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En dehors des aventures du commissaire, Dard a écrit quelques livres sous le nom de San-Antonio : ces romans se caractérisent surtout par la noirceur des vies représentées, et celui-ci n'échappe pas à la règle.

Lady M. est une vieille dame de plus de quatre-vingt ans. Avec son ancien amant, elle fréquente le beau monde et passe son temps à escroquer, ou faire chanter les princes, les riches industriels et les politiques. Mais un beau jour, dans une station balnéaire, elle se fait prendre à son propre piège et se fait dérober un bijou par un jeune moniteur. Elle décide aussitôt d'en faire son élève, et de lui apprendre toutes les ficelles du métier avant de disparaître.

Les deux vieillards tentent vainement de rester dans le coup, malgré les corps qui tombent en décrépitude, quitte à s'inventer d'autres vies pour faire illusion. Les plus jeunes sont un peu paumés et s'accrochent à tout ce qui donne un peu de sens à leur vie. le roman fait grincer des dents par son réalisme cru.
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Avec ce roman à la verve rabelaisienne, l'outrecuidante truculence de Dard fait mouche. C'est cru, acide, débordant, cela s'avale jusqu'à la lie lorsque les envolées jubilatoires dérapent, à deux doigts de l'obscénité. Elle en a sous le coude, la vieille : des ruses, des secrets, qui dissimulent sous l'armure de peau tannée sa vérité. Sous le fard dégoulinant bat, fragile et désespérée, son aile d'oisillon déniché. La vieille tait une douleur dont l'auteur avec une tendresse insoupçonnée, a l'élégance d'ôter les sutures au terme de ses vociférations. Et la vieille redevient enfant quand la pluie salvatrice de l'innocence efface les rides de son masque grimaçant.
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Lu en août 2010

Comme je vous l'indiquais j'avais déjà lu du San-Antonio je savais donc un peu ce qui m'attendait du moins dans l'utilisation des mots et dans la façon bien particulière de cet écrivain de s'exprimer très grivoisement, sans tabou, dans le brut de décoffrage, surtout avec son personnage récurrent de Bérurier !
J'en avais d'ailleurs gardé un souvenir plaisant et amusé. Je ne crains pas ce genre de langage surtout quand celui-ci est si bien écrit !
Avec cet opus là, exit Bérurier ( qui n'était d'ailleurs pas présent non plus dans "La Nurse anglaise") et exit, les limites de la décence, dans la gène y a pas de plaisir et bien là SA va s'en donner à coeur joie !
Dans la 4ème de couverture l'auteur nous dit bien qu'il ne se doutait pas qu'il allait commettre l'ouvrage le plus grinçant de sa carrière ! Et c'est vrai San-Antonio va loin dans ce livre, il se permet tout, à travers la vie de son héroïne j'ai nommé : Lady M.
Je m'excuse par avance auprès de mes fidèles lecteurs (merci à vous de me visiter, enfin surtout mon blog hein) mais je me dois de déposer mon langage châtié pour utiliser un vocabulaire plus imagé (j'essayerais néanmoins de ne pas exagérer pour ne pas attirer les potentiels pervers de ce monde virtuel ... souvenez vous l'affaire de la modération des commentaires de mon blog..).
A la base, ce livre conte l'histoire d'un passage de témoin dans l'art de l'arnaque entre une vieille dame Lady M. et une jeune recrue Lambert.
Cela commence de façon gentillette, enfin presque, avec le vol de la bague de lady M. par le jeune Lambert.
Lambert offrant une promenade à lady M., l'invite à quelques caresses aquatiques qui baisseront la garde de la dame et lui permettront de dérober ni vu ni connu je t'embrouille ,la bague !
Lady M. est, dès lors, emberlificotée, sous le charme de ce jeune éphèbe, c'est décidé elle en ferra son héritier ! Son but, en faire un as du chantage, un voleur hors pair ,doublé d'un amant somptueux. de quoi avoir le beurre, l'argent du beurre et le cul de la fermière enfin plutôt la queue du fermier !
Mais je ne vous ai pas encore parlé du compagnon de lady M. , celui qui était là bien avant l'arrivée du jeune plagiste Lambert. Cet homme là, ce second rôle si important, c'est Pompilius Senaresco !
Je l'ai adoré ce personnage, dont le prénom, tout un poème ,rime avec le cunnilingus, art dans lequel il excelle ! Ah Pompilius !!! Extrait de sa description par Lady M.
"Seigneur quel artiste vivant ! La vie de cette ganache est un espèce de danse de maintien. Et dire qu'il est roumain ce con, donc un peu métèque ! Pourquoi n'en avez vous pas fait un Lord anglais, doux Seigneur ? C'est fait pour aller chasser la gousse en Ecosse, ce machin-là, au lieu de chassez la petite pétasse à culotte douteuse dans les brasseries et les salons de coiffure ! Des manières pareilles, c'est un don du ciel ! Je lui dois beaucoup , car il dore mon blason, le vieux gâteux."


Je vous avais prévenu dans un San-Antonio on parle de cul c'est ainsi, si vous rougissez ou êtes gênés par les gros mots alors les SA ne sont pas des livres pour vous...
Néanmoins vous pouvez tout de même essayer, car finalement et c'est tout l'art de Frédéric Dard , il transforme tous ces vilains mots en poésie !

Extrait ou petit florilège pouvant servir en cas d'énervement :

"La vieille (Lady M.) partit en avant et s'affala sur le sol si malencontreusement que le mancheron de sa béquille lui meurtrit durement la figure. Un hématome bleuit immédiatement sa pommette tandis que son œil droit enflait à toutes allures à des proportions alarmantes. Les deux hommes s'empressèrent de la relever, mais, plus vexée encore que meurtrie, elle gigotait comme une diablesse en les injuriant l'un et l'autre (Lambert et Pompilius) avec vigueur, et un vocabulaire de vivandière, les traitants de sales cons, de lopettes, d'enculés-de-leurs mères, de foireux, de foies blancs, de dégueulis d'ivrogne, de diarrhées vertes, de fesses de rats malades, de figures de culs, de pourritures, de sombres salopes, de débiles mentaux, de bouffeurs de chattes sales, de masturbés encéphaliques, d'eczémas purulents, et puis encore d'enculés."


Cette lecture en fait va très loin dans les scènes dans les mots ,mais au fond, c'est aussi un livre très très noir ... Plus je repense à ma lecture, plus je me dis qu'elle traite avant tout de thèmes forts et pas très rigolos : la vieillesse, les traumatismes d'enfance, la beauté éphémère, la vacuité de l'existence la maladie et la mort.
San-Antonio ne nous épargne rien, je ne peux tout dire sans vous dévoiler l'histoire mais assurément celle-ci est un vrai conte noir ! Ne croyez pas trop rire en lisant ce titre là, préférez les titres avec Bérurier !
L'auteur à sans doute mis dans son oeuvre beaucoup de ses peurs, beaucoup de peurs que tout un chacun éprouve ...
Et l'auteur étant désormais de "l'autre côté" j'espère qu'il y est bien et qu'il ne rôtit pas en enfer avec tous les blasphèmes proférés... ! Remarque l'enfer est peut-être plus sympa ...
C'est un bon livre, mais vraiment je vous avoue il m'a remué les tripes et presque mis mal à l'aise. Pas à cause du vocabulaire et du style de l'auteur, mais réellement dans les thèmes abordés ...
Pourtant l'auteur essaye d'en rire par les dialogues de son héroïne avec le Seigneur, ces dialogues rythmant les chapitres et permettant de découvrir les pensées non censurées de Lady M.
Extrait :

"Ah ! Comme vous vous bitez royal, Seigneur ! Chapeau ! La vie nous parait bien étale, mais au dessous de sa surface riante un courant de chasse d'eau nous emporte ! Me voilà, balayez par la trombe Jacob-Delafon, près de la fosse d'aisance, de la fosse commune, Seigneur. Mais je lutterai, ne vous y trompez pas ! Flèche de tout bois ! Déterminée, ardente ! "

