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EAN : 9782226079381
209 pages
Albin Michel (28/09/1995)
4.8/5   5 notes
Résumé :
Daisetz Teitaro Suzuki, l'auteur des célèbres et désormais classiques Essais sur le bouddhisme zen, joua un rôle déterminant dans l'enseignement du bouddhisme en Occident. Ici regroupés, ses articles et conférences - dont une, très émouvante, sur le "Suprême Idéal Spirituel" éclairent le bouddhisme Mahayana en général et l'école zen en particulier, ainsi que les paroles de maître Rinzaï et les relations entre zen et psychologie occidentale. De plus, le Dr Suzuki s'y... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
UN EXCELLENT CLASSIQUE DU BOUDDHISME

« C'est facile parce qu'il n'y a rien qui ne soit Zen ».



Ce recueil a connu un beau succès, car venant d'un illustre écrivain, grand penseur, grand savant des univers orientaux et occidentaux, spécialiste des langues sanskrites et chinoises, psychologue par nécessité, historien et philosophe total du bouddhisme : ‘Daisetz' Teitaro Suzuki, qui reçut de nombreuses récompenses internationales et titres honorables pour son oeuvre de vulgarisation et de traductions. Un Professeur centenaire mais surtout transdisciplinaire, un vrai monstre de travail comme on n'en voit plus beaucoup désormais je crois.

« Les chemins du Zen » est un recueil du Professeur, de ses articles et conférences en anglais, publiées ici et là sur la planète entière. Il fut colligé par son éditeur pour le monde anglophone : le bouddhiste anglais Christmas Humphreys, président de la Buddhist Society of London (La « Loge Bouddhiste »), qui lui aussi, écrivit de beaux livres sur le bouddhisme.
D.T. Suzuki offre ici des points de vue à la fois généraux, mais aussi des points particuliers, peu étudiés, par surcroît finement détaillés.
Inutile de faire long : vous pouvez facilement lire ces « inédits » parfois surprenants et en être largement satisfait. C'est de haute qualité, d'une grande hauteur de vue. Il ne s'y trouve rien d'inintéressant ! On pourra peut-être les trouver « datés » et dépassés, et c'est bien normal : mais c'est agréable de voir « où en étaient les idées bouddhistes occidentales » dans les années 1930-1960, et cela donne désormais un visage historique au bouddhisme d'Occident.

Donc, qu'y trouve-t-on ?
– Un Avant-propos de Christmas Humphreys.
– Une biographie de D.T. Suzuki (1870-1970), de Christmas Humphreys qu'il donna en conférence (1970).
– « le développement du bouddhisme Mahayana » (1909)
– « le message de Boddhidharma, fondateur du Bouddhisme Zen » (1936)
– « le Bouddhisme Zen (1953) – évoquant Jhana et Prajna.
– « L'esprit du Zen » (1936)
– « La triple question du Zen » (1948) – « C'est facile parce qu'il n'y a rien qui ne soit Zen ».
– « Aspects de la culture japonaise » (1943) – à ce sujet, lire aussi les magnifiques livres suivants : Yoko ORIMO – Comme la lune au milieu de l'eau : Art et spiritualité du Japon et Masao ABEle zen et la pensée occidentale
– « le Zen et l'art japonais » (1943) – lire aussi Leonard KORENWabi-sabi à l'usage des artistes, designers, poètes & philosophes et Leonard KORENWabi-Sabi : pour aller plus loin
– « Rinzai sur le Zen » – « sermon des Paroles de Lin-Tsi » traduit du chinois, avec commentaires (1948)
– « Amour et pouvoir » (1958)
– « le symbolisme bouddhiste » (1954)
– « Ignorance et fraternité mondiale » (?) – Article le plus dense de tous; sont ici abordées : l'Ignorance; le Karma; la Coproduction conditionnée; Sunyata (le Vide); Karuna (Amour); Fraternité spitituelle; Six Paramitas; Bodhi (Illumination).
– « Expliquer le Zen » (1953) – primordial; psychologique, et passionnant.
– « le suprême idéal spirituel » – D.T. Suzuki est chargé de répondre à cette question. Conférence prononcée au Congrès Mondial des Religions du 9 juillet 1938.

Avec intérêt, nous pouvons découvrir comment D.T. Suzuki évoque subtilement et précisément son éveil, qu'il a d'ailleurs décrit dans nombre de ses livres et conférences – il ne s'en cachait pas. Pour un tel chercheur, c'était une sorte d'acmé. Pour les pratiquants actuels, cela donnera des pistes. Ceci se trouve dans la biographie de Christmas Humphreys :

