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Jean-Luc Fidel (Traducteur)
EAN : 9782738115843
370 pages
Odile Jacob (03/02/2005)
3.91/5   55 notes
Résumé :
À mesure que la neurologie progresse et que se développe la psychologie cognitive, les scientifiques de ces disciplines éprouvent un besoin grandissant d'entrer en dialogue avec les philosophes. C'est le cas du neurobiologiste Jean-Pierre Changeux qui débat avec Paul Ricœur dans Ce qui nous fait penser : la nature et la règle ou encore de Jean-Didier Vincent et Luc Ferry qui échangent autour de la question : Qu'est-ce que l'homme ?

Antonio R. Damasio... >Voir plus
Que lire après Spinoza avait raison : Joie et tristesse, le cerveau des émotionsVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Antonio Damasio est un excellent pédagogue : aussi la lecture d'un ouvrage qui traite a la fois de Spinoza et de la conception scientifique de la notion de sentiments ne doit pas effrayer le lecteur potentiel. Cela nécessite un peu plus de concentration qu'un polar de série B, certes, mais c'est tout à fait abordable.

L'auteur définit d'abord la notion de sentiment : résultats d'un encartage cérébral, c'est à dire de circuits organisés de l'information (un peu comme un dessin que l'on trace dans une terre sèche avec un morceau de bois et qui devient de plus en plus creux et marqué à force de repasser au même endroit), les sentiments sont un produit des émotions : “ils sont bel et bien là, ces sentiments liés à une foule d'émotions et d'états connexes ; ils sont la musique qui habite sans cesse notre esprit”.

Leur tonalité, positive ou négative influence directement notre façon d'être au monde et le sentiments positifs sont favorables à notre épanouissement physique ou moral. Ce qui fut une intuition pour nombre de géants sur les épaules desquelles nous nous hissons pour voir plus loin, est confirmé par les sciences de la vie, dans leur développement récent. Et Spinoza fut l'un de ces géants : c'est la justification du livre de Damasio. Les sentiments positifs soutiennent le "conatus", cet élan vital qui caractérise tout être vivant, des plantes à l'homme en passant par les animaux. On n'est pas loin de la notion de volonté de puissance de Nietzsche (même si les notions différent sur leurs origines, et que les interprétations qui en ont été faites n'aident pas à y voir clair).

Sur un plan didactique, l'auteur sépare clairement les chapitres consacrés à la neurobiologie de ceux qui reviennent sur le parcours de Spinoza, qu'il retrace de façon vivante, rapportant ses notes de voyage sur les lieux même où le célèbre opticien vécut . Pour aboutir à une synthèse humaniste et positive.

Cette approche à la fois philosophique et scientifique met en évidence tout le bénéfice qui peut résulter de la mise en commun des savoirs, et qui émerge actuellement, alors qu'il est clair que le cantonnement des disciplines dans leur domaine hyperspécialisé ne peut aboutir qu'à une impasse.

C'était l'intermède sérieux de l'été.



Lien : http://kittylamouette.blogsp..
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Quelle tristesse d'avoir dû refermer ce livre, une fois la dernière page lue. Mais quelle joie d'avoir pu découvrir cet ouvrage ! Mon "cerveau des émotions" a bouillonné, au fur et à mesure que je prenais connaissance du contenu des différents chapitres, et donc, finalement, de mon propre cerveau. M. Damazio s'exprime avec une grande fluidité, facilitant la compréhension de thématiques pourtant bien ardues : neuropsychologie, biologie, philosophie,... Il entremêle différentes disciplines, chacune nourrissant l'autre, L Histoire, la Philosophie, et bien évidemment la Psychologie. On est emmené au XVII ème siècle pour y rencontrer, en terre hollandaise, le célèbre Spinoza et ses pensées avant-gardistes. Puis nous voilà plongés dans le monde cellulaire, où notre système lymbique nous est expliqué, nos émotions traduites en un fonctionnement biologique complexe. C'est passionnant, enrichissant, et l'on n'a plus qu'une hâte, se ruer sur les autres ouvrages de l'auteur.
L'énorme +, pour moi, réside vraiment dans l'écriture. Peu d'ouvrages traitant de sujets scientifiques et/ou philosophiques ne m'ont autant à la portée de tous, tout en restant précis dans les faits et explications.
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« Les sentiments de douleur ou de plaisir forment le soubassement de notre esprit. » Voilà la parole de la science.
Qu'est que biologiquement parlant un sentiment ?, une émotion ?
Sentiment et émotion : deux choses distinctes. Peuvent elles être dissociées ?
L'émotion est l'origine du sentiment.
Parce qu'il y a émotion, il y aura sentiment. Et la nature ne crée rien en vain. Émotion et sentiment ne sont là que pour répondre à un ordre : La vie.
La science veut à présent « élucider le réseau des mécanismes qui permet à nos pensées de déclencher des états émotionnels et d'engendrer des sentiments. ». Puisqu'émotion et sentiment répondent à un besoin vital, pour rester en vie, il nous faut la mieux comprendre.

