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Critique de enjie77


Excellent ouvrage destiné à la jeunesse à partir de douze ans. le virus de la danse classique ayant été contracté dans la famille de la grand-mère que je suis jusqu'à mon petit fils, j'ai donc offert ce livre à ma petite fille de douze ans et demi, sans l'avoir lu auparavant, me fiant aux critiques sur Babelio.

Je lui ai expliqué ce qu'était le communisme avant qu'elle n'entame sa lecture mais lorsque je lui ai demandé si elle avait bien compris ce qu'était ce régime, à sa tête, j'ai réalisé que non. En effet, à la lecture de ce roman, je me suis rendu compte que j'avais été un peu légère.

Comment une enfant de son âge peut-elle imaginer un monde où l'on croise le petit père des peuples, Khrouchtchev, la censure, le KGB, les commissaires du peuple, le collectivisme, les capitalisme, les apparatchiks, la misère, la queue pour le pain, les autorités qui décident à la place de l'individu, les camps, enfin tout ce qui caractérise l'Union soviétique.

Donc, un conseil, si vous offrez ce livre à un ou une enfant, pensez à lui faire un cour magistral d'autant que la narration témoigne très bien, en mots simples évidemment, de la chappe de plomb qui pèse sur l'URSS. C'est un excellent support pour bien comprendre l'histoire de ce magnifique pays.

Mais cette biographie romancée est passionnante. Françoise Dargent décrit très bien le caractère de Rudolph, petit tatar né à Oufa. il est insupportable. le livre débute lorsque Rudi à 13 ans alors que son père tente de faire de lui un homme à son image, un chasseur notamment et refuse catégoriquement à Rudi la possibilité de pratiquer la danse.

Mais Rudi danse, s'entraîne dans une petite cabane pour améliorer ses jetés, ses pirouettes. C'est cette insoumission, sa révolte et aussi cette force, cette volonté farouche qui feront de lui le plus grand danseur étoile du XXème siècle. On y rencontre toutes les personnalités qui l'ont aidé, porté, qui ont vu en lui l'étoile qu'il allait devenir notamment Madame Oudetslova et plus tard Alexandre Pouchkine, professeur à l'école de "Leningrad" dont il aura forcé la porte et où on lui aura dit devant son style mal dégrossit "Soit vous serez un danseur extraordinaire soit vous serez probablement le modèle des ratés.

Le livre s'arrête au moment où Rudi demande l'asile à la France en 1961 : l'auteure s'adressant à un jeune public, elle a choisi de ne parler que de la jeunesse de Rudolf.

J'avoue avoir vibré à la description des répétitions, je faisais un saut en arrière de plusieurs années lors des passages où l'auteure décrivait parfaitement l'incessant travail nécessaire pour parvenir à un minimum de perfection dans un mouvement. C'est très réaliste et très émouvant.


- représentation de "Gisèle" dans la Pravda :

"Rudolf Noureev était un prince éperdu d'amour hier soir. le regard figé, la carnation pâle, ses lèvres rouges à jamais immobiles, son corps a pleuré la mort de sa bien-aimée. Depuis bien longtemps, le public de Leningrad n'avait pas ressenti une telle émotion. La salle entière s'est levée pendant quinze minutes pour applaudir son prince.



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