AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,72

sur 41 notes
5
7 avis
4
6 avis
3
3 avis
2
0 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Si une femme aime son chien plus que sa fille, et trouve qu'elle est en droit de se demander, "ce qu'elle nous voulait", face aux attitudes négatives de cette dernière, c'est qu'il y a problème grave ( " j'aurais préféré être la mère de Wouki que celle de Geraldine", Wouki, c'est le chien ). La femme en question s'appelle Anita. L'Anita n'est pas des plus sympathiques, alors qu'avec son discours un brin mégalo ( "mari nickel,maison nickel,toutou nickel..."), on commence à se demander comment qu'on va la supporter sur près de 200 pages, Geneviève Dumas passe à la vitesse supérieure........et nous lance sur Noureddine, un gars "ouf" (qui est-ce ? pas ce que vous croyez ) et l'histoire bascule, le ton change de 360'......et puis sur Nathalie, la voisine d'Anita, frappée par la foudre "Delphine", le ton rechange......et enfin sur Simon, le beau frère. Un roman choral à quatre voix, la rencontre improbable de quatre personnes le temps d'une journée.
Une belle réflexion sur la Vie, ce qu'on croit vivre et ce qu'on vit en réalité, les "piteux malentendus entre les êtres, des histoires que l'ont croyait commune et qui ne sont partagées par personne", nos préjugés qui nous bloquent sur la voie du bonheur, être emprisonné dans le regard des autres et ses conséquences,....au lieu de retrouver son propre chemin, ses propres désirs, s'en s'inquiéter de ce qu'on pense et de ce qui pourrait arriver.....pour trouver le bonheur, notre bonheur.
Le bonheur c'est aussi lire ce petit livre , une magnifique leçon de tendresse et d'amour envers toutes les personnes qui n'entrent pas dans "les normes standards" de la société.

"Peut-être que, la vie, ce n'est rien d'autre que ça, écumer le monde en tout sens en cherchant désespérément le panneau qui vous indique la route pour chez soi......"
"Mais parfois c'est bien dans la vie, de ne pas savoir vers où on va."
Commenter  J’apprécie          7214
Ah le bonheur, où te caches-tu donc petit bonheur ?
Et toi satané malheur, que viens-tu faire là-bas alors que personne ne t'a demandé?

Histoire d'un bonheur que tout le monde cherche mais ici, c'est Anita, Noureddine, Nathalie et Simon qui le cherchent ce petit bonheur de rien du tout.

Anita, elle a tout pour être heureuse sauf que dans sa tête, tout ne tourne pas rond. Elle a besoin de petites pilules pour voir le monde en couleurs. Quand elle oublie ses pilules cache-misère, elle s'écroule, la vie se pare en noir et blanc. Petites grisailles dans le brouillard. Mais c'est aussi tout un petit monde qui va sortir de sa torpeur pour elle, Anita. Et tracer une route en direction des couleurs.

Nourredine, c'est l'ado rebelle, celui qui a grandi avant l'heure et ne parvient pas à monter de classe jusqu'au jour où il rencontre Anita, alias Mamita, préposée à l'école de devoirs. Parfois, il faut bien bousculer les adultes pour que l'adolescent existe, sinon il en verrait des trains passer sur son banc à attendre.

Nathalie, la voisine manque de bol, trompée par son mari, sa vie ne tient qu'à un fil. Mais c'est sans compter l'arrivée-soleil de Simon, le beau frère d'Anita qui va la voir Nathalie, qui va se plonger dans ses grands yeux verts. Précieux lui répondra Nathalie, « ce soir, votre message est précieux ».

Tout un tout petit monde pour réarranger la vie, pour décrocher le soleil de sa pénombre, pour décoder la vie et lui rajouter un peu de sel, un peu de sucre, c'est juste l'Histoire d'un bonheur.
Commenter  J’apprécie          424
"Je pourrais écrire un livre sur le bonheur, sur cette faculté que j'ai d'être heureuse" écrit Anita, à l'instar de Nadine de Rotschild dans Tout m'est Bonheur.
Et tout semble effectivement sourire à cette femme attachée aux convenances qui mène une petite vie bourgeoise dans une belle et grande maison de province.
Mais sous le vernis, derrière les apparences, il y a des failles, des incompréhensions, des incertitudes.
L'idée qu'elle puisse en être resonsable la heurte de plein fouet, brisant du même coup une santé mentale déjà fragile.
Le jeune Nourredine, élève de l'école des devoirs, s'est pris d'affection pour celle qu'il appelle Mamita.
Ce gamin turbulent, issu d'une famille en difficultés sociales, ne la lâchera plus d'une semelle, veillant sur elle nuit et jour jusqu'à ce que les grandes personnes qu'il alerte se décident à intervenir.

Roman choral, Histoire d'un bonheur se raconte à quatre voix, quatre fractures de vie qui mènent à l'introspection, au questionnement et qui se croisent l'espace de quelques heures.
Beaucoup d'émotion et de simplicité dans ce récit.
Les personnages sont authentiques et ne cherchent pas à jouer un rôle.
Ils vont l'un vers l'autre naturellement, avec une vraie générosité et dépouillé d'eux-même.
Commenter  J’apprécie          298
Histoire d'un bonheur est un roman choral qui commence et se termine par la voix d'Anita Beauthier, femme que l'on croit parfaitement heureuse, équipée, éduquée pour être une parfaite bourgeoise fière de son mari et de ses enfants. Mais en réalité, on sent un combat de tous les instants pour rester dans les clous, on devine l'aveuglement d'Anita sur ce qu'elle pense être le bonheur et on comprend qu'elle souffre sans doute de troubles bipolaires bien camouflés par les médicaments. Mais voilà qu'elle arrête son traitement et que tout s'enraye devant ce qu'elle appelle la « maladie » de son fils adoré.

« C'est pourquoi aujourd'hui il faut dire non, lutter contre cette morosité ambiante, ce gris qui s'insinue partout autour de nous – sauf dans ma cuisine où c'est ravissant. Oui, il est possible de vivre heureuse, contente et épanouie et de le faire savoir. Oui, il est essentiel de rester positif et de s'attacher à la beauté qui nous entoure comme autant de bulles de bonheur. »

Nourreddine n'aurait jamais dû rencontrer celle qu'il va tendrement appeler Mamita, lui qui, à treize ans, croupit sur les bancs de l'école primaire et est déjà un petit délinquant qui a bien compris que le modèle de bonheur standard proposé par la société de consommation n'est pas pour lui.

« Même ça commence à bien m'exciter, cette histoire, parce que j'en viens à penser que moi aussi, avec un peu de chance, je pourrais devenir quelqu'un si je le veux, y a pas que les autres que moi qui ont un avenir. Napoléon, au départ, c'était un rien du tout, un immigré qui ne parlait pas le français, pas un Arabe quand même, mais un étranger qu'on ne regardait même pas. »

Nathalie, la voisine d'Anita, subit de plein fouet la trahison de son mari et celle du quotidien qui a englouti son bonheur conjugal. C'est le personnage de la partie centrale du roman, écrite non pas en je mais en tu, accentuant sa détresse et ses désirs de femme.

« Je voyais une autre vie, une vie où tout va lentement, où tu tournes autour de ce que tu attends tout doucement parce que tu sais qu'au bout du chemin ça finira bien par te sourire, où tu fais des efforts jour après jour comme une poignée de petits cailloux, où tu encaisses sans broncher pour finalement la rafler un jour comme tout le monde ta part de lumière. La part à laquelle tu as droit. »

Enfin Simon, le beau-frère d'Anita au visage ravagé par un accident, éducateur dans l'école de Nourreddine, subit les choses, il croit que le bonheur lui est devenu inaccessible. Mais ne suffit-il pas de composer avec ce que l'on a, avec ce que l'on est pour être heureux ?