Le sentiment est d'après la conception de Antonio R. Damasio : «  l'expression de l'épanouissement humain et de la détresse humaine, tels qu'ils se produisent dans l'esprit et le corps. » 
L'esprit ET le corps.
Car l'expression d'un sentiment ne peut être entendu qu'à travers ces deux parois : l'esprit ET le corps.
Colère – soit – mais émotion d'abord -
Quel est l'origine de cette colère qui jaillit de mon esprit ? D'où vient ce tremblement, ces sueurs, que signifient mon corps à mon esprit ? Voilà les questions.

« si quelque chose dans notre existence peut être révélateur à la fois de notre faiblesse et de notre grandeur, ce sont donc bien les sentiments ».

Voilà la neurobiologie des sentiments et de leurs antécédents : les émotions.
Si l'émotion et ses réactions sont alignées sur le corps, les sentiments sont alignés sur l'esprit.
Spinoza s'est interrogé sur nos affects, cet aspect central de notre humanité, ce cerveau moteur en quelque sorte.
Si nous éprouvons de l'amour, c'est que nous avons préalablement ressenti des émotions qui déclenchent et déclencheront ce sentiment. Joie, bien être, bonheur. Notre corps procède à la lecture, il décrypte, reconnaît analyse en des temps records ce qui dans notre environnement peut être bon pour nous. Pourquoi ? Parce que notre nature d'être est le vivant. Nous avons en nous une programmation qui fait que nous nous devons de rechercher notre épanouissement et ceci afin de vivre tout simplement. Sommes nous programmés pour être heureux ? Évidement oui. Sommes nous programmés pour que coûte que coûte, à travers les nuit les plus sombres, nous recherchions toujours, la source de la lumière : oui.
Nous avons la sagesse de la fleur et de l'arbre. Nous recherchons l'eau, la lumière, la température idéale, les compagnons qui nous entoureront le mieux,
C'est assez simple en somme : nous sommes des êtres vivants.
« les organismes vivants sont dotés de l'aptitude à réagir émotionellement à des objets et des événements différents. Cette réaction est suivie par une structure de sentiment, et une variation dans le plaisir ou la douleur en est une composante nécessaire » ,.voilà ce que Spinoza annonçait. La science d'aujourd'hui est en mesure de valider ce fait. Nous avons chacun en nous les encartages cérébraux de notre corps. Des cartes pour nous mener au bien être.
Et toute notre vie nous enregistrons nos bons et nos mauvais chemins. Ce qui nous blesse, ce qui nous ravit, ce qui nous nourrit, ce qui nous met en péril.
Le bonheur est il standard ? Non. Chaque être est différent, chacun sait, ou devrait apprendre, à reconnaître ce qui est bon pour lui. Nous sommes de nature commune mais bien différents. Voilà la tolérance, voilà le refus de toute loi commune régissant le bonheur de chacun. On comprend peut être là l'histoire de Spinoza. Pourquoi il fut frapper d'ostracisme.
Mais il connaissait ce qui était bon pour lui, et ce bonheur, même si il fut très court, même si sa vie peut paraître austère, correspondait à sa nature. Il a suivit son propre chemin.
Nous sommes perfectibles, c'est à dire que nous allons et cela naturellement vers ce qui nous va le mieux. Ce qui nous permettra au mieux de nous préserver. A chacun d'entre nous il revient de trouver ses axiomes. Voilà notre devenir. Notre perfection mènera à la joie, ainsi pensait Spinoza. Voilà le Spinoza scientifique, le philosophe, l'exégète religieux, l'architecte politique. Et l'ensemble du corps social, la société doit tendre à son bien être. Trouver l'équilibre, la bonne lecture de ses encartages. Trouver ce qui permettra à chaque corps la constituant de trouver un bien être et cela dans la perspective de la la survivance, et mieux encore, de la « vivance » de l'ensemble.
Réfléchir, étudier les interconnexions entre émotions et sentiment de l'homme doit permettre de comprendre le fonctionnement d'un ensemble d'humains, de leur bon vivre ensemble.
Bento, Benedictus, Baruch, tel étaient les prénoms de Spinoza : » le bienheureux.
Emily Dickinson écrivait : «  un seul et unique cerveau, plus large que le ciel, peut contenir aisément l'intellect d'un grand homme et le monde entier ». Elle avait raison.
Appétit, désir, besoin, motivation : longitudes et latitudes de nos êtres. Tout cela provoque réflexes de navigation. Mais nous évoluons, nous le devons, car l'ensemble de ce qui nous entoure évolue également. Donc l'humain est une usine à bien être et à continuellement mieux être. Ainsi une peur qui pouvait trouver son intelligence dans des temps reculé ne trouve plus sa raison d'être pour l'homme du 21e siècle. L'émotion est là, en nous, un certain encartage demeure toujours, d'anciennes routes. Peur du voisin, de la tribu d'en face, peur de l'orage, peur de ce que je ne connais pas. Peur primale en somme. Mais de nouvelles émotions s'inscrivent : joie de la rencontre, apprentissage du partage et de l'échange. Nouvelle encartage. Nouvelle route. Nouvelles latitudes, nouvelles longitudes.
La lecture de nos émotions doit être faite mais également raisonnée.
Et c'est ce raisonnement constant entre le passé, le présent, l'avenir de nos émotions qui peut permettre la survie de notre corps, et du corps de la société dans laquelle nous évoluons.
Il faut veiller «  à s'arracher à la tyrannie automatique et aveugle de la machinerie émotionnelle ». En un mot un homme libre est un homme qui sait gérer ses émotions, les comprendre, et qui est libre d'en être l'arbitre.
Nous redoutons souvent à raison, mais très souvent nous redoutons à tord.
L'alchimie du cerveau n'en finit pas de nos étonner. Ainsi dans notre cortex droits surgissent nos émotions négatives, dans le gauche nos émotions positives. Et touts les émotions envoient à notre corps des signaux d'alertes ou des signes amicaux. Nous n'avons pas vocations à nous faire violence, mais nous devons tout le tout nous soumettre à notre intelligence. L'intelligence du vivant. Il faut 120 millisecondes pour qu'une image, que que soit la nature de l'image, induise une émotion déplaisante. Un stress sur l'organisme. Nous devons veiller à ne pas nous soumettre intensément à des stimuli négatif à ne pas nous exposer inconsciemment à des des objets négatifs. A produire ces images. Parce que plus intense sera le nombre de ces expositions, plus leur décharge seront fortes, et plus fréquentes en nous.
«  Davantage d'émotion entraîne davantage de sentiment, et le cycle peut continuer jusqu'à ce qu'une distraction ou la raison viennent y mettre un terme ».
Les émotions positives engendrent des sentiments positifs, confortent l'être dans son bon devenir, dans son bien être, dans son mieux vivre.
«  le premier procédé, c'est à dire l'émotion, permet aux organismes de répondre de façon efficiente, mais pas de façon créative, aux circonstances favorisant la vie ou la mettant en danger-aux circonstances bonne pour la vie ou la mettant en danger. le second procédé, c'est à dire le sentiment, a introduit une alerte mentale pour les circonstances bonnes ou mauvaises et à prolongé l'impact des émotions en affectant un certain temps l'attention et la mémoire. Parfois, en se combinant utilement avec les souvenirs passés, l'imagination et le raisonnement, les sentiments donnent lieu à l'émergence d'une prévision et à la possibilité de créer des réponses qui sont nouvelles et non stéréotypées.
Comme c'esr souvent le cas lorsque des procédés nouveaux sont introduits, la nature s'est servie de l'émotion pour commencer et a bricolé quelques composants additionnels. Au commencement était l'émotion, mais au commencement de l'émotion était l'action ».
Mécanisme des perceptions, des interactions, cellulaires, chimiques, électriques tout est dans notre cerveau. Tout est également dans le cerveau de mon voisin. Les neurones miroirs, responsables du phénomène d'empathie, qui peut générer un sentiment de sympathie, nous prouvent l'existence d'une réverbération émotionnelle possible et utile entre les corps d'un même ensemble.

