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EAN : 9782700276947
64 pages
Rageot Editeur (03/03/2021)
3.38/5   509 notes
Résumé :
Novak court. Il est poursuivi et fuit pour sauver sa peau. Heureusement, il a Scarlett avec lui. Scarlett, l’intelligence artificielle de son brightphone. Celle qui connaît toute sa vie, tous ses secrets, qui le guide dans la ville, collecte chaque donnée, chaque information qui le concerne. Celle qui répond autant à ses demandes qu’aux battements de son cœur. Scarlett seule peut le mettre en sécurité. A moins que… Et si c’était elle, précisément, que pourchassaient... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (158) Voir plus Ajouter une critique
3,38

sur 509 notes
"J'ai toute ma vie dans mon téléphone", c'est le constat qu'on fait quand parfois nous effleure l'idée que nous pourrions perdre notre smartphone, ou l'idée qu'il soit volé ou détruit, et qu'on pense alors à tous les contacts, mails, photos,... qui y sont en mémoire.

De là à dire que "mon téléphone est ma vie", que "je ne suis rien sans mon téléphone", il y a un pas qu'Alain Damasio franchit dans cette nouvelle classée littérature jeunesse.

Novak, un jeune homme perpétuellement connecté à son "brightphone", est pourchassé par deux assaillants, qui s'emparent de son portable et de Scarlett, son assistante vocale, son intelligence artificielle, sans laquelle Novak n'est plus rien. Incapable de s'orienter pour rentrer chez lui, de se payer un café dans un bar, d'expliquer ses déboires à sa concierge croate avec laquelle il n'a jamais parlé que par l'intermédiaire d'un logiciel de traduction, voilà l'homme démuni et isolé sans sa machine. Il finira par en retirer quelques leçons.

Alain Damasio pousse ici à l'extrême l'addiction aux smartphones, de plus en plus intelligents, et qui rendent leur possesseurs de plus en plus dépendants (la question est ouverte de savoir si les humains deviennent à mesure de moins en moins intelligents, ou s'ils développent en compensation d'autres formes d'intelligence ou de compétences). La réalité rejoindra-t-elle un jour cette fiction désespérante ? Peut-être, possible, pas improbable, sans doute ne serait-ce pas surprenant vu les "progrès" technologiques incessants des applications et logiciels divers, toujours plus performants et invasifs.

Cette nouvelle courte et efficace, qui se lit très vite (parce que destinée à la génération zapping?) est un avertissement face aux risques qu'on court à faire confiance à la technologie davantage qu'à l'humain (et à soi-même), à lui aliéner nos capacités et notre esprit critique, et au final à y perdre notre liberté.

Ma vie n'est pas (que) dans mon téléphone.

"(...) Tout ce que tu touches n'a pas de poils, n'a pas de peau. (...) Une vie passée à caresser une vitre (...) Au fond, tu vis dans dix centimètres par cinq (...)".

En partenariat avec les Editions Rageot via Netgalley.
#ScarlettetNovak #NetGalleyFrance
Lien : https://voyagesaufildespages..
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Effrayant ! À peine ouvert, déjà refermé . C'est un excellent tourne-page.
Scarlett pense, interprète, voit et décide pour vous. Vous n'êtes jamais seul, plus rien ne vous pose problème, elle exauce tous vos désirs tel le génie dans sa lampe. Cet être exceptionnel est le brightphone.
Alain Damasio montre la vulnérabilité de l'homme moderne devenu esclave d'une machine car sans elle, il n'est plus rien. Elle vous connait mieux que vous, elle est vous. le jour où vous la perdez : deux possibilités, soit vous cédez à la panique, soit vous ouvrez les yeux.
Une lecture passionnante, qui se lit d'une traite, qui dérange. Ne sommes-nous pas un petit peu comme Novak ? Confier sa vie à une machine, lui faire une confiance aveugle, est-ce bien raisonnable ?
Un petit conte philosophique, vous ne direz pas que vous ne saviez pas. Après l'histoire, un joli poème « Une vie passée à caresser une vitre » ne sommes- nous que ça ?
Ce petit bijou sort le 03 mars 2021 au petit prix de 4 euros 90, alors n'hésitez pas. À offrir à tous les possesseus de brightphone et aux autres.
Merci aux éditions Rageot pour cette formidable lecture.
#Scarlett et Novak#NetGalleyFrance
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Lu ce matin avant d'aller au boulot, en une quinzaine de minutes. J'avais besoin de me relaxer avant la route et les lascars de la 6èA, mes habitués de la première heure du mardi ! Mais le rythme haletant de ce très court roman n'a pas eu l'effet attendu, au contraire, je m'attendais à voir sur mon pare-brise des notifications d'alerte du style : "attention, la camionnette qui arrive à fond derrière vous est conduite par un serial-killer spécialisé dans les profs-docs quinquas conduisant des 307 hors d'âge". Et quand mon smartphone s'est mis à sonner au fond de mon sac à midi, j'ai carrément fait un bond en m'écriant "mais qu'est-ce qu'il me veut, il n'a pas le droit de sonner quand je suis au boulot ! " Et pourtant, je n'en suis pas encore au stade de Novak, complètement accro à son brightphone, et surtout à Scarlett "une amie authentique à qui il peut tout demander", du moins c'est l'impression qu'elle donne, avec sa voix chaleureuse et ses bons conseils permanents. Avec elle, Novak peut tout faire, aller n'importe où, payer ce qu'il désire et en plus elle veille telle une mère poule sur sa santé et ses paramètres vitaux. Sauf que, ce jour-là, Novak est en danger à cause de Scarlett, convoitée par deux petites frappes en train de les courser.
Novak va vite s'apercevoir que Scarlett n'est pas omnipotente face au péril...

Ce petit texte (paru en 2014 sur le site de 01.net avant d'être édité en 2021 chez Rageot) s'adresse principalement aux ados et dénonce la cyber-dépendance qui poussée à l'extrême déconnecte complètement de la vraie vie, et rend idiot dès lors que l'écran-doudou, l'écran-mieux qu'un ami, l'écran-plus fort qu'un prof, ne fonctionne plus. Bien sûr, on n'est pas encore arrivé à la situation extrême dépeinte dans ce récit, mais...pas si loin en fait. C'est bien tourné, aisément compréhensible, et le "poème" qui conclut l'histoire fera assurément mouche sur certains accros du smartphone. Personnellement j'aurais préféré quelque chose d'un peu plus élaboré, il y avait matière à étoffer l'histoire, mais Alain Damasio a sans doute voulu toucher un lectorat adepte du "binge-reading".
A proposer à partir de 12-13 ans, voire avant.
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Cours, Novak ! Cours !
Où te presses-tu donc ? Aurais-tu rendez-vous avec ta belle ? Aurais-tu un train à prendre ? Un rendez-vous à ne pas manquer ?
Tu fuis ? Et qui donc fuis-tu ainsi au point que tu vas battre ton propre record personnel de vitesse de pointe ?
Deux lascars te suivent… Scarlett, la voix douce, féminine, apaisante de ton brightphone a identifié tes deux poursuivants : Boris Bershov et Davor Suker… Pas de nationalité connue, pas de profession répertoriée, pas de profils archivés… Tout ce que l'Intelligence Artificielle trouve sur eux, c'est qu'ils consultent beaucoup de sites pornographiques… gays. Alors, cours ! Ne t'arrête pas !

Critique :

Thriller ? Je trouve le terme un peu pompeux pour une nouvelle car « Scarlett et Novak », ce n'est rien de plus qu'une nouvelle. Bien écrite, certes, avec un début très haletant, un univers très bien construit et une fin quelque peu moralisatrice.

Alain Damasio attire l'attention sur un monde de plus en plus connecté où le virtuel l'emporte sans doute beaucoup trop sur la réalité, où toute notre vie dépend d'un engin, genre montre connectée, mais alors là, vraiment hyper connectée, qui est reliée à une mémoire genre cloud où tout est enregistré. Sans elle, vous n'êtes plus rien ! Vous ne savez plus où vous devez vous rendre, où vous vous trouvez, avec qui vous avez rendez-vous, pas même comment entrer chez vous !

