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EAN : 9782081262447
124 pages
Flammarion (07/09/2011)
3.08/5   12 notes
Résumé :
Comment peut-on reprocher à un président d'avoir une Rolex ? Une Rolex, enfin ! Tout le monde a une Rolex ! Si à 50 ans on n'a pas une Rolex on a quand même raté sa vie ! » Grâce à la déclaration de Jacques Séguéla, nous versons notre énième larme phosphatée sur l'authenticité dévoyée, la fin des joies simples et des vraies valeurs, le règne du matérialisme. L'indignation aura été sociale (« Quel mépris pour les smicards ou les chômeurs ! ») ; poéticodomestique (« Q... >Voir plus
Que lire après Une Rolex à 50 ans : A-ton-on le droit de rater sa vie ?Voir plus
Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Chacun attribue au succès et au bonheur des valeurs différentes et s'il est une phrase qui représente le déplacement des valeurs dans notre société blingblingo-matérialiste, c'est peut-être bien celle-ci de Jacques Séguéla qui résume la réussite d'une vie à la possession d'une montre de luxe par un quinqua ... "Tout le monde a une rolex ! Si à 50 ans on n'a pas une Rolex on a quand même raté sa vie !".

Partant de cette sortie hautement fine et intellectuelle, Yann Dall'Aglio propose une réflexion philosophique plus poussée que le théorème de Séguéla en ouvrant les portes d'une véritable réflexion sur "qu'est-ce que rater sa vie ?" mais encore est-ce grave de ne pas réussir ? La vie implique-t-elle d'être réussie du seul fait qu'elle soit unique ? Qu'est-ce que réussir ? Faut-il vouloir réussir ? Où se situe la liberté si on est dans l'obligation angoissante de réussir ? La liberté n'est-ce pas non plus le droit de rater ? Se planter n'est-il pas nécessaire pour mieux pousser ? Si la réussite ne dépend pas de biens matériels, quelle est la valeur de la vie produite ? Et la vie de traviole, n'est-elle pas une vie normale ?

Voilà autant de questions soulevées par ce professeur de philosophie qui brasse des références autant classiques, Aristote et son Ethique à Nicomaque, en passant par Rousseau et son Neveu, jusqu'à Alfred Jarry et le Collège de Pataphysique !

Ce petit condensé d'impertinence est écrit avec esprit et humour, ce qui le rend accessible à tous, même néophyte en philo. Un premier essai très réussi qui inaugure une nouvelle collection Flammarion qui donne un peu de remue-méninge.
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Livre reçu grâce au concours masse critique.
Pour être plus précis le titre complet est : Une rolex à 50 ans A-t-on le droit de rater sa vie?
Nous sommes là dans un essai philosophique. du coup tout est très construit, avec retour à l'étymologie des mots et bien sûr le préambule indispensable : la dissection des présupposés contenus dans le concept du "droit de rater sa vie".

Et on se prend à suivre l'auteur dans sa réflexion : passage en revue des typologies du raté, métaphore du maître du chat versus l'esclave du tigre...

J'ai eu plus de mal à suivre la fin, lorsqu'on quitte les références aux philosophes "classiques" et même fini carrément perdue dans les dernières pages sur Jarry. Dommage (pour moi!)
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Un petit livre de philosophie morale plus profond que son titre pourrait le laisser penser.
Comment vivre dans un monde désenchanté ou l'argent a pris le pouvoir ? En n'ayant pas peur de "vivre de traviole", répond Yann Dall'aglio. Une réjouissante déclaration d'amour à la vie dans ce qu'elle a de plus simple et de plus imprévisible ..
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J'ai beau avoir passé huit heures par semaine en cours de philosophie en classe de terminale, j'avoue ne pas en avoir retenu grand chose si ce n'est qu'il ne faut pas s'arrêter au apparences et aux idées reçues.

A partir de la célèbre phrase de Séguéla, publicitaire, qui a soulevé de vives réactions, Yann Dall'Aglio pose des questions sur la réussite et l'analyse par le prisme de la philosophie.

L'analyse passe par les conceptions exposées par certains philosophes et les conceptions de la réussite au fil des époques.

Personnellement, j'avoue que je suis passée à côté de certains concepts qui m'ont paru complexes. Et il faudrait aller à la découverte de certains auteurs évoqués. J'ai été plus réceptive à certaines réflexions plus" abordables".

