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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
6 ETOILES, 10 ETOILES ! Un livre à emporter sur mon île, tout de suite !

J'ai plein d'étoiles dans les yeux, et pourtant j'ai terminé ce livre avec plein de larmes.
Des larmes de joie, de compassion, d'acquiescement.
Oui, oui, oui, j'acquiesce à tout ce que peut raconter Geneviève Damas, cette femme tellement humaine qu'il lui est impossible de raconter « du faux ».
Ceci n'est pas du tout un roman « feel good », c'est totalement à l'opposé de ces livres donneurs de leçons, quiconque me connait un peu le sait, que je déteste ça !
Ici, c'est du doux, du terrible, du pitoyable, de l'attendrissant, du velours, de la soie, de la richesse, de la misère, des gueules cassées, des coeurs morts, de la révolte, des mains tendues.

Sous couvert de se glisser dans différents personnages, cette auteure nous raconte le bonheur. Elle nous dit que tout le monde le recherche, qu'il arrive au moment où on s'y attend le moins, quand on a touché le fond. Vous allez me rétorquer que ça, vous le savez, que ce sont des beaux mots, et puis c'est tout. Eh bien non, ce n'est pas tout ! On n'est pas « que » heureux, on n'est pas « que » malheureux. Plein de gens (tout le monde, en fait) cachent une vie à l'intérieur d'eux-mêmes, et les apparences sont souvent (toujours) trompeuses.

Me voilà avec mes clichés, mais excusez-moi, je ne suis pas Geneviève Damas. Elle seule est capable de nous faire comprendre toute l'humanité du monde.
Me voilà avec mes grands mots, je suis désolée, je ne suis pas Geneviève Damas. Elle seule est capable de toucher le coeur du bonheur, le coeur du malheur, avec des mots de la vie de tous les jours, des phrases simples, des pensées quotidiennes. Encore faut-il les penser ...

Un tout petit mot de l'histoire, de l' « Histoire d'un bonheur » : Lyon est une ville qui brasse une population hétéroclite, et les bourgeois, dont fait partie Anita, ne côtoient jamais cette « petite racaille des banlieues », à laquelle appartient Noureddine.
Anita a une famille, un mari qu'elle ne voit jamais, un fils qu'elle croyait connaitre, une fille qu'elle ne comprend pas, un tout petit chien. Et surtout un beau-frère cabossé qu'elle seule devine.
Noureddine a une famille aussi, bien cabossée. Et pourtant, la rencontre a lieu, et pas doucement. La voisine Nathalie s'en mêle, par la force des choses, elle qui aussi a connu et qui connait encore des « histoires » dans sa vie.
A eux 4, à tour de rôle, ils racontent, ils se racontent, et ils racontent les autres.

Je suis passée du rire aux larmes, tout entière immiscée dans le point de vue de chacun, reproduit avec tellement de brio, tellement de justesse, tellement d'empathie, tellement d'humanité par Geneviève Damas.
Mais il vaut mieux que je me taise, j'aurais trop peur de dénaturer l'Histoire d'un bonheur, l'histoire de ce bonheur que l'être humain aimerait tellement se raconter.
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Ce livre est une histoire de rencontres.
On commence par faire la connaissance d'Anita, femme d'une cinquantaine d'années, bourgeoise. Dès le départ, on s'aperçoit qu'Anita a une vision de la vie très superficielle et que l'apparence est primordiale pour elle. Elle est amenée, pour dépanner son amie, à faire de l'aide aux devoirs et c'est là qu'elle va rencontrer Nouredine jeune Maghrébin vivant dans une grande précarité.
Suite à un problème de santé, Nouredine va raccompagner Anita chez elle. Simon son beau-frère et Nathalie sa voisine vont eux aussi se retrouver chez Anita. Ces 4 personnages vont se rencontrer et ce terme va prendre réellement tout son sens.
Geneviève Damas va donner à tour de rôle la parole, un chapitre par personnage pour terminer sur le personnage d'Anita.
Si l'histoire en elle-même peut sembler insignifiante, elle ne l'est pas car elle porte en elle des messages sur la vie, les meurtrissures tout en distillant des petites pointes d'humour. Les clichés, car oui, il y en a mais ils ne m'ont aucunement gênée car ils viennent renforcer la beauté de la rencontre. Certains préjugés sont mis à mal et cela fait du bien.
Ces êtres blessés sont attachants, mais à aucun moment, je vous rassure, on tombe dans la niaiserie, non c'est écrit avec beaucoup de talent et je ressors pour la deuxième fois enchantée par la plume de Genevière Damas.
J'ai peut-être un peu moins apprécié que "si tu passes la rivière" d'où une petite branche d'étoile en moins.
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Anita, Noureddine, Nathalie, Simon. Lequel est le plus désolant, le plus pathétique, le plus attendrissant, le plus méritant ?

