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Critique de celosie77


Il y a parfois, rarement, un livre qui semble avoir été écrit pour soi, et c'est alors un vrai bonheur de lecture. J'ai une tendresse particulière pour ce roman, choisi sur la liste de l'opération masse critique de septembre, et qui a vraiment été une jolie découverte. le titre et le résumé m'avaient tout de suite attirée et c'est donc avec beaucoup de joie que j'ai appris que j'avais été sélectionnée pour le recevoir. Je me suis plongée dans la lecture avec délectation et, surprise ! le début de l'histoire se déroule dans le XIIe arrondissement de Paris, où j'ai moi-même vécu enfant, et en particulier autour du musée des colonies (rebaptisé ensuite Musée des arts africains et océaniens et encore plus tard Musée de l'histoire de l'immigration).
C'est un vrai bonheur pour moi de redécouvrir des lieux que je connais à travers les yeux d'un écrivain, surtout lorsque le style et la plume sont aussi élégants que ceux de Thierry Dancourt.
Outre le lieu, ce roman semble aussi avoir été écrit pour moi parce que j'aime les personnages féminins, les secrets, les double-vies et l'élégance des années 60. Je me suis donc rapidement et naturellement identifiée à Solange, et j'ai eu beaucoup de plaisir à la retrouver un peu chaque jour, me limitant volontairement à quelques pages pour prolonger ma lecture plus longtemps.
Je ne trouve pas que Solange soit froide ou distante, au contraire, elle parle volontiers avec les gens et raconte ses souvenirs d'enfance à Pascal avec beaucoup de tendresse et de nostalgie.
L'intrigue peut être jugée faible mais cela ne m'a pas déplu. Ce roman est comme une succession de scènes dans un film : la plupart du temps les scènes se déroulent dans des lieux clos, décrits de manière détaillée, y compris les jeux de regards, d'entrées, de sorties, les portes, les fenêtres, la place des personnages dans le décor et les uns par rapport aux autres. On a aussi souvent des indications de lumière ou de météorologie, tout cela nous permettant de nous figurer avec précision l'ambiance de la scène. de plus, comme au cinéma, il y a des ellipses temporelles entre chaque scène, de quelques heures à quelques années, et c'est au lecteur de s'imaginer ce qu'il a pu se passer entre les deux.
J'ai trouvé l'écriture très subtile, chaque mot est choisi et les remarques les plus anodines d'une voisine ou d'un gardien de musée prennent tout leur sens à la fin.
Alors, oui, on peut regretter le manque d'épaisseur de l'intrigue, on aimerait en savoir plus sur cette affaire d'espionnage qui se conclue bien vite, mais c'est peut-être ça l'idée du roman justement : on rencontre Solange, on l'effleure, on apprend à la connaitre, et puis elle nous échappe...
Un grand merci à Babélio et aux éditions de la table ronde pour la découverte de ce roman que j'ai beaucoup aimé.
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