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3,9

sur 2095 notes

Critiques filtrées sur 2 étoiles  
Authentique phénomène éditorial, le français Alain Damasio a réussi l'exploit de conquérir un public débordant largement du cadre de l'imaginaire.
Pour preuve : 50.000 exemplaires écoulés pour La Zone du Dehors, sa politique science-fiction, et 250.000 pour La Horde du Contrevent, souvent considéré comme son chef d'oeuvre et roman déjà culte de la fantasy (ou de la science-fiction, c'est selon).
Forcément, après quinze ans d'absence (du moins dans la forme longue), l'auteur était forcément attendu au tournant avec son troisième ouvrage : Les Furtifs.
D'ores et déjà acclamé par certains journalistes de la presse généraliste (le privilège d'avoir été un best-seller par le passé), ce pavé de près de 700 pages renouvelle l'expérience de la Horde du Contrevent en proposant également une bande-originale signée Yan Péchin. Une promesse sensorielle en somme mais pas que, car, comme toujours avec Alain Damasio, il sera également question de philosophie et de politique. Tout un programme.

2041 sous contrôle
Nous sommes donc en 2041 en France.
Dans une pièce d'entraînement, le Cube Blanc, Lorca Varèse, quarante-trois ans, ancien sociologue reconverti dans la traque de Furtifs, passe son examen d'entrée pour intégrer l'une des Meutes du Récif (pour Recherches, Etudes, Chasse et Investigations Furtives) placé sous les ordres de l'amiral Arshavin.
Un comble pour Lorca qui a longtemps été un anarchiste rebelle à toute autorité et toute forme de contrainte. Malheureusement, sa vie a changé du tout au tout lorsque sa petite fille de 4 ans, Tishka, s'est volatilisée de sa propre chambre sans laisser de trace. Séparée de Sahar, une proferrante (comprendre professeur-errant) qui a, elle, choisi de faire le deuil de son enfant disparue, Lorca s'est engagé dans l'armée pour traquer les furtifs, une forme de vie mystérieuse à la limite de la légende urbaine.
Qu'est-ce qu'un furtif ?
Personne ne le sait encore vraiment car chaque fois que l'un de ces êtres invisibles a été perçus par l'un des membres du Récif, il s'est instantané vitrifié à plus de 1000°C pour ne laisser qu'une sculpture en céramique aux contours intrigants.
Bientôt, Lorca intègre la fameuse Meute des tête-chercheuses composée de l'ouvreur Hernan Agüero, de la traqueuse phonique Saskia Larsen et du traquer optique Nèr Arfet. Ensemble, il vont devoir apprendre à communiquer avec les furtifs afin de pouvoir remonter les miettes de pains laissées par Tishka, à moins que tout cela ne soit rien de plus que l'espoir fou d'un père incapable de faire son deuil…
Si le nouvel ouvrage de Damasio semble s'orienter vers une intrigue fantastique (avec les créatures surnaturelles qu'il renferme), le but apparaît rapidement tout autre. Construit dans un premier temps comme un roman policier où l'enjeu réside dans la résolution du sort de Tishka, Les Furtifs trahit très vite les intentions et les TOCs de son auteur. Dès la page 57, l'écrivain cite ouvertement l'un de ses philosophes préférés, Gilles Deleuze, puis se jette tête la première dans la description d'une France dystopique où, environ vingt ans après notre époque actuelle, les multinationales contrôlent tout.
Ainsi, Orange est devenue la propriété de la firme du même nom, Paris celle de LVMH, Lille celle d'Auchan ou encore Cannes celle de Warner. Prolongeant et amplifiant une réflexion politique déjà largement entamée dans La Zone du Dehors, Alain Damasio imagine une société bouffée par les technologies et où plus rien ne vous appartient, surtout pas votre vie privée devenue un objet monétaire comme un autre. Impossible de se balader librement dans des rues polluées par une publicité numérique ciblée et évolutive désormais omniprésente, d'autant plus qu'il faut absolument jouir d'un abonnement spécifique (premium, privilège, standard) pour accéder à telles ou telles zones urbaines. Un rêve de riches, un cauchemar prolétarien. Tout est pensé pour vous pousser à l'achat et la Gouvernance comme les multinationales vous espionnent sans vergogne. Si la chose fait froid dans le dos, elle s'avère tout simplement cruellement décevante en termes d'anticipation/science-fiction pure. Non seulement de nombreux romans récents ont mieux traité le même thème (on pense par exemple à Drone Land) mais Black Mirror et ses 4 saisons sont déjà passées par là, si bien que l'univers de Damasio fait un peu réchauffé, pour ne pas dire totalement dépassé. Prenons pour exemple, cette scène dans un café où Lorca et Sahar voient leur note client dégradée par la serveuse pour leurs bavardages et leur manque de politesse… Black Mirror dans les moindres détails. Par la suite, grâce à ce qu'il appelle la reul (contraction de réalité ultime) et l'emploi des Anneaux (objets connectés tout-en-un), l'auteur s'en tire un peu mieux…mais à peine…
Se pourrait-il qu'Alain Damasio ait quinze ans de retard ?

i Viva la revolucion !
Soyons clairs pourtant, outre son côté science-fictif sauce dystopie discount (même si souvent éminemment vraie sur le fond), Les Furtifs s'avère avant tout un roman politique, engagé et militant. Féroce même.
Si vous êtes allergiques à l'idéologie d'extrême-gauche, vous allez devoir prendre quelques caisses d'adrénaline sur vous car, en somme, tout le roman se construit autour d'un proto-manifeste politique virulent à l'encontre des riches, des puissants, des politiques, des propriétaires et de toux ceux qui, en somme, préfèrent l'entre-soi que l'ouverture aux autres. Tous les curseurs de la Zone du Dehors sont ici poussés à leur paroxysme et l'on passe par de longues démonstrations souvent fastidieuses d'Alain Damasio sur le bien-fondé de sa pensée politique. Une pensée uni-dimensionelle qui n'admet aucune nuance. Ce qui manque ici très clairement, c'est une subtilité dans le discours pour infiltrer le message politique lui-même au coeur du récit. le résultat donne quelque chose de lourd, frontal et rébarbatif qui finit par tomber continuellement dans les mêmes travers. Pire encore, la chose tourne à la parodie lorsqu'Alain Damasio glorifie (s'auto-glorifie ?) en faisant intervenir un philosophe du nom de Varech pour expliquer de façon fumeuse la plupart de ses théories. Pour la vulgarisation des idées, on repassera plus tard.
Ce qui n'ôte pourtant pas au roman nombre de charges sociales particulièrement justes autour du monde du travail, de la continuelle exploitation des classes moyennes, de la manipulation politique et médiatique, de l'absence de solidarité véritable, de la violence désormais intolérable quelque soit les circonstances… le vrai problème, c'est que tout cela est noyé dans une gangue prétentieuse et surexplicative qui lasse. D'autant plus que cette fois, le style d'écriture n'aide pas…

La Horde bis, le groin en moins
Ici, faisons un point sur la diégèse du récit.
Contrairement à La Horde du Contrevent qui se déroulait dans un univers fantasy totalement étranger au lecteur (et qui peut justifier son phrasé par une volonté de dépaysement abrupt), Les Furtifs suppose un monde très proche du nôtre (à peine une vingtaine d'années) dans un lieu qui n'a rien de dépaysant (d'Orange à Porquerolles en passant par Marseille, Les Furtifs n'est jamais véritablement un roman mondial). Or, Alain Damasio reproduit littéralement les mécanismes de narration de son livre précédent en utilisant une typographie particulière pour désigner ses quelques personnages principaux (à peine six) sans que cela ne semble justifié en quoique ce soit. Si l'on peut penser que le français éprouve certaines difficultés pour différencier ses personnages, il faut reconnaître que sa maîtrise de la langue reste totale…et qu'elle devient ici un obstacle même au récit. Car non content de reprendre une mise en page similaire, Alain Damasio copie-colle tout simplement des styles déjà-vu pour ses personnages principaux. Sov/Lorca ou Aguerro/Golgoth… voilà qui dénote d'une franche fainéantise dans la création de cette Meute qui ressemble souvent davantage à une Horde au rabais qu'à une véritable unité militaire. Remplacez le vent par les furtifs, et ajoutez un proto-Caracole nommé Tony Tout-Fou affublé d'un franglais+wesh d'un mauvais goût absolu (et forcé comme pas possible)…et vous obtenez des choses comme : « J'aurais été son père, je la taguais Grace. Et je la lockais trente ans dans une tour en titane pour qu'aucun keum puisse même y grimper en se ken les ongles. Tu la scannes et tu fais : C'est bon, lâche l'affaire, trop higher level pour toi… ».
Pire encore, Alain Damasio, bien déterminé à montrer au lecteur qu'il sait jouer avec les mots (mais on le savait déjà, il ne fait que surenchérir alors qu'il était déjà sur la corde raide), nous balance du slam, de la poésie-hybride fumeuse et du jeux-de-mots à tour de bras…dans un monde qui semble de plus totalement incompatible avec ce genre d'effets de manche et fanfaronnades vaines et absconses. le résultat s'avère d'une lourdeur extrêmement embarrassante et met en lumière la longueur abusive d'un roman qui aurait mérité une solide amputation d'au moins 200 pages…

