Le chat de Tigali, les gens qui l'aiment l'appellent Amchiche, les autres l'arabe. Pour un chat.
le chat de Tigali a traversé la Méditerranée dans les bagages d'un instituteur et de sa femme, mutés d'un poste en Kabylie vers le nord de Marseille. C'est leur petite fille, Vanessa, née là-bas, qui a insisté pour emporter son frère de sang, en quelque sorte. Un chat. Avec du sang arabe comme elle. Tigali a bien plus d'élégance que les chats français. Il se distingue si bien, qu'il en est mort. Une balle l'a loupé, mais la mort aux rats a eu sa peau. Sa peau d'arabe. Vive la France et ses porteurs de drapeaux tricolores, ils ne manquent pas leur cible. Mais Tigali a assuré ses arrières... vont-ils aussi devoir exterminer tous ses rejetons ? Cette petite histoire de chat, déplacé sur le terrain des hommes, percute par la force de son propos ; les conclusions sont induites, jamais dites, et la langue est juste, le texte écrit pour l'adulte ou pour l'enfant mais sans mièvrerie, sans rien à ajouter, sans rien d'édulcoré. Ça fait du bien les textes pour enfants qui ne les prennent pas pour des neuneus. A lire, à raconter, à discuter, pour rebondir hors de France.