrit par Christelle Dabos est maîtrisé à la perfection. Il est très facile à comprendre.
Pour faire simple : il existe 21 arches majeures que l'on pourrait comparer à des pays. Chaque arche possède un monde à lui ayant notamment un Esprit de Famille qui la gouverne. Chaque famille, représentant les habitants d'une arche, possède des pouvoirs spécifiques.

Ophélie vie sur l'arche Amina et s'y sent bien ; entourée de sa famille et travaillant pour son musée qu'elle aime tant. Son petit monde va changer le jour où on lui annonce qu'elle va devoir épouser un homme vivant sur l'arche du Pôle : Thorn.

Thorn, cet homme glacial, distant, taciturne... un vrai Monsieur Darcy ! Il a été clairement abîmé par la vie, brillant mais détesté de tous (mais pas de moi ahah), maniaque. Elle va devoir l'épouser, quitter son arche adorée - tout ce qu'elle a toujours connu – pour vivre avec lui à la Cour de l'esprit de famille Farouk. Et ma foi, c'est à notre plus grand plaisir !

En effet, elle va tout de suite être prise sous la protection de Berenilde, la tante de Thorn, car les manigances et trahisons sont nombreuses au Pôle. Être la fiancée de Thorn va s'avérer être très dangereux pour elle.

Une fois l'univers posé et l'action principale lancée, il n'y a plus qu'à savourer chaque péripétie de notre héroïne. J'ai été embarquée tout de suite dans l'histoire, il n'existe – selon moi – aucune longueur.

La relation Thorn/Ophélie est un véritable slow burn à retardement (en enlevant l'attirance). On profite de chaque petit moment précieux entre ces deux là qui, clairement, se détestent. Au fur et à mesure, ils vont essayer de mettre de l'eau dans leur vin pour que cette relation fonctionne. Et l'un va commencer à apprécier l'autre...
Je suis obligée de m'étendre un petit peu plus sur ce Thorn. Malgré le froid glacial qu'il dégage, on ne peut se retenir d'être curieux à son égard. Il est extrêmement captivant par sa psychologie si particulière que je n'ai pu m'empêcher d'apprécier.

En dehors de nos personnages principaux existent des personnages secondaires haut en couleurs :
. Berenilde : évoquée ci-dessus comme la tante de Thorn, est la favorite de Farouk. Elle est calculatrice pour assurer sa place de favorite, ne pas se prendre aux pièges des illusions qui gouvernent le Pôle et manigances diverses. Bien qu'elle soit – plutôt, pas toujours - bienveillante avec Ophélie, elle cache une sensibilité et une combativité propre à son personnage.
. Archibald : totalement excentrique mais si attachant. Il fait partie du clan de la Toile et est Ambassadeur du Pôle. Très drôle et protecteur vis-à-vis de ses soeurs, c'est un personnage que l'on apprécie tout de suite malgré son mal-être caché sous son masque joyeux.
Il existe bien évidemment aussi Renard et Gaëlle que l'on va découvrir dans ce roman ; personnages auxquels on ne va pas savoir tout de suite si on peut leur faire confiance ou non.

Malgré que ce soit un roman dit jeunesse, il peut se lire par tous. N'ayez aucune hésitation et laissez vous porter par cette histoire, cet univers et, bien sûr, Thorn et Ophélie. La plume de Christelle Davos vous empêche de quitter ce livre si envoûtant.
Et même si, malgré tout, vous n'êtes pas encore convaincu par ce premier tome, plongez vous dans le second qui est encore meilleur.
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