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4,09

sur 713 notes

Critiques filtrées sur 2 étoiles  
La Maison des feuilles est un récit très particulier tant sur le fond que sur la forme. Tout part du Navidson Record un film tourné comme un documentaire qui montre la maison de Karen et Will Navidson. Jusque-là rien d'exceptionnel me direz-vous. Sauf que ces films tendent à prouver que cette fameuse maison est plus grande à l'intérieur qu'à l'extérieur. Mais en plus cette maison semble faire « pousser » d'étranges couloirs tels des excroissances. Ça tombe bien Will est un photoreporter chevronné et cette exploration de la Maison semble des plus prometteuses. Autant inviter quelques potes et voir ce que ça donne.

Mais tout n'est pas si simple car, s'ajoute à cela sous forme de notes, annexes, références et autre paperasses en tous gens et en tous sens, les commentaires de Zampanó qui a entrepris d'analyser les films de Will. Etrange pour un aveugle. Là déjà on est dans le puzzle niveau expert. Mais loin de s'arrêter là, l'auteur a la bonne idée de faire hériter Johnny Errant de tous les écrits de Zampanó. Et on est reparti pour une couche d'annexes sous forme de lettres, notes de bas de pages taille XXL, et références tantôt véridique tantôt farfelues. On a dépassé le niveau puzzle on est passé en mode labyrinthe niveau Dédale et je crois bien que je n'ai pas trouvé Ariane. Jamais là quand on a besoin d'elle ! Des codes, des renvois, des passages entiers barrés, des sous-entendus, des mystères, des bribes, des choses en surplus autant d'infos qui en amuseront certains et qui en saouleront d'autres. Trois histoires donc qui s'imbriquent, s'enlacent et fusionnent au point d'être indissociables. Ok je prends, je suis donc passée en mode Sherlock Holmes pleine d'enthousiasme et à l'affut du moindre détail.

Toujours sur la forme le récit de Will Navidson est raconté en mode caméra embarquée, du genre paranormal activity ou le projet Blair Witch mais dans l'esprit Inception voir Matrix. Mais oui je vous l'ai dit c'est labyrinthique. le fait est que je n'ai pas du tout adhéré à ce côté faux documentaire, ce qui a un peu douché mon enthousiasme.

Mais j'ai continué à jouer le jeu allant aux renvois, suivant tout dans l'ordre, essayant de faire des rapprochements, décodant la lettre codée, tournant le livre dans tous les sens et j'ai trouvé ça plutôt amusant dans l'ensemble mais certains passages m'ont vraiment parus soporifiques et je me serais bien passé des histoires de fesses de Johnny (pan pan… ? non mais sérieusement !) mais il se peut que certains apprécient.

Peut être est-ce dû à tous ces enchevêtrements et ces complications mais côté personnages je ne suis pas non plus convaincue. L'empathie est restée au vestiaire même si je reconnais que les personnages sont finement travaillés d'un point de vue psychologique. J'aurais aimé qu'on s'attarde plus sur les enfants, un passage concernant leurs dessins est très intéressant mais voilà ce ne fut qu'un passage. Et puis non seulement personne ne s'est attardé sur les enfants mais en plus personne ne s'est occupé d'eux non plus. A quoi bon avoir créé ces 2 protagonistes pour les laisser dans un coin et ne rien en faire ?

Côté ressenti ce n'est pas folichon non plus pas de peur, d'angoisse, ou d'enthousiasme.

Par contre, l'exploitation du thème de la folie sous des formes variées est complexe et appréciable de même que la réflexion sur la frontière entre le réel et l'imaginaire un peu à la Shutter Island est interessante. Mais voilà des bouts, des morceaux, des extraits, et beaucoup de frustration.

L'écriture est irréprochable avec de belles envolées lyriques où on sent le potentiel et l'imaginaire riche qui anime l'auteur. Mais la forme repousse tout cet imaginaire et vous ramène illico dans un monde de caméras, de mesures,... bref ce n'est pas très drôle et parfois ça tourne à l'indigeste.
Ce livre je l'aurais abandonné si Sandrine (HundredDreams) Bernard (berni) Nicola, (NicolaK), Paul (El_Camaleon_Barbudo) et Jean-Michel (Michemuche) ne m'avaient pas accompagnés dans les couloirs sombres et froids de cette maison. Même s'ils ont piqué tout le chocolat !

