AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782266226592
192 pages
Pocket (18/10/2012)
4.28/5   20 notes
Résumé :
Dans le quartier des condamnés à mort, deux prisonniers vivent leur dernière nuit. Le narrateur, Charles, avoue à son codétenu comment il a cherché à se venger de l'infidélité de sa femme, Gloria. Sur le papier, son plan était une mécanique parfaite, perfide à souhait, idéal pour punir la traîtresse ! Gloria, en trentenaire oisive, belle et fragile, semble la victime désignée de la perversité de son cocu de mari. Alors pourquoi s'épanouit-elle au fil du récit en une... >Voir plus
Que lire après Délivrez-nous du malVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
1956. En plus d'être mon année de naissance, c'est l'année ou Frédéric Dard publie « Fais gaffe à tes os », A tue… et à toi » et « Ça tourne au vinaigre », trois épisodes du fameux commissaire San-Antonio ; trois épisodes qui semblent instituer comme une base solide le trio San-A, Béru, Pinaud…
Comme chacun le sait, Frédéric Dard n'est pas l'homme d'une seule plume. Il nous sert ici « Délivrez nous du mal », un roman policier un peu atypique chez Fleuve Noir, un roman qui ouvre une série qui se terminera avec « Le cahier d'absence ».

On se retrouve en prison, quartier des condamnés à mort. Deux hommes attendent leur châtiment, alors que des bruits nocturnes indiquent qu'on monte la trancheuse infernale dans la cour de la prison. Qui sera « l'heureux élu », quand les mâtons ouvriront la porte de la cellule au petit jour ? Pour Ferrari, le meurtrier de flic et Charles Blondoit, un mari trompé pervers, se pose la question : « Et si c'était pour moi ? ».

Un ouvrage astucieusement construit en deux parties qui nous entrainent alternativement dans la cellule des condamnés et dans la sombre histoire de vengeance d'un mari trompé. Une histoire admirablement construite qui ne nous épargnera pas un rebondissement final tel que nous les concocte si souvent F.Dard.

Un roman, à mon goût un peu atypique chez Fleuve-Noir, disais-je. Oui dans la mesure où je ne peux pas m'empêcher de penser que les épisodes en cellule donnent l'occasion à l'auteur d'une réflexion sur la peine capitale… Certes on n'atteint pas le niveau de « Réflexions sur la peine capitale » de Camus et Koestler, mais tout de même.
Un bon moment de lecture
Commenter  J’apprécie          420
Quel meilleur auteur de polars que Frédéric Dard pour satisfaire cet étrange besoin de lecture où la noirceur de l'homme et celle de la mort se côtoient dans cette danse macabre aussi effrayante qu'elle semble paradoxalement attirante ?
Pour m'entraîner dans ce ballet des sorcières tournoyant autour du chaudron maléfique, j'ai choisi - Délivrez-nous du mal -.
Ce roman met en scène deux condamnés à mort enfermés dans la même cellule du quartier de ceux dont la tête ne tient plus qu'au fil d'une grâce improbable.
Il y a face à face Ferrari, un gangster qui a tué un flic lors d'un hold-up et Charles Blondoit, un industriel aisé dont on ignore au début de l'ouvrage la raison de sa présence dans un tel lieu.
Une nuit aux environs de trois heures du matin Charles est réveillé par ce qui sont d'abord des bruits étouffés dans la cour de la prison.
Il réveille Ferrari qui dort d'un sommeil profond.
Les deux détenus écoutent ces bruits et réalisent que la dernière heure de l'un des deux est arrivée.
Dans la cour on s'affaire à monter " la bascule à Charlot ", "la veuve", la guillotine.
L'un et l'autre se retrouvent face à eux-mêmes.
Lequel des deux la justice a-t-elle choisi de châtier dès l'aube venue ?
Confrontés à leur peur chacun des deux s'interroge, se persuade, doute, attend.
Durant cette attente insoutenable Charles se souvient...
Entrepreneur prospère, il vit à Garches une existence bourgeoise et heureuse auprès de Gloria sa jeune et belle épouse dont il est éperdument épris.
Il aime la chasse.
Gloria ne partage pas cette passion.
Charles a l'habitude de s'absenter le week-end pour s'adonner avec ses amis à ce "sport".
Or un incident va faire que l'un de ces week-ends va être écourté.
Samedi soir... Charles qui ne devait rentrer que tard le lendemain est de retour chez lui avec vingt-quatre heures d'avance.
Ces vingt-quatre heures vont changer sa vie.
Le hasard va lui faire découvrir que Gloria le trompe.
Elle a un jeune et bel amant.
Le monde de Charles s'écroule.
Il retourne à Paris, erre, puis s'installe dans un bistrot.
Le mari trompé va faire de sa souffrance un instrument de vengeance.
Souffrance pour souffrance, il se meut en maître chanteur et torture les amants.
Le plan ourdi par le trompé va petit à petit lui échapper et se retourner contre lui...
La structure narrative du roman est donc fondée sur l'alternance entre la cellule où les deux hommes enchaînés attendent... les préparatifs de mise à mort de l'un de ces deux condamnés, et en parallèle le déroulé de l"histoire d'amour et de vengeance entre Charles et Gloria.
Deux histoires inexorables dans deux temps et deux univers différents (?).
La mécanique de Dard est implacable, son engrenage infernal est parfaitement maîtrisé, huilé, précis.
L'auteur est autant à l'aise dans l'argot que dans la langue de Molière.
Son sens de la formule fait mouche à tous les coups.
Mieux qu'un simple polar... 187 pages où Dard is Dard !!!
Commenter  J’apprécie          371
Bonjour à tous !
Aujourd'hui, chronique de "Délivrez-nous du mal" de Frédéric Dard.
Pour tous ceux qui doutaient encore du talent de l'écrivain, où qui en étaient restés aux derniers San-Antonio, ce livre est une claque. Pour ceux qui ne doutaient pas aussi, d'ailleurs ... Dans cette histoire de deux condamnés à mort, on ne sais pas encore au départ qui passera le premier à la guillotine. Une histoire d'adultère qui a mal tourné a envoyé le premier personnage, un notable, à la bascule à Charlot. C'est lui qui raconte. Un meurtre a condamné à la mort le second personnage, un simple truand.
Le roman alterne entre les états d'âmes de ces deux condamnés qui écoutent les ouvriers monter la guillotine devant leur cellule, sans savoir lequel est concerné, et les circonstances et conséquences, peu banales, de l'adultère commis par la femme du notable. Cette alternance pourrait hacher le récit, mais non... L'auteur enchaine avec une virtuosité rare et des ambiances différentes se succèdent, allégeant parfois la noirceur du récit ou la confirmant. L'argot a moins de place que dans la majorité des autres romans de Dard, le style est plus classique avec de sublimes envolées : "Parfois, c'est un cri d'enfant qui déchire le voile de silence et vient se planter dans mon coeur... Ça fait mal... Cette vie, j'en suis à jamais séparé. Il n'y aura plus, pour moi, la mollesse des soirs d'été, le rire des enfants, les yeux des filles... Il n'y aura plus le murmure des villes, le tendre assoupissement des campagnes... Il n'y aura plus la fuite verte des rivières, le froissement soyeux des branchages dans le vent... Seul demeure le trou noir et mystérieux dans lequel je m'ensevelis davantage chaque jour...".
La cruauté est présente partout dans le livre, du tour abominable que le narrateur à joué à sa femme, à l'enfer de l'attente et de l'incertitude, infligé par la société à ces deux condamnés à mort. La cruauté est partout... Dans l'Homme comme dans l'institution. Et l'on retrouve bien ici illustration aux thèses de Victor Hugo concernant la peine de mort et de nombreuses passerelles avec son roman "Derniers jours d'un condamné".
Les deux romans sont indispensables.
Commenter  J’apprécie          40
On doit redire quel grand écrivain fut Frédéric Dard. Et il le prouva plus particulièrement avec ces romans hors des très commerciaux San Antonio.
Intrigue resserrée, narration par flash back mais surtout fluidité et efficacité du style, alliés à une construction réaliste de la psychologie de ses personnages.
Au machiavélisme de son protagoniste s'oppose le char d'assaut borné de la justice. Ecrasante et sans complexe, on l'a vue, encore récemment, condamner des innocents et gracier des coupables. Frédéric Dard se joue avec brio de ces contradictions et retourne son intrigue pour notre plus grand plaisir de lecteur.
Commenter  J’apprécie          110
Du fond de sa cellule, Charles, un condamné à mort, attend son exécution en compagnie d'un autre condamné. Il se remémore, à grands coups de flash-back réguliers, les circonstances qui l'ont mené à sa perte. Tout a commencé lorsqu'il a découvert que sa femme le trompait. Ce n'est pas bien. Il a alors décidé de mettre en place une terrifiante machination pour se venger. Ce n'est pas bien non plus. Mais, comme souvent chez Frédéric Dard, le retour de bâton va être aussi terrible qu'inattendu.
Tout en sachant que Charles a échoué dans sa vengeance (ce n'est rien de le dire !), on découvre progressivement la manière dont son plan machiavélique s'est retourné contre lui. Et là, on atteint des sommets ! La narration alternant régulièrement entre présent et passé proche, la tension monte doublement : qui, de Charles ou de son codétenu, va être exécuté en premier ? Comment Charles s'est-il retrouvé condamné à mort ?
Bien loin de la truculence des San-Antonio, « Délivrez-nous du mal » fait partie des intrigues psychologiques noires et bien glauques dont Frédéric Dard s'est également fait une spécialité, dans les années 50/60. Savoureux !
Commenter  J’apprécie          30

Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Écoute. On dirait qu'on construit la bascule.
- Fallait bien que ça se produise..
Que veux-tu, le jour de gloire est arrivé.
Dans un moment j'irai éternuer dans le son.
- Tu iras ! Mais peut-être est-ce pour moi !
- T'as les jetons, hein ? Faut pas.
Je te dis que c'est pour moi qu'on monte la bicyclette !
Commenter  J’apprécie          220
La question - pourquoi grand Dieu ? - me paraît primordiale tout à coup... Le n'entends plus le bruit hideux des bois de justice qu'on assemble, puzzle monstrueux , dans la froidure d'une fin de nuit !
Je n’entends plus que la musiquette rouillée de mes souvenirs.
Commenter  J’apprécie          60
Parfois, c'est un cri d'enfant qui déchire le voile de silence et vient se planter dans mon coeur... Ça fait mal... Cette vie, j'en suis à jamais séparé. Il n'y aura plus, pour moi, la mollesse des soirs d'été, le rire des enfants, les yeux des filles... Il n'y aura plus le murmure des villes, le tendre assoupissement des campagnes... Il n'y aura plus la fuite verte des rivières, le froissement soyeux des branchages dans le vent... Seul demeure le trou noir et mystérieux dans lequel je m'ensevelis davantage chaque jour...
Commenter  J’apprécie          10
Alors je l'ai prise, oui, je l'avoue... Je l'ai prise sur ce lit avec une sorte de fureur noire... Elle criait de plaisir et j'avais l'impression de faire l'amour avec une fille des rues...
Commenter  J’apprécie          20

Videos de Frédéric Dard (79) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Frédéric Dard
*RÉFÉRENCE BIBLIOGRAPHIQUE* : San-Antonio, _Réflexions définitives sur l'au-delà,_ morceaux choisis recueillis par Thierry Gautier, Paris, Fleuve noir, 1999, 120 p.
#SanAntonio #FrédéricDard #Aphorismes #LittératureFrançaise #XXeSiècle
autres livres classés : thrillerVoir plus
Les plus populaires : Polar et thriller Voir plus


Lecteurs (56) Voir plus



Quiz Voir plus

Frédéric Dard

Où Frédéric Dard est-il né?

Vire (Calvados)
Moulins (Allier)
Jallieu (Isère)
Beauvais (Oise)

10 questions
87 lecteurs ont répondu
Thème : Frédéric DardCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..