Je vais donc essayez de clore mon avis, car je m'épanche, je m'épanche sur cette lecture à n'en plus finir ... Or, tout à une fin ...
Je vous conseille de lire ce San-Antonio mais si vous souhaitez du plus léger, prenez un Bérurier !
D'ailleurs je pense que je poursuivrais ma découverte plus avant en piochant dans cette très longue bibliographie !
Et puis je suis aussi très curieuse de l'adaptation au ciné de cet opus ! Je suppose que Michel Serrault campe un Pompilius superbe ! Je me demande aussi comment les dialogues en voix off entre lady M. (Jeanne Moreau) et le Seigneur sont retranscrits !

Bref queue de lecture en vue ! Bien du plaisir amis lecteurs !
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Voilà un roman de Frédéric Dard alias San Antonio qui décoiffe et c'est le moins que l'on puisse dire. Point de commissaire dans "La vieille qui marchait dans la mer" mais une arnaqueuse octogénaire qui va prendre sous son aile un jeunot pour lui passer le relais. Ça c'est si on résume vite.
En vrai c'est le portrait d'une vieille salope immonde qui a eu des braises ardentes dans la culotte toute sa vie et qui passe son temps à escroquer les plus riches. Cela donne le ton et ça grince sérieux au démarrage.
Et puis, on se rend vite compte que c'est bien autres choses que de la vulgarité.

C'est Lambert le jeune plagiste qui aide la vieille et riche Lady M. à marcher dans la mer pour soigner son arthrose, en vacances en Guadeloupe. Cette Milady passe pour une vieille chieuse qui n'arrête pas de se plaindre de sa déchéance physique. Parce que des parties de jambes en l'air et des tripotages de queues elle en a vécu notamment avec celui qui l'accompagne, son ex-amant Pompilius. D'ailleurs ce dernier est expert en cunnilingus et ses séances avec la jeune Noémie valent bien une leçon d'éducation sexuelle, parce qu'il respecte le désir féminin.
Quand Lady M. se rend compte que Lambert lui a volé son diamant sans qu'elle s'en aperçoive, elle saisit l'occasion pour s'allier le jeune homme et l'impliquer dans le vol d'un diadème. Contrairement à toute attente, leur relation va devenir fusionnelle au grand dam de Pompilius.

On est loin de s'ennuyer avec cette vieille hors du commun, que l'on apprend à connaître parce qu'elle parle au Seigneur même si c'est dans un langage châtié. Cela est d'autant plus drôle (car j'ai bien rigolé) jusqu'au moment où le mensonge se rapproche de la vérité, quand on cerne la vraie personnalité de Lady M. à la fin du roman. le drame humain, la nostalgie et l'amour improbable rejoignent le polar grinçant et immoral.


