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Citations sur Bas les coeurs! (1870-1871) (9)

Ah ! ils y tiennent, à leur patriotisme ! Ils y tiennent, comme on tient aux sentiments factices, ceux qu'on n'éprouve pas – et qu'on se targue d'éprouver...
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Oui, nous sommes battus par les Prussiens, mais battus glorieusement, héroïquement, battus comme Roland à Roncevaux, battus comme une poignée de chevaliers succombant sous les coups d'une horde entière de barbares. Beaux vainqueurs, vraiment, que ces vandales qui s'embusquent pour surprendre les corps les plus faibles et les écraser sans danger ! Beaux vainqueurs, que ces lâches Teutons qui ne savent combattre que lorsqu'ils sont dix contre un !

M. Pion ne dérage pas. Il traite les Prussiens de cochons, de brutes, de sauvages, depuis le matin jusqu'au soir.

M. Beaudrain cite le vers fameux : « A vaincre sans péril on triomphe sans gloire. »
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M. Legros, seul de toutes les personnes qui viennent chez nous, rit toujours ; seulement il est bête comme une oie. Il a des yeux en boules de loto, des narines poilues, des oreilles en feuilles de chou et un gros menton rasé de près, tout piqué de trous, qui ressemble à une pomme d'arrosoir.
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C'est drôle, Léon est convaincu que les Français ont été vainqueurs. Je ne sais pas comment il s'arrange, mais c'est comme ça. Il admet bien qu'en définitive nous sommes battus, mais battus sans l'être, battus avec le beau rôle, battus pour la forme. Il prétend qu'au fond, en poussant jusqu'au bout l'examen des faits, en approfondissant la question, il est impossible de douter de notre succès définitif. C'est un succès moral, ce succès-là ; mais enfin c'est un succès – et le plus grand.
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— Je m'emporte, mon enfant, je m'emporte. Ces choses-là, vois-tu... La guerre, je la hais.
— Oh ! moi aussi, je la hais !
— Toi aussi ? demande le vieux en souriant. Tu as déjà des convictions ?
Et il ajoute, très sérieux :
— Alors, tu souffriras. Ce sont les convaincus qui souffrent.
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– Mon enfant, me dit le père Merlin lorsque nous avons fini, tu parlais tout à l'heure d'aller révéler les horribles secrets qui te pèsent, de crier sur les toits les iniquités dont tu as été le témoin, de publier les mauvaises actions dont on s'est rendu coupable devant toi. Il ne faut pas faire cela. Il faut, comme tu l'as fait jusqu'ici, enfouir ces choses au fond de toi. Ne les oublie pas, souviens-t'en, au contraire, repasse-les souvent dans ton cœur. Laisse là ta colère, mais conserve ton indignation. L'indignation est toujours une chose juste. C'est pour cela qu'elle vit. Plus tard, quand tu seras grand, les frémissements qui t'agitent aujourd'hui te secoueront encore et ce sera peut-être au souvenir des ignominies qui t'ont fait horreur que tu devras d'être un homme. C'est une dure leçon qui t'est donnée là, mon enfant, tu le comprendras un jour. Elle peut te profiter à toi, si tu veux. Si tu veux, si tu es assez fort pour ne pas laisser fausser, pendant dix ans au moins, ton âme d'enfant qui est sincère et droite ; si tu es assez robuste pour voir les choses, plus tard, avec tes yeux d'aujourd'hui.
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Ce jour-là, il a changé de ton – de ton, seulement, car il ne peut plus changer de couleur : il est jaune. – Il parcourt toute la gamme des jaunes : il a été jaune citrouille, jaune coing blet, jaune panade, jaune citron. Présentement, il est d'une nuance mal déterminée, nuance d'omelette – d'omelette baveuse. – Je l'attends au jaune safran.
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La guerre a été déclarée hier . La nouvelle en est parvenue à Versailles dans la soirée .
Monsieur Beaudrain , le professeur de lycée , qui me donne chaque jour des leçons , m'a appris la chose ce matin . Il a eu tort , moi qui suis à l’affût de tous les prétextes qui peuvent me permettre de ne rien faire , j'ai saisi celui qui m'était offert .
- est-ce qu'on va se battre bientôt , Monsieur ?
- Pas avant quelques jours , un capitaine d'infanterie de mes amis , m'a dit que nous ne passerions guère le Rhin avant une huitaine de jours .
- Nous allons passer le Rhin ?
- Nous devons le faire pour envahir la Prusse
- Nous allons envahir la Prusse ?
- Nous devons nous venger de 1813 et 1815
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Le drapeau! ... Voilà Thiers, le vieil assassin, l'homme qui a toujours fait litière de la justice et du droit : il est au pinacle. Il montera encore, le chacal ... C'est un patriote ...
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