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Critique de LectureChronique


Bonjour,

Avec les productions d'adaptations télévisuelles des classiques de la littérature française qui pullulent ces derniers temps, j'ai ce goût du nostalgique qui me donne l'envie de reprendre mes classiques du genre polar.
Je viens donc vous chroniquer une oeuvre parmi les ouvrages du grand illustre Frédéric Dard : "On t'enverra du monde", une aventure du commissaire San-Antonio, parue à l'époque aux éditions Fleuve Noir, celle de 1959.
Petite pensée pour celui qui porte le même prénom que mon frère et qui aurait fêté son centenaire le 29 juin de cette année 2021.

La littérature populaire par excellence, les nombreux ouvrages de la collection ont été lus par des millions d'afficionados du verbe fleuri, des facétieuses fantaisies et autres jeux de langage que son auteur, indissociable de son héros de commissaire, se plaisait tant à en écrire les aventures.

Quel joie alors de retrouver les histoires de ce personnage truculent et désinvolte, bousculant le verbe académique par un phrasé toujours plus inventif, élevant le calembours, la contrepèterie et le hors-piste textuel croquignolesque au rang des beaux-arts.

Et quand bien même, San-Antonio ne serait pas aussi populaire sans son acolyte attitré, opposé en tout point (surtout l'embonpoint), l'inspecteur Bérurier, dit Béru ou le Gros. Un type bourré de défauts mais avec une fidélité sans faille pour son supérieur.

Et dans cet opus au drame burlesque, c'est la femme de Béru qui va y tenir le premier rôle. le voilà dans tout ses états : sa Berthe a disparu ! Avec Alfred, accessoirement coiffeur et amant de celle-ci, les deux hommes vont chercher à savoir où est passée l'épouse / maitresse. Ils en font part à San-A qui en a que faire car il croit que Berthe a planté les deux premiers pour s'acoquiner avec un troisième larron.

Mais à peine disparue, la voilà revenue et elle tient un récit de ses péripéties digne des productions américaines ! Et justement, il en faut pas plus au commissaire pour trouver cette histoire louche. En enquêtant, il s'aperçoit vite que les ravisseurs de Berthe se sont trompés de cible et convoitait une richissime américaine pour réclamer une belle rançon.

C'est tout ce que j'aime lire et retrouver dans ce polar , la patte toute particulière de Frédéric Dard qui étrille la langue De Voltaire au profit d'un argot bien huilé et doublé d'un ton humoristique où le second degré est manié à outrance. Les personnages sont affublés de noms aussi improbables que leur gouaillerie prête à sourire. San-Antonio les malmène autant qu'il les aime.

Au final, l'enquête importe peu. le ressenti, le plaisir que l'on éprouve à suivre les aventures rocambolesques de notre commissaire préféré comblent nos zygomatiques de bonheur par l'exercice improvisé et prolongé qu'elles procurent. Tout est en place de ce qui a fait le succès de cette série et qui ne démentira pas le talent de son auteur : les personnages récurrents, l'humour, les métaphores, le langage coloré et le héros à la verve décomplexée, aux méthodes peu orthodoxes et qui aime les femmes.

A consommer sans modération, je ne peux que vous conseiller de boire à pleine gorgée cette exubérance verbale patinée qui se bonifie avec le temps.

Bonne lecture, amis Lecteurs !
Lien : https://lecture-chronique.bl..
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