AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782012270084
380 pages
Hachette (24/08/2016)
3.68/5   75 notes
Résumé :

Agatha vit seule avec sa mère depuis la mort de son père. Elle s’ennuie. Alors elle lit. Tout ce qui lui tombe sous la main. Surtout des romans policiers. Elle lit, et elle imagine des histoires de meurtre et de disparition.

Livre après livre, rêve après rêve, elle grandit. Paris, l’Égypte : Agatha brûle de voir le monde. Elle a soif de goûter à tout ce que la vie peut lui offrir.

Plus tard, Agatha Miller prendra sa plume pour é... >Voir plus
Que lire après AgathaVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (43) Voir plus Ajouter une critique
3,68

sur 75 notes
5
6 avis
4
23 avis
3
11 avis
2
2 avis
1
0 avis
« Quelle imagination, mon Agatha ! lui avait écrit son père. Tu devrais écrire tes histoires... »

Quel bonheur de se plonger dans la jeunesse d'Agatha Christie quand c'est sous la plume de Françoise Dargent !

Sans égrainer les clichés british et sans placer artificiellement une tonne de références bien lourdes, elle instille une ambiance qui sonne juste et c'est sans doute ce que j'ai préféré, hormis la fluidité de l'écriture. Tout sonne juste et on y croit, ce qui n'est pas toujours le cas dans ce genre de roman inspiré par un personnage réel.

Délicieux reflets d'une époque, on découvre son enfance choyée à Ashfield, la demeure familiale, entourée de domestiques. On s'amuse de ses années passées dans des pensions de jeunes filles à Paris. Passage qui m'a d'ailleurs rappelé les années parisiennes de Daphné du Maurier dans la biographie que lui a consacré Tatiana de Rosnay.

Amusant de constater déjà son intérêt pour les faits divers. Amusant aussi de détecter les événements ou situations qui plus tard se retrouveront de manières plus ou moins indirectes dans la prolixe production de l'Agatha devenue romancière à succès.

Étonnant d'assister à la détermination de la jeune fille à atteindre le rêve qu'elle cultive alors, devenir cantatrice !

Émouvant de suivre ses premiers pas dans la bonne société, de découvrir ses premiers émois et ses premiers flirts de Torquay, la Riviera anglaise, au pied des pyramides égyptiennes en passant par Paris, la ville lumière.

Une lecture en tout point réjouissante si ce n'est peut-être le regret que le livre se termine au moment où elle semble être sur le point de trouver enfin sa voie…

« Il lui avait rapporté de voyage un beau carnet en moleskine rouge pour qu'elle puisse s'entrainer. Mais elle ne l'avait jamais utilisé. Elle le gardait précieusement et continuait à se raconter des histoires dans sa tête. Pour la première fois depuis qu'il lui avait offert, elle ouvrit le carnet. »


Merci à Babelio et aux éditions Hachette !

Lien : http://bouquins-de-poches-en..
Commenter  J’apprécie          300
Une biographie romancée relatant la jeunesse d'Agatha Miller. J'ai apprécié la description de l'éducation réservée aux jeunes filles de la bourgeoisie anglaise au 19ème siècle : les mois passés dans des pensions pour jeunes filles en France, les cours de maintien, de chant, la gestion du carnet de bal, les relations interpersonnelles entre membres d'une famille, les questionnements sur la place des femmes (la finalité des études... faire une bonne épouse ?). Cette petite Agatha, déjà grande par la taille, aimant autant grimper aux arbres que les plongeons dans la mer en compagnie de sa soeur Madge, et d'une gourmandise que je ne suspectais pas, était aussi une adolescente timide, triste de la perte de son père et fort douée pour le piano. Grâce à un tempéramment qui s'affirme à mesure qu'elle grandit et bien guidée par ses proches (même si en tant que dernière de la fratrie et au vu des contraintes financières liées au décès paternel, elle ne put bénéficier d'autant de possibilités), elle a su trouver sa voie et exploiter avec brio les possibilités que lui offrait son imagination.

Ce livre est un bon ouvrage pour faire découvrir aux enfants Agatha Christie et ses oeuvres, par le truchement des nombreux indices disséminés par Françoise Dargent au fil des pages. Un bon moyen pour se lancer dans une enquête, non seulement sur un auteur maître du genre mais aussi sur la place des femmes dans la société (hier et aujourd'hui).
Commenter  J’apprécie          210
Quelle fut l'enfance d'Agatha Christie ?
C'est ce que nous dévoile l'auteur de ce roman qui s'inspire des données autobiographiques.

Agatha est la dernière enfant d'une famille bourgeoise désargentée. Son frère est parti tenter sa chance dans les Indes et sa soeur aînée a fondée une famille et écrit des histoires pour une revue à la mode.

