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EAN : 9782330072827
448 pages
Actes Sud (15/02/2017)
4.07/5   30 notes
Résumé :
Des printemps arabes aux attentats de Paris, Bamako et Tunis, des élections présidentielles algériennes à la crise des réfugiés, cette sélection de chroniques de Kamel Daoud publiées ces six dernières années donne à entendre une voix libre, puissante et provocante dont l'audience ne cesse de s'étendre dans le monde.
Que lire après Mes indépendances. Chroniques 2010-2016Voir plus
Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Des chroniques à la fois réalistes, utopiques, ironiques, acérées, provocatrices qui s'adressent d'abord aux Algériens, lecteurs du « Quotidien d'Oran » mais qui nous concernent aussi.
Un livre courageux qu'on ne referme pas , qui reste à disposition et que l'on rouvre volontiers pour continuer à réfléchir plus longuement sur les thèmes traités : la religion, la laïcité, les clivages de sociétés, des générations ,le sort des femmes...
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Mes indépendances de Kamel Daoud sont un recueil de chroniques de l'auteur de 2010 a 2016 parues un peu partout car l'auteur est aujourd'hui, après son Meursault, contre-enquête très connu et publié un peu partout dans le monde.
Comme tous les recueils de ce genre c'est un livre agréable que l'on peut lire en suivant les chroniques les unes après les autres ou en prenant une chronique ici et une chronique là, car chacune d'elles est un petit texte qui, comme le veut la loi du genre se suffit a elle-même.
Cependant il est clair que l'ensemble a une réelle unité et qu'il donne a voir le monde aujourd'hui et surtout l'Algérie d'aujourd'hui et il nous donne une vision très triste mais , hélas, très vraie des pays dits musulmans, de l'Algérie qu'il connaît bien pour y vivre et de cette idéologie de notre siècle: l'islamisme politique aussi dangereuse et aussi grave que l'ont été le national socialisme, le fascisme et le communisme soviétique.
Il faut voir comment a travers la description du pouvoir en Algérie le pays est devenu triste, sans ambition réelle, rétif a la liberté, confiné de plus en plus dans une bigoterie qui se répand dans toute la société.
Sur le pouvoir on pourra lire «Schéma standard de la dictature arabe» (p.75) c'est écrit de manière drôle mais le fond est tragique,l «Le concept le plus triste depuis deux mille ans» (p.115) sur l' inaptitude à la démocratie a laquelle ces pouvoirs ont réussi a persuader le peuple, et encore «Je veux que les révolutions soient un échec» (p.436) qui dit bien comment ces pays voient toute tentative d'aller vers la liberté!
Sur l'Algérie les nombreuses chroniques sont cruelles tant elles montrent l'évidence de l'échec du pouvoir depuis l'indépendance. Il y a d'abord le constat de ‘état du pays, de sa tristesse . On lira «Prenez le jour, rendez nous la nuit» qui montre l'enfermement de ce pays, le «guide de l'Algérie par un ambassadeur américain» (p.63) un pouvoir qui a si mal traité son peuple que ce dernier ne s'aime pas comme cela est si bien dit dans «Névrose:Les Algériens n'aiment pas ressembler aux Algériens» (p.227);
Sur l'Algérie l'auteur donne aussi quelques clés en montrant comme se comporte le pouvoir pour s'accrocher ainsi dans «La stratégie du labyrinthe pour faire de l'Algérie un «cas complexe» (p.134) au point que pour comprendre l'Algérie actuelle une nouvelle science est née: «Du métier inépuisable de l' «algérologue» (p.213.) L'auteur est cruel lorsque il pointe la véritable faute du pouvoir qui utilise les «martyrs « de la guerre pour sa petite politique et qui nous dit: «Malheureusement nous n'avons pas eu un Mandela en 1962» car on sent que l'auteur souhaiterait une Algérie regardant l'avenir, ouverte, avec une religion apaisée et ouverte et qui ferait de ses différences (langue-régions) une richesse au point d'acceuillir symboliquement les cendres de Camus (p. 246)
Enfin un très grand nombre de chroniques sont consacrées à l'islamisme et à ses ravages en Algérie mais aussi partout dans le monde. L'auteur analyse avec finesse l'emprise de cet islamisme sur les sociétés, son pouvoir sur les peuples malgré la bêtise, la cruauté et l'absence de réelle perspectives de cette idéologie obscurantiste, son utilisation aussi ,hélas, par les pouvoir et notamment le pouvoir algérien.
Kamel Daoud est-il totalement et définitivement pessimiste? Il ne cache rien de la gravité du mal et de la difficulté d'en venir à bout mais on sent , chez lui, une lueur d'optimisme lorsque il évoque dans plusieurs chroniques la situation et les perspectives en Tunisie. Il va même publier un livre prochainement sur cette question, sur ce seul pays ou un petit espoir reste encore vivant et que les tunisiens ,je l' espère sauront préserver. Il faut en tous cas ,ici et ailleurs ,lire ces chroniques elles font réfléchir et n'est-ce pas, finalement, l'objectif d'un tel exercice?
Lien : http://jpryf-actualitsvoyage..
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Au carrefour du journalisme, de l'analyse politique, et de la poésie...
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Cruel, frustrant, du journalisme poétique mais tellement réelle!! une critique hautement sociale et politique d'un pays qui prends de plus en plus l'eau mais qui y a toujours appris a vivre en apnée ... des récits tragiquement vrais et poignants d'un auteur torturé par son amour du pays!! A CONSOMMER SANS MODÉRATION
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Je ne suis pas fan du journalisme sur le vif, à chaud, engoncé dans l'actualité et aveugle à l'avant comme à l'après. Et Kamel Daoud était un journaliste de l'actualité algérienne à l'époque de ces chroniques. Je n'avais donc pas grandes raisons de m'y plonger. Mais après l'avoir entendu sur plus d'un plateau et lu à la volée dans la presse étrangère, j'ai rangé mon préjugé, et j'ai très bien fait ! Kamel Daoud part en effet du fait divers chevillé à toute actualité mais prend de la hauteur dans les belles lignes qu'il livre autour de thématiques qui me parlent beaucoup : les femmes, l'écriture, la langue, le peuple, la religion, les extrémismes.
Ce qui donne une belle unité à ces chroniques pas du tout éclatées comme pourrait le suggérer l'aspect journalistique du volume. Un fil rouge de thèmes restreints les traverse jusqu'à aujourd'hui, car tout ce qui y est dit reste d'une affligeante actualité, mais habillé de beaux effets. La plume de Kamel Daoud synthétise la vivacité du journalisme, la poésie de la littérature et le recul de l'analyse. On est au carrefour des genres et c'est ultra rafraîchissant ! Bien que ... parfois cruel, cynique, mordant, mais toujours libre, sans fards ni concession, ni pour le monde ni pour l'Algérie. de quoi me réconcilier avec les plumes de journalistes. Ce que j'avais auparavant essayé de faire avec Leïla Slimani, mais en vain.
Ça peut s'avaler d'une traite, se trier par thème ou se picorer à l'unité (2 à 3 pages par chronique). Perso, je l'ai d'abord avalé d'une traite, armée de post-it et fluos, puis re-picoré à l'emporte-pièce, pour m'imprégner ou juste me rappeler ...
Lien : https://www.instagram.com/p/..
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critiques presse (2)
Telerama
03 mai 2017
Réunies en recueil, les chroniques vibrantes et incisives d'un esprit libre, sur l'Algérie, les révolutions arabes, le statut des femmes dans l'islam...
Lire la critique sur le site : Telerama
LeJournalDuDimanche
27 février 2017
Le journaliste et écrivain algérien Kamel Daoud, prix Goncourt du premier roman en 2014, aborde la laïcité et les rapports entre "Arabes", musulmans et Occidentaux. Personne n'est épargné.
Lire la critique sur le site : LeJournalDuDimanche
Citations et extraits (22) Voir plus Ajouter une citation
RAPATRIER UN JOUR LES CENDRES DE CAMUS ?
LUNDI 11 NOVEMBRE 2013 (Camus aurait eu 100 ans)


Un jour, on l'espère, Camus nous reviendra. Et Saint Augustin, et les autres, tous les autres, toutes nos histoires, nos pierres, architectures, nos mausolées et croyances, nos vignes et palmiers, nos oliviers surtout. Et nous sortirons tellement vivants d'accepter nos morts que notre terre se réconciliera avec nous, et nous vivrons plus longtemps que le FLN et la France et la guerre et les histoires de couples. C'est une question essentielle : celui qui accepte son passé est maître de son avenir. Les cendres de Camus nous sont essentielles malgré ce que l'on dit. Il est le lieu de la guérison car le lieu du malaise, lui comme ce pan de l'histoire qui est nous, malgré nous . Ses cendres sont notre feu. C'est ici son royaume malgré son exil. Cet homme obsède encore si fort que son étrange phrase de L'Etranger vaut pour lui plus que pour son personnage : Hier Camus est mort, ou peut- être aujourd'hui. On ne sait plus. On doit pourtant savoir et cesser.
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La théorie Franco. Beaucoup, presque tous les Algériens, ne savent rien de cet homme, de sa vie, de son oeuvre, de son crime ou de ses dictatures. Mais on aime bien citer le nom pour illustrer un fantasme politique : celui de la dictature dure qui accouche d'un pays fort puis d'une démocratie stable. Version l'Espagne.
Convaincus que la démocratie sans l'autorité est une erreur, une majorité d'Algériens ont opté pour ce mythe qui réconcilie, dans le verbe, poigne, droit et concept du guide. Conservatisme, clergé, nationalisme et dirigisme fort. Franco l'Espagnol est donc attendu en Algérie depuis des décennies. Mort d'ailleurs, il ressuscite ici, de temps à autre, pour occuper les discussions du café mauresque et unis les vœux autour de la figure messianique de l'homme fort qui mène un peuple saccageur et chaotique et difficile vers la prospérité au prix de la liberté, pour un moment.
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Liberté : à distinguer de libération. On n'est pas libre parce qu'on vous le dit, mais seulement lorsque vous le dites vous-même, à vous-même. La liberté a un prix, sinon la vie est gratuite. Vous êtes libre quand vous êtes prêt à en mourir et non lorsque d'autres sont morts à votre place avant que vous ne soyez né.
Manifester : ce n'est pas casser, mais briser. On casse une vitrine mais on brise ses chaînes.
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Comment un salafiste pure souche, député d’un parti Nour, avec le tampon sur le front et la fatwa dans la bouche a menti en disant avoir été agressé alors qu’il s’est fait refaire le nez. La chirurgie esthétique est donc interdite par les islamistes aux femmes, mais hallal pour se refaire un nez avec le salaire de député.
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Question vieille d'un siècle ou de mille ans : que faire pour la Palestine ? Ce que l'on doit aussi faire pour le Tibet colonisé : dire à l'humanité que c'est la cause de tous et pas celle des "Arabes" et des religieux. La Palestine vaut autant que le Tibet, ou les autres terres et âmes volées.
C'est une première victoire difficile que de prouver que le mort palestinien est un être humain, pas un clip télévisé, ni un "Arabe", ni un islamiste. Un colonisé avec mort d'homme. Une histoire de peuple, pas de croyances. L'enjeu d'une liberté, pas d'une croisade. Il faut donc libérer la Palestine, des Israéliens qui veulent la voler mais aussi des "Arabes" et des islamistes qui veulent la vendre et l'acheter et lui monter sur le dos et prendre la parole à sa place.
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Invité·es : Djohar et Kamel Daoud, parents de Chahinez Daoud et Me Julien Plouton, l'avocat qui les représente. • Féminicide de Chahinez Daoud : des défaillances à la chaîne (Sur Emilie) • Féminicide : les parents de Chahinez Daoud témoignent • Féminicide de Chahinez Daoud : l'État attaqué pour faute lourde
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