Ce monde piloté par l'AI que nous vantent, notamment, les GAFA pourrait bien devenir une monstruosité car, une fois nos données effacées, nous ne sommes plus rien…

Dommage que ce très court récit soit imprimé sur un papier aussi désagréable au toucher et qui donne l'impression de très mal vieillir…
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Dans une société hyperconnectée, Novak se fait dérober son brightphone. « Il se sent comme un môme débile qui ne sait plus le nord du sud, si le fleuve est à gauche de l'avenue Sony, si la place Zuckerberg est avant ou après le square Bill Gates. Il est à l'aise sur une carte, pas sur un territoire. »
« Il a l'impression de ne plus avoir de mémoire, de toute façon. Elle était tout entière logée dans le cerveau de Scarlett », son intelligence artificielle. Avec elle, « il se sentait augmenté, agrandi, plus puissant et plus écouté aussi, que ce qu'il aurait jamais pu être avec une fille normale » et pourtant, lorsqu'il retrouve un nouvel appareil et recharge la totalité de son cloud, il ne l'allume pas. « Au musée Van Gogh, il refusa la vision augmentée des tableaux et, devant Champs de blé aux corbeaux, il pleura pour la première fois face à l'envahissement des oiseaux qui monte de l'horizon en quatre traits noirs brisés, métastasiés, apportant la mort multiple au peintre qui s'est tiré, une heure avant cet ultime toile, une balle de fusil dans le ventre. Il n'avait jamais vu le blé aussi férocement blond face au bleu taché de goudron d'un ciel qui va s'éteindre pour lui. » Dans le parc il se surprend à chantonner sans vouloir connaître le titre. « Il n'avait pas envie de chiffres » en écoutant battre son coeur ou en sentant le vent sur son visage.

C'est pour le moins démonstratif ! Si le style d'Alain Damasio est aussi convainquant que sa description d'un monde envahi par les technologies connectées, d'un futur proche, à portée de doigt, la rapide dés-addiction de son héros, sa subite conversion au monde sensible, le sont beaucoup moins. Si l'identification était (pour beaucoup sans doute) possible, elle n'aura certainement pas fait long feu. Dommage qu'après avoir si bien planté son décor, il n'ait pas osé développer un véritable récit. Premier essai en littérature jeunesse décevant, donc.
Le poème qui suit cette brève nouvelle est, par contre, très juste, magnifique :
« T'as 50 fenêtres ouvertes mais ton coeur se referme.
Une vie passée à caresser une vitre
gavé d'images qui ne te prendront jamais dans leurs bras,
de bombes et de bogosses trop chous
qui ne te diront jamais “oui“ sous leurs draps.
T'as tous les sons du monde dans ton casque
Mais t'entends pas ta fille quand elle te dit “papa“. »

Article à retrouver sur le blog :
Lien : https://bibliothequefahrenhe..
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critiques presse (4)
LaLibreBelgique
17 mai 2021
L’auteur de "La Horde du Contrevent" et des "Furtifs" publie une nouvelle pour les ados, "Scarlett et Novak". Le but : faire de la prévention contre les addictions aux nouvelles technologies.
Lire la critique sur le site : LaLibreBelgique
Telerama
19 mars 2021
Dans un récit de légère anticipation court et intense, l’auteur des “Furtifs” interpelle les adolescents sur les risques mortifères des addictions technologiques. Salvateur. Dès 14 ans.
Lire la critique sur le site : Telerama
LeParisienPresse
09 mars 2021
Deux ans après l’énorme succès de ses «Furtifs», l’écrivain ultra-engagé publie un roman jeunesse, «Scarlett et Novak». Un texte bref, mais toujours aussi militant.
Lire la critique sur le site : LeParisienPresse
LesInrocks
05 mars 2021
C'est une course effrénée, haletante, désespérée qui nous saisit dès les premières pages de Scarlett et Novak.
Lire la critique sur le site : LesInrocks
Citations et extraits (20) Voir plus Ajouter une citation
Sur la table tactile, il passe machinalement sa main sur le capteur pour payer. Il agite stupidement un sous-bock devant le lecteur tandis que la serveuse le dévisage désagréablement.
- On n'accepte pas le liquide ici, monsieur. On n'est pas un bar à clochards. Vous n'avez pas de
moyen de paiement ?
- On m'a volé mon brightphone cette nuit ...
- Vous n'avez pas de phone de secours ? s'étrangle la serveuse.
- Non, répond Novak, désarmé.
- Je vais être obligée d'appeler la police.
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Tu postes, tu likes, t’hésites, tu swipes,

