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EAN : 9782859208646
107 pages
Le Castor Astral (09/06/2011)
3.38/5   4 notes
Résumé :
« Je suis un drôle qui croit pouvoir se faire un monde, une maison avec des mots qui ne seraient même pas les siens. Parce que certains voudraient que les mots aussi aient leurs appartenances. Et les mots se laissent avoir, se laissent enfermer dans tous les enclos. Ils se mettent dans toutes les bouches, s’épuisent à toutes les besognes comme si un ressort avait dû céder dans la langue. Mais je crois au verbe, à la force instituante de la parole. L’essentiel serait... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Une poésie à la fois subtile et combattante, entre Kurdistan et Occident, jetant sa langue aux faces des dominations multiformes.

Sur le blog Charybde 27 : https://charybde2.wordpress.com/2018/05/01/note-de-lecture-ma-maison-de-guerre-seyhmus-dagtekin/
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MA MAISON DE GUERRE de Seyhmus Dagtekin Editions le Castor Astral ISBN 978-2-85920-864-6 « Je suis un drôle qui croit pouvoir se faire un monde, une maison avec des mots qui ne seraient même pas les siens. Parce que certains voudraient que les mots aussi aient leurs appartenances. Et les mots se laissent avoir, se laissent enfermer dans tous les enclos. Ils se mettent dans toutes les bouches, s'épuisent à toutes les besognes comme si un ressort avait dû céder dans la langue.Mais je crois au verbe, à la force instituante de la parole. L'essentiel serait de retrouver le ressort cassé, le lien fondateur entre le mot et nos êtres. Pour arriver, un jour, à ce mot qui nous refonderait, nous pousserait à exister pleinement, où que l'on soit. Dans la tradition, on dit d'Abraham qu'il était une nation à lui tout seul. Fixer à soi-même et au lecteur cette plénitude comme horizon pour parvenir à une existence pleine et pouvoir accueillir l'autre sans crainte. Mon écriture en général, et ce recueil en particulier, voudraient oeuvrer dans le sens d'un tel accomplissement. Seyhmus Dagtekin est né en 1964 à Harun, village kurde au sud-est de la Turquie. Après des études en audiovisuel à Ankara, il arrive à Paris en 1987 où il vit depuis. Il écrit en turc, en kurde ou directement en français. ça, c'est une cerise sur la tête de ce vaurien. ça, je ne le dirai pas. Je ne le toucherai pas. Avant, je sortais d'une mine Et la mine était contente Je pouvais me faire très pointu Et ce que j'écrivais sur une gomme, Je pouvais l'effacer d'une autre pouvais disposer les mots en forme d'escalier pour toucher la neige qui était sur ta tête je n'avais besoin de le dire à personne même pas à l'auteur qui mettait un point d'honneur à ne pas se laisser écrire. Mais je lui trouvais tant de formes que ça lui donnait le tournis. j'oubliais exprès le point du I pour m'y percher et guetter ceux qui passaient aux alentours quitte à ne rien apprendre de ce que tu seras après mais peu importe, je continuerai pour que chaque mot puisse se voir dans le miroir qui est de l'autre côté même si je ne suis jamais sûr que le miroir ne devienne piège et ne nous enferme de chaque côté» (p35-36)
Lien : http://nananews.fr/fr/lagora..
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Un ouvrage à découvrir, «Ma Maison de guerre» Au Castor Astral, c'est une succession de mots qui bondissent, véritables balles, de fusil ou à jouer… La guerre n'est pas loin puisqu'on y chante l'amour. le rire non plus: « le rire viendra comme une décharge de sable/dans tes semelle. » le poète est l'amant au chant amoureux. Et en jet explosif, il entaille nos pupilles du parfum de ses mots, se fait reptile pour s'insinuer dans notre esprit et nous enchanter de cette musique inclassable. Sonorités d'images tatouées sur la peau des mots… Il l'effet miroir ou l'écho, comme on voudra, que l'assemblage des mots va susciter en nous, lecteurs jamais passifs. La poésie de Seyhmus Dagtekin s'affranchit de l'ordre pour brandir la volupté, bravant les conformismes. « Celui qui lit n'est pas tenu de dire ce qu'il lit ». Juste sentir, absorber, ingérer. le vivre déconnecté de l'analyse. (extrait de mon article paru dans la Dépêche du Midi)
Lien : http://www.ladepeche.fr/arti..
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Je me sabote le portrait en direct
face à la police nationale
dans une pénurie de transe
qui ne peut même pas me cacher
avec ses képis de paille
un serpent à travers mes alphabets
pour me tailler l’image
l’agrafer comme une sentence dans le regard
qui ne peut sortir d’aucune tête
mais peut vider de leurs cases
oiseau de proie, mouche et moucheron
qui provoqueront une envolée de béquilles
sous les ailes de dieu
pour que pousse un tort
à mon prochain
qui puisse me dessiner une voix
au moins, le bas de son profil
pour que je perde trois fois de temps
dans trois fois de langues
et me rabattre sur la prochaine abstinence
dans cette symétrie déficiente
dans cette atroce dépendance
de mon verbe à ma tête
de ma tête au trou
par où sort votre verbe
une serpente noire, fille de proie
passe-front, passe-muraille
ce qui va droit au cœur
les parvis de la charité
qui se doublent d’un chasseur d’eau trouble
pour descendre de l’orée de ces failles vers les gueules que j’aboie
une ligne qui se brise dans l’avidité de la gueule prochaine
mon dieu défigurant
une bouche, une promesse
à l’abri des regards
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Le rire viendra comme une décharge de sable/dans tes semelle.

L'écriture, l'art, consistent pour moi à embrasser l'être d'un même regard, du plus petit au plus grand, pour instaurer une autre façon d'être ensemble. Sortir du rapport de force et de domination pour entrer dans un rapport d'amour où l'autre est la condition même de mon existence...

Le poète, c'est comme un animal aux aguets. Donc, être poète, c'est être éveillé au monde.
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J’aurais voulu habiter la statue de la liberté, la jungle qui est dans sa tête
Les tortues, les léopards, les éléphants qui sont sur l’herbe au-dessus de sa tête
En vrai, la statue de la liberté est un dragon
Un dragon caméléon qui pousse sur toutes les balles perdues
Moi, je suis une balle perdue qui n’arrive pas à se retrouver parmi les autres
Une balle perdue qui se couvre de ton ombre
Moi, je suis une balle perdue qui frappe la joue diablement belle de la dragonne,
Une balle de rumeur dans un bol de riz que je tiens sous ton nez
Une balle perdue qui me prend pour ton oeil; me presse contre ton cou
comme un dé à rejouer entre tes seins
Une balle dans les prés, dans les jungles de ta statue
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La vie c’est peu de chose, on la prend trop au sérieux. Tout l’or du monde n’effacera pas une parole de travers. On ne se construit jamais en se battant contre l’autre. Être dans un compagnonnage avec tout ce qui nous entoure, de la poussière jusqu’à la transcendance. Nous aimer au-delà de l’espoir.
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Nous sommes des êtres en devenir ; je suis tendu vers cet accomplissement de l’être : l’écriture c’est le compagnonnage pour moi. Je serai comptable de mon propre accomplissement. Il faudrait arriver à se regarder sans concession.
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Vidéo de Seyhmus Dagtekin
Seyhmus Dagtekin, 39e Marché de la Poésie 2022, Paris
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