J'ai une tendresse particulière pour ce gosse de treize ans, gamin d'une banlieue pourrie du côté de Lyon, petit délinquant et coeur tendre qui ne demande qu'à devenir quelqu'un de bien, quelqu'un d'heureux. Mais il y a cette chienne de vie, père pendu accroché au plafond, frère candidat au djihad. Et Nourredine, dans tout ça, capable d'arracher le collier au cou d'une vieille dame puis de l'offrir à une vieille bourge toute confite dans ses certitudes mais qui est malheureuse . Jolie scène que celle de la main de Nourredine caressant doucement celle d'Anita, étrangère à elle-même sur son lit d'hôpital.

Quant à Simon, la gueule barrée d'une affreuse cicatrice - merci grand frère qui a piloté sa moto, ivre et sans casque et sorti indemne, lui, de l'accident. - Simon (« Freak » au collège où il est surveillant) essaie de trouver une étincelle de joie dans sa vie de ténèbres.

Les personnages n'ont pas la parole, c'est nous, via l'autrice, qui leur racontons leur vie: tu... et puis tu...Procédé souvent utilisé mais qui, ici, je ne sais pourquoi, me touche comme si, vraiment, j'interpellais les personnages.

Un joli roman sur le devenir, sur les possibles de la vie, malgré les coups méchants, sur un ton pastel mélancolique et tendre.

Pour ma part, trois romans de Geneviève Damas en un été, différents les uns des autres, mais avec toujours cette sensibilité, cette délicatesse dans le ton qui me la rendent à la fois sympathique et précieuse.
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Anita a une vie bien remplie, trop sans doute, une maison impeccable, un club de lecture, des amies, des enfants devenus adultes, un mari absent... Rien n'est laissé au hasard dans sa vie, réglée comme du papier à musique. le jour où un grain de sable vient perturber cette organisation fantastique, Anita perd pied. On comprend alors qu'elle est maniaco–dépressive et sa décision de se passer de ses médicaments va avoir des conséquences en cascade sur sa vie et celle de son entourage. Elle qui renvoyait l'image d'une femme heureuse, bonne mère, bonne épouse, amie fidèle et compatissante va se montrer vulnérable. Et dans ce malheur, toute une série de personnes vont s'unir pour lui venir en aide, alors qu'elle la connaisse à peine. Sa fragilité suscitant la compassion et la tendresse chez ces inconnus alors que ses proches se font lointains.

Ce récit choral donne la parole à chacun des protagonistes dans un chapitre qui lui est consacré. Chacun donnera sa version de l'histoire, sa réflexion sur la vie, le bonheur, les autres... Souvent drôle, ce roman tendre et terriblement perspicace décrit à merveille les petits travers de chacun, les manies, les idées fixes, les aprioris... le langage usité est également un vrai régal. On sent que Geneviève Damas vit dans un quartier où la mixité sociale est une réalité. Elle passe allègrement du langage soutenu d'Anita la bourgeoise, à celui peu policé de Nourredine. Et le cocktail fonctionne à merveille. Tout sonne juste, tout a été finement observé et nous prenons un réel plaisir à ces rencontres originales et vraies.

Une autre réussite à mettre au compte de Geneviève Damas. Une réflexion vivifiante sur le bonheur, le sens de la vie et la recherche de soi. A lire absolument.

Lien : http://argali.eklablog.fr/hi..
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Après avoir avec brio conquit bon nombre de lecteurs avec son premier roman "Si tu passes la rivière" (Luce Wilquin 2011), publié à 10.000 exemplaires, couronné de 4 prix littéraires dont le Prix Rossel 2011 et le Prix des 5 Continents de la francophonie 2012, revoici pour notre plus grand bonheur un second roman de Geneviève Damas : "Histoire d'un bonheur" chez Arléa.


Il n'y a pas de hasard, rien que de belles rencontres aurais-je envie de dire pour ce beau roman. le bonheur ne se construit-il pas à travers l'autre, au fil des rencontres. N'est-il pas à portée de main alors que l'on le recherche bien loin ? Des questions et tant d'autres. Qu'est ce que le bonheur ? N'y-a-t-il pas lieu de se remettre en question pour le trouver ? Il est où le bonheur ? le chemin de celui-ci ne passe-t-il pas par la recherche en soi ?

Anita Beauthier, bourgeoise BCBG, mariée depuis 30 ans à André, mari absent, absorbé par son travail. Deux enfants : Géraldine et Hervé. Elle passe une soirée par mois avec son fils qui lui annonce avoir rencontré le grand amour : Jean-Luc. Et catastrophe. Qu'ai-je fait se demande Anita ? Mon fils est malade, il ne veut pas se soigner. Tout s'effondre pour elle.
Anita laisse tomber ses médicaments, elle n'en a pas besoin car elle se dit heureuse. Elle a son chien Wouki, sa véritable compagnie, tout va bien, pense-t-elle. Son éducation l'a enfermée dans l'idée que "le bonheur est une succession de petits mensonges".

Elle va faire une rencontre improbable. Pour dépanner une copine, elle arrivera dans une école de devoirs de banlieue qui vient en aide à des enfants immigrés défavorisés.