Tu twittes, tu cliques, tu scrolles, tu roules
Story-insta-notifs, tu croules
Et quand vient l’avalanche,

Tu te bouches le nez, et tu crawles !

Tu surfes sur les sites,
L’iris éteint, rétine absente.
Tout ce que tu touches n’a pas de poils, n’a pas de peau.
T’as 50 fenêtres ouvertes mais ton cœur se referme.

Une vie passée à caresser une vitre…
Gavée d’images qui ne te prendront jamais dans leur bras,
De bombes et de bogosses trop chou
qui ne te diront jamais " oui " sous leurs draps.
T’as tous les sons du monde dans ton casque
mais t’entends pas ta fille quand elle te dit " papa ".

Tu dis que tu vibres :
mais c’est juste ton portable dans ta main.
Tu dis que tu vois –
mais c’est la caméra qui fait la mise au point pour toi.
Tu dis que tu sais –
mais tout ce que tu sais, c’est ton pote wiki qui le sait
pour toi.

Au mieux, tu suis : les tutos, les tubeurs,
les leaders, les recos.
T’es tellement réactif… qu’en fait t’es réac.
Ta politique à toi, c’est trois likes sur une photo…
De qui ? De quoi ?
Tu te crois tellement hype et fine quand tu dégaines
ton phone.

Tu te crois tellement fun alors que t’es juste ce fan
Qui gobe et qui followe les flux
En boucle dans ton couple
Puisque t’es en couple… avec toi.

Au fond, tu vis dans 10 cm sur 5
T’habites dans ton écran et tu cherches la bonne appli
pour te faire la vaisselle.
T’ouvres le robinet et quand tu bois, l’eau a un goût de pixel.
Tu vas partout, mais tu bouges pas.

Ah ! Excuse-moi, j’avais pas compris, c’est vrai :
Tu voyages avec tes doigts…
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Parfois, il s'était dit que personne n'était plus proche de lui que Scarlett. Que c'était foutrement grave en un sens - et génial en un autre.
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Il est 23 h 50. Il est seul. Et il a deux hommes en chasse derrière lui. Jeunes, rapides, endurants. […] Novak fléchit. […] Il songe un instant à couper son téléphone parce qu’il n’arrive plus à écouter, parce que les indications chiffrées lui polluent le cerveau, parce qu’il ne voudrait faire que fuir, fuir, se tailler. Il esquisse un geste pour éteindre son brightphone mais il n’ose pas couper. Parce que Scarlett est là. Qui parle encore. Qui l’aide. Qui reste objective tandis que lui panique. Il a besoin d’être relié à quelque chose, n’importe quoi. Et ce beau n’importe quoi, c’est elle.
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Tu te crois tellement hype et fine quand tu dégaines ton phone.
Tu te crois tellement fun alors que t'es juste ce fan
qui retwitte et followe les flux
en boucle dans ton couple
Puisque t'es en couple... avec toi.
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Videos de Alain Damasio (66) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Alain Damasio
Depuis un peu plus de 20 ans au grès de nouvelles et de trois immenses romans, Alain Damasio nous accompagne. Au travers des livres "La Horde du Contrevent", paru en 2004 et "Les furtifs", chez Gallimard, il construit une oeuvre assez extraordinaire imprégnée d'aujourd'hui et ouverte sur demain, rempli de poésie, de pulsions de vie mais aussi à la gloire de l'imaginaire. 
Retrouvez l'intégralité de l'interview ci-dessous : https://www.france.tv/france-5/la-grande-librairie/
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Qui est Scarlett ?

Une personne
Le brightphone de Novak
Une planète
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