Le deuil et les furtifs à la rescousse
Dans ce qui ressemble de plus en plus à un naufrage, Alain Damasio arrive cependant à tirer de beaux passages…qui relèvent en fait de la littérature générale. Sacré ironie. C'est dans la tristesse et la mélancolie que Les Furtifs trouvent ses plus beaux moments ainsi que dans ses instants de lutte à Porquerolles ou pendant le siège d'un building symbolique. Fonctionnant davantage par courtes épiphanies (on pense à la vision de la bibliothèque furtive ou ce livre-géant gravé dans la roche par les furtifs), ces instants-là font ressortir l'expérience la plus sincère d'Alain Damasio, celle d'un père qui pleure la disparition de sa petite fille et ne peut se résoudre à la laisser partir, celle d'un activiste de la ZAD (ou ZAG, Zone Auto-Gouvernée, transposée sur une île pour les besoins du roman) qui a vu ses rêves partir en fumée et ses copains blessés et meurtris. Dans ces moments-là, Les Furtifs fait preuve d'une sincérité émouvante et poignante qui arrive parfois à s'extirper du piège langagier de l'ensemble pour offrir ce que tentait d'obtenir en premier lieu Alain Damasio : l'humanité dans sa beauté et sa grandeur, avec ses nombreuses faiblesses et ses plus grandes forces, menacée par sa nature elle-même mais capables des plus belles choses.
Reste alors les fameux furtifs, MacGuffin simpliste au départ qui deviennent finalement omniprésents et résument tout l'ennui de ce récit, d'abord passionnant et fascinant puis lourd et rébarbatif à force de rabâcher sans cesse les mêmes considérations philosophiques lourdingues. du coup, le sensoriel des furtifs (le son et la musicalité qui les composent et les motivent, l'un des principaux axes du roman) n'arrive jamais à envelopper le lecteur comme le vent avait pu le faire précédemment pour La Horde. Damasio préfère la métaphore d'un furtif symbole d'ouverture et de métissage qui refuse la limite même du corps, de l'espace et des sens. Une création originale et bienvenue malheureusement perdue au milieu du reste.

Fusion boiteuse de ses deux premiers romans, Les Furtifs montrent les limites d'un Alain Damasio qui semble à la fois se répéter et s'enfermer dans une routine d'écriture et de pensée simplement harassante. Alourdi par ses effets de style ostentatoires et ses lourds tunnels (sur)explicatifs, le roman joue les montagnes russes, opère par instant de grâce avant de retomber dans l'enfer du conventionnel et du lourdingue enrobé de philo au rabais.
Si certains présentent déjà le roman pour le prochain Grand Prix de l'Imaginaire (voire même pour le Goncourt, soyons généreux et totalement hors de propos tant qu'à faire), on se dit que le lecteur avisé devrait quant à lui attendre la parution de la vraie révolution science-fictive et philosophique de l'année : Terra Ignota d'Ada Palmer (à venir fin 2019 au Bélial').
Lien : https://justaword.fr/les-fur..
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Quelle déception que ces Furtifs !!! Mais du genre, la bonne grosse grosse déception !!

Alors, pour commencer par le positif, je ne peux pas nier que Damasio est un vrai Dada de la langue. Créatif, sensible au son des mots, virtuose du sens...Un poète, en somme. Même si parfois, il se regarde un peu écrire.

Je ne peux pas non plus nier qu'il soit bon théoricien : il sait se documenter, s'approprier les concepts et les transmettre. Même si parfois, il se regarde un peu penser.

Je savais déjà, également, qu'il était très bon nouvelliste. Aucun souvenir assez solide en témoigne.

Pour le côté métaphorique, le "si-on-s'ouvre-au-vivant-on-pourra-reconquérir-nos-vies-et-la-planète", l'idéaliste en moi te dit oui, Dada, j'ai envie d'y croire, cui-cui les p'tits oiseaux aboule le mojito fiesta jusqu'à plus soif.

Mais bon sang, en tant que romancier, là ça coince. Alors bien sûr, personne ne force Damasio à être réaliste, même s'il écrit de la SF. le concept de l'existence des Furtifs donne le ton : on nage dans un mélange d'anticipation et de fantastique, pourquoi pas. Mais il semble oublier deux trois petites choses. LA COHERENCE, par exemple. La cohérence, et LA NUANCE.

Dans Les Furtifs, il y a les gentils et les méchants. Les méchants, c'est l'Etat et les grandes entreprises. Etat qui semble n'exister que pour faire des lois, qui d'ailleurs vont et viennent au gré du récit comme si l'Etat était complètement indépendant desdites entreprises : tantôt il les soutient, tantôt il soutient le peuple, on ne sait pas trop. Les entreprises, c'est ceux qui rachètent les villes avec l'idée de confort comme slogan marketing. Les méchants, c'est ceux qui ne tuent pas juste pour leur idéal, c'est aussi ceux qui menacent de viol, font des photos crades avec des cadavres...
Les gentils, eux, c'est ceux qui ont tout compris, c'est ceux qui peuvent tuer sans ce que ce soit mal (parce qu'ils le font pour leur opinion, et leur opinion c'est le "bien", n'est-ce pas), c'est ceux qui se réjouissent des fake news et des complots tant qu'ils vont dans leur sens, c'est ceux qui te font une tonne de blablas antispécistes sur le vivant tout en faisant griller des truites et en rêvant d'une bonne tête de veau tranquillou, c'est ceux qui te disent que l'éducation c'est primordial, qu'il faut récupérer son sens critique, mais qui bourrent la tête de leurs élèves de leur opinion à eux, parce que leur opinion, bah c'est la vérité. Les gentils, c'est aussi ceux qui bâtissent des villes en une nuit tout en buvant comme des trous à la première occasion, en s'envoyant en l'air en oubliant que c'est la guerre, et en dormant jusqu'à midi. Je n'exagère même pas. Ils n'ont pas besoin d'organisation les gentils, ils font ça à l'instinct et tout fonctionne. Ils pensent même à apporter de la bière (artisanale !) dans la bataille.

Côté cohérence, on n'est pas en reste. Les rebelles peuvent repousser des armées entières avec des matériaux de récup (bah oui, pratique quand lesdites armées n'ont "pas le droit de tuer parce qu'elles se soucient trop de l'opinion publique" (depuis quand ??)), et ils peuvent même venir à bout de tanks avec...un orchestre ! (pratique quand lesdits tanks ne tirent toujours pas alors que les rebelles font littéralement s'écrouler des immeubles...) Les rebelles, ils sont assez balèzes pour faire basculer l'opinion publique de tout un pays ou presque avec une seule vidéo, pour fonder un Parti qui récolte 28% des voix après deux semaines d'existence, mais pas assez pour comprendre que non, envoyer un philosophe abscons pour porter leur parole n'est pas le meilleur moyen d'être compris du peuple.

Et dans tout ça, tout le monde il est beau tout le monde il est gentil, les gars veulent convaincre tout le monde de fusionner avec d'étranges créatures biiiiien avant de se dire "tiens, mais sont-elles violentes, en fait ? On ne s'est jamais posé la question...Oh, c'est pas grave, elles ne sont pas violentes contre nous de toute façon, parce que nous bah on a raison". TOUS les élèves d'une prof se rendent compte de ce qu'elle leur a apporté et viennent à son secours. Tout le monde semble disposé à accepter de fusionner avec son grille-pain, tant que ça permet de ne pas faire partie des méchants. Et enfin, des gens pas sportifs du tout peuvent aussi faire du parkour comme des loufdingues ou encore traverser un bras de mer à la nage... Les gens pauvres soutiennent les rebelles, bien qu'il n'aient ni éducation, ni accès à de véritables informations, ni moyens de se rebeller... Mais c'est magique la vérité, ça vous soude les gens mieux que de la superglue.