Nourredine, 13 ans croisera sa route. Un garçon marqué par la vie; le suicide de son père, la prison pour son frère et un destin noir tout tracé. Tout les oppose et pourtant il y aura un déclic qui permettra à Nourredine de se révéler, de s'apercevoir que la vie, c'est pas si mal. Anita sera le déclencheur à son insu de ce petit coin de lumière dont chacun a droit.

Deux autres beaux personnages entreront également en scène; Simon le beau-frère d'Anita, défiguré par un accident, pion dans le bahut de Nourredine, on le surnomme "gueule de freak". le bonheur, il se demande s'il y a encore droit.

Et enfin, Nathalie, la voisine, maman débordée de deux enfants sous relatine qui vient de se faire larguer.

Chacun dans ce roman choral donnera sa vision de sa réalité. Beaucoup d'émotion, d'empathie, de générosité, d'humour et d'humanité dans ce très beau récit. Des rencontres improbables qui permettront sans doute de se faire une idée sur "l'histoire d'un bonheur'.

J'ai particulièrement aimé le fait que ces personnages quelconques, dotés d'une vie ordinaire aient pu m'éblouir et me donner cette générosité, un petit goût de bonheur. J'ai apprécié le travail d'écriture de Geneviève Damas qui transpose l'oralité sur papier, on "entend" le langage parlé. Très belle écriture.

Ma note 9.5/10

Lien : http://nathavh49.blogspot.be..
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"Quel est le secret d'Anita Beauthier ? Rien ne la prédestinait à rencontrer Noureddine, élève en difficulté dans une école de la ville ni à lier avec lui une relation faite de crainte et de tendresse. Rien ne laissait penser non plus que Simon, beau-frère d'Anita, homme solitaire et taciturne, rencontrerait Nathalie, la voisine, trahie par son mari. Histoire d'un bonheur est le récit de ces rencontres improbables, porteuses de vraies questions : qu'est-ce que le bonheur ? Et comment se libérer des conventions d'une vie toute tracée pour découvrir, peut-être, son propre chemin ?" C'est ce que dit le quatrième de couverture.

Oui mais encore ! Geneviève Damas joue les magiciennes de l'écriture pour d'abord nous faire rencontrer des individus improbables. Tout d'abord, Anita buvant son thé au jasmin, qui au bout de quelques pages sonne « zarbi », entendez bizarre. Plus qu'une page d'anthologie: son caquetage - une vraie logorrhée qui fait un cinquième du livre - fait penser qu'elle est peut-être shootée à quelque chose, ou qu'elle a du se vacciner par la parole pour se protéger de l'indifférence du monde. Elle a développé un monde imaginaire de certitudes et le comportement conditionné de la femme plus que parfaite. Une maison bourgeoise impeccable, un jardin comme un parc, des enfants irréprochables (sauf que..), un mari dévoué (sauf que…), bref, une vie sauve-qui-peut ! Et c'est ce qu'elle va faire à son insu! La vie va l'embarquer dans une aventure insolite…
Puis tout est une question de Rencontres improbables, toutes plus salvatrices, les unes que les autres.

La rencontre langagière n'est pas en reste. le langage de la rue est infusé à doses de plus en plus intenses dans l'oeuvre littéraire. Question de remettre les pendules à l'heure et éviter les fossés générationnels. C'est entièrement réussi et parfaitement succulent. C'est comme la première fois que l'on boit du jus de pamplemousse, on ajoute des tonnes de sucre et puis on aime et pas seulement le sucre ! On en redemande même. Et Geneviève Damas est passée maître en cocktails linguistiques avec grande distinction !
Autour d'Anita s'est soudain générée une famille inattendue, faite de mauvaises herbes mais combien essentielles. Leurs vertus médicinales s'appellent le regard, l'écoute, la caresse, le geste attendri, la révolte, la colère, la consolation, l'ouverture vers l'autre. Font partie de ce monde nouveau, celui que la vie a piétiné à tout âge et en tout lieu, ceux que l'on regarde en transparence ou avec le filtre de la peur, les insignifiants qui existent quand même...

On vous prévient, la fin est triste, on l'espérait autre mais il y a des ravages qui sont impossible à régénérer! Sauf que…
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Le Bonheur ? voire, une certaine recherche du bonheur, malgré tout. Il est vrai que le bonheur n'est jamais loin des personnages.
Anita, Noureddine, Simon, Nathalie nous livrent leurs sentiments, leurs problèmes. Ils ne se connaissaient pas mais les aléas de la vie vont les rapprocher. Sont-ils heureux ? Pas vraiment, mais leur humanité va les associer. Une belle leçon pour le lecteur. En s'ouvrant aux autres, on leur vient en aide, on allège leur peine et on se reconstruit.
Geneviève Damas construit son roman de façon originale. Les quatre personnages principaux agissent tout au long du roman, chacun à son tour et selon ses sentiments propres. Cela crée une diversité de style plaisant pour le lecteur, de la bourgeoisie au langage de jeune de banlieue. Une belle maîtrise d'autant plus prenante que l'action linéaire pourtant est chargée de rebondissements logiques dans la philosophie de chaque personnage.
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