« Pour Jef, il n'existait au monde aucune musique plus belle, plus agréable, que cette sonnette électrique qui marquait la fin de sa journée d'écolier. »
Réflexe pavlovien :
fin des cours = papa dans son camion de travail, devant l'école, avec un bon goûter.
Avant.
Car aujourd'hui, ce père a perdu son boulot et ne quitte pas la maison.
Ambiance morose, et quand le garçon rentre, le père est scotché dans le canapé, face à la télé. Il cramponne la télécommande et choisit les programmes - adieu Récré A2.
Alors après l'école, Jef préfère désormais rejoindre sa mère dans la banque où elle travaille...
Il se pass'quoi, dans ce livre ? Sans
Pasqua, il serait passé inaperçu, et
Didier Daeninckx n'aurait peut-être pas continué à écrire des romans noirs pour la jeunesse.
Tout va très vite, le récit est bref.
Comme j'ai acheté l'ouvrage d'occasion, j'ai cru qu'il manquait des pages.
Le billet de Verdorie sur Babelio m'apprend que le livre a suscité une vive polémique à sa sortie.
La faute à
Charles Pasqua, alors ministre de l'Intérieur :
« (...) un jour, sur un marché d'Aubervilliers, une institutrice reconnaît l'auteur, lui demande s'il voudrait bien venir plancher devant ses élèves. Comment refuser d'autant qu'il s'agit de l'école où il fit ses classes ! le voici embarqué pour ce qui sera probablement son premier atelier d'écriture. le contact est bon, les élèves écoutent puis racontent à leur tour une histoire. Ils se mettent à écrire. Tout cela se fait de manière pragmatique. Un livre prend corps ; il s'intitulera '
La Fête des mères' et fera scandale. (... spoil ...)
Une petite histoire dont la prétention morale est limitée. Mais elle déclenche quasiment un scandale d'État. On était au temps où
Charles Pasqua jouait les pères fouettards, les redresseurs de torts, les gardiens de l'ordre. L'ouvrage de
Daeninckx est montré du doigt par le ministre de l'Intérieur de l'époque, il est exposé dans des lieux publics comme preuve de l'état de dépravation sociale, des ligues de bonne vertu s'agitent, etc.
Daeninckx connaît soudain cent fois plus de problèmes, et de polémiques, avec ce petit opus pour enfants qu'avec ses livres pour adultes, pourtant sulfureux. »
- article : http://alternatv.pcf.fr/sujets/3789
Oui, la fin est abrupte, pas morale. Mais si l'histoire a été écrite avec des enfants, rien de choquant : le dénouement ressemble à celui de certains contes, comme ...
Hansel & Gretel. Et les banques sont-elles moins méchantes que la sorcière ?
On aime tous qu'après la pluie, vienne le beau temps.