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Critique de Saiwhisper


Après avoir lu de bons retours sur la nouvelle saga de Laëtitia Danae, il me tardait de plonger à la rencontre de Katell, une apprentie Santa Muerte. Dès les premières pages, j'ai été ravie de retrouver le style de l'auteure qui avait su me conquérir avec la duologie Rozenn (chaque tome a été un coup de coeur 2020). Malgré la mise en place assez longue, je ne me suis pas ennuyée aux côtés de cette adolescente dont le destin va être bouleversé du jour au lendemain ! Globalement, l'ouvrage a su me distraire et me donner envie de lire la suite. Je suis curieuse de découvrir ce qui attend la demoiselle, notamment avec cette sombre affaire mêlant le monde des Semeurs de Mort et celui des Semeurs de Vie.

Ce premier volet est divisé en plusieurs parties toutefois, la première a clairement divisé les lecteurs du PLIB avec qui j'ai réalisé une lecture commune. Dans ce long début, on va rencontrer Katell lorsqu'elle était encore vivante et étudiante. On va être sur une ambiance classique d'ados lycéens, avec les groupes de filles harceleuses, les soirées beuverie, les sessions de drague et les cours. Rien de bien nouveau cependant, l'ensemble m'a paru plutôt fluide. Les chapitres étant courts, on a envie de poursuivre et de comprendre certaines choses, notamment tout ce qui touche au surnaturel ! En effet, on apprend très vite que la narratrice est capable de voir les fantômes depuis son enfance. Ce don est secret car, par le passé, il lui a valu de vives réactions de la part de ses proches… de plus, comment expliquer aux autres que l'on perçoit des spectres sans passer pour un fou ? le quotidien de l'héroïne m'a paru difficile, notamment en raison de l'ambiance familiale sombre due au décès de son père. Cette mort a radicalement changé l'atmosphère de la maisonnée et a poussé l'adolescence dans la solitude. Comme si cela ne suffisait pas, sa mère toxique n'a aucune confiance en elle, la rabaisse et ne l'écoute jamais. Certains passages sont tout simplement révoltants ! Mais le pire, fut clairement la cousine Aurora. Cette dernière est une antagoniste pénible, qui se révélera très caricaturale dans son rôle de peste pourrissant le quotidien de Katell…

Après environ 130 pages, le ton ado/young adult va progressivement s'estomper et laisser place à l'imaginaire. On va alors faire la découverte du monde des Santas Muerte, ces personnages du folklore d'Amérique Latine personnifiant la Mort. Katell va alors avoir un nouveau statut ainsi qu'un nouvel emploi. Bien qu'il reste matière à creuser, j'ai adoré la façon dont l'auteure a construit cette société mortuaire où se côtoient Faucheuses, Santas et Ankous. L'ensemble est passionnant ! Ceci dit, cela m'a fait écho à « L'apprentie faucheuse » (Rouge sang & noir corbeau T1) de J. Robin que j'ai lu l'année dernière dans le cadre du PLIB. Il y a beaucoup de points communs comme le nouveau rôle de l'héroïne, son tempérament ou ses relations avec ses camarades faucheurs. Heureusement, Katell est bien moins agaçante qu'Amélia/Red Death (Nb : J'avais été chamboulée par le côté sadomasochiste de cette dernière avec son familier !). Toutefois, je dois reconnaître que les deux héroïnes ont eu une évolution similaire. de leur vivant, elles étaient attentives, pleines de vie, humaines, sensibles, touchantes mais surtout naïves et immatures. Lorsqu'elles ont été ressuscitées, elles sont devenues plus agressives, nombrilistes, égoïstes et cassantes. Un changement de caractère radical qui pourra déstabiliser plus d'un lecteur ! Pour ma part, je reconnais que Katell m'a parfois fait serrer les dents, en particulier avec son côté insolent, condescendant et parfois puéril (ex : avec les Semeurs de vie où elle a l'injure facile et n'hésite pas à traiter l'un d'eux de « face de pet »…). Parfois, c'était à se demander si elle s'approchait réellement de la trentaine ! Heureusement, la demoiselle a d'autres qualités comme la détermination, la loyauté, le courage, le dynamisme et la douceur. Ses réactions ne m'ont pas empêchée de prendre plaisir à la suivre dans ses aventures. D'ailleurs, j'en suis même venue à regretter l'ellipse d'une douzaine d'années entre sa mort et ses nouvelles fonctions ! Moi qui adore suivre les apprentissages et l'évolution progressive des héros, j'aurais adoré suivre les premiers pas de la jeune défunte !

La dernière partie de l'ouvrage s'est révélée très addictive et riche en action. Je me suis régalée avec les affrontements surnaturels, certains personnages (Kimiko, Miséricorde, Uma, Giuseppe), l'enquête mêlant les différentes castes fantastiques et les rebondissements m'ont conquise ! Maintenant que la mise en place est terminée, je suis certaine que le prochain opus sera aussi haletant et immersif qu'avec le second tome de Rozenn ! « Que la mort soit douce » ne plaira pas à tous… D'ailleurs, les avis ont énormément divergé avec les lecteurs du PLIB, en particulier à cause de plusieurs facilités scénaristiques ou du rythme. Cependant, je fais partie des personnes ayant pris plaisir à cette lecture et ayant hâte de plonger dans l'ultime volet pour voir les complots éclater. Puisque l'on parle de plaisir, on la satisfaction de posséder un très beau livre-objet, puisque l'ouvrage a une superbe couverture, mais aussi de belles têtes de chapitres avec de chouettes citations ! Bref, il ne tient qu'à vous de faire la rencontre des Santas Muerte. J'espère que vous ferez un bon voyage.
Lien : https://lespagesquitournent...
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