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Critique de tobiblion


Monsieur le consul exerce un métier qui ferait pâlir d'envie les férus d'histoire du Premier Empire. C'est lui qui veille au devenir de Longwood House, la demeure où fut interné Napoléon, au coeur de l'île de Sainte-Hélène. Un poste de prestige qui pourtant est loin d'être une sinécure. Que les napoléoniens sceptiques se rassurent, ce récit ne se limite pas à un pèlerinage mémoriel ou un fastidieux tour du propriétaire. Michel Dancoisne-Martineau nous raconte plutôt son incroyable destinée qui le conduisit de la campagne picarde au beau milieu de l'Atlantique Sud. le fils de paysan, devenu consul sans ressortissants mais aussi gardien et homme à tout faire, nous ouvre les portes de son enclave chimérique. Au terme de sa longue carrière il rend le domaine de Longwood House à la France dans un meilleur état qu'il ne l'a trouvé, ayant réussi à chasser les termites, la moisissure mais pas les fantômes. Sa présence sous ces latitudes est le fruit d'une belle histoire de revanche sociale, due à une rencontre fortuite qui bouleversa sa vie. L'histoire napoléonienne, mais aussi celle des insulaires, est désormais tissée avec la sienne. L'auteur ne pouvait écrire cet ouvrage sans évoquer le fascinant microcosme de sa petite île où la mondialisation peine encore à imposer son tempo. La Sainte-Hélène qu'il a connu est longtemps restée un vestige colonial digne d'un roman de Kipling où l'on s'obstinait à vivre comme si l'empire britannique perdurait. Il ne commet pas l'impair d'ignorer les Héléniens, ces grands inconnus dont il a su se faire adopter. Michel Dancoisne-Martineau nous parle sans relâche de leur vie quotidienne, de leur hospitalité mais aussi de leurs nombreuses parts d'ombre. Chacun d'entre eux a une histoire singulière à raconter, mais aucune n'égale en introspection la vie d'évasion-réclusion de notre lointain compatriote. La lecture de ses « mémoires d'exil » est une parenthèse enchantée qu'il serait égoïste de garder pour soi, au risque d'envoyer frapper à la porte de l'auteur des charters entiers de petits curieux, pour le meilleur et pour l'empire !

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