Un hommage rendu à
Darry Cowl par celle qui a partagé 40 ans de sa vie. Rolande Kalis balise les grandes étapes de sa carrière en y attachant des témoigne de personnalités qui ont côtoyé le comédien. Ce n'est pas une oeuvre littéraire, je suis resté sur ma faim, mais le projet et le texte sont très touchants.
Au temps de ma jeunesse, je me réjouissais toujours en voyant le nom de
Darry Cowl au générique d'un film français qui passait à la télévision: à coup sûr, j'allais passer un bon moment d'amusement ! Depuis, le temps a passé et j'observe que les plus jeunes le connaissent bien moins qu'une grande vedette comme
Louis de Funès, pourtant disparu plus de 20 ans avant lui.
Je remercie les éditions Riveneuve de m'avoir permis de mieux connaître cette vedette de ma jeunesse en m'envoyant ce livre d'hommage, dans le cadre d'une opération Masse critique de Babelio.
André Darricau est né à Vichy en 1925. À 10 ans, il perd son père et apprend que celle qu'il pense être sa mère n'est pas sa mère biologique (qu'il ne retrouvera jamais). C'est aussi pendant son enfance que, pour le punir d'une quelconque bêtise, une gouvernante l'a attrapé par le pantalon et l'a tenu suspendu dans le vide depuis un balcon. Cette grosse frousse sera à l'origine du bégaiement dont il tirera avantage comme comédien.
Mais avant de devenir comédien, son projet était d'entamer une carrière de pianiste. En 1944, à la Libération, la mode était aux pseudonymes américains. André était fan de Dany Kaye. Dany… Darricau…
Darry Cowl ! Comme musicien, il ne percera jamais et peu à peu. le cabaret lui ouvrira les portes de la comédie et pendant une cinquantaine d'années, il jouera en parallèle au théâtre et au cinéma, où il entrera dans la légende en 1957 comme personnage principal du film « Le triporteur » de Jack Pinnoteau. Pour ses prestations comme second rôle, il recevra un
Molière en 1995 et un César en 2004. Il mourra d'un cancer du poumon en 2006.
Rolande Darricau-Kalis, alias Rolande Ségur, née Rolande Cahen, est une actrice née en 1932. Elle est devenue la seconde épouse de
Darry Cowl en 1966. Dans ce livre, elle en retrace dans la vie et la carrière tout en brossant sa personnalité. On suit son parcours, on l'accompagne dans les fêtes chez Barclay ou avec d'autres, on observe son professionnalisme, on l'accompagne dans son combat contre son addiction au jeu; le texte est complété de quelques pages de photos.
Mais le projet de Rolande Kalis était surtout d'accumuler des témoignages de professionnels qui l'ont côtoyé:
Michel Legrand,
Claude Lelouch,
Jean Reno et bien d'autres. À ma connaissance, c'est son seul livre. On sent une certaine maladresse, que l'on peut pardonner à quelqu'un qui devient écrivain à près de 90 ans. Je dirais même que cette maladresse est touchante. C'est beau de sentir tout l'attachement qui s'exprime ici. Par ailleurs, depuis 2006, Rolande Kalis préside l'association « Vive Darry », qui récompense chaