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Critique de Marquise_de_Miaoucha


Tout commence par une critique dithyrambique dans un magazine féminin. On annonce un « livre-culte », un livre hors du commun, un livre étrange, déroutant mais « cultissime » ! Et ça, ça nous interpelle !
Alors on va à la librairie, on le trouve dans les rayons, on le prend dans les mains et là, première constatation : il n'est pas comme les autres. Il est lourd, dense, et de forme presque carrée. On le feuillette pour mieux s'imprégner de son contenu et là, c'est la stupeur… On trouve différentes polices, des paragraphes non justifiés, des pages ne contenant qu'un mot au milieu, ou en bas, ou en haut, des mots en couleur bleue (ce n'est qu'à la lecture proprement dite que l'on constatera qu'il n'y a que le mot maison écrit en bleu, comme dans le titre), certaines pages ont même des textes écrits à l'envers, en miroir, des textes encadrés insérés au milieu d'un autre texte…. On se demande alors vraiment si on aura le courage de lire cette « chose ». Et puis on se dit que si les critiques l'ont qualifié de « culte » c'est probablement qu'il faut voir au-delà de l'apparence… Même si le contenant est un peu loufoque, voyons le contenu !
Donc, on l'achète et…..il reste deux mois sur la table de nuit car on n'ose pas l'affronter. Puis, un matin, (ou plutôt un soir), on se sent d'attaque et on ouvre « La maison des feuilles » et on comprend très vite, presque tout de suite, pourquoi tous l'ont couronné et encensé ! On se laisse prendre par sa magie, par sa puissance. Au bout d'à peine quelques pages, on sent déjà bien qu'à la fin de ce livre, on ne sera plus comme avant.
L'histoire qui est le fil conducteur de ce roman (car malgré tout il s'agit bien d'un roman), est très prenante, à la limite de l'angoisse et réveille en nous nos plus anciens cauchemars de maison hantée, de monstres qu'on devine mais qu'on ne voit jamais…Les passages angoissants sont savamment dosés et alternent avec des paragraphes parlant de tout autre chose : il faut mettre son esprit au diapason et ne pas perdre le fil !
Le chapitre sur les labyrinthes est extraordinairement bien construit : on croit se perdre dans les dédales du (ou plutôt des) texte, puis on retrouve une sortie, puis non, c'était une impasse, il faut se replonger dans les couloirs, dans les notes de bas de pages, dans les circonvolutions du livre : c'est un véritable labyrinthe mais aussi un véritable tour de force qu'a accompli là Danielewski et on ne peut éprouver qu'une admiration sans borne, teintée d'une pointe de jalousie, il faut bien l'admettre…Pourquoi n'a-t-on pas un tel génie ?
On comprend aussi qu'il lui ait fallu 12 ans pour l'écrire, et que le traducteur ait pris un tel plaisir à transcrire ce texte.
Il n'y a qu'un mot qui nous vienne à l'esprit, même s'il peut en choquer quelques uns : c'est jouissif !

Pour conclure, je conseille vivement cette expérience à tous ceux qui aiment VRAIMENT les livres !
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