Page après page, je n'étais que plus énervée. L'idéalisme oui, mais la crédulité crasse, non. Il y a tellement d'éléments qui ne tiennent pas la route dans ce bouquin que je ne peux pas tous les citer. Même si on considère que le but de l'auteur est allégorique, qu'il a envie de montrer qu'il suffirait qu'on soit tous ensemble pour abattre le capitalisme, le tout manque cruellement de discernement et même le tableau des "rebelles" les dessert.

Excellent théoricien, poète et nouvelliste, Dada, je ne te trouve pas bon romancier. Malgré toutes tes recherches et ton amour de la langue, tu peines à construire un univers cohérent, avec des personnages crédibles et nuancés (et je n'aborde même pas le sujet des femmes qui ne s'accomplissent que dans l'amour et la maternité ou presque...)

Et je l'attendais pourtant avec impatience, ce livre. Autant dire que je tombe de haut.
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Laborieuse lecture que celle-ci. Une écriture qui semble avoir eu pour seul moteur le plaisir solitaire de son auteur, une logorrhée indigeste, une histoire qui s'étire alors que le tout aurait sans doute gagné à être contenu en deux fois moins de pages. Des mots à n'en plus finir, qui se doublonnent, flattent l'égo de son auteur sans doute, mais ennuient terriblement le lecteur. Qu'est devenu le Damasio de la Horde?
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Prétentieux, caricatural ,mal écrit et surtout d'une longueur insupportable
300 pages m' ont suffi
Alain Damasio n' a pas su me faire rentrer dans son univers
Ce livre m'a ennuyé
Les premières pages étaient pourtant bien prometteuses, l' intrigue vraiment originale
Et petit à petit, l' impression que l' auteur ne savait plus que faire de son sujet
À réserver aux inconditionnels du genre. Pour les autres un pavé indigeste.
À fuir.Perte de temps assurée.
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Au final ce roman, Les Furtifs, me laisse un goût de trop peu une fois la dernière page tournée, certes il y a des idées qui ne laissent pas indifférent, mais cela manque de construction, de consistance, de profondeur et de complexité. Peut-être qu'avec un bagage de SF conséquent j'avais des attentes trop hautes, ou bien les 15 années à voir arriver ce livre ont fait que j'espérais plus. Je ne doute pas que le roman a déjà et va encore trouver son public, tant mieux, je n'étais juste pas le bon public de mon côté.


Retrouvez la chronique complète sur le blog.
Lien : http://www.blog-o-livre.com/..
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J'abandonne page 291 (sur 929 !)
La dernière phrase de la quatrième de couverture me laissait pourtant augurer un régal de lecture: "Les Furtifs nous plonge dans un futur proche où le libéralisme et la technologie n'ont jamais aussi bien maximisé nos servitudes volontaires - sous couvent de libération !" En plus, ma Doudoue me l'avait chaleureusement recommandé et elle s'y connaît en SF. Et bien non, vraiment, ça ne passe pas et, contrairement à beaucoup de lecteurs, ce n'est pas la forme qui me gave c'est le fond. Déjà, ce n'est pas crédible: Damasio dépeint une société ultralibérale où chaque atome est aspiré dans la Machine-aux-profits-immediats. Qui peut croire, dès lors, qu'un budget soit accordé à un commando militaire pour apprendre à entendre et à comprendre des furtifs pour les apprivoiser pour, plus tard (dans 10 ans ?), s'en servir comme arme d'espionnage ? C'est grotesque et ça part très mal. Ensuite, Alain Damasio est un gauchiste. Bon, c'est son droit. Mais c'est aussi le mien de ne pas m'extasier devant les cérémonies mystiques balinaises, de ne pas applaudir aux actions violentes des zadistes ni de ne trouver aucun charme à la perspective d'une vie en communauté. Les C'est dommage car il y avait de bonnes idées et une écriture intéressante mais je n'ai pas le courage (ni l'âge) d'avaler des pelletées de niaiseries de lycéenne en rêvant au Grand soir. Je bosse demain.
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Difficile de comprendre les critiques élogieuses sinon par le prisme de l'aura de Damasio, acquise au fil d'ouvrages remarquables (comme la Zone du Dehors naturellement).
Mais là je dois dire que mon admiration est tombée. J'avais déjà eu quelques doute avec la Horde, mais là je reste perplexe tant il m'a été difficile de lire ou plutôt de tout lire. Des passages de dialogues ou de monologues indigestes - trop de mots! - une histoire qui s'étire sur 600 pages alors qu'avec une telle intrigue 200 à 300 auraient largement suffit. Il ne se passe strictement rien pendant les 50 premières pages sinon l'apprentissage de la capture d'un furtif. Et puis on comprend que Damasio a dû devenir papa ou un truc du genre, qu'il a voulu pondre le roman de la maturité.
Il en ressort un monde sans grande imagination, un univers plat, une ambiance de ZAD, un vague parfum de rébellion mais sans le souffle épique. Et une histoire longue, mais longue!
Damasio, reviens!
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Je l'avais attendu avec tant d'impatience ce livre ! Comme pour beaucoup, La Horde du Contrevent a été une telle claque que j'avais hâte de découvrir ces Furtifs.

