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EAN : 9782867381577
Syros (01/10/1986)
3.62/5   4 notes
Résumé :
Jef, dont le papa est au chômage, assiste à un hold-up dans la banque où sa maman travaille ; le bandit masqué a, pendu à sa ceinture, le même porte-clé que papa. La même voix aussi. Et Jef se dit qu'enfin, tout ira mieux à la maison.
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Ce livre a fait couler beaucoup d'encre en 1986-87...

Le père de Jef est au chômage. Sa maman travaille dans une banque. Un jour où Jef rend visite à sa mère sur son lieu de travail, il est témoin d'une braquage de la même banque. Il reconnaît un des braqueurs, à sa voix et à la porte-clefs qui pendouille à sa ceinture... Jef ne dénonce pas le cagoulard...il pense sincèrement qu'à partir de ce moment-là les choses vont peut-être s'améliorer à la maison...

Il y a eu des défenseurs de ce livre (dont je fus) qui estimaient que la littérature de jeunesse avait (et devra avoir !) "le droit" comme la littérature pour adultes, de refléter les réalités de notre société afin d'ouvrir les yeux de nos loupiots et d'éveiller leur sens critique...
Et il y a eu ceux et celles qui criaient au scandale afin de sauvegarder "La Morale"...

Il est peut-être plus intéressant de lire ce qu'en pensait l'auteur lui-même... dans un interview accordé à "Citrouille" (magazine de littérature pour la jeunesse), le 17 octobre 2012 :

"Tout ça est exposé à l'époque, en 1986, à la bibliothèque d'Aubervilliers. Sa directrice était au courant qu'une maison d'édition pour la jeunesse, Syros, se créait avec la naissance d'une collection de polars courts, Souris Noire. Elle leur envoie le texte que j'avais écrit en parallèle de l'atelier avec les élèves. Quinze jours plus tard je reçois un appel de Joseph Périgot, directeur de la collection: «j'ai lu ton texte, on l'édite». C'est ainsi que fut publié mon premier texte pour la jeunesse, La Fête desmères! La suite, je la dois à un intellectuel de haut niveau, alors ministre de l'intérieur, Charles Pasqua, qui avait le projet hautement respectable de moraliser la littérature jeunesse. Cela valut à mon roman de figurer, parmi d'autres, dans une liste d'ouvrages nonecommandables, et dans une expo qui leur était consacrée, Place Beauvau. Je me suis donc retrouvé, pour un texte très gentil et édité un peu par hasard, dans une espèce de mouvement fou qui m'a conduit à me battre pour le défendre. On faisait courir le bruit que mon livre était interdit, certains libraires ne souhaitaient plus le présenter, une association, Sang de la terre, dirigée par une madame Marie-quelque chose Monchaux organisait des meetings appelant à la censure de ces ouvrages… Je publiais des livres comme Meurtres pour mémoire à la Série Noire, qui étaient des bombes, et je n'ai jamais eu le centième des ennuis créés par la publication de la Fête des mères! Ça m'a révulsé, tout ce qui se passait autour d'un texte que j'avais écrit pour les quelques mômes d'une classe! Je me suis dit alors que s'il y avait de tels enjeux autour de la littérature pour la jeunesse, il fallait que je continue… et j'ai écrit LeChat de Tigali. On était en 1986-87, on commençait à aborder des thèmes nouveaux en littérature jeunesse avec la maladresse qui peut accompagner l'exploration de nouveaux champs: provocation, méconnaissance des relations avec les jeunes lecteurs fondées sur la confiance… Mais cette évolution était nécessaire, les enfants ont besoin que ce à quoi ils sont de plus en plus souvent confrontés, explosion du couple, prison… soit sublimé par la littérature. Il faut en parler, trouver les moyens d'en parler tout en construisant une fiction. C'est grâce à Charles Pasqua et Marie-machin Monchaux que j'ai continué à consacrer une partie de mon temps à l'écriture pour la jeunesse, et je les en remercie!"


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« Pour Jef, il n'existait au monde aucune musique plus belle, plus agréable, que cette sonnette électrique qui marquait la fin de sa journée d'écolier. »

Réflexe pavlovien :
fin des cours = papa dans son camion de travail, devant l'école, avec un bon goûter.
Avant.
Car aujourd'hui, ce père a perdu son boulot et ne quitte pas la maison.
Ambiance morose, et quand le garçon rentre, le père est scotché dans le canapé, face à la télé. Il cramponne la télécommande et choisit les programmes - adieu Récré A2.
Alors après l'école, Jef préfère désormais rejoindre sa mère dans la banque où elle travaille...