Je me suis accrochée à eux et à leur humour, espérant que ce livre valait la peine que je fasse un effort. Malheureusement j'ai tourné la dernière page et la désagréable impression d'une promesse non tenue m'a envahie. L'impression d'être face à quelque chose d'inutilement compliqué et de laborieux. Ce livre est contraignant et exigeant, il demande beaucoup mais donne peu.

Je n'ai pas réussi à percer la carapace de ce livre, pas réussi à rentrer au coeur, il m'est apparu comme superficiel et sans âme ce qui ne veut pas dire qu'il l'est. Je suis peut être passé à côté du message de l'auteur ou alors il n'y en avait tout simplement pas. A vous de vous faire une idée, vous trouverez peut être ce qui n'a cessé de m'échapper ou peut-être pas.

Mais attention, vous êtes prévenus, vous entrez dans la quatrième dimension…
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C'est l'impression d'être une vieille fille avec mes petites habitudes, tous les matins après mon chocolat, et mes sprits, je m'attable devant mon clavier Azerty pour écrire, pour redonner à mon égo une place de choix dans ma tête de con, ça m'amuse, et je prends mon pied…

Mais il est l'heure de se mettre au boulot, sortir les dossiers, analyser l'ampleur de l'ennui qui m'attend, dépossédé de toute motivation prolétaire…

Putain de merde j'ai rendez vous avec mon patron dans un cabinet d'architectes, pour discuter boulot, moi qui aimerais parler voyages, plongées, lectures, que dalle, ça parle capitalisme et meubles sur mesure, moi fringué en chemise à carreaux et jeans, le poil à l'air, au milieu des costards, coincés dans cette atmosphère apathique, je respire l'aigri par mon comportement, doux rêveur qui se laisse bercer par leurs caprices d'archi :

- Pardonnez-moi mon réveil brutal, mais le meuble là, il vole ?
- Euh oui, tout à fait, pour des raisons esthétiques ils nous semblaient très artistiques qu'il puisse voler
- Oui mais je ne suis pas magicien
- C'est vous le technicien, nous les rêveurs
- Eventuellement je peux vous proposer des petits ballons gonflés à l'hélium
- de quelle couleur les ballons ?

J'ai déjà décroché, absorbé par toutes ces nanas qui se trémoussent leur maquillage de classe avec grâce, déjà perdu de cet univers qui m'échappe de plus en plus, j'ai pris un coup dans la gueule, victime récente d'une crise existentielle qui me fait de l'oeil, d'un mal de vie à la con, pas vraiment légitime au regard de la misère du monde, mais égoïstement je ferme les yeux sur ma petite personne pour retrouver cette sérénité désertée au prix de l'amour irrationnel…

Il me reste cette petite chose qui dandine son cul, petite bouille blondinette à bouclettes, un chouchou dans les cheveux, un petit bidon à croquer, un sourire espiègle, un caractère à la con, un papa à la con qui profite de ce petit machin qui fou le sourire partout la gueule…

Hier après le taf je l'ai emmené au parc, toboggan, balançoire et c'est le bonheur tout bête qui se balance :

- Pousse papa, pousse papa…
- Je te pousse je te pousse
- Papa à Gwenn, assis à côté de Gwenn
- Attends je matte les mamans

C'est tout con des fois, un peu à l'eau de rose, mais c'est du kif en miniature, ça vous câline la tronche à coups de bisous, ça vous sourit l'innocence, t'es là à prendre ton pied, à t'occuper de ton petit souci d'amour, qui roule du cul quand elle coure, qui saute partout, dopé à l'énergie, pot de colle à souhait, un régal de la vie, sucré, qui vous aime sans condition… Et puis le retour à la routine qui vous convient mais parfois plombée par des événements bien compliqués à gérer, ou le temps s'égraine au fil des journées, des semaines et des mois qui défilent, sans trop comprendre pourquoi des fois l'histoire tranquille d'une vie pépère part en sucette, inutile de se torturer indéfiniment, il faut savoir redonner un peu de sens à ce qui n'en a pas, et le vent souffle les feuilles dans mon appartement aux cris de ma fille qui réclame son chocolat du soir :

- Un seul parce que après tu ne vas plus rien bouffer
- Un seul vui… non deux, un tuc, un chocolat
- T'es dure en affaire toi

