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Critique de moussk12


Malgré les massacres et l'amoncellement de cadavres jalonnant l'Inde au fil des différentes dynasties, la première partie du livre m'a rappelé les images des beautés et des richesses des maharadjah et leur harem dans les films des grandes productions hollywoodiennes.

La dynastie moghole, fondée en 1526 par le Prince Babur, règne sur l'Inde du Nord pendant 330 ans. le diamant dénommé Koh-i-Noor (Montagne du lumière) fut découvert par les Perses sous Nadir Shah, puis possédé par son fils Ahmad Shah, qui fonda la dynastie Durrani. Chaque détenteur du diamant finira fou, assassiné, malade, empoisonné, aveuglé ou emprisonné, mettant fin à cette dynastie.
L'empire ottoman se disloque sous les yeux de la Compagnie Britannique des Indes Orientales, qui en profite pour annexer plus de territoires que Napoléon en fit en Europe.
En 1913, le maharajah des Sikhs, Ranjit Singh, ne porte plus le diamant sur ses habits mais l'exhibe à chaque événement important, donnant au Koh-i-Noor sa réelle notoriété.
Pour bâtir un véritable Etat Sikh, Ranjit Singh (36 ans de règne) modernisera la bureaucratie, l'administration, la politique agraire, l'armée, le réseau de renseignements et entretiendra de bons rapports avec les Britanniques, conscients de la force militaire de ce despote rusé et intelligent.
A sa mort, vers 1937, le Koh-i-Noor devint une véritable source de conflits et après de nombreux assassinats, il ne resta plus que le dernier fils de Ranjit ; Dulip Singh, qui devint roi à l'âge de 5 ans. Sa mère et protectrice, Jindan, déclara gouverner jusqu'à ce que son fils soit en âge de le faire et malgré l'assistance de son frère, elle ne peut empêcher la révolte des nobles.

La 2eme partie livre m'a plus accrochée pour les connaissances acquises sur l'histoire britannique et ses colonies.
En effet, tous ces conflits intérieurs permis à l'empire britannique de provoquer une première guerre anglo-sikhe, lui apportant non seulement la victoire, mais aussi l'emprisonnement de Jindan puis la reddition du jeune roi.
Face à quelques mouvements de révolte du peuple Sikh, les Britanniques provoquèrent la seconde guerre anglo-sikhe qui dura un an et anéantira définitivement l'infrastructure impériale.
Déchu de son royaume, de sa fortune, le jeune maharajah dut céder le Koh-i-Noor à la Reine Victoria, cette condition ayant été prévue dans le traité de reddition.
C'est le 30 juin 1850 que le diamant arriva en Angleterre, pour être dévoilé au public lors de l'exposition universelle de Londres en 1851.

La vie de Dulip Singh, dans la 3ème partie du livre, est plus "romancée" mais non moins intéressante.
Séparé de sa mère, Dulip Singh fut confié à un couple de britannique, qui l'éleva comme leurs propres enfants. C'est tout naturellement que le jeune Dulip souhaita voir l'Angleterre dont il entendait parler en termes si élogieux. Sa requête acceptée, il devint le protégé de la Reine Victoria pendant toute sa jeunesse et un parfait petit anglais.
Jusqu'au jour où il voulut revoir sa mère en Inde. Jindan, devenue vieille prématurément et aveugle, ne présentant plus aucun danger aux yeux des Britanniques, rentra en Angleterre avec son fils.
Horrifiée des changements intervenus dans la personnalité de son garçon et surtout, de sa conversion dans la religion catholique, elle n'eut de cesse de lui faire ouvrir les yeux. 4 ans plus tard, après sa mort, Dulip Singh commença à mener une vie dissolue, à voire, à dépenser de manière inconsidérée au point que le gouvernement britannique ne voulut plus honorer les factures de ses créanciers et que tous ses amis anglais se détournèrent de lui.
Proche de la faillite et de la ruine, Dulip Singh voulut retourner dans son pays d'origine, avec une seule obsession, reconquérir son royaume avec l'aide des Russes, s'il le fallait. Il fut arrêté à Port-Sahib.

Depuis 1947, le Koh-i-Noor ne cessa jamais d'être réclamé par l'Inde. Toutes les requêtes et les négociations diplomatiques ont toutes échouées et le Koh-i-Noor se trouve toujours à Londres.

J'admire le formidable travail de documentation des auteurs et je remercie Babelio et les Editions Noir sur Blanc pour cette belle découverte. le livre contient en plus, de très belles illustrations.

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