Avant toute chose : merci à A. de m'avoir introduite au manoir Scorpi.
« Bonjour les Babélionautes ! Aujourd'hui, je viens vous parler d'un roman,
Ceux qui marchent dans les ombres, de Roxanne Dambre.
-Waaaah ! En voilà un titre prometteur !
-Oh oui, très prometteur. Or donc Charlotte, jeune comptable, trouve un beau soir Elias, un garçon d'une dizaine d'années sur le pas de son immeuble. N'écoutant que sa bonté naturelle, elle l'héberge et fait donc la connaissance du plus jeune membre de la famille Scorpi, une importante famille de tueurs à gages réputés pour leur savoir-faire exceptionnel. Les choses se compliquent avec la rencontre d'Adam, le frère aîné du petit garçon.
Comme vous pouvez le constater, l'histoire reprend le bon vieux cliché de la demoiselle esseulée et/ou en détresse, avec un prince richissime, à la morphologie divine et aux multiples talents pour lui faire découvrir l'amour, la fortune et le bonheur. Ce roman s'inscrit très clairement dans la lignée de Vampires scintillants et de Nuancier de noir clair.
-Tu as bien conscience que le paragraphe au-dessus ne présente absolument rien d'élogieux ou… ?
-Mmh ? (relis) Ah oui, en effet. Donnons donc un peu de contexte.
Oui, j'ai lu Vampires scintillants et Nuancier de noir clair. Ces deux titres m'ont procuré bien du divertissement : j'ai beaucoup ri à leur lecture. Hélas, ces romans n'ont pas été rédigés dans ce but : ils sont conçus pour faire rêver du prince charmant, de la puissance et de la fortune ou pour stimuler sa vie sexuelle en rêvant du prince charmant, de la puissance et de la fortune. Je riais du roman.
Ceux qui marchent dans les ombres reprend, comme je le disais plus haut, les mêmes clichés amoureux. Cependant, ils sont restés parfaitement tolérables parce que le roman ne se prend pas au sérieux une seconde, sauf pour les passages concernant Charlotte au travail : j'ai trouvé ces moments-là tristement authentiques. le texte n'est pas mièvre (sauf une fois, peut-être… mais là encore, j'ai beaucoup pouffé…) ni consternant. Cette fois, j'ai ri avec le roman.
-Pourquoi et comment ?
-Charlotte ressemble à n'importe quelle fille, banale, gentille, le miroir idéal pour faire ressortir le pragmatisme froid d'Elias et d'Adam. le contraste entre sa tendre humanité et leur dureté émotionnelle et professionnelle forme des dialogues hilarants ! Encore que pour le petit Elias, « dureté » ne constitue pas le bon mot, il est enthousiaste comme un gamin. Il affiche plutôt une candeur noire qui le rend très drôle. Quant à Adam, l'aîné, lui aussi a droit à son lot de reparties inattendues dont la muflerie à la fois naïve et complètement assumée m'a terrassée d'esclaffade. Les personnages constituent définitivement le point fort du texte.
-Et l'histoire ?
-L'histoire reste intéressante et pleine de suspense assuré par…
-Par…
-De Terribles Secrets ! Une bonne part d'ombre baigne le lourd passé de la famille Scorpi et l'autrice prend un malin soin de ne point tout révéler trop vite.
Je compte bien continuer à lire les aventures de cette amusante comptable embarquée malgré elle dans une aventure fantastique. J'espère que la suite continuera à me faire rire, non d'un rire moqueur ou consterné, mais sincère et complice. Je regrette cependant quelques fautes et coquilles dans le texte… dommage. »