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EAN : 9782895967323
294 pages
Lux Éditeur (02/11/2017)
3.5/5   2 notes
Résumé :
Ce qui s'est affublé du nom de communisme depuis 1917 est une catastrophe historique qui continue à produire ses effets les plus sombres sur l'humanité en la privant d'alternative. Si l'avenir est confisqué par le néolibéralisme, c'est en grande partie dû à la figure odieuse de la forme hyper-étatique du communisme au XXe siècle qui hypothèque toute sortie émancipatrice du capitalisme. Or l'idéal communiste de l'auto-émancipation n'était pas vain. Pour le raviver, i... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Cet ouvrage n'apprendra sans doute que peu de choses à ceux qui se sont penchés sérieusement sur ce que fut l'Union (dite) Soviétique, et dès ses origines, au Vingtième siècle. Pour qui veut bien y consacrer le temps nécessaire, les témoignages, analyses - le tout fort peu réfutable - abondent et permettent de se faire une idée assez claire de ce qui fut pendant longtemps l'objet d'une opacité entretenue. Et je parle ici, bien sur, des témoignages et analyses d'incontestables partisans de l'émancipation et non pas de ceux, intéressés, qui en sont les ennemis.
Néanmoins, ce livre présente une sorte de bilan appréciable de ce qui fut la cause de l'échec de la plupart des révolutions de vingtième siècle. Et tout particulièrement pour ce qui concerne ce moment d'illusion collective que fut la soi-disant révolution d'octobre 1917 qui se révèle pleinement, dans les faits, comme ayant été une contre-révolution. Une contre-révolution qui mit un terme au formidable mouvement d'auto-émancipation que furent les Soviets (assemblées de base en démocratie directe) entre février 1917 et octobre 1917. "L'usurpation du terme de "soviet" est sans doute au coeur du mensonge que fut le communisme bureaucratique d'État pendant presque tout le XXe siècle. " "Il n'y a pas, il n'y a jamais eu de "lumière d'Octobre". Celle-ci n'est qu'une illusion provoquée par la capture de la lumière des soviets par le pouvoir bolchevik."
Ce livre est donc à conseiller à tous ceux qui pourraient encore rester dans l'expectative. Un livre parfaitement honnête dont le but n'est rien d'autre que de nous réouvrir des horizons enfin débarrassés de l'Ombre d'Octobre.
Le printemps reviendra, débarrassé des chefs, des partis, des États et des miasmes putrides de L'Économie politique qui mondialement partout nous écrase et nous vole nos vies.



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Octobre 1917 : Révolution ? le mythe bat de l'aile depuis longtemps. Ce livre l'achève. Octobre 1917 : confiscation de la Révolution par un parti, les bolcheviks, et par un homme, Lénine. La thèse n'est pas originale, l'histoire semble lui donner raison. Ce qui est intéressant ici, ce n'est pas ce constat, c'est que celui-ci n'implique pas l'idée que le communisme, le marxisme et la révolution trouvent leur seule expression dans le totalitarisme soviétique. Une autre Révolution était possible, un autre communisme, un autre marxisme. Il aurait fallu s'appuyer sur les soviets au lieu de les noyauter, il aurait fallu renoncer au parti et à l'Etat, il aurait fallu faire confiance dans le peuple, si glorifié et si méprisé par l'URSS naissante. Non seulement, prétend ce livre, une autre Révolution était possible, mais elle a existé, au Mexique et – mais sacrifiée finalement par les staliniens – en Espagne. Bref, identifier bolchévisme et communisme est une erreur. L'espoir peut renaître – un peu, le Grand Soir s'étiole – de ses cendres. À quand donc – si elle est encore possible – la vraie Révolution ?
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
La Révolution espagnole s'est heurtée directement à la face hideuse du communisme totalitaire, celui-là même qui avait depuis longtemps liquidé en Union soviétique tous les partisans de la démocratie ouvrière et du pluralisme politique. Une double conclusion ressort de ce sombre tableau : en premier lieu, l'expérience espagnole met à nu la logique absolument totalitaire du devenir-État du Parti inscrit dès le début dans la prise du pouvoir d’État par les bolcheviks; en second lieu, c'est le triomphe de cette logique qui a brisé le ressort de la révolution sociale la plus prometteuse du XXe siècle, entraînant sa défaite et ouvrant directement la voie à la victoire de Franco.