Le cerveau. Cette partie de mon corps, l'image phénoménale de mon esprit.
Formidable machine, mais fragile.
Un rien peut mettre en péril l'ensemble. Un rien peut modifier, perturber la lecture de nos cartes. le capitaine devient galérien. Perdu à bord de son propre vaisseau.
Quelque molécule peut nous faire perdre notre rapport à la douleur, quelque hormone peut modifier notre attachement à quelque sentiment, l'anéantissement d'une toute petite parcelle cérébrale et notre corps ne reconnaît plus notre esprit.
C'est dans la permanence du dialogue corps-esprit, dans leur écoute, dans la conscience mutuelle qui les unit, que notre être réside.
Hors de cette conception il n'y a pas vraiment d'espérance , ni de survivance pour l'humain.
120 milliseconde pour que s'induise une émotion, de deux à vingt secondes pour que s'induise un sentiment.
Combien de temps pour les entendre, combien de temps pour les comprendre?
Chaque cellule vivante coopère à la survie de l'ensemble des cellules et ceci quelque soit l'organisme vivant, quelque soit l'échelle sur laquelle cet ensemble progresse.
Le bonheur est une vertu, pas une récompense. Là encore, Spinoza a raison
Le bonheur est une discipline naturelle , le philosophe l'avait compris, le scientifique le vérifie.
Le corps est le rêve de l'esprit. Là réside l'état de notre conscience.

Astrid Shriqui Garain
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Cet ouvrage date de 2003, ce qui dans le monde des sciences est assez ancien, quand on considère les progrès extraordinaires des dernières années, notamment dans le domaine des neurosciences.

Néanmoins, le livre apporte une vision tout à fait passionnante, et qui n'est pas remise en cause, je crois, sur le rôle des émotions dans l'élaboration des sentiments, et sur le rôle des sentiments à la fois sur les aptitudes sociales de l'espèce humaine, et aussi sur l'intégration de ce que l'on appelle communément corps et esprit.

Mais ce livre a un autre intérêt, c'est qu'il relie les connaissances actuelles à certaines des idées énoncées il y a un peu plus de trois siècles par Spinoza dans ses oeuvres, principalement l'Ethique, sur le rôle primordial des émotions dans le fonctionnement humain et sur le refus de la dualité corps-esprit.
Et l'auteur, le neurologue et chercheur Antonio Damasio, qui, je crois, s'est pris d'affection pour l'Homme Spinoza, nous livrera sa biographie du philosophe et la façon dont il le perçoit, dans ce que ce dernier appelle le contentement, et cherchera dans un prologue et les deux derniers chapitres, à nous faire saisir ce qui dans la philosophie de Spinoza en qui concerne sa conscience du rôle des émotions et des sentiments, et leur gestion peut conduire l'être humain au bonheur. Cette vision personnelle, peut-être partiale, qui termine l'ouvrage, fait, bien sûr, inévitablement penser à la méditation de pleine conscience.

Mais ce sont surtout les chapitres précédents, qui forment le coeur scientifique du livre.
A l'aide d'arguments tirés d'observations de patients atteints de lésions cérébrales, mais aussi de travaux de recherches utilisant l'imagerie cérébrale, l'auteur nous montre tout d'abord que les émotions, peur, agressivité, désir, etc.., que nous partageons avec toutes les espèces animales, impliquent des régions diverses, à la fois sous-corticales: tronc cérébral, hypothalamus, thalamus, et une partie spéciale du cortex cérébral.

Et puis surtout, ce qu'évoque le chapitre suivant, que ces émotions qui sont ce que nous avons de plus « automatique », servent à l'élaboration dans d'autres zones cérébrales, des sentiments, tels joie et tristesse, dans lesquels les cartes de notre schéma corporel jouent un rôle essentiel; ce qui, à la fin des années 1990, est apparu comme une donnée tout à fait neuve, car l'idée que les émotions et « l'encartage » de notre corps soient les substrats d'élaboration des sentiments était en contradiction avec celle qui en faisait principalement une perception de notre relation avec notre environnement.

Un chapitre est ensuite consacré au rôle fondamental des sentiments dans l'élaboration de notre comportement social, de notre organisation sociétale et politique, de notre prise de décisions, et des structures cérébrales mises en oeuvre. Là encore, le lien entre certaines lésions cérébrales très rares et des anomalies du comportement social, apporte des informations extraordinaires, ainsi que certains travaux d'imagerie cérébrale. Et l'auteur d'insister bien entendu sur le fait que ces structures sont un pré-requis, mais que de multiples facteurs autres d'environnement, dont l'éducation, jouent un rôle.

Enfin, et avant d'aborder sa « dette » envers la prescience de Spinoza, l'auteur essaie de nous faire comprendre que non seulement il n'y a pas de corps et d'esprit, mais même de cerveau et de corps « hors cerveau », que l'être humain est un tout, hérité de nos ancêtres primates et de l'ensemble du règne animal.