Challenge Entre-deux 2023
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"L'enfer des femmes, c'est la vieillesse"
Cette maxime De La Rochefoucauld pourrait assez bien résumer ce livre. C'est donc, contrairement aux San-Antonio classiques, une histoire sombre. Ce mélange entre le style Dard (outrance, crudité, grosses ficelles et clichés littéraires mais sans Bérurier ni les digressions) et le tragique de l'histoire m'a au départ posé problème. Ça sonne faux, tout simplement. Mais, au fur et à mesure, le tragique prend le dessus et la profonde détresse des personnages nous apparait de plus en plus, éclipsant les invraisemblances et les outrances. On s'attache peu à peu à Lady M., cette vieille croulante, délirante, méchante, pathétique. Et les dernières pages nous permettent de vraiment la comprendre, de comprendre toute la tristesse de sa vie.
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Durant une dizaine d'années, j'ai été fidèle aux aventures du commissaire spécial San-Antonio écrites par Frédéric Dard. Après avoir lu plus de 150 de ces romans Fleuve Noir, je suis passé aux "Roman d'Aventure"; des livres d'un style différend comme "La vieille qui marchait dans la mer".
Cet récit assez coquin, cru, sans tabous, nous conte les aventures de Lady M, une vieille dame se coltinant un monceau de bijoux, au bras d'un jeune plagiste à la grâce d'archange. Avec son compagnon roumain Pompilius, "la vieille" va développer des arnaques de grande envergure.
Frédéric Dard ne mâche pas ses mots dans cette histoire drôle et féroce adaptée au grand écran par le scénariste et réalisateur français Laurent Heynemann. Un joli film avec des acteurs de renom comme Jeanne Moreau dans le rôle de Lady M et Michel Serrault dans celui de Pompilius.
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Un livre de vacances, pourquoi pas au bord de la mer.
un pur San Antonio à lire avec modération car la verve et le vocabulaire peuvent finir par nous faire boire la tasse.
l'adaptation cinématographique, quand à elle, est réussie, surtout par la présence de Jeanne Moreau.
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C'est mon premier San Antonio, c'est un bon polar d'aventure, très drôle, grinçant , assez trash (sexe ) et finalement très noir.
J'ai pris plaisir à le lire même si je regrette de ne pas avoir commencé par un San Antonio plus classique: ici pas de personnages San Antonio ni de son adjoint Berurier .
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Qu'est-ce que j'attends d'un défi de lecture ? Sortir de ma zone de confort et faire des découvertes et c'est chose faite avec "La vieille qui marchait dans la mer". L'item "anniversaire" du challenge multi-défis 2021 m'a conduit à découvrir une oeuvre de Frédéric Dard, alias San Antonio, né en 1921 et mort en 2000.
Je n'avais jamais lu aucun de ses romans et les premières pages m'ont étonné avec des actes licencieux et un vocabulaire inconvenant. Il est vrai que la quatrième de couverture précisait "je ne me doutais pas, à cet instant, que j'allais commettre l'ouvrage le plus grinçant de ma carrière, m'enfoncer dans un conte de fées noir à vous en flanquer le vertige, et peut-être même dépasser certaines limites". Il fallait bien ainsi s'attendre à une écriture qui sortait du commun.
Cependant, après une petite adaptation, on ne peut que constater un style maîtrisé et qui a du rythme.
L'histoire est celle de Lady M., femme fantasque, arnaqueuse née, qui après une vie trépidante parmi les grands de ce monde, décide de former son successeur, le jeune Apollon, Lambert, avec l'aide de son vieil ami et ancien amant, Pompilius.
Les péripéties sont plaisantes notamment avec une escroquerie au compte en banque, un vol de diadème ou encore de diamants.
Mais c'est plus qu'un bon divertissement : Frédéric Dard aborde des sujets profonds comme les conséquences de l'enfance sur la vie future, les difficultés du passage à l'âge adulte, la vieillesse et ses renoncements.
En conclusion, c'était mon premier San Antonio mais peut-être pas le dernier !



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Daniel Fattore, blogueur suisse, a lancé un défi-lecture de l'oeuvre du plus suisse des écrivains français : Frédéric Dard, disparu il y a dix ans.

Avis aux nombreux amateurs de San-Antonio : le défi reste ouvert jusqu'au 31 décembre 2010 !

Pour ma part j'ai répondu à l'appel à lecture commune du roman qui fait l'objet de ce billet : La vieille qui marchait dans la mer.

Mon premier San-Antonio (donc Frédéric Dard), mais sans le commissaire homonyme, ni Bérurier et ses potes que je ne connaissais de toute façon que de réputation.

Extraordinaire premier chapitre : où l'extravagante, richissime, et très vieille Lady M. se promène les pieds dans l'eau, au bras d'un jeune éphèbe mal dégrossi, sur une plage des Caraïbes -- comment elle décide de faire l'“éducation” du mignon dans plusieurs des sens du terme -- comment elle l'invite à la suivre pour faire partie de sa vie d'aventurière.

Le dernier chapitre n'est pas mal non plus : où la boucle est bouclée -- où Lambert passe du statut d'”invité” cynique de Lady M. à celui de tendre protecteur attentionné -- où Lady M. lâche enfin prise, se laisse aller au gâtisme et devient pour le pire, “la pensionnaire” de son “éternel invité”.