A plus les copains
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Bon, c'est le genre de chronique bien compliquée à écrire… On ne sait pas par quel bout lire ce livre étrange et alambiqué mais en parler s'avère aussi difficile. Avant de démarrer, je tiens à mettre au point quelques faits : c'est un pavé complexe autant par son contenu que par sa mise en page – c'est un véritable phénomène de littérature dont les critiques élogieuses et dithyrambiques ne se comptent plus ainsi que les forums de fans – personnellement, je n'en avais jamais entendu parlé avant qu'on ne me l'offre à Noël dernier – visiblement, je n'avais pas tous les codes pour apprécier à sa juste valeur cet OLNI (objet littéraire non identifié !). Pour info, j'ai regardé la vidéo d'une heure et onze minutes, « Mythologics #11 /// La maison des feuilles » https://youtu.be/GkZOF9Wk3Zc, qui se trouve sur le site de l'éditeur Monsieur Toussaint Louverture (qui réussit une nouvelle fois, un sacré tour de force dans l'édition de ce livre objet très étrange ! Visuellement il est très beau !). C'est en la visionnant que je me suis rendue compte qu'il me manquait vraiment des codes… Je vous conseille de la regarder, après votre lecture, car elle est remplie de spoilers mais elle donne de nombreuses explications qui personnellement m'ont ouvert les yeux sur différents aspects que je n'avais pas compris. Et une des théories de ALT 236 qui a réalisé cette vidéo analyse me plaît bien. Elle concerne la mère de Johnny, folle et internée dans un hôpital psychiatrique et qui écrit très régulièrement à son fils chéri et adoré (à la fin du livre, on découvre toutes ses lettres,… très instructif !), je ne vous en dis pas plus. La personne qui me l'a offert avait réussi à piquer ma curiosité : bizarre, biscornu, insolite, livre qui ne veut pas se laisser lire, malaise, peur etc. de plus, la quatrième de couverture est attirante… Bref, j'ai commencé ma lecture pleine d'enthousiasme tout en sachant que ce ne serait pas facile. Eh bien, la déception fut au rendez-vous. L'intrigue relatée en quatrième de couverture est délayée dans un enchevêtrement de théories plus ou moins fumeuses, réelles ou imaginées, entrecoupée de bas de page qui finalement prennent plusieurs pages, d'histoires parallèles… En effet, l'histoire que l'on pense principale (mais finalement je n'en suis plus vraiment certaine une fois le livre fini) de cette maison qui est plus grande à l'intérieur qu'à l'extérieur, qui produit des pièces, des couloirs, des escaliers et finalement un labyrinthe immense (mais vraiment immense ! Plus long que le diamètre de notre planète Terre) qui change continuellement suivant les personnes, les jours… tout cela dans une obscurité totale, malsaine et froide et avec des grondements sinistres et indéterminés. Une famille s'y installe à ses dépens : la famille Navidson. le père de famille, Will Navidson, est un photoreporter reconnu, qui aime l'aventure et l'inconnu. Son épouse Karen, une ancienne top model, craint au contraire les lieux clos et obscurs. Ils ont deux enfants, un chat et un chien. Ils viennent d'emménager dans cette maison en Virginie, pour retrouver, pour reconstruire leur vie de famille. Cette maison si étrange et dangereuse va tout remettre en cause. Et là bizarrement, en même temps que toutes les expéditions pour explorer ce labyrinthe, au risque de leur vie et de celle de comparses qui sont venus les aider, dont le frère de Will, Tom (l'un des rares personnages sympathiques du livre !), on nous décortique la vie de couple des Navidson. Bof, peu d'intérêt. En parallèle, on nous parle également de Zampanò, un vieux monsieur devenu aveugle qui a écrit de nombreuses années sur cette maison et le « Navidson record », film réalisé par Will Navidson sur les différentes explorations. Quand Zampanò meurt, un jeune homme mal dans sa peau, qui passe sa vie à sortir avec son ami Lude, draguer (on se demande aussi pourquoi on a droit aux exploits sexuels des deux amis !) et consommer de la drogue et de l'alcool, hérite d'une malle de Zampanò avec tous ses écrits, ses recherches etc. Peu à peu, la quête de Zampanò pour le « Navidson record » va devenir son obsession et il va y laisser sa raison. Les écrits de Johnny sont au début assez rafraichissants et sympathiques mais peu à peu tout se dérègle et cela devient assez glauque. Bon je crois que je vais arrêter là ma chronique car j'ai bien peur d'être confuse et de vous embrouiller. Remarquez, lisez ce livre et vous le serez bien plus encore ! Sachez aussi que ce livre se lit à l'endroit, à l'envers, dans tous les sens… si on y arrive ! J'ai attendu, en vain, la peur à chaque page. Oui c'est étrange et on se demande jusqu'au bout ce que peut bien cacher cette obscurité et ces bruits… Mais bon, j'ai déjà eu bien plus peur en lisant un bon Stephen King !! En fermant ce livre, j'attendais encore le vrai effet wahou ! A vous de vous faire votre propre opinion. Beaucoup crient au génie, moi, je me suis tout de même bien ennuyée. Heureusement il faut de tout pour faire un monde !
Lien : https://mapassionleslivres.w..
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Autant le début de lecture m'a emballé, autant la suite m'a agacé. C'est long, beaucoup trop de trucs inutiles. 

