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Critique de colimasson


Les jeux de rôle ont déjà investi de nombreux supports. Citons-les en prélude : jeux vidéo, jeux grandeur nature, livre dont vous êtes le héros… Manquait, entre autres domaines, la bande dessinée. Joe Daly comble cette place laissée vacante avec la série Dungeon Quest, prévue en trois tomes.

Malgré une parenté revendiquée, on relève toutefois quelques différences avec ce qu'on entend habituellement par « jeux de rôle » : ici, le lecteur reste totalement passif et n'intervient dans aucun des choix effectués par les personnages. Ceux-ci agissent de leur propre chef et se contentent de laisser au lecteur l'appréhension de l'évolution de la quête et de leurs statistiques individuelles (point de force, d'intelligence… on connaît le bla-bla). Différences tellement notables que la série Dungeon Quest ne s'inscrit plus que de très loin dans le domaine du jeu de rôle, finalement. Pour l'innovation, on repassera. Et pour la quête ?

Dans de forts relents de Pokemon, elle est initiée par Millenium Boy, un Sacha moderne qui se morfond chez lui et qui décide un beau jour d'aller voir ce qui passe dans les contrées lointaines. Mais si Sacha est issu de la cossue Bourg-Palette, Millenium Boy s'extirpe plutôt d'une banlieue poisseuse qu'il a essayé de supporter jusqu'au dernier recours. Prototype du gringalet qui concentre tous ses atouts au niveau de sa matière grise, Millenium Boy sait qu'il ne pourra pas se lancer à l'aventure sans quelques acolytes complémentaires. Dans un univers à l'abandon où tout le monde semble, comme Steve, n'avoir d'autre objectif que celui de comater devant le poste de télévision, Millenium Boy réussit toutefois à former progressivement son équipe. Il convainc ainsi ledit Steve, mais aussi Lash Penis, un « hybride sportif-intello-poète » et Nerdgirl, une archère de talent.

Le premier tome consiste donc essentiellement à retracer la genèse de la formation du groupe et permet également de s'imprégner du milieu pré-apocalyptique duquel ils sont issus. Toutefois, la quête s'amorce et le groupe file doucement de la ville à sa périphérie, croisant déjà quelques individus atypiques.

Quel intérêt de suivre passivement cette simulation de jeux de rôle ? On se le demande parfois, mais les répliques des personnages viennent nous déstabiliser aux moments où l'on s'y attend le moins et effacent toute interrogation de ce type. Dans une parodie qui s'attaque aux codes propres au genre du jeu de rôle, on s'étonne de se laisser prendre d'intérêt pour les pérégrinations d'une équipe désabusée, dans un monde malmené par le chaos et la dégénérescence. Affaire à suivre…

Lien : http://colimasson.over-blog...
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