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EAN : 9782841373796
120 pages
Millon (07/05/2020)
4.11/5   9 notes
Résumé :
Publié en 1838, vingt ans après le Frankenstein de Mary Shelley, ce texte rare et méconnu constitue un des tout premiers récits de science-fiction française.

Postface "L’éducation future" de Marc Renneville.
Illustration originale de Xavier Coste.
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Bonheur[TM] par Baret

Trademark

Jean Baret

3.64★ (559)

3 tomes

Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Qu'est-ce qui est le plus étonnant dans ce texte, le fait qu'il soit écrit en 1838 en fait un objet de curiosité insolite. L'histoire est assez proche de “L'île du Docteur Moreau”, ce dernier est paru en 1896 (malgré le parallèle évident, il serait pourtant peu probable que H.G. Wells en ait eu connaissance).
Un savant isolé dans les Pyrénées met au point par un mélange de chimie organique et de chirurgie, un procédé permettant de rendre les animaux intelligents, doué de capacités mécaniques propre à l'homme, mais totalement soumis. le récit est très proche de celui d'H.G. Wells, c'est un texte assez court, raconté par un observateur qui a pu approcher le savant, raconté sous forme de compte rendu, de témoignage. L'aspect scientifique est assez élaboré, très au courant des recherches de l'époque, ce qui le rend plus crédible que celui d'H.G. Wells. C'est pour 1938, ce qu'on appellerait aujourd'hui du Hard Science. Malgré sa brièveté, ce récit parvient à nous tenir en haleine, et il dépasse le simple phénomène de curiosité, par son étrange modernité, son écriture efficace, ses personnages bien campés, on en vient presque à regretter sa brièveté.
Donc, c'est à ressortir des oubliettes ! Et pour ça, je remercie gloubik, qui en fait une belle publicité sur ce site et sur son blog et aussi bravo aux éditions Millon pour avoir exhumé ce petit texte qui vaut le détour.
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Je suis heureux de découvrir ce texte(gracieusement envoyé par l'éditeur que je remercie). Et c'est une très bonne idée de l'éditeur de lui redonner vie après, semble-t-il, 182 ans de silence. C'est une petite fiction courte mais suffisante. D'une écriture agréable qui ne déplaira pas à ceux qui auraient peur d'y trouver un style trop ancien. J'ai lu des textes plus récents qui paraissaient plus datés. Non. La grammaire et l'orthographe sont très contemporaines (J'ai sous les yeux une copie de l'édition de 1838.).

Un lecteur du Mercure de France du 1er Juillet 1931 a judicieusement fait la remarque sur le thème commun entre ce texte et le l'oeuvre de H.-G. Wells : L'île du Dr Moreau. On peu effectivement se poser la question. comme on peut également faire le rapprochement avec le roman de Maurice : Dr Lerne, sous-dieu. En effet, dans les trois cas, un savant, précurseur dans son domaine, s'isole pour faire des expériences sur le cerveau, qu'il soit animal ou humain.

La postface n'est pas à négliger puisqu'elle occupe environ un tiers de ce petit livre. Elle se découpe en deux parties : la première est apparentée à un article d'histoire des sciences puisqu'elle remet ce récit dans son contexte historique. En effet, les années 1830 ont été l'apogée de la phrénologie dont ce récit peut passer pour l'éloge funèbre. La deuxième partie, nous donne toutes les informations à disposition de Marc Renneville pour le remettre dans son contexte éditorial. Bref, un texte lui aussi passionnant.

