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Critique de soleil


William Dalrymple, l'auteur, débute par une présentation des acteurs de son roman : ceux-ci font partie de deux clans afghans qui s'opposent et au sein même desquels les rivalités familiales sont bel et bien présentes et se manifestent de façon violente. L'auteur nous présente également les autres protagonistes, anglais (Sir Wade-persan né a Bengale-, Lord Auckland, les généraux Nott, Pollock, Sale, Elphinstone, les capitaines Mackenzie, Skinner, Sir Macnaghten, Burnes l'officier écossais, le major Pottinger, Henry Rawlinson).

Il va être difficile de résumer un tel livre qui regorge d'information et qui est très dense en terme d'informations, de dates, d'anecdotes, de descriptions.

En lisant l'histoire de ce pays, je dirais qu'il s'agit d'une joute où le chef de chaque clan va tantôt prendre le pouvoir, le perdre et où les anglais en sus de leur conquête du territoire auront manipulé, trahi, fait preuve de lâchetés et n'auront pas su écouter les conseils des autochtones ; ceci leur vaudra d'ailleurs de mettre en place de bien mauvaises stratégies de repli, de fuite ou de batailles qui entraînera des pertes humaines et financières considérables. Leur méconnaissance géographique (et climatologique) du pays ainsi que les divergences au sein de cette communauté anglophone allaient indubitablement concourir à un fiasco.
Des années plus tard, les mêmes erreurs ne se reproduisent-elles pas ?

1809, en Afghanistan, Shah Shuja règne. L'empire fondé par son grand-père révèle un pays dont les contours en font une nation qui en raison de sa topographie, de la diversité de ses composantes religieuses, linguistiques et tribales ne peuvent créer une unicité. D'ailleurs au sein d'une même lignée, les vendettas ne sont pas rares.
L'East India Company basée en Inde à Delhi décide de sceller une alliance avec Shah Shuja. L'ambassade qui part de Delhil est plutôt agréablement surprise par l'accueil que lui fait Shah Shuja et les anglais très étonnés de voir autant de beauté chez ces Afghans. Une guerre fratricide ayant entraîné l'éclatement de l'Afghanistan et sa ruine intellectuelle, Shah Suja a donc vraiment besoin de cette alliance avec les anglais. Malheureusement, Shah Mahmood, un des frères de Shah Shuja s'échappe et s'allie avec le clan des Barakzaï : c'est alors la déroute. Les anglais décident de fuir et Shah Suja demande l'aide des Sikhs à Lahore. Accueilli sans réserve, il se retrouve “prisonnier” de Ranjit Singh et doit accepter de donner le plus beau bijou du pays. Fort heureusement, les femmes du Shah arrivent à s'enfuir et c'est au terme de deux années, que Shah Shuja qui s'est empaté, a perdu et sa superbe et ses hommes, arrive à Ludhiana. Après l‘échec d'une première tentative d'expédition menée vers le Cachemire, il réussit enfin à récupérer Peshawar mais une attaque est lancée et il est contraint à l'exil à Ludhiana.
Pendant ce temps, la Russie s'étendu au sud et a l'est et a la main-mise sur l'AzerbaÏdjan et l'Arménie, alors perdus pour l'Iran.
A la fin des années 1820 la Russie qui a déjà investi le Daghestan est près de prendre Constantinople et Téhéran.
De 1826 à 1827 une guerre oppose les persans et les russes mais les anglais lâchent alors les persans, lesquels se disent qu'il vaut finalement mieux “s'allier” avec les russes plutôt que de devoir les affronter.
En 1833 Shah Shuja quitte Ludhiana pour récupérer le trône du Khorassan, suivi par 30000 hommes, mais la quatrième tentative du roi déchu n'aboutit pas en raison d'une attaque surprise qui lui est faite à Kandahar.

Pendant ce temps là, les pays voisins ou conquérants mettent en place leur pion ; Ivan Simonitch est nommé à Téhéran en 1833 et Rawlinson arrive avec sa mission militaire.

