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Citations sur L'Enfant brûlé (31)

Il n'y a rien d'aussi beau que les premières minutes de solitude avec celui qui pourrait nous aimer, avec celui que l'on pourrait aimer. Il n'y a rien d'aussi silencieux que ces minutes, rien d'aussi saturé de suave attente. C'est pour ces quelques minutes qu'on aime et non pour toutes celles qui suivront (p. 224).
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Il arrive une chose étrange aux gens qui sont dans un petit bateau, une chose qui arrive rarement aux gens qui sont dans une voiture, dans le train ou dans un ascenseur, ni même à ceux qui sont dans un grand bateau, assez grand pour qu'il soit plus exact de dire qu'ils sont sur un bateau. Ce qu'ils éprouvent c'est un sentiment de solitude. Ils sont rassemblés entre quelques minces planches mais tout autour d'eux s'étend une eau profonde. La solitude, mais ce n'est pas la solitude de l'isolement. Ce qu'ils sentent c'est qu'ils sont seuls ensemble, seuls avec les autres dans le bateau. Aussi, entre les gens d'un petit bateau surgit-il un attachement imprévu. Chacun ne peut compter que sur les autres, la profondeur de l'eau emplit d'épouvante, et les petits bateaux sont très fragiles. Chacun devient la bouée de sauvetage des autres. Si tu n'as pas peur, je n'ai pas peur. Alors ne nous faisons pas peur. Soyons bons les uns envers les autres tant qu'il y aura de l'eau (pp. 174-5).
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Vous me demandez pourquoi. Je vais répondre. Parce que je suis las de vivre. Las de vivre ici dans le monde des petits chiens. Le monde des chiens aux petits sentiments, aux petits plaisirs, aux petites pensées.
On doit être satisfait, mais je ne veux pas être satisfait comme un petit chien.
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Mais ce qui arrive ne lui fait pas peur. Car en nous, nous portons tous l'image d'une chose terrible qui nous arrivera une fois, quand il fera très sombre, l'image de quelqu'un que nous rencontrerons un soir de pluie et de grand vent, l'image de quelqu'un que nous trouverons debout derrière la porte en entrant dans une chambre. Nous portons tous en nous l'image d'un spectre. C'est pourquoi nous ne sommes pas vraiment effrayés le jour de la terrible rencontre. Car chaque soir, à la nuit tombante, nous l'avons attendu. Le terrible sentiment d'un accomplissement fatal, c'est tout ce que nous éprouvons (p. 117).
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Chaque homme a son public et personne ne doit se montrer différent de ce qu'il est censé être. Sinon ce public est déçu. Non pas parce que la nouvelle interprétation est mauvaise, mais parce qu'elle est nouvelle. Une personne qui vient d'en appeler à notre pitié, à notre tristesse ou à notre peur ne doit pas commencer subitement à éprouver notre joie de la façon dont elle vient d'éprouver notre gravité. Il ne faut pas que trop de choses prennent place en nous, dans un seul individu. Dans ce cas nous ne sommes pas quelqu'un de sûr. Nous n'aimons pas celui dont nous ne sommes pas sûrs. Et celui qui semble être arrivé à tout placer, nous le haïssons, car c'est contraire à la règle du jeu. Les personnes vraiment populaires sont tout à fait uniformes, elles sont toujours elles-mêmes, c'est-à-dire telles que nous autres nous nous attendons à les trouver (pp. 148-9).
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Dans le monde entier, il n'existe qu'un seul homme en qui tu peux avoir confiance, et cet homme-là, c'est toi-même. C'est horrible, semble-t-il, mais si l'on y pense sérieusement on trouve que c'est apaisant. Tant que l'on a confiance en soi-même, en fait, rien n'est perdu. Tout n'est perdu que lorsqu'on a remarqué que l'on n'a même plus confiance en soi-même. C'est pourquoi il s'agit d'être à chaque seconde sincère envers soi-même, de ne pas se laisser mentir à soi-même. C'est pourquoi il est si important d'être conscient de ce que l'on fait. Et le seul moyen d'y arriver à une telle connaissance est assurément d'analyser chacune des moindres parcelles de ses sentiments et de ses actes.
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C'est peut-être vrai que la mort est un grand trou vide, et que le chagrin consiste à savoir jusqu'à quel point ce trou est vide.
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Après un petit moment il ouvre la porte de la chambre du père. Il entre. Il allume le lustre et s'approche de l'ottomane sur la pointe des pieds. Il s'agenouille alors près de l'homme endormi et lui ôte ses chaussures. Il les pose doucement sur le plancher. Il lui défait son col. En contemplant le visage endormi il est saisi d'une si subite et si irrésistible tendresse que ses mains s'élancent vers le visage et il ne peut les empêcher de le caresser. Peu à peu il se sent envahi par une joie insensée. Il lui ôte son veston, déboutonne son gilet, pend le veston dans l'entrée sur un cintre et prend un manteau. Tandis qu'il étale le manteau sur le père, ses yeux s'emplissent de larmes. Il s'assied alors sur le plancher à côté de l'ottomane et, serrant la main du père dans la sienne, il regarde au plafond et pleure de joie.

p. 246
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Dès qu'elle a éteint elle se recouche et se met à pleurer. Il ne s'éveille pas, les sanglots d'une femme n'éveillent jamais un homme, tandis que les sanglots des hommes tiennent les femmes éveillées.
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(...) la sagesse c'est d'être amoureux de la vie, tandis que la bêtise, c est d'avoir honte de l'amour.
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