AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Labelettedusud


Prenez comme fil conducteur un thème mille fois traité en littérature - la disparition d'un enfant - et confiez-le à Alain Damasio. En près de 700 pages, il vous réinvente le monde, en tisse toute la toile sans jamais perdre le fil. J'ai apprécié d'autant plus ce tour de force de l'artiste qu'on n'est pas dans un univers épique comme dans la horde du contrevent. Alain Damasio ancre son récit dans nos villes à peine plus futuristes qu'aujourd'hui. ça fait peur, ça fait réfléchir, ça fait réagir. Entre espoir, inquiétude et désespoir, il nous balade et nous bouscule.

Il y aurait énormément à dire sur le contenu tant le livre s'appuie sur les mouvances et frémissements actuels de nos sociétés pour nous montrer ce qui nous attend peut-être demain. Ce qui est sûr, c'est que vous aurez de quoi nourrir votre réflexion sur l'avenir que vous souhaitez. Mais je ne veux pas gâcher votre découverte. Un roman d'Alain Damasio, moins on en sait au départ, plus on l'apprécie. Il faut se laisser porter, emporter de découverte en surprise, d'ennui parfois en admiration souvent.

Sachez juste que j'ai retrouvé avec plaisir ce qui m'a plu dans la horde du contrevent : une imagination débordante, une typographie particulière, des personnages travaillés au verbe fort et tout "damasien". Je regrette toutefois le nombre de paragraphes touffus auxquels je ne comprenais plus rien et les excès répétés dans les jongleries de langage.

Pourquoi cinq étoiles alors malgré ces quelques réserves ? Pour trois raisons ... La première c'est que j'aurais bien mis 8 étoiles à la horde du contrevent si le système l'avait permis. La seconde, c'est que soutenir un auteur qui n'a pas peur de sortir des sentiers éditoriaux consensuels, des codes figés de la narration, de la langue, de la typographie, c'est déjà en soi résister à la globalisation.

Et puis, la dernière, plus furtive, c'est qu'il a quand même réussi à m'émouvoir avec un "truc invisible".

Bon voyage en alter monde.
Commenter  J’apprécie          352



Ont apprécié cette critique (35)voir plus




{* *}