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Critique de paulmaugendre


Ayant perdu sa mère à l'âge de quatre mois, le jeune Danny a été élevé par son père William qui tient un garage station-essence dans un petit village de l'Angleterre.

Ses jouets furent naturellement des pièces détachées de moteurs de voiture, se débarbouillant à l'huile de moteur. Son père a été nourrice, mère, père, professeur jusqu'à l'âge de ses sept ans où il put enfin intégrer l'école communale. Seul le garage est en dur, et ils vivent dans une roulotte de gitans, placée sur une parcelle de terrain, avec la cabane au fond du jardin pour soulager vessies et intestins.

Mais Danny ne se plaint pas, il est heureux avec son père qui s'occupe de lui mieux que pourrait le faire une nourrice ou une famille d'accueil. Souvent ils sortent en forêt et le père apprend au fiston les secrets de la nature. Son père lui apprend à construire des cerfs-volants, des montgolfières, et l'autorise même à entrer et sortir les voitures dont ils ont la charge des réparations. Des réparations auxquelles Danny a participé activement :

Tu veux que je te dise, Danny ? Tu es sans doute le meilleur mécanicien de cinq ans au monde.



Quant à l'école, il ne se débrouille pas trop mal, aidant même parfois un copain lorsque celui-ci planche sur un problème de mathématiques. Ce qui n'est pas du goût de l'instituteur dont la férule est toujours prête à taper sur des doigts fragiles et enfantins.

Un soir, alors que Danny atteint ses neuf ans, il se réveille et s'aperçoit que son père n'est pas dans sa couchette. Naturellement Danny s'inquiète mais ce n'était qu'une petite escapade paternelle qui de temps à autre braconne. Il lui délivre même ses petits secrets transmis de père en fils pour attraper en fraude les faisans, par exemple. Car des faisans, le bois d'Hazell's Wood n'en manque pas, surtout lorsque la saison de la chasse se profile.

Le propriétaire, monsieur Hazell, un brasseur au caractère acariâtre, possède outre le bois, les champs qui s'étalent alentour de la station-service, plaçant le garage et le lopin de terre qui l'entoure dans une enclave.

Un soir, le père ne rentre pas à l'heure dite et Danny n'écoutant que son courage, emprunte un petit véhicule qu'ils viennent de réparer, et le voilà sur la route, conduisant très prudemment jusqu'au bois. Il récupère son père qui était tombé dans une fosse profonde, creusée exprès pour décourager les braconniers.

Alors comme la saison de la chasse approche, et que monsieur Hazell a fait rentrer près de deux cents volatiles pour la partie de chasse qu'il va organiser pour ses amis, des personnages riches et influents dont il veut s'attirer les bonnes grâces, le père se demande comment s'emparer des faisans et c'est Danny qui lui souffle en partie la solution. Il faut déjouer la présence des garde-chasses et mener à bien leur petite expédition nocturne. Et tant pis pour le malfaisant monsieur Hazell !



Danny le champion du monde est un roman charmant qui bafoue allègrement la morale, car l'on sait que le braconnage est une forme de vol. Mais quand c'est fait au détriment d'un individu hautain, méprisant (et méprisable), arrogant, et je pourrais continuer longtemps ainsi dans ma déclinaison de qualificatifs pas vraiment élogieux mais représentatifs du personnage, on pardonne.

Mais ce qui pourrait se réduire à une farce est également une histoire naturaliste, la faune et la flore étant décrites avec un côté apologique, même si le fait de braconner se réduit à se sustenter. Cet acte est loin de celui de la chasse telle qu'envisagée et pratiquée par Hazell (et bien d'autres aussi bien en Angleterre qu'un France) avec les rabatteurs qui ramènent un gibier qui est d'élevage et qui n'a jamais connu les joies d'évoluer en liberté.
Lien : http://leslecturesdelonclepa..
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