La haine de soi est une attitude très négative.
Si l'on creuse un peu derriière les apparences, on s'aperçoit que cette haine n'est que le résultat d'une trop haute idée qu'on a de sa personne.
On veut à tout prix être le meilleur, et s'il manque le plus petit détail à notre image idéale, on ne peut le supporter. C'est une forme d'orgueil.
La première fois que j'ai entendu parler de la haine de soi, j'ai été très surpris. Je me suis demandé comment on pouvait se haïr soi-même.
Tous les êtres s'aiment, même les animaux. En y réfléchissant, je me suis dit que ce n'était qu'une forme d'amour de soi exacerbée.
Une chose est sûre. Sas être bienveillant avec soi-même, on ne peut pas l'être avec les autres. Pour éprouver envers les autres de l'amour, de la tendresse, vouloir qu'ils soient heureux et ne souffrent pas, nous devons d'abord avec ces sentiments envers nous-mêmes.
Nous pouvons alors comprendre que les autres, ont les mêmes aspirations que nous, et l'amour, la compassion deviennent possibles.
Quant on se hait soi-même, on ne peut pas changer d'attitude, on a très peu de chances de trouver la paix et la joie intérieure.
On gâche sa vie, c'est stupide. Je ne devrais peut-être pas parler ainsi, mais c'est la vérité.
Pour remédier à la haine de soi, prenez conscience de l'image fausse que vous avez de vous-même et cultivez la confiance authentique et saine, celle qui s'appuie sur vos qualités humaines fondamentales.
Soyez humble et tournez-vous davantage vers les autres.
Comme il est écrit dans les textes Bouddhiques, le monde peut apparaître comme ami ou ennemi, plein de défauts ou plein de qualités : tout est dans nos pensées. De façon générale, il n’existe rien qui n’ait que des avantages ou que des inconvénients. Tous les objets que nous utilisons - nos aliments, nos vêtements, nos maisons - et tous les êtres avec qui nous vivons - famille, amis, supérieurs, inférieurs, maîtres, disciples, etc. - ont à la fois des qualités et des défauts. C’est ainsi.
Pour juger correctement la réalité, il faut reconnaître comme tels ces bons et ces mauvais côtés. D’un certain point de vue, il est possible de tout voir sous un jour positif. Même la souffrance peut être considérée comme bénéfique. Je ne parle pas ici du point de vue religieux. Je remarque simplement que ceux qui ont traversé de nombreuses épreuves ne se lamentent d’habitude pas à la moindre difficulté. Les peines qu’ils ont connues ont forgé leur tempérament, leur ont donné une vision plus large, un esprit plus stable, plus proche de la réalité, davantage à même de voir les choses telles qu’elles sont.
Ceux qui ne rencontrent aucun problème et passent leur vie dans du coton se dissocient du réel. Face à un petit tracas, ils « remplissent le pays de lamentations ». C’est une chose que j’ai souvent l’occasion de constater et dont j’ai fait l’expérience moi-même. J’ai perdu mon pays, j’ai passé la plus grande partie de ma vie en exil, mon peuple a été torturé, massacré, les temples rasés, la civilisation détruite, le pays saccagé, les ressources pillées. Il n’y a là aucun motif de réjouissance. Pourtant, je me suis par ailleurs considérablement enrichi au contact d’autres peuples, d’autres religions, d’autres cultures, d’autres sciences. J’ai trouvé des formes de liberté et des visions du monde que je ne connaissais pas.
Il y a des gens qui ne voient que le côté négatif des choses. C’est étonnant. Dans la communauté tibétaine en exil, par exemple, nous sommes tous des réfugiés, dans la même situation, mais parmi nous certains sont toujours contents et n’ont envie de raconter que des choses plaisantes, qui donnent à espérer, alors que d’autres, au contraire, semblent ne voir rien de bien en quoi que ce soit. Ils disent du mal de tout et se tourmentent sans cesse.
P 197 – conclusion
Le bon sens nous montre que la vie humaine est courte, et qu’il vaut mieux faire de notre court passage sur terre quelque chose d’utile, pour soi et pour les autres. Paradoxalement, on ne peut être utile à soi sans l’être aux autres. Que nous le voulions ou pas, nous sommes tous liés, et il est inconcevable de ne réussir que son propre bonheur. (…) si nous voulons donner véritablement un sens à notre vie et être heureux, commençons par penser sainement. Cultivons les qualités humaines que nous possédons tous mais laissons enfouies sous les pensées confuses et les émotions négatives. Cultivons l’amour et la compassion, ces deux choses qui donnent véritablement un sens à la vie. Le reste est accessoire. (…) son temple, c’est le cœur.
"Quand vous aidez quelqu'un, ne vous contentez pas de résoudre ses problèmes immédiats en lui donnant de l'argent, par exemple. Donnez-lui aussi les moyens de résoudre ses problèmes lui-même."
60 ans de combat politique du Dalaï-lama .