Seule avec sa mère, Agatha s'ennuie et cherche à donner du sens à sa vie qu'elle enrichit des confidences et des expériences de ses proches.

Après un noël passé chez la belle famille de son aînée, la jeune fille part avec sa mère pour Paris afin de compléter son éducation et perfectionner son français. Ce sera ensuite un voyage au Caire en Egypte qui va lui faire découvrir un monde nouveau, mélange d'orient et de bals.

Mais qui est au juste Agatha ?

Un roman dense qui nous amène dans les pas de la future écrivaine mais qui décrit aussi de façon plus générale l'existence des jeunes filles à la belle époque. La question de l'éducation est très présente.

Mais Agatha bénéficie d'une certaine liberté de par le manque d'argent de sa famille, de son statut de dernier enfant de la famille et de l'absence du père mort.

Nous découvrons notamment son désir de devenir cantatrice puis pianiste. Nous tentons aussi de percevoir devant les faits de la vie quotidienne les prémices de ses oeuvres avec l'importance des livres mais aussi son regard particulier sur les autres.

Une perspective intéressante qui donne envie de se replonger dans les romans d'Agatha Christie !
Lien : http://www.nouveautes-jeunes..
Commenter  J’apprécie          200
Françoise Dargent nous propose ici une biographie romancée de l'adolescence d'Agatha Christie. Superbement documentée, elle reste très fidèle à l'auteure et à ce qu'elle fut. Son autobiographie l'a fortement aidée, cela se sent.

Elle nous présente Agatha telle que je me l'imagine, après mes nombreuses lectures : une jeune femme vive, délurée et réservée à la fois, curieuse et indépendante. Benjamine d'une famille de trois enfants, elle souffrit de l'absence d'un père adoré, décédé avant son adolescence. Elevée par une mère affectueuse mais très attachée aux convenances, au qu'en dira-t-on et à l'instruction, elle se sentira parfois un peu isolée à Toquay et brimée dans ses aspirations de liberté. Ses études poursuivies à Paris lui apporteront ce brin de légèreté et de folie dont elle avait besoin. Ce sera aussi pour elle l'occasion de se rendre compte que son rêve d'être chanteuse d'opéra n'était peut-être pas réaliste malgré de grandes dispositions pour le chant et le piano. Mais sa timidité et son trac devant un parterre d'inconnus l'empêchèrent de mener son rêve à bien. On ne peut que s'en réjouir.

Ce roman jeunesse est intéressant, dynamique et drôle. L'écriture de l'auteure est précise et savoureuse et rend à merveille cette époque. On se glisse facilement dans les bottines d'Agatha, au sein d'une famille unie et chaleureuse, et l'on vit le quotidien d'un jeune bourgeoise anglaise au début du XXe siècle, à la Belle Epoque. Pas question alors, pour une fille, de sortir du rang ! Il fallait être discrète, bien élevée, aimante et à sa place en toutes circonstances. Les deux ans passés à Paris et son voyage au Caire avec sa mère, l'année de ses dix-huit ans, lui feront prendre conscience que, hors d'Angleterre, ses compatriotes pouvaient vivre plus librement et de façon moins guindée. Cela apportera très certainement de l'assurance à cette jeune fille naturellement portée vers la nouveauté, l'évolution technologique et l'indépendance.

Dans ce roman très fidèle à la personnalité d'Agatha Christie, l'auteure glisse quelques références à ses futurs romans et c'est très amusant de relever les indices qui évoque « Mort sur le Nil », « le Crime de l'Orient Express », « Dix petits nègres » ou encore « Musique barbare ».

Cette biographie romancée est une réussite. Il est impossible de ne pas s'attacher à la jeune Agatha. Les chapitres sont courts, l'écriture vive et les pages se tournent sans effort, tant on est emporté par la fougue de l'héroïne. Cette immersion dans l'Angleterre de la Belle Epoque, où les plages n'étaient pas mixtes, où les enfants étaient, la plupart du temps, élevés par des nourrices, où les bourgeois préféraient envoyer leurs enfants étudier à l'étranger plutôt qu'à Londres avec des enfants d'un autre rang, permet d'appréhender l'évolution de la société en cent ans, mais aussi l'influence que celle d'alors a eue sur Agatha Christie. Cette « bonne société » et l'éducation qu'elle dispensait à ses filles transparaissent, en effet, dans toute son oeuvre.