En bref : À lire absolument. Il ne vous faut surtout pas rater cette perle si vous êtes amateur de Science-fiction (même si nous avons ici plus à faire à une fiction scientifique. C'est du moins ce qu'il ressort de la postface.
Lien : http://livres.gloubik.info/s..
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Cette nouvelle de 80 pages est un petit bijou à placer dans l'anthologie de la SF. Publiée en 1838 sous pseudonyme, 20 ans après le Frankenstein de Mary Shelley, elle préfigure L'île du docteur Moreau de Wells (1896) et le meilleur de mondes d'Huxley (1932). le docteur T. savant (génial ?) et fou dangereux applique le principe de la phrénologie (science à la mode à l'époque) pour développer certaines zones du cerveau de jeunes enfants en leur perfusant directement dans la boite cranienne du phosphore et autres principes chimiques pour en améliorer les futures performances. Un canular ? Tout le sel de cette nouvelle réside dans le fait que l'auteur a envoyé son manuscrit à une revue médicale, qui en a publié un résumé en avertissant les lecteurs : "voici un livre dont nous avons hésité à rendre compte, tant nous ont paru extraordinaires certains détails qu'il contient ; nous avons cru un instant à une certaine mystification".
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Voici un des premiers récits de science-fiction, publié en 1838 dans une revue scientifique et dans lequel l'auteur se pose en simple témoin d'un progrès qui faisait débat alors. Entre théories sérieuses et fumeuses l'aspect presque parodique de cet essai d'anticipation ne sera pas véritablement compris par le public d'alors. Tout commence lorsque le narrateur fait la rencontre d'un étrange personnage, lors d'un cours consacré à la phrénologie. Peu après l'inconnu vient lui emprunter une somme d'argent conséquente, pour mener à bien une recherche qu'il présente comme capitale pour le genre humain, qu'il appelle "l'éducation par les tuyaux". Entre manipulation et modifications corporelles, souffrance animale et grands idéaux médicaux, les problématiques soulevées par ce texte font encore écho à l'actualité, preuve s'il en fallait que la littérature ne prend pas de ride !
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J'ai découvert ce court roman grâce à @gloubik dont je vous invite vivement à lire sa très juste critique. Il sera difficile de l'être tout autant, vous aurez donc que mon ressenti.
Quel plaisir de lire un roman aux prémices de la science-fiction française. Certains passages m'ont rappelé le début du meilleur des mondes. Pour un texte scientifique, le vocabulaire est tellement abordable que par moment je me sentais dans un dessin animé pour enfant, en référence aux paragraphes avec les animaux.
C'est toujours très surprenant et séduisant de lire un texte si ancien avec des réflexions sur le monde toujours aussi vraies aujourd'hui.
Finalement dommage que ce soit si court, je serais bien resté plus longtemps dans cette forteresses étrange mais passionante.
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
« Eh quoi ! il sera permis à un conquérant de conduire cinq cent mille hommes sur un champ de bataille, de déchirer avec la mitraille ce corps immense qu’on appelle une armée, de le disséquer avec le sabre et la baïonnette , d’éteindre en un seul jour cent mille vies, et tout cela pour satisfaire une misérable et brutale ambilion ; et l’on oserait traiter de barbare le savant qui donnera la mort à un individu, dans un intérêt non pas d’ambition , mais de science ; non pas pour le plaisir de détruire mais pour celui de soulager ses semblables et de reculer les bornes de cette noble intelligence humaine qui nous rapproche de la divinité ! »
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L’éducation est donc à proprement parler autre chose que le développement des organes cérébraux. Dans l’éducation que donne le monde et les collèges, ce développement s’obtient par le travail ; il s’obtient chez moi, a un bien plus haut degré, à l’aide de tuyaux implantés dans le crâne. Les moyens sont différents, mais le but est le même : c’est pour cela que j’ai nommé la science que j’ai créée solénopédie, dénomination tirée de deux mots grecs qui veulent dire tuyau et éducation, c’est-à-dire éducation par le moyen des tuyaux.
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En révélant au monde savant la découverte la plus miraculeuse et, sans contredit, la plus importante que notre siècle ait fait éclore, je crois devoir me borner au simple récit de ce qui m’a été dit et de ce que j’ai vu. Je ne suis pas un homme de science : je ne me livrerai point à des explications, à des hypothèses, à des commentaires ; je laisse ce soin aux savants véritables. Mon seul but est de leur signaler, par le récit des succès qu’a obtenus l’un d’eux, une voie nouvelle de recherches et de progrès.
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Vous voilà bien, vous autres hommes d'argent, répliqua-t-il en souriant dédaigneusement : chez vous rien n'est sentiment, dévouement, confiance : tout est trafic. Fais ceci, et je ferai cela : donne-moi ceci, et je te donnerai cela ; voilà tout votre code, toute votre morale. (p.12)
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