En ce début de XXIe siècle, la figure du parti dirigeant, telle qu'elle a été édifiée à la fin du XIXe siècle, est en pleine décomposition. Aujourd'hui, les formes de l'activité politique sont en train d'être réinventées, l'imaginaire démocratique est libéré et renoue avec le meilleur de la tradition libertaire. C'est précisément le moment où il redevient possible de lire autrement toutes les expériences révolutionnaires du XXe siècle, au Mexique, en Espagne ou ailleurs, c'est-à-dire de les considérer pour ce qu'elles ont été : des moments de prodigieuse inventivité démocratique dans la pure filiation avec la Commune de 1871. Ce que l'ombre d'Octobre ne peut même plus cacher.
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Chacun sait, ou devrait savoir, que c'est le Parti bolchevik qui exerça seul tout le pouvoir, depuis la guerre civile jusqu'à la fin de l'Union soviétique, et que ce pouvoir n'a jamais rien eu de "soviétique", pas même en Octobre. L'usurpation du terme de "soviet" est sans doute au cœur du mensonge que fut le communisme bureaucratique d’État pendant presque tout le XXe siècle.
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Il n'y a pas, il n'y a jamais eu de "lumière d'Octobre". Celle-ci n'est qu'une illusion provoquée par la capture de la lumière des soviets par le pouvoir bolchevik.
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Le pouvoir des soviets, reconnus pourtant comme la plus haute autorité de l’État, n'a jamais été qu'une fiction juridico-politique. Le vrai pouvoir, à la fois opaque et bavard, a dès le commencement été exercé par les organes centraux du Parti.
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Psychiatrie, psychanalyse, psychothérapie institutionnelle
Avec la participation de Alain ABRIEU, Guillaume ALEMANY, Anna ANGELOPOULOS, Nathalie AZAM Patrick BELAMICH, Loriane BELLAHSEN, Christophe CHAPEROT, Corinne CHEMIN, Patrick CHEMLA, Jérome COSTES, Pierre DARDOT, Françoise DAVOINE, Pierre DELION, Mathilde HAMONET, Pascale HASSOUN, Pierre KAMMERER, Leila LEMAIRE, Laurence MARCHAND, Faika MEDJAHED, Simone MOLINA, Theodore MYSTAKELIS, Okba NATAHI, Anna PARE ANASTASIADOU, Virginie PERILHOU, Benjamin ROYER, Kathy SAADA, Marie-Claude TALIANA Voir moins [-]
La pandémie nous aura confrontés à la mort et au risque de désagrégation dans les collectifs de soins. Comment arriver malgré tout à rester vivants, animés d'un désir travaillé pour s'engager dans la rencontre transférentielle ?
« Nous ne saurions évoquer nos enjeux cliniques en escamotant la pandémie qui est venue brutalement objectiver la possibilité de la mort. Plus ou moins désavouées, les forces de déliaison ont mis à mal les Collectifs, les atomisant, renvoyant chacun à une lutte pour sa survie personnelle. Cette attaque des liens vivants renvoie à une entame de la confiance dans le Monde. Ce qui reste problématique et difficilement transmissible concerne la capacité de chaque thérapeute, de chaque soignant à "entrer dans la danse" (Françoise Davoine). Gisela Pankow parle fort justement de descente aux enfers à propos de cette "approche du dedans", et donc du partage de zones de catastrophe, voire des "aires de mort" psychiques évoquées par Gaetano Benedetti. le thérapeute ou le soignant s'y risque, avec son corps et son être au monde, sans l'appui rassurant d'une "pensée héritée".
Miser sur le désir inconscient suppose sans doute une sorte d'acte de foi laïque dans l'inconscient : il s'agirait de produire une première forme, une Gestaltung, "forme formante" génératrice de l'espace à construire, et peut-être d'une historicité pour le sujet potentiel du transfert. La biopolitique de la peur, bien envahissante actuellement, renforce la nécessité d'un "désir travaillé" qui affronte la catastrophe et ses conséquences aléatoires : dislocation des liens vivants, ou à l'inverse émergence de solidarités nouvelles et de surgissements imprévisibles. » P. C.
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