Un coup de coeur de cette rentrée, que je proposerai sans aucun doute à mes élèves.
Commenter  J’apprécie          50
Chapeau Mme Dargent !!
J'ai postulé à Masse Critique pour recevoir ce livre dans l'espoir de compléter ma bibliothèque, où figurent la presque totalité des romans d'Agatha Christie, ou du moins une grosse part (une des rares choses que je "chine" dans les ventes d'occasion).
J'ai aussi acheté (neuf celui-ci !) son autobiographie, lue et dévorée il y a plus d'une douzaine d'années.
J'étais donc forcément intéressée à découvrir celui-ci, quoique un peu réticente, car j'ai en général un peu de mal lorsque la fiction se mêle à la réalité, je cherche toujours à savoir ce qui est vrai et ce qui n'est que roman.

Mais voila que j'ai été conquise dès les premières lignes.
Plus question de me demander si c'était vrai, ou inventé, j'ai été prise et emportée par la lecture d'un roman passionnant.
L'histoire d'une jeune fille de bonne famille, à la fois attachée à son éducation et à sa famille, et qui voudrait s'affranchir du carcan de cette éducation.
Une histoire passionnante tout simplement parce qu'elle est écrite de manière passionnante, qu'on s'intéresse à Agatha Christie ou pas du tout.
Passionnante aussi parce qu'on y apprend énormément sur la vie au début du siècle passée, dans cette catégorie de la société. Un temps à la fois si proche de nous (mes parents n'avaient qu'une vingtaine d'années de moins qu'elle) et éloigné de façon ahurissante de notre mode de vie.
Un mélange de fortes traditions, traversées par un vent de modernité apporté par Agatha.
J'avoue que je languis de le faire lire à mes petites-filles pour qu'elles découvrent comment on pouvait vivre cent ans avant elles.
Mais je m'aperçois en écrivant ces lignes que oui, c'est une histoire tout de même très "filles" !

Et puis, au-delà de tout cela, j'ai quand même par moments repensé à Agatha Christie, un peu regretté de ne pas savoir si les mots qu'on lui prête ici sont vrais, mais surtout apprécié l'humour, en retrouvant des titres de livres qu'elle écrira plus tard (au détour d'une phrase où Agatha s'ennuie dans une réunion d'adultes ... "Le major parlait trop"), des passages dont on se dit qu'ils vont fortement influencer son oeuvre future.

Dans le début du roman, j'ai aussi été amusée des clins d'oeil à Beatrix Potter, quand il est question dans le même paragraphe de la cuisinière Mme Potter, du jardinier M. McGregor, et de lapins grignotant choux et laitues.

En résumé, quelles que soient les raisons, et même sans raison, un roman que j'ai vraiment apprécié et lu avec plaisir.
Je ne dirais pas que ça m'a donné envie de relire les polars d'Agatha, car l'envie est toujours présente et j'en relis régulièrement. Par contre, dès que j'en trouverai le temps, je vais relire son autobiographie, qui m'avait déjà tant plu.
Et aussi me replonger dans Mary Westmacott. Je n'ai pour le moment que "Loin de vous ce printemps" (ça se trouve moins facilement en vide-grenier que les policiers)
L'écriture de Françoise Dargent, et le plaisir de lire qui en découle, m'ont fait souvent penser aux textes signés Mary Westmacott.

Une très belle découverte.


Un grand merci à Babelio Masse Critique, et aux éditions Hachette.