Avoir une connaissance approfondie de la philosophie est nécessaire pour comprendre certains aspects de cet ouvrage qui a le mérite, par des exemples concrets et parfois plein d'humour, d'inviter le lecteur à s'interroger sur la réussite et sur son époque. Et de là, de se forger une opinion personnelle exempte des poncifs et des diktats en vogue.

Ce livre m'a été transmis suite à mon inscription à l'opération Masse Critique.
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Avoir ou être ? Rire !

Renvoyant Luc Ferry, auteur de "Qu'est ce qu'une vie réussie ?", à ses études de philo, ce livre pose en sous-titre la question : "A-t-on le droit de rater sa vie ?" La réponse est "oui" ! Evidemment... Mais pas n'importe comment ! Un petit ouvrage savoureux et piquant, singulier, à l'image des autres titres de cette nouvelle collection ; "Antidote"... (à la c------e ambiante ?)
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critiques presse (3)
Lexpress
07 octobre 2011
Comprendre ce qui se dit à travers une boutade finalement très sérieuse, et décrypter à partir de celle-ci comment fonctionne notre rapport à l'argent. Drôle et décapante, cette méditation sur la réussite et ses parures inaugure une nouvelle collection de philosophie qui compte déjà trois autres titres.
Lire la critique sur le site : Lexpress
LaLibreBelgique
27 septembre 2011
Un petit livre impertinent de Yann Dall’aglio sur le sens de la réussite.
Lire la critique sur le site : LaLibreBelgique
Bibliobs
07 septembre 2011
Contre le théorème de Séguéla, le philosophe Yann Dall'Aglio défend le droit de développer «une vie de traviole».
Lire la critique sur le site : Bibliobs
Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
Conclusion
Dans une nouvelle de Maupassant intitulée La Parure (1884), un petit fonctionnaire tend une invitation à Mathilde, son épouse : ils sont conviés à passer une soirée au ministère ! Paniquée à l'idée de se présenter sans apparat à une réunion aussi prestigieuse, la jeune femme emprunte un collier de diamants à Mme Forestier, une amie beaucoup plus riche qu'elle. Le raout se passe merveilleusement, mais, de retour chez elle, Mathilde constate avec horreur que la parure n'est plus autour de son cou. Le couple, qui ne manque pas de la common decency que George Orwell prêtait aux gens ordinaires, s'endette alors pour 18 000 francs de l'époque, c'est-à-dire à vie, afin d'acheter un collier en tout point semblable au premier, et le « rendre » à sa « propriétaire ». Or il se trouve que, après bien des années de labeur et de misère, Mathilde rencontre par hasard son ancienne amie et lui raconte enfin la vérité. Mme Forestier en est fort émue, puis lui prend les mains en disant : « Oh ! ma pauvre Mathilde ! Mais la mienne était fausse. Elle valait au plus cinq cents francs !... » La nouvelle finit ainsi, nihiliste comme le fut Maupassant. On peut la réduire à une blague cruelle, ou l'interpréter comme une allégorie existentielle : la parure fausse, ce n'est rien d'autre que la vie qu'on croit réussie chez les autres et qu'on veut réussir à son tour. Pour la justifier, lui donner du sens. Or la vie offre une infinie variété de choses ; mais sûrement pas du sens. Rien ne peut racheter sa gratuité, ni une Rolex, ni même un chapelet de diamants. Aucune sagesse, fût-elle taillée sur le patron d'une pseudo-loi naturelle ; aucune religion, même la plus lentement suicidaire ; aucune prouesse technique, fût-elle la plus sécuritaire ; aucun retour prétendument éternel sur investissement n'annuleront le temps qui nous fait, et nous défait, dans une expropriation réciproque de l'être et du néant.
Sans pouvoir rater ni réussir notre vie, nous allons donc toujours de réussites ratées en ratés réussis, en bifurquant jusqu'à perdre de vue la logique du parcours. Nous rêvons alors de lignes fléchées et droites ; d'autoroutes allemandes ; d'aquariums où, sans se toucher, deux poissons rouges se croisent dans une eau dormante et aseptisée.
Prendre la vie de traviole, c'est, au contraire, jouir de la brisure de ses propres projets ; la provoquer, par l'humour et l'idiotie, afin de s'insubordonner à toutes ces planifications, lesquelles vont finir par nous faire crever de survie. À la spéculation, qui fonde et prévoit, la vie de traviole substitue la trouvaille, qui reçoit, renvoie, sans donner de raison ni mimer l'éternité.