Voilà un livre singulier, qui mêle données scientifiques s'appuyant sur de nombreuses citations, et une réflexion philosophique, dans les pas de Spinoza, sur la notion de bonheur.
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Livre relativement complexe et passionnant, qui nous plonge dans la machinerie émotionnelle du vivant, et plus particulièrement chez l'homme.
Je pense qu'il sera très difficile à une personne peu informé du fonctionnement cérébral et hormonal de tout saisir dans ce livre, mais avec une petite base de connaissances on peut en retirer beaucoup.

En fait, on passe tantôt d'une analyse neurobiologique des émotions à la lumière des dernières découvertes scientifiques (jusqu'a 2005 s'entend), à une contextualisation historique des réflexions très actuelles de Spinoza, en passant par la comparaison des intuitions de ce dernier avec l'état de la recherche scientifique à l'heure actuelle.

Philosophie, sciences et biologie de la conscience se rejoignent donc dans cet ouvrage très enrichissant pour cerner l'état actuel de nos connaissances dans le domaine. Richement référencé, il invite le lecteur a aller se renseigner pour élargir encore ses horizons, notamment via les autres livres de Damasio (comme "le sentiment même de soi"), un peu comme le fait Dawkins dans le gène égoïste (en faisant de la pub pour "The extented phenotype"), les livres d'un même auteur de valeur étant souvent un tout à prendre dans sa globalité pour en saisir toute la portée...
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Citations et extraits (109) Voir plus Ajouter une citation
Il me semble, par exemple, que les réactions qui donnent lieu aux préjugés raciaux et culturels sont en partie fondés sur le déploiement automatique d'émotions sociales que l'évolution a mises en place pour détecter la différence chez autrui, parce que la différence peut signaler un risque ou un danger et favoriser l'évitement ou l'agression. Cette sorte de réaction remplissait probablement des buts utiles dans une société tribale mais elle n'est plus utile et encore moins adaptée dans la notre .
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On doit rechercher la joie, par décret de la raison, même si cette quête semble chimérique et folle. Si nous ne vivons pas dans l'oppression et la famine, mais ne parvenons pas à nous persuader de la chance que nous avons de vivre, c'est peut-être parce que nous n'essayons pas assez fort.
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On pourrait dire que les buts du marxisme malgré leur étroitesse étaient louables à certains égards puisque l'intention explicite était de créer un monde juste. Et pourtant les façons de faire des sociétés qui ont développé le marxisme ont été désastreuses [.....] le bien de la collectivité dans son ensemble requérait souvent la souffrance de beaucoup. Le résultat a été une tragédie humaine.
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Mais notre étude a aussi donné des résultats inattendus et heureux. Nous avons placé sous monitoring continu les réponses physiologiques des sujets et nous avons pu remarquer que les changements intervenus dans la conductivité de leur peau précédaient toujours le signal indiquant qu'ils éprouvaient un sentiment. En d'autres termes, les moniteurs électriques ont enregistré sans équivoque l'activité sismique de l'émotion avant que les sujets remuent leur main pour indiquer que l'expérience commençait. Bien que nous n'ayons pas prévu d'examiner cette question, l'expérience a confirmé que les états émotionnels surviennent avant et les sentiments après.
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Mais ils sont bel et bien là, ces sentiments liés à une foule d'émotions et d'états connexes ; ils sont la musique qui habite sans cesse notre esprit, le bourdonnement impossible à arrêter des mélodies universelles qui ne meurent que lorsque nous allons dormir et ce bourdonnement se fait chant d'allégresse lorsque nos sommes envahis par la joie ou bien requiem funèbre quand la tristesse nous gagne.
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Video de Antonio R. Damasio (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Antonio R. Damasio
http://www.editions-harmattan.fr/index.asp?navig=catalogue&obj=livre&no=58265
L'ALTER DE MON EGO
Empathie, mimétisme et éducation
Joël HILLION
Professeur d'anglais pendant 40 ans, l'auteur a pratiqué ce qu'il appelle la pédagogie du lien. Sous l'influence de René Girard, d'Antonio Damasio, et plus récemment des découvertes de neurones miroirs, il a appliqué une pédagogie originale où l'empathie tient une place centrale. L'apprentissage s'appuyant sur un mécanisme mimétique l'auteur donne des pistes pour valoriser l'imitation et tirer profit de l'empathie spontanée dans un cadre scolaire.
Joël Hillion a enseigné en lycée et classes préparatoires. Il est l'auteur de plusieurs essais sur l'éducation. Il est également traducteur des Sonnets de Shakespeare et de plusieurs essais à son sujet.
Broché - format : 13,5 x 21,5 cm ISBN : 978-2-343-13623-3 ? 1 décembre 2017 ? 160 pages
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