Hanna part en Afghanistan pour écrire un article sur son tourisme. Il y a un ministère du tourisme... et pourtant ce dernier n'existe pas !
Elle prend donc contact avec un militaire pour lui faire visiter Kaboul, la capitale. Elle décide d'aller à Bamiyan, ville réputée dangereuse aux mains des Taliban. En mars 2001, ils y détruisaient les deux Bouddhas géants.
Pour ce faire, elle rencontre Robert qui lui donne le nom de deux contacts qui peuvent l'emmener. Robert est un mercenaire dont elle tombe amoureuse et avec qui elle s'installe en Afghanistan. Bastien viendra semer le trouble dans le coeur d'Hanna.
La première partie m'a captivé. La seconde moins. le récit perd en efficacité par ses longueurs. Je ne me suis pas attachée à ce triangle amoureux.
Autre bémol : dans mon édition, les passages en anglais et russes ne sont pas traduits. Je ne parle pas du tout le russe et mal l'anglais pour les comprendre entièrement.
Commenter  J’apprécie         110
La narratrice, Hanna Dalmayer (comme l'auteure), est une journaliste/reporter polonaise (comme l'auteure) qui écrit des articles sur la situation actuelle en Afghanistan. C'est un regard sans concession sur la guerre ou plutôt sur l'après guerre quand les Etats-Unis, la France et les autres tentent de consolider le régime démocratique de Karzai contre le retour des Talibans. Elle fréquente Robert, le mercenaire et Bastien, le barbouze, et ne parviendra jamais à se détacher ni de l'un ni de l'autre. (A propos, ne dites plus « mercenaire » mais « agent d'une société militaire privée » ou « contractor »). le récit, c'est la vision d'Hanna et ses réflexions très profondes et personnelles sur la présence des forces armées, les mercenaires, les résidents étrangers, les Afghans, la condition des femmes, la politique, la culture, les relations humaines… « Oui, j'aurais adoré détester cette guerre, pourtant je l'aime tout autant que je la déteste. » (Hanna). Malgré ses presque 600 pages denses, ce roman/reportage est particulièrement captivant et passionnant.
Commenter  J’apprécie         20
Dans son livre aux allures de microscope géant, [l'auteur] scrute et décompose avec des mots choisis l'inconstance de l'amour, l'étrange fascination humaine pour le mal et la violence, l'héroïsme vertueux et vicieux à la fois, la loyauté, la trahison, la lâcheté, la peur… Pour tenter de comprendre les hommes à travers ce qu'ils font de pire: la guerre.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Si notre vie avait été un film en phase de montage, je ne crois pas que j’aurais coupé la scène de la première rencontre avec Bastien. Ce fut une scène capitale. Si elle n’avait pas existé, tout aurait pu se dérouler autrement et, qui sait, peut-être aurions-nous trouvé, Robert et moi, un autre aboutissement à notre histoire. Je n’aurais pas été là où je suis, à Bamiyan, et lui ne serait pas devenu ce qu’il est maintenant pour moi, un étranger. Mais cette scène, déterminante pour nos existences à lui et à moi, de même que pour notre vie à deux, devait se produire car sans elle nous n’aurions jamais découvert le point de rupture que chaque homme porte en lui.
Quitte à contredire une partie de la presse et à décevoir l’opinion publique, les mercenaires d’aujourd’hui comme les « affreux » d’hier ne sont pas tous des tueurs à gages dégoulinants de sang. Il y a chez eux un côté petit-bourgeois, ou bourgeois tout court, assez paradoxal. Je m’en suis aperçue sur le tard, sous-estimant de nouveau les apparences et cherchant à tout prix à accorder les faits à mes idées préconçues.
Quoi de mieux que de déguster un verre de bordeaux, voire une bouteille, savourer une belle pièce de bœuf sauce au poivre, se délecter d’un morceau de camembert et enfin desserrer sa ceinture à la vue des crêpes Suzette ou d’une tarte aux pommes. Quitte à y laisser leur solde, les gars ne résistaient pas longtemps.
Il y avait belle lurette que les filles aux seins nus n’y sautaient plus dans la piscine et que les journalistes de la BBC n’y accouraient plus à la recherche de bons tuyaux. Le milieu des expatriés s’était atomisé. Les fêtes avaient été délocalisées vers les salons privés ou les ambassades. L’alcool, de plus en plus rare au marché noir, avait atteint des sommes faramineuses. Une ambiance capricieuse et mesquine avait fini par s’imposer.
lles étaient coquettes, petites mais plutôt bien faites, maquillées comme seules les Orientales peuvent l’être sans perdre pour autant le statut de femmes respectables. D’évidence, si je suis en mesure d’en donner une description précise c’est parce qu’aucune d’entre elles ne portait la burqa. Une capitale ça reste une capitale, même sans signalisation routière, sans éclairage public ni service d’éboueurs.
Paulina Dalmayer parle de "Je vous tiendrai la main"
Partie 1