Batman: Detective Comics Vol. 2: Scare Tactics (The New 52)

Ce tome fait suite à Faces of Death (épisodes 1 à 7, ceux où le Joker se fait dépecer le visage). Il comprend les épisodes 8 à 12, 0 et le numéro annuel 1, parus en 2012. Il comprend en fin de volume les histoires complémentaires parues mensuellement en fin de chaque épisode (back-ups). Tony Daniel est le scénariste de tous les épisodes, sauf le numéro zéro écrit par Greg Hurwitz.

Épisode 8 (dessins de Tony Daniel, encré par Sandu Florea) - Scarecrow fait chanter Batman grâce à un otage. Il l'oblige à retrouver un individu qui a réussi à voler quelques cartouches de son gaz effrayant. Épisode 9 (dessins de Tony Daniel, encrage de Sandu Florea) - C'est le crossover de la cour des Hiboux dans Arkham Asylum : Black Mask (Roman Sionis) reprend du service, Batman intervient, Jeremiah Arkham joue à un jeu dangereux. Épisode 10 (dessins d'Ed Benes, encrage de Rob Hunter) - Bruce Wayne fait ses adieux à Charlotte Rivers ; Batman découvre l'existence de Mister Toxic (Hugh Marder). Épisode 11 (dessins de Julio Ferreira & Eduardo Pansica, encrage d'Eber Ferreira) + épisode 12 (dessins de Tony Daniel, encrage de Richard Friend) - Batman essaye d'arrêter Mister Toxic avant qu'il ne provoque une catastrophe. Annual 1 (dessins de Romano Molenaar & Pere Perez, encrage de Sandu Florea) - Black Mask essaye de récupérer sa place dans le crime organisé de Gotham, mais quelqu'un s'est déjà accaparé ses ressources. Batman essaye de rattraper Black Mask. Épisode 0 (dessins de Tony Daniel, encrage de Pere Perez) - Bruce Wayne trouve enfin son dernier maître d'apprentissage (avant de devenir Batman) : Shihan Matsuda.

Le résumé fait clairement apparaître que ce recueil est constitué d'histoires avançant le mois le mois, sauf pour celle de Mister Toxic. L'histoire dédiée à Scarecrow continue l'interprétation de Batman sur la lancée du premier tome : violent et brutal, pas de temps à perdre. L'enquête est rapide et la résolution est satisfaisante. Daniel est en mode graphique de type disciple de Jim Lee en plus brut. 4 étoiles.

Pour l'épisode consacré à l'attaque de l'asile d'Arkham par un Talion (ergot), le lecteur a intérêt à bien maîtriser l'histoire de Black Mask pour saisir tous les enjeux, sinon il sera perdu dans un monceau de sous-entendus. Daniel est assez habile pour sortir du schéma habituel de l'évasion des prisonniers, il prend la peine d'en présenter plusieurs qui sortent du panel habituel des ennemis principaux de Batman. Même Jeremiah Arkham n'est pas réduit à son rôle de victime et d'otage. Par contre en 1 épisode, l'histoire est précipitée et l'Ergot aurait pu être n'importe quel autre criminel, cela n'aurait eu aucune incidence sur le déroulement des événements. À nouveau, Daniel privilégie les dessins chocs et les grandes cases pour des visuels en pleine face, parti pris cohérent avec la nature du récit. 3 étoiles.

La pièce de résistance est donc constituée des épisodes 10 à 12, avec l'histoire délirante de Mister Toxic, incorporant l'existence d'autres dimensions et une forme douce de voyage dans le temps. Ed Benes fait lui aussi son Jim Lee, avec une très belle séquence de poursuite dans les égouts où Batman se bat contre des imposteurs, même si ses traits sont moins rugueux que ceux de Tony Daniel. Les dessinateurs suivants ont du mal à maintenir le niveau d'agressivité des dessins de Daniel. Ils sont compétents mais peu appropriés à cette histoire complexe pleine de bruit et de fureur. La baisse d'énergie fait ressortir les transitions abruptes de Tony Daniel en tant que scénariste, ainsi que le peu de consistance de son scénario. 2 étoiles.

Le numéro annuel permet à Tony Daniel de boucler son intrigue autour de Black Mask. À moins que le lecteur n'ait développé un petit faible pour ce personnage, il s'agit d'une confrontation peu palpitante, avec une touche de surnaturel artificiel, et un autre ennemi de Batman faisant de la figuration de base, pour boucher un trou du scénario. Les dessinateurs sont un peu moins compétents en termes de narration séquentielle et d'arrières plans. 1 étoile.

Il reste donc à Greg Hurwitz de créer une histoire s'intégrant au thème des épisodes zéro, c'est-à-dire avant qu'ils ne deviennent célèbres. Il a choisi le dernier maître rencontré par Bruce Wayne au cours de son périple initiatique, un vieux sage mystique, expert en arts martiaux vivant dans la chaîne des montagnes de l'Himalaya dans une ascèse, en compagnie de sa femme dévouée. le lecteur retrouve les dessins énergiques de Daniel, avec un encrage peut être un soupçon trop propre. le scénario n'est pas très original (Tony Daniel aurait pu l'écrire), mais il maintient l'intérêt jusqu'au dénouement. 3 étoiles.

-Histoires supplémentaires -

(1) Bruce Wayne revient de ses années de formation et est accueilli par Alfred Pennyworth au manoir (8 pages, scénario de James Tynion IV, dessins d'Henrik Jonsson, encrage de Sandu Florea). Sympathique, mais superficiel, 2 étoiles. (2) Au cours d'une guerre des gangs, Harvey Dent est capturé par une étrange secte dont le responsable lui enseigne quelques techniques (32 pages, scénario Tony Daniel, dessins et encrage de Szymon Kudranski). Kudranski s'économise sur les arrières plans et noie toutes ses pages de noir, pour un résultat très sombre. Daniel raconte une étrange histoire introduisant un degré d'interprétation ambigu dans le jeté de pièce de Two-Face. 3 étoiles pour une ambiance glauque et une interprétation étrange de la dichotomie pile / face. (3) Une jeune recrue doit monter la garde devant la peau du visage du Joker (8 pages, scénario de Tynion Iv, dessins et encrage de Kudranski). 5 étoiles pour une farce macabre déstabilisante.