« Son Maître lui avait donné le koan « Mu », et la sesshin d'hiver de décembre 1896 était peut-être sa dernière chance. Comme il l'écrivit dans ses « Premiers souvenirs », « j'ai dû mettre toute ma force spirituelle dans cette sesshin. Jusque-là j'avais toujours été conscient que Mu était dans mon esprit. Mais tant que j'étais conscient de Mu, cela signifiait que de quelque manière j'en étais séparé, et ce n'est pas un vrai samadhi. Mais vers le cinquième jour je cessai d'être conscient de Mu. J'étais un avec Mu, identifié à Mu, de telle sorte qu'il n'y avait plus de séparation impliquée par la conscience de Mu. C'est l'état réel de samadhi.
« Mais ce samadhi ne suffit pas à lui seul. On doit sortir de cet état, s'en éveiller, et cet éveil est prajna. Ce moment où l'on sort du samadhi, et où on le voit pour ce qu'il est, cela est le satori. Lorsque je sortis de cet état de samadhi, je dis « Je vois. C'est cela ».
« le lendemain son maître confirma son satori, et il conclut, « Je me souviens de cette nuit-là, lorsque je quittais le monastère en voyant les arbres dans le clair de lune. Ils semblaient transparents, et je l'étais aussi ». Il reçut alors son « Nom de Dharma » : Daisetz, soit « Grande Humilité ».

Un peu plus loin, D.T. Suzuki nous rappelle ce fait connu qu'il reformule et commente : « Les maîtres Zen démontrent la vérité ordinaire, quotidienne, de cette manière familière – en prenant un couteau ou une fourchette, en saisissant un livre, ou en levant un doigt. « Si vous dites que c'est un doigt, c'est une affirmation. Si vous dites que ce n'en est pas un, c'est une négation. Alors comment l'appelez-vous ? » Doigt ou main, poing ou bâton, cela ne fait aucune différence. À chaque fois que vous dites quelque chose, c'est une affirmation ou une négation. À part ces deux choses, nous ne savons rien dire. Mais le maître vous demande d'en dire quelque chose. Que direz-vous ? »

C'est vraiment un excellent ouvrage de référence pour la découverte du bouddhisme. Vous ne perdrez rien à le lire !
Je vous souhaite une excellente lecture !

ZUIHÔ.
Lien : https://livresbouddhistes.co..
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Un beau recueil d'articles et de conférences où sont abordés des sujets allant du bouddhisme mahayana en général à l'Ecole zen en particulier, mais aussi la culture et l'art japonais.
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Un moine demanda à un maître Zen : " Chacun est censé avoir la nature du Bouddha. L'ai-je ?"
Le maître répondit : "Non !"
Alors le moine demanda : Les Écritures Bouddhistes nous enseignent que chaque chose est investie de la nature de Bouddha, comment se fait-il que je ne la détienne pas ? Les arbres et les rochers, les rivières et les montagnes ont tous la nature de Bouddha. S'il en est ainsi, pourquoi pas moi ? "
Le maître répondit : " Les chats, les chiens, les montagnes, les rivières ont tous la nature de Bouddha, pas toi."
Le moine atterré demanda : "Pourquoi pas ?"
Le maître dit : "Parce que tu le demandes !"
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« Son Maître lui avait donné le koan « Mu », et la sesshin d’hiver de décembre 1896 était peut-être sa dernière chance. Comme il l’écrivit dans ses « Premiers souvenirs », « j’ai dû mettre toute ma force spirituelle dans cette sesshin. Jusque-là j’avais toujours été conscient que Mu était dans mon esprit. Mais tant que j’étais conscient de Mu, cela signifiait que de quelque manière j’en étais séparé, et ce n’est pas un vrai samadhi. Mais vers le cinquième jour je cessai d’être conscient de Mu. J’étais un avec Mu, identifié à Mu, de telle sorte qu’il n’y avait plus de séparation impliquée par la conscience de Mu. C’est l’état réel de samadhi.
« Mais ce samadhi ne suffit pas à lui seul. On doit sortir de cet état, s’en éveiller, et cet éveil est prajna. Ce moment où l’on sort du samadhi, et où on le voit pour ce qu’il est, cela est le satori. Lorsque je sortis de cet état de samadhi, je dis « Je vois. C’est cela ».
« Le lendemain son maître confirma son satori, et il conclut, « Je me souviens de cette nuit-là, lorsque je quittais le monastère en voyant les arbres dans le clair de lune. Ils semblaient transparents, et je l’étais aussi ». Il reçut alors son « Nom de Dharma » : Daisetz, soit « Grande Humilité ».
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Les maîtres Zen démontrent la vérité ordinaire, quotidienne, de cette manière familière – en prenant un couteau ou une fourchette, en saisissant un livre, ou en levant un doigt. « Si vous dites que c’est un doigt, c’est une affirmation. Si vous dites que ce n’en est pas un, c’est une négation. Alors comment l’appelez-vous ? » Doigt ou main, poing ou bâton, cela ne fait aucune différence. À chaque fois que vous dites quelque chose, c’est une affirmation ou une négation. À part ces deux choses, nous ne savons rien dire. Mais le maître vous demande d’en dire quelque chose. Que direz-vous ?
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C’est facile parce qu’il n’y a rien qui ne soit Zen
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