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1870, la foudre d'abat sur Paris : la Prusse déclare la guerre à la France ! Alors qu'ils ne sont que prussiens, tandis que leurs adversaires sont tout de même français ! Une fois la stupeur passée, on se réjouit de pouvoir enfin donner à ces êtres frustres la bonne leçon qu'ils méritent. Une seule question fait débat : combien de temps faudra-t-il à l'armée française pour atteindre Berlin ? Quelques jours ? Quelques semaines ? Le jeune Jean, 12 ans, s'enthousiasme avec sa famille, dans laquelle chacun fait surenchère dans la glorification de l'armée française. Jusqu'à ce qu'il se rende compte que la ferveur patriotique de son père, de ses amis et de ses voisins est directement proportionnelle à la distance qui les sépare de l'ennemi. Criant hier « Vive l'empereur ! », ils n'hésitent pas à crier « Vive la République » quand celle-ci est officiellement proclamée. Prêts à verser leur sang jusqu'à la dernière goutte pour la patrie quand l'ennemi était encore aux frontières, ils s'enthousiasment pour la discipline teutonne quand leur ville est envahie, n'hésitant plus à commercer avec le nouveau maître des lieux, et d'obtenir au passage quelques avantages personnels dûment mérités, ou l'élimination de quelques adversaires gênants. Moins d'un siècle plus tard, on retrouvera les mêmes comportements : certitude d'une victoire facile, stupeur devant la défaite, collaboration rapide avec l'occupant par ceux-là même qui manifestaient le plus fort leur attachement à la patrie. Darien s'attaque vivement à la morale bourgeoise, accusée de tous les maux : hypocrisie, lâcheté, cupidité, trahison, … La critique est amère, d'autant que l'auteur s'est inspiré de sa propre enfance pour ce roman. le patriotisme et les va-t-en-guerre bruyants, mais bien planqués au chaud, en prennent aussi pour leur grade. Là encore, on ne voit pas très bien ce qui a changé depuis un siècle. + Lire la suite |