Il se pass'quoi, dans ce livre ? Sans Pasqua, il serait passé inaperçu, et Didier Daeninckx n'aurait peut-être pas continué à écrire des romans noirs pour la jeunesse.
Tout va très vite, le récit est bref.
Comme j'ai acheté l'ouvrage d'occasion, j'ai cru qu'il manquait des pages.
Le billet de Verdorie sur Babelio m'apprend que le livre a suscité une vive polémique à sa sortie.
La faute à Charles Pasqua, alors ministre de l'Intérieur :
« (...) un jour, sur un marché d'Aubervilliers, une institutrice reconnaît l'auteur, lui demande s'il voudrait bien venir plancher devant ses élèves. Comment refuser d'autant qu'il s'agit de l'école où il fit ses classes ! le voici embarqué pour ce qui sera probablement son premier atelier d'écriture. le contact est bon, les élèves écoutent puis racontent à leur tour une histoire. Ils se mettent à écrire. Tout cela se fait de manière pragmatique. Un livre prend corps ; il s'intitulera 'La Fête des mères' et fera scandale. (... spoil ...)
Une petite histoire dont la prétention morale est limitée. Mais elle déclenche quasiment un scandale d'État. On était au temps où Charles Pasqua jouait les pères fouettards, les redresseurs de torts, les gardiens de l'ordre. L'ouvrage de Daeninckx est montré du doigt par le ministre de l'Intérieur de l'époque, il est exposé dans des lieux publics comme preuve de l'état de dépravation sociale, des ligues de bonne vertu s'agitent, etc. Daeninckx connaît soudain cent fois plus de problèmes, et de polémiques, avec ce petit opus pour enfants qu'avec ses livres pour adultes, pourtant sulfureux. »
- article : http://alternatv.pcf.fr/sujets/3789

Oui, la fin est abrupte, pas morale. Mais si l'histoire a été écrite avec des enfants, rien de choquant : le dénouement ressemble à celui de certains contes, comme ...
On aime tous qu'après la pluie, vienne le beau temps.
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C est en rangeant ma bibliothèque de classe que je tombe par hasard sur cet exemplaire de la collection souris noire qui édite des romans policiers pour la jeunesse. Je ne connais pas ce titre et je ne résiste pas au plaisir de découvrir ce titre qui me plonge directement dans les années 80 ( Récré A2, la 5 et un masque de carnaval à l effigie de Jacques Chirac).

C est l histoire d un petit garçon Jean François que tout le monde appelle Jeff sauf son père conducteur de camion. Sa vie bascule quand son père est licencié et passe son temps à regarder la télé. Jeff se refugie après la classe dans la banque où travaille sa mère. Mais un jour, un individu braque la banque et Jeff croit reconnaître la voix du braqueur.

Je suis heureuse d avoir découvert ce livre qui a créé une véritable polémique à sa sortie. Heureuse de le voir dans nos classes même s il a bien vieilli parce que l auteur a résisté à la censure de l époque. Heureuse de voir la littérature de jeunesse aborder des thèmes de société. Et oui il n y a pas que des princesses et des chevaliers. Les chômeurs ça existe aussi.
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Jean-François - Jef pour ses amis - est un écolier comme beaucoup d'autres. Il est content de rentrer chez lui après la classe, de retrouver son père dont il est fier, dans ce camion que ce dernier conduit dans la journée et qui fait rêver le jeune garçon.
Mais cette vie s'effondre brusquement. du jour au lendemain, la mère de Jef est la seule qui part le matin au travail, tandis que le père perd sa fierté, son goût à la vie, et végète toute le journée devant la télévision.
Pour cet homme c'est insupportable !
Alors il trouve une solution.
Il semble que cette solution n'ait pas été du goût de tous à la sortie du livre, mais ici elle nous fait finalement rêver, espérer une vie meilleure pour Jef et sa famille, même si l'histoire pourrait ne pas se terminer là, et la dégringolade reprendre là où elle semble s'être arrêtée…
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
C'est à partir de ce jour que certains mots revinrent plus souvent dans les conversations, à la maison. Des mots faciles comme 'travail' et 'économies'. D'autres plus compliqués comme 'assedic' et 'licenciements'.
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