Partir des bras d'un homme pour en rejoindre un autre. Corps à corps au même titre que les mots. Êtres qui se réchauffent comme une mère coince son enfant entre ses chairs. Retourner au don de sa propre chaleur parce que l'autre en a bien envie. Ne pas être adulte de la retenue et fatale solitude, distante indépendance. Adulte. Adulte, qu'est ce à dire ?
Je suis une transparence
Je traverse cette vie, comme si de rien n'était, seule parmi les autres…
Femme éparpillée, sans grand rythme ni mesure, l’endurance d’un Quichotte
Quand j’avance, je disparais, méduse urbaine qui s’éthere, qui s’avale à mesure
Couchée au fond du parking, invisible, j’ai fumé dans le ciel béton une cigarette
Décharnée, décrépite, équarrie, faible du manque de chair. Femme de Paris qui coure après la mort. Le temps est au clair, à l'atmosphère qui darde. La femme, blessée par tout le poids de son image, s'évapore, s'efface. Elle est plus maigre qu'un pauvre affamé. Elle écœure à narguer ceux là, aux portes de l'abondance.
J’appuie ma main sur ta poitrine comme pour chercher à réveiller quelqu’un qui dort à l’intérieur. Je ne te caresse pas, mais te palpe, ne te parle pas, mais te bouscule, ne partage rien donc t’écorche. Tu ne sembles pouvoir être atteint. J’ai beau tendre mes mains, il me faut en plus m’ouvrir les veines en traversant des vitres. Parfois, je meure et tu te détournes pour reconstruire fiévreusement ta cage.
Tes reins sont lisses, étroits, courbe lustrée de ta transparente peau. Ecorce d’or sur le val où se perdent mes doigts. Mon ongle va et érafle tes pores ouverts. Je lèche. Ma bouche vient répandre sa muqueuse au hasard de ta peau.