Et le " labyrinthe" n'en est pas un ...


L'auteur vous abrutit de page et de page de citation ou source d'interview, ou diagnostic de psy imaginaire, en plus de baragouinage scientifique ou mathématiques, je me suis sentie à chaque fois délivrée quand la trame revenait sur la maison et Navy, et puis au bout de trois ou quatre pages, c'est reparti pour 10 pages inutiles d' Errand et ses histoires de cul ou d'archive de chaipakoi...


Bref. Je ne suis certainement pas le public cible. Pourtant, l'histoire est bonne en elle-même. La trame autour de la maison est de Navidson est excellente, mais tout ce qui il y a autour ne sert à rien de mon point de vue.
Dommage. J'aurais vraiment voulu apprécier ce livre.





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J'ai mis plusieurs mois avant d'attaquer les 717 pages de ce pavé que je m'étais procuré après avoir entendu des commentaires dithyrambiques d'un critique littéraire à la seule émission québécoise « Plus on est de fous, plus on lit » (Société Radio-Canada) qui traite de littérature.

Un premier roman atypique aux narrateurs multiples, inclassable, qualifié d'expérience déroutante de lecture. Un texte culte qui a d'abord conquis un lectorat marginal sur Internet.

Avec son format, sa mise en page – certaines pages blanches, ou composées de quelques mots, de quelques lignes à la verticale, en angle voire en caractères inversés – qui a dû causer des maux de tête au graphiste et son style hors du commun. Sans parler des notes de bas de page envahissantes parfois complétées par des annotations explicatives qui contribuent plus qu'autrement à égarer le lecteur. Une conception visuelle associée dit-on aux épisodes d'agoraphobie et de claustrophobie vécus par les principaux personnages et aux événements inexplicables et inexpliqués qui alimentent le récit de nature fantastique.

Imaginez une maison dont la taille intérieure excède celle de l'extérieur, dotée d'un réduit qui se transforme en un couloir de quelques mètres qui prend de l'expansion sous forme de labyrinthe (à l'image du roman), de multiples pièces aux dimensions variables et de couloirs sombres et froids qui s'allongent sur plusieurs kilomètres au fur et à mesure qu'on s'y engouffre. Les différents narrateurs alimentent les composantes du récit à partir de leur point de vue.

Je ne saurais dire si j'aimé ou détesté ce roman. du moins, j'en ai terminé la lecture non convaincu d'avoir compris les tenant et aboutissant de cet exploit de génie créatif qu'on qualifie de critique des explications scientifiques de certains phénomènes. Un travail d'écrivain de 12 ans qui, on ne sera pas surpris, a été refusé par la majorité des éditeurs qu'il avait approché. On l'est pour moins !

Si vous avez l'esprit d'aventure et le goût de vous faire entraîner dans une expérience absurde, La Maison des feuilles de l'auteur new-yorkais Marc Z. Danielewski, ex-ouvreur dans un cinéma, plombier, serveur... alimentera vos cauchemars kafkaïens.


Originalité/Choix du sujet :
*****
Qualité littéraire :
*****
Intrigue :
****
Psychologie des personnages :
****
Intérêt/Émotion ressentie :
**
Appréciation générale :
**

Lien : http://avisdelecturepolarsro..
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