Et bien ce fut une déception à la hauteur de mes attentes !

J'ai adoré retrouver l'écriture de Damasio, son inventivité lexicale, syntaxique, sa poésie, son talent pour décrire le vibrant, le mouvement, tout un univers qu'on ne voit pas.

J'aurais pu être séduite par l'idée de ces êtres furtifs qui nous obligent à quitter le visuel pour explorer d'autres modes de perception, mais là aussi s'est invitée une pointe de déception. J'ai beaucoup aimé la notion de frisson, unique et propre à chacun d'eux. J'ai moins aimé leur constitution façon mosaïque évolutive de textures, parties du corps humain ou animal...

Je me laissais embarquer malgré tout dans ce monde, principalement par confiance en Damasio que par réelle connexion avec les personnages. A vrai dire, je ne me rappelle pas leurs noms alors que j'ai toujours en tête toute la Horde.

Je savais un minimum où je mettais les pieds, j'allais forcément me retrouver dans un contexte politique, économique, technologique, social, sociétal (la privatisation des villes, la surveillance totale, la hiérarchisation des classes, l'asservissement à la technologie...) mais ça a été compliqué d'avancer dans ma lecture.
J'ai lu Les Furtifs en plein durant la crise des gilets jaunes et j'avais l'impression d'y être encore dès que j'ouvrais le livre, et de plus en plus au fil des pages.

Ce n'est pas le rendez-vous que j'espérais. Je pense qu'on peut être incroyablement impactant (y compris politiquement) tout en restant dans la fiction.
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Au bout de 200 pages, je me suis dit "c'est magistral, j'aurais aimé écrire ça".
Et puis patatra... Que de lourdeurs stylistiques, j'en ai sauté des paragraphes entiers tellement je trouvais ça anxiogène (le "slam" de l'ancien vers la fin où s'alignent les sonorités, mais le sens...).
La polyphonie des personnages est intéressante au début, mais certaines façons de parler sont caricaturales.
Sur le fond, s'il y a des éléments de critiques intéressants, s'il y a des inventions prospectives biens trouvées, il y a aussi du name-dropping dans la debut du livre et après plus rien (de mémoire Hakim Bey et Benasayag).
Et surtout la solution proposée à ce monde du contrôle, sécuritaire et oppressant est une ouverture magique. Je ne suis pas du tout convaincu par le final.
Quel est le message ? Face à ce monde, dans ce roman-tract, la solution est spirituelle ?
Je ne suis pas.
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Dommage d'avoir un style si lourd quand on choisit pour titre "les furtifs"... le message politique, pour lequel je le rejoins en grande partie, est tellement matraqué sans aucune subtilité qu'il en devient gênant. Il n'oppose aucun autre point de vue au sien, c'est un monologue d'un auteur devenu utopiste plus que dystopique pour une réelle déception. J'abandonne à 250 pages...
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