Citations sur Scorpi, tome 1 : Ceux qui marchent dans les ombres (33)
Pas de meurtre gratuit, pas de témoin, pas de victime collatérale. Ce qui signifie : pas d'explosion, pas d'arme, pas de poison. Si tous les tueurs à gages prenaient autant de précautions, il y aurait beaucoup moins de larmes chez les humains.
— Elle a vingt-trois ans, juste deux ans de moins que toi, et pas de fiancé,
— Adam, tu devrais épouser Charlotte.
Stop. Minute. Qui devait faire quoi ?
Adam aussi avait ouvert rond ses yeux bleus si incroyablement semblables à ceux d'Elias,
— Elle a vingt-trois ans, juste deux ans de moins que toi, et pas de fiancé, poursuivait ce dernier avec le plus grand sérieux, et il faut qu’elle fasse des enfants vite avant d’être trop vieille.
— Hein ? m’insurgeai-je. —
Et puis elle sera une super maman. Elle sait cuisiner des tas de trucs vraiment bons. Sans les faire bouillir. Et elle fait des bisous sur le front.
Adam se releva pour m’étudier plus attentivement. Non mais il ne prenait pas au sérieux cette idée saugrenue, quand même ! Il se tourna à nouveau vers son cadet emballé dans ses serviettes.
— Tu es sûr ? demanda-t-il simplement.
— Oui.
Comment ça, oui ? Et moi ? On ne me demandait pas mon avis, à moi ? Adam hocha la tête.
— Très bien, déclara-t-il. Je dois partir vers dix-sept heures…
Tant mieux ! Et qu’il ne revienne pas ! J’avais deux mots à dire à Élias !
—… pour préparer un boulot pour demain…
Oh misère… Je ne voulais rien savoir de ce boulot.
—… Mais on peut faire ça maintenant.
Je faillis m’étrangler.
— On peut faire quoi ? articulai-je péniblement.
Il esquissa une moue désapprobatrice.
— Se marier. Tu n’as pas écouté ?
Elle hocha la tête avec le plus grand sérieux. Les journaux ne parlaient que de ça depuis une semaine. Un tueur sévissait dans les rues de la ville, après la tombée de la nuit. Nul ne savait vraiment la façon dont il choisissait ses victimes, mais pour ce que j'avais compris des morts politiquement corrects de la presse. Il assassinait des hommes connus des services de police. Des dealers ou des fauteurs de troubles, principalement.
- Les agriculteurs empoisonnent la terre en y répandant des pesticides, énonça-t-il. Les éleveurs empoisonnent les bêtes avec leurs hormones et leurs antibiotiques. Les marins empoisonnent la mer avec le dégazage sauvage des pétroliers. Les industriels empoisonnent l'air et l'eau avec leurs "rejets autorisés" qu'ils ont monnayés.
Je fronçai les sourcils.
- Pourtant les gens mangent les céréales, la viande et le poisson, poursuivit-il. Ils boivent et ils respirent. Ils développent des intolérances, des allergies, du diabète, des cancers. Des populations entières souffrent de malformations congénitales à cause d'une eau contaminée ou d'une nourriture malsaine. Chaque jour, des centaines de personnes meurent à cause des actes des autres. Crois-moi, si la race humaine s’éteint, ma famille n'y sera pour rien.
La fierté des tueurs Scorpi, c'est de porter une chemise blanche qui reste immaculée lors de leurs assassinats.
Élias me contourna tranquillement et se planta devant moi, les mains dans les poches.
- Qui vous envoie ? demanda-t-il d'une voix atone.
Les deux hommes le contemplèrent, suspicieux.
- Casse-toi, le môme, grogna le plus jeune. C'est la fille qu'on veut.
- Qui vous envoie? répéta Élias sans hausser le ton.
- Casse-toi, je te dis ! Ou je te colle une raclée !
Élias se tourna vers moi, le visage impassible.
- Tu veux que je les tue ?
- Quoi ? bredouillai-je.
- Tu veux que je les...
- Élias ! soufflai-je, paniquée. Il faut s'enfuir !
- D'accord, Mais avant, je les tue ou pas ?
- Chaque jour, des centaines de personnes meurent à cause des actes des autres. Crois-moi, si la race humaine s'éteint, ma famille n'y sera pour rien.
(Adam)
Je ne pouvais pas décemment abandonner un petit garçon dehors, sous la pluie, à la merci du premier tueur en série venu, et peu importait qu'il fût le fils de mes voisins ou non.
Je ferme les yeux ! s'exclama Elias en plaquant les mains sur son visage. Vous pouvez être amoureux !