Il ne s'agit pas d'être justifié, mais d'être chatouillé. Car vivre, c'est apprendre à mourir pour rien.
p. 111-113
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"Conclusion
Dans une nouvelle de Maupassant intitulée La Parure (1884), un petit fonctionnaire tend une invitation à Mathilde, son épouse : ils sont conviés à passer une soirée au ministère ! Paniquée à l'idée de se présenter sans apparat à une réunion aussi prestigieuse, la jeune femme emprunte un collier de diamants à Mme Forestier, une amie beaucoup plus riche qu'elle. Le raout se passe merveilleusement, mais, de retour chez elle, Mathilde constate avec horreur que la parure n'est plus autour de son cou. Le couple, qui ne manque pas de la common decency que George Orwell prêtait aux gens ordinaires, s'endette alors pour 18 000 francs de l'époque, c'est-à-dire à vie, afin d'acheter un collier en tout point semblable au premier, et le « rendre » à sa « propriétaire ». Or il se trouve que, après bien des années de labeur et de misère, Mathilde rencontre par hasard son ancienne amie et lui raconte enfin la vérité. Mme Forestier en est fort émue, puis lui prend les mains en disant : « Oh ! ma pauvre Mathilde ! Mais la mienne était fausse. Elle valait au plus cinq cents francs !... » La nouvelle finit ainsi, nihiliste comme le fut Maupassant. On peut la réduire à une blague cruelle, ou l'interpréter comme une allégorie existentielle : la parure fausse, ce n'est rien d'autre que la vie qu'on croit réussie chez les autres et qu'on veut réussir à son tour. Pour la justifier, lui donner du sens. Or la vie offre une infinie variété de choses , mais sûrement pas du sens. Rien ne peut racheter sa gratuité, ni une Rolex, ni même un chapelet de diamants. Aucune sagesse, fût-elle taillée sur le patron d'une pseudo-loi naturelle , aucune religion, même la plus lentement suicidaire , aucune prouesse technique, fût-elle la plus sécuritaire , aucun retour prétendument éternel sur investissement n'annuleront le temps qui nous fait, et nous défait, dans une expropriation réciproque de l'être et du néant.Sans pouvoir rater ni réussir notre vie, nous allons donc toujours de réussites ratées en ratés réussis, en bifurquant jusqu'à perdre de vue la logique du parcours. Nous rêvons alors de lignes fléchées et droites , d'autoroutes allemandes , d'aquariums où, sans se toucher, deux poissons rouges se croisent dans une eau dormante et aseptisée.Prendre la vie de traviole, c'est, au contraire, jouir de la brisure de ses propres projets , la provoquer, par l'humour et l'idiotie, afin de s'insubordonner à toutes ces planifications, lesquelles vont finir par nous faire crever de survie. À la spéculation, qui fonde et prévoit, la vie de traviole substitue la trouvaille, qui reçoit, renvoie, sans donner de raison ni mimer l'éternité.Il ne s'agit pas d'être justifié, mais d'être chatouillé. Car vivre, c'est apprendre à mourir pour rien.
p. 111-113"
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Etre digne, c'est-à-dire vivre conformément à son identité, devrait, selon l'antique sagesse, suffire à rendre l'homme heureux. Or, cela ne semble pas toujours évident. Car le temps qui passe, irréversible; les mauvais coups du sort, qui frappent aveuglément; enfin, la prospérité des méchants trouble l'ordre naturel.
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Une hirondelle ne fait pas le printemps, ni un rat mort la peste. Parler de vie réussie ou ratée suppose donc qu'on hiérarchise les buts que les hommes poursuivent, afin de définir la réussite par l'accomplissement du plus ou des plus désirables d'entre eux.
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C'est la fable du roi Midas, "dont la prière, dit Aristote dans sa Politique, cupide au-delà de toute mesure, avait pour effet de changer en or tout ce qu'on lui présentait". Il mourut ainsi de faim, comme un signe privé de ce qu'il désigne. L'argent pour l'argent est une chouquette invisible. (page 30)
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