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Critique de Pois0n


Entre l'oie blanche et la lionne méfiante, de l'automne anglais grisâtre au soleil de Santorin, les deux romans qui constituent ce recueil n'ont pas grand-chose en commun, hormis des personnages rendus méfiants à outrance par des relations passées.

Autant le dire tout de suite, Passion au manoir a frôlé de peu l'étiquette de purge tant RIEN ne va dans la première moitié. Dès le début, ça sent le roussi, avec l'héroïne maternant une soeur cadette qui, du haut de ses vingt-cinq ans, ne fait rien d'autre dans la vie qu'acheter des fringues de luxe et draguer des hommes riches. Les choses ne s'arrangent pas une fois qu'Eleanor rencontre le très imbu de lui-même Hugo, qui a viré toutes celles l'ayant précédée sous prétexte qu'elles ont essayé de se rapprocher de lui, mais s'empresse de lui sauter dessus dès le premier jour... La cohérence dans tout ça ? Aux abonnés absents.
Entre la très molle Eleanor qui se contente de subir (aussi bien de la part de sa soeur que son nouveau patron ou ses collègues), Hugo qui se complaît dans son rôle de gosse de riche détestable et Vivi, de son côté réellement aussi arriviste et venimeuse qu'il est possible de l'être, l'intégralité des personnages de l'histoire constituent une belle brochette de têtes à claques. Il faut attendre la seconde moitié pour que le rythme se pose un peu, qu'Hugo se décide à parler à Eleanor (même si le lecteur, lui, aura tout compris dès le début) et que les choses s'emballent un peu, notamment grâce aux manigances de Vivi. Mais voilà, ça ne suffit pas à sauver une romance cousue de fil blanc, à laquelle on ne croit pas une seconde, les personnages n'ayant même pas passé vingt-quatre heures ensemble en tout. Au moins ce bouclage rapide est-il compensé par un épilogue travaillé, dévoilant le futur des protagonistes sur plusieurs années. Reste qu'en l'état, le tout s'avère quand même franchement mauvais. (4/10)

Contre toute attente pour moi qui n'aime pas les gosses, Un secret irrésistible se sera avéré être une plutôt bonne surprise... du moins, jusqu'à son dernier tiers. Après qu'Ari lui ait brisé le coeur, Tina s'est débrouillée et a élevé seule le fils qui n'était pas prévu au programme, afin de lui éviter d'être abandonné à son tour. Six ans plus tard, par un complet hasard, Ari se trouve être le cousin et témoin du futur beau-frère de Tina... autant dire que la vérité ne tarde pas à éclater au grand-jour.
Tina est une lionne protégeant farouchement son petit, et qu'Ari veuille revenir dans sa vie ne l'arrange pas du tout. Certes, elle ne peut le priver de ses droits envers leur fils, mais pas question pour elle de lui faire de nouveau confiance, quoi qu'il puisse dire et promettre : chat échaudé craint l'eau froide... Pendant une bonne partie du roman, point de romance donc, plutôt l'histoire d'une famille qui se découvre, Ari ne comprenant au premier abord pas ce qu'il a fait de mal, Tina ne cédant pas un pouce de terrain, le tout en tentant de faire en sorte que Théo passe les meilleures vacances possible. Entre joutes verbales et tourisme, Tina et Ari négocient âprement ce qui deviendra leur futur commun. Tina est une héroïne comme on les aime : forte, indépendante, consciente d'être vulnérable sur certains points mais ne se lamentant pas sur son sort. Son fils passe avant tout et Emma Darcy l'a très bien retranscrit, sans que ça ne devienne jamais lourd. Ari, lui, manque un peu de charisme, mais le personnage s'avère très crédible dans le rôle du mec un peu paumé qui tente de faire de son mieux, tout en acceptant que la victoire ne lui soit pas acquise. Entre les deux, Théo est plutôt attachant, curieux de tout et futé pour son âge. Et l'alchimie entre les trois fonctionne diablement bien. Théo parvient à détendre l'atmosphère tendue entre ses parents, tandis que ceux-ci tentent de s'adapter à la situation. Certains passages osnt vraiment excellents, comme la façon dont Ari révèle à Théo qu'il est son père.
Suivre leurs aventures est donc un réel plaisir... du moins, jusqu'à ce que Tina et Ari tentent de se rabibocher. L'autrice a jusque-là si bien réussi à rendre crédible la méfiance de Tina que le revirement à 180° n'apparaît que plus bancal. Et que dire de la suite, qui précipite les choses uniquement afin d'instaurer une conclusion certes développée ? Là encore, le côté artificiel se fait sentir, l'univers se pliant avec complaisance au service de l'histoire et des personnages. Alors certes, la fin est bonne, mais la façon de l'amener ne tient pas debout...
C'est vraiment dommage car sans ça, Un secret irrésistible avait vraiment tout pour plaire. (6/10)
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