Dans ce récit vif, au langage pétillant, Geneviève Damas joue avec des images, des rêves de bonheur. Sous l'histoire pleine d'humour, avec sa délicieuse capacité à se glisser dans la peau de ses personnages si différents, elle pose la question de savoir comment être soi, sans se conformer aux modèles tout faits, aux conventions sclérosantes. Et si la fin n'est pas complètement un dénouement heureux, elle a réussi à faire bouger certaines lignes…

Il m'a fallu bien du temps pour lire ce deuxième roman de Geneviève Damas… J'avais peur d'être déçue tant j'avais aimé Si tu passes la rivière. J'avais tort, j'ai passé un très bon moment de lecture, un beau moment d'humanité.
Lien : https://desmotsetdesnotes.wo..
Commenter  J’apprécie          190
Anita est un femme comblée. Elle vit dans une belle maison avec grand jardin entretenus par une femme de ménage et un jardinier. Son « mari travaille dans une banque. Il a un métier intéressant, valorisant, directeur de l'agence. (Ses) deux enfants, Géraldine et Hervé, sont en bonne santé. » Ses seules occupations sont d'entretenir sa forme sur son vélo d'appartement et de promener Wouki, son Yorkshire.
Pourtant , si on y regarde d'un peu plus près, les choses ne sont pas aussi roses qu'elles le paraissent.
Dans sa pharmacie sont alignées des tas de boîtes de tranquillisants et autres anxiolytiques. Son mari est toujours en réunion, elle, toujours seule. Sous des dehors amènes et avenants, elle ne pense aucun bien des gens qui l'entourent. Et puis, un jour, c'est la catastrophe. Son fils va lui annoncer une nouvelle qui l'anéantit.
Ce roman divisé en cinq parties donne la parole à quatre personnages (Anita entame et clôt le récit) qui nous livrent leur point de vue. Geneviève Damas adapte son écriture au style de chacun. On a l'impression de les entendre parler.
Elle oppose l'être et le paraître. Tel qui semble pitoyable, bon, charitable, a pourtant commis un acte inqualifiable. Tel autre, qui paraît être une crapule, a malgré tout bon coeur et tente de s'intégrer dans une société qui ne veut pas de lui.
Petit à petit, des liens insoupçonnés se découvrent et lient entre eux des personnages qui, à première vue, n'ont rien en commun.
L'auteur réussit à nous faire éprouver de l'empathie pour des personnages qui semblent tout d'abord nous tenir à distance. L'écriture correspond au langage de chacun. Anita parle comme une grande bourgeoise pleine d'a priori et de préjugés. Elle est crispante. On a envie de la gifler. Pourtant, au fil de la lecture, on découvre ses failles. On change d'avis.
Le langage de Noureddine est celui d'un enfant de banlieue, à des années-lumière de l'expression distinguée et pincée d'Anita. Comment se fait-il que leurs routes puissent se croiser ? Comment Anita peut-elle s'intéresser à un enfant aussi brutal, rebelle, mal élevé ?
Nathalie est-elle cette grosse vache sans charme, telle que la voit sa voisine, ou cette femme sensible, touchante et attirante, selon le point de vue de Simon ?
Et Simon lui-même, est-il le pion surnommé « gueule de freak » par les élèves, parce qu'un accident l'a défiguré, et qu'on a vraisemblablement engagé pour terroriser de jeunes voyous qui n'ont pas peur de grand chose ? Ou bien est-il cet homme brisé par un accident qui lui a volé la vie dont il rêvait ? le fils attentionné, terrassé par la mort de sa mère ? L'amoureux éconduit au coeur à vif ?
J'ai beaucoup aimé ce roman qui engage à la réflexion et suscite pas mal de questions.
Commenter  J’apprécie          10
Magnifique petite histoire et une "petite frappe" de cité et une dame qui voit sa vie partir en éclat... Une belle amitié et une belle histoire d'amour entre un homme défiguré qui n'attend plus grand chose de la vie... Emouvant!
Commenter  J’apprécie          00


Lecteurs (87) Voir plus



Quiz Voir plus

La littérature belge

Quel roman Nicolas Ancion n'a-t-il pas écrit?

Les ours n'ont pas de problèmes de parking
Nous sommes tous des playmobiles
Les Ménapiens dévalent la pente
Quatrième étage

15 questions
63 lecteurs ont répondu
Thèmes : roman , littérature belgeCréer un quiz sur ce livre

{* *}