Lien : http://livresjeunessejangeli..
Commenter  J’apprécie          91


critiques presse (1)
Ricochet
16 novembre 2016
On peut aussi se laisser porter par la force de suggestion de Françoise Dargent, qui jamais ne force la démonstration. Tout vient à point à qui sait attendre.
Lire la critique sur le site : Ricochet
Citations et extraits (27) Voir plus Ajouter une citation
Les lourds rideaux en tissu liberty qui ornaient les fenêtres donnaient à la pièce un aspect théâtral, et ce que préférait par-dessus tout Agatha était une collection de petites statuettes en porcelaine qui représentaient les personnages de la commedia dell'arte?. Plus jeune, Agatha n'avait jamais cessé d'inventer toutes sortes d'histoires à leur sujet, tantôt c'était une famille, tantôt un régiment de soldats. Ils étaient dix, dix petits sujets. Fredonnant une comptine chantée par sa grand-mère, elle alla vérifier s'ils étaient toujours à leur place. "Dix petits nègres s'en allèrent diner..." ils y étaient, comme les bocaux remplis de fruits au sirop que Granny entreposait au-dessus des armoires. Agatha, satisfaite, rejoignit sa chambre.
Commenter  J’apprécie          160
- Ça ne t'effraye pas de circuler ainsi dans le château la nuit ?
- C'est moi, le fantôme, ici ! Au fait, tu as lu cet épatant roman de Bram Stoker, Dracula ? J'avoue que maintenant, j'y pense en me promenant la nuit, et je suis moins rassurée...
- Mère n'a pas voulu que je le lise. Elle dit que c'est un roman choquant. Elle n'aime pas que je lise les romans dont tout le monde parle. Elle pense qu'ils ne sont pas aussi bons que les classiques.
- Eh bien, tu vas le lire, comme ça tu te feras toi-même ton idée. Moi, ça m'a beaucoup plu. Tu verras, c'est particulièrement sanglant. J'adore !
Commenter  J’apprécie          180
Quelle idée sublime ! Attends, je te lis un autre titre: "Meurtre passionnel dans le XIIIeme, deux morts." Tu veux savoir ?
- Vas-y !
- Hier soir, à 21 heures, Fernand Dubuisson, cheminot, est entré dans un bar où se trouvait son épouse, Marguerite Dubuisson, en compagnie d'un dénommé Martin, maraîcher. Il a tiré à bout portant sur la femme et le dénommé Martin avant de retourner l'arme contre lui. Il n'est pas décédé, mais a été emmené d'urgence à l'hôpital de la Pitié. Les deux autres personnes sont mortes sur le coup. Il semblerait que le tireur ait laissé une lettre expliquant son geste. Il ne pouvait plus supporter les infidélités de son épouse...
- Elles sont horribles, tes histoires ! gémit Rosamond.
- Moi, j'aime ça. Mais celle-ci est beaucoup trop simple. Je préfère quand le mystère demeure. Tiens ! Cet article par exemple: "Découverte d'un corps de femme sans tête, près de la voie de chemin de fer de la petite ceinture dans le XVIII ème arrondissement." On ne connaît pas l'identité de la victime, et encore moins celle du meurtrier... Qu'en dis-tu ?
- Tu es incorrigible, Agatha ! Je vais faire des cauchemars avec ce journal. C'est un ramassis de nouvelles épouvantables.
- Non, je t'assure ! Il y a aussi des nouvelles plus gaies. Par exemple, la visite du président Fallières au roi des Belges ou l'inauguration du viaduc du métro au Trocadéro. dans le XVI ème. C'est près de chez nous, ça ! Et une publicité pour le train Orient-Express. J'en ai déjà entendu parler. J'adorerais le prendre ! Regarde, comme il est beau !
- Tu as des goûts de luxe. Il paraît que le billet est hors de prix.
- Eh bien, quand je serai cantatrice, j'irai chanter a Istanbul et je le prendrai.
- Moi, j'aurai une automobile avec un chauffeur, répliqua Rosamond.
- On rêve, ma vieille ! soupira Agatha. Pour l'instant, nous sommes cloîtrées ici.
- Peut-être, mas ça pourrait changer, Miss Dryden donne une réception à la fin du mois. C'était la nouvelle du jour. Elle nous l'a annoncée lorsque tu étais à ton cours de chant. Elle lance des invitations chaque fois que d'anciennes élèves fortunées reviennent à Paris. Et tu ne connais pas la meilleure?
Agatha secoua la tête.
- Elle a un fils de notre âge qui vient avec elle. Un bon parti, peut-être ?
- À nous, l'Orient-Express ! cria Agatha, en jetant son oreiller sur Rosamond.
Commenter  J’apprécie          30
"Quelle imagination, mon Agatha ! lui avait écrit son père. Tu devrais écrire tes histoires..."

Il lui avait rapporté de voyage un beau carnet en moleskine rouge pour qu'elle puisse s'entrainer. Mais elle ne l'avait jamais utilisé. Elle le gardait précieusement et continuait à se raconter des histoires dans sa tête. Pour la première fois depuis qu'il lui avait offert, elle ouvrit le carnet.
Commenter  J’apprécie          150
Si on lui avait donné la possibilité, elle serait partie étudier le chant en Italie ou en France, mais elle ne connaissait aucune fille de son entourage qui ait été autorisée à étudier les arts. Tout juste pouvaient-elles, comme Madge, être inscrite dans une pension de jeune filles où on leur apprenait à se tenir correctement et à avoir un peu de conversation. A l'inverse, tous les garçons étaient envoyés en pension pour suivre de longues études, même ceux dont l'intelligence était réputée médiocre.
Commenter  J’apprécie          70

Video de Françoise Dargent (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Françoise Dargent
Françoise Dargent. Jules Verne.
autres livres classés : biographie romancéeVoir plus
Les plus populaires : Jeunesse Voir plus

Autres livres de Françoise Dargent (1) Voir plus

Lecteurs (121) Voir plus



Quiz Voir plus

Rudi, Rudi

Quel est le vrai prénom du personnage principal ?

Rudolf
Rudi
Rodolfe

10 questions
4 lecteurs ont répondu
Thème : Le choix de Rudi de Françoise DargentCréer un quiz sur ce livre

{* *}