Hérat reste LA ville à prendre car c'est là que tout se joue : les persans souhaitent cette ville, tout comme les russes qui une fois les portes de l'Afghanistan enfoncée, pourront s'emparer rapidement de l'Inde ce qui terrifie les anglais. Dost Mohammad qui avait supplanté Shah Shuja et qui avait le soutien des anglais, se voit être lâché par eux : il fait donc alliance avec les russes et sous son impulsion, une guerre sainte est déclarée envers les Sikhs (Ranjit Singh occupe alors Peshawar). Avec cette opposition entre Ranjit Singh et Dost Mohammad, Wade encourage Auckland à ramener sur la scène politique Shah Shuja. Grâce à plusieurs manoeuvres et à la tête d'une troupe britanico-indienne, il reprend son trône et son fils Timour soutenu par l'armée du Bengale et de Bombay prend la deuxième ville du pays.
Cependant, les afghans, s'ils ne sont pas mécontents du retour de Shah Shuja, le sont lorsqu'ils voient que l'armée anglaise reste en place.

1839 : Ranjit Singh meurt. Dost Mohammad s'enfuit de sa prison, livre bataille mais échoue.
L'armée de l'Indus et Shah Shuja entrent enfin à Kaboul.

Au sud du Pendjab, les dirigeants sikhs se succèdent et la région demeure donc instable. Les garnisons anglaises sont prises, la famine menace et la résistance afghane se met en place. Les anglais envisagent un retrait vers l'hindoustan en faisant fit des intérêts de Shah Shuja. Seul Mac Naghten pense qu'abandonner Shah Shuja leur attirera les foudres de l'Angleterre.

Mohammad Akbar Khan fils de Dost Mohammad prend la suite de son père et un accord passé consiste en une possibilité pour Shah Shuja de partir avec les anglais ou de rester à Kaboul. Shah Shuja propose aux anglais de rester avec lui au Bala Hissar (la résidence) et de rester à l'abri pendant l'hiver. Cependant, ces derniers n'écoutent pas sa mise en garde et une vraie boucherie va avoir lieu dès lors que les anglais se seront éloignés dans les montagnes. La neige, le froid, la mort des chevaux, l'absence de nourriture auront raison de milliers de cipayes, d'anglais et d'afghans. Shah Shuja qui attend toujours l'aide des anglais et qui ne voit rien venir, finit par partir seul pour Jalalabad, laissant ses épouses au Bala Hissar et en ayant au préalable nommé son fils le prince Shahpur, gouverneur de la capitale.
Au cours de sa fuite, Shah Shuja est assassiné lors d'une embuscade.

Avril 1842, l'armée d'Akbar Khan entre en scène à Jalalabad mais les anglais ripostent et gagnent cette bataille.
En septembre, Fateh Jang, le fils de Shah Shuja arrive au Bala Hissar et le drapeau anglais est hissé. Les anglais sont horrifiés de découvrir une ville ravagée, des cipayes mutilés, infirmes, et des cadavres qui jonchent les rues ; un mois plus tard les troupes anglaises se préparent à quitter l'Afghanistan et ses habitants révulsés de voir que les anglais les “plantent” là, à la merci d'Akbar Khan.

C'est en 1847 qu'Akbar Khan est fait prisonnier (par son père, dit-on) et Dost Mohammad reprend le contrôle de bon nombre de villes, lesquelles délimitent l'Afghanistan actuel. Hérat sera la dernière ville conquise et les descendants de Dost Mohammad dirigeront le pays jusqu'en 1970.
Le Shah, lui, est toujours resté fidèle et loyal envers ses engagements même s'il ne fut pas un régent exempt de défauts et malgré les erreurs des anglais avec lesquels il collaborait, il est demeuré populaire.

1980 : les russes se retirent d'Afghanistan.
2001 : les troupes américaines et anglaises arrivent en Afghanistan.

Un grand merci à l'auteur pour son livre qui est une vraie mine de connaissance et pour toutes les jolies gravures, peintures qui se trouvent au milieu du livre.
Merci aux éditions Noir sur Blanc et à Babelio pour ce livre reçu dans le cadre d'une masse critique
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