(...) Alwynne à été élevée à écouter les femmes. Elle ne peut pas encore comprendre les hommes. On lui a dit que c'étaient de grands enfants et que son rôle était de se montrer supérieure, mais avec tact.
Pour tous les êtres humains, enfants ou adultes, une aventure où le coeur est engagé amène, tôt ou tard, un épuisement physique; plus elle est profonde et nouvelle, et plus elle épuise la force corporelle.
Oh ! la vie est une comédie ! Vous, jeunes gens, vous avez vos soucis, et vous croyez que nous sommes trop vieux et trop aveugles pour nous en apercevoir. Et nous les vieux, nous avons nos soucis, et nous savons que vous êtes trop jeunes et trop aveugles pour les voir.
Sûrement une page de Shakespeare est plus réelle que des dizaines de gens réels.
Ses paroles étaient toujours à double sens, sa pensée agrémentée de réticences et de sous-entendus; elle ne pouvait littéralement pas croire que des mots puissent avoir leur sens tout simple comme dans le dictionnaire. (...) elle cherchait à découvrir des subtilités là où il n'y en avait pas et à gaspiller insinuations, suggestions et sous-entendus avec des esprits qui forçaient à travers d'aussi bon coeur qu'un boeuf passe à travers la toile d'araignée tendue d'un poteau à l'autre de la prairie où il a envie d'entrer.
Clare Hartill avait une existence assez solitaire. C'était une femme aux amitiés fiévreuses et aux ruptures soudaines. Toujours la plus intelligente et la plus inquiète de son cercle, elle découvrait en général que les objets de son affection ne pouvaient satisfaire son attente ni sur le plan de l'intelligence ni sur celui des sentiments. La désillusion était alors rapide et décisive. Clare ne pardonnait rien à qui l'ennuyait.
Mais à seize ans, on est à la fois trop vieux pour être encore un enfant et trop jeune pour ne plus en être un.
Les livres choisis par sa mère étaient si complètement à son goût qu'ils donnèrent à l'enfant solitaire sa première impression d'intimité intellectuelle, et lui montrèrent qu'il pouvait y avoir d'autres intelligences autour d'elle que les gens bons et lourds qui soignaient le développement de son corps et ignoraient le développement de son esprit.
(...) elle aimait les beaux mots comme un enfant aime le chocolat - avec une sorte de ferveur austère et avide.
Seulement j'aime parler aux hommes, vous savez, Roger, parce qu'ils ont souvent des esprits très intéressants, et il est plus facile de découvrir ce qu'ils pensent au fond qu'avec les femmes.