Le voleur d'âmes

Une déception. Et pourtant il y avait matière à une enquête passionnante à partir d'un sujet en or, une excellente trame. Mais encore une fois l'on retrouve les travers et lieux communs d'un polar "facile" à la française, taillé pour faire un honnête téléfilm bateau.
Encore une fois un flic, une femme cette fois, ou plutôt une sur-flic, invincible, opiniâtre, excellant en touts domaines, belle et sauvage, d'où son surnom qui doit impressionner tout le monde, la Louve...à la limite du caricatural.
Elle a bien une faiblesse psychologique [/masquer sa fille dans le coma, par sa faute mais pas vraiment non plus, c'est la Louve quand même] qui la conduit de temps à autre à consulter son psychiatre, une petite page d'échanges téléphoniques virils et c'est reparti, ben oui c'est la Louve, il faut qu'elle retrouve en quelques jours le sadique meurtrier en série (ce que personne n'a pu faire) et évidemment l'éliminer sommairement.
Par contre physiquement c'est un monstre : un violent accident de voiture la laissant limite exsangue ne l'empêche pas de rapidement quitter l'hôpital contre l'avis des médecins car la solution surgie.
Un personnage central malheureusement par trop caricatural pour être attachant. Les autres sont aussi plats, à l'exception du méchant très méchant, dont la psychologie et les motivations fouillées et bien exposées en font le protagoniste le plus intéressant [/masquer si on laisse le côté haute bourgeoisie de pouvoir arrogante et pervertie, aussi caricaturale]).
Quelques approximations gâchent aussi la lecture : par exemple "...ses yeux verts dissimulés derrière des ray-ban...regard glacial qu'elle lui adresse" ; la glace a du casser les verres...
Elle recueille des pièces dans son mouchoir : une policière aussi expérimentée n'a pas sur elle quelques sachets à indice ?
Pourquoi faut-il que l'auteur reste sur ce canevas stéréotypé, mainte fois rabâché ? C'est d'autant plus dommageable que la base de l'histoire est forte ([/masquer meurtres et énucléations de jeunes filles sur dérive psy de traumatismes non gérés issus de l'enfance du prédateur ], l'écriture, sèche et dynamique, agréable. Mais l'ensemble ne "prend" pas de par un traitement trop prévisible.
Mais attendons la cession de rattrapage, pour les raisons ci-dessus, pour lire le prochain ouvrage de l'auteur sans préjugés. Par curiosité et ne pas rester sur une impression mitigée, la consultation d'autres oeuvres ( la série concernant le flic Dell'Orso) sera la bienvenue.