Entre les deux, le début et la fin, comme dans un sandwich trop riche, ça dégouline de morceaux de bravoure et de rebondissements scénarisés jusqu'à la caricature.

Ne voulant pas que l'on pense que je suis une petite nature devant les nourritures littéraires un peu grasses, je me suis vaillamment accrochée jusqu'à la fin (page 332), et je n'ai pas regretté même si les premières pages m'avaient fait miroiter plus de finesse et d'originalité dans l'ensemble.

Dans La vieille il y a plusieurs romans, pour plusieurs lecteurs.
Moi j'aurais volontiers laissé tomber les méticuleux montages d'arnaques dignes de Mission Impossible, et je n'aurais gardé que les deux “couples” (Lady M./Lambert, Pompilius/Noémie) et leurs empoignades, en virant au passage l'attendue scène d'échangisme qui n'apporte pas grand-chose à mon avis.

Un peu too much donc, avec quelques personnages et tableaux bien peints, mais inutiles à mon goût.

L'idée de génie de ce roman, c'est le dédoublement des deux personnages principaux : Lady M. et Lambert.
Chacun d'eux possède sa propre voix intérieure qui lui permet de “lâcher la vapeur” en s'adressant intimement à un interlocuteur bien choisi qui le comprenne.
Lady M. s'adresse à Dieu, sans châtier son vocabulaire. Son jardin secret, son coin pour se ressourcer, c'est Dieu qui est dans sa tête, dit-elle.
Lambert qui ne “sent pas Dieu”, a choisi de prendre Lady M.(sa Milady) secrètement à témoin de ses pensées et de ses fantasmes.
La distinction et la délicatesses n'étant pas des attitudes qui leur soient naturelles, à l'un comme à l'autre, il leur faut passer par cet exutoire pour ne pas se trahir en (bonne) société, tout en restant fidèles à leurs vraies racines. Pour chacun d'eux, cette sorte d'auto-confession libératoire intérieure est le moyen de mettre leurs sentiments à nu.

C'est un peu comme si Dard-Shiva jouait la partition de son roman à quatre mains... le système des monologues intérieurs s'intercalant dans les dialogues “sonores” est très original et particulièrement réussi, stylistiquement.
Le summum de la virtuosité est atteint à la fin du roman : la pauvre Milady perdant le sens de son intériorité, raconte à trois reprises, à voix haute et dans des termes presque identiques, le terrible souvenir de petite enfance qui est à l'origine du secret de toute une vie de non-dit.

J'aimerais bien savoir : comment ce roman fut-il reçu en 88 ? Les fans de San-A ont-ils été surpris ? Déçus ? Enthousiastes ? Que disaient les critiques littéraires ?

A cette époque, il n'y avait pas encore de blogs de lecteurs, qui comme on sait aujourd'hui, à de rares exceptions près (je salue Daniel Fattore !), sont des blogs de lectrices.

Je me trompe peut-être, mais je perçois que le lectorat “de masse” de San-Antonio était alors, et est encore aujourd'hui, très masculin, voire macho.

Mais dans La vieille qui marchait dans la mer, il y a la révolte, puis le désespoir et la résignation devant le vieillissement, et ça nous touche, nous les ladies !
Et cela me touche que cela soit un homme, et que ce soit San-Antonio, qui décrive cet état d'esprit avec une telle force et une telle précision. Car c'est Lady M., son personnage féminin âgé qui est le plus juste et le plus beau dans ce roman, jusque dans son outrance.

Les pages à la fin du roman, dans lesquelles Frédéric Dard décrit Milady commençant à perdre ses repères et à sombrer, sont terriblement véridiques pour qui a assisté de près au naufrage d'un être proche. Je me suis dit qu'écrivant La vieille à plus de soixante ans, Frédéric Dard vivait sans doute cette épreuve au quotidien pour la décrire ainsi de façon si précise et si poignante : sa mère, peut-être ?


“ Chaque jour me tue et les jours de mon âge sont plus meurtriers que les jours des êtres jeunes. “
Lien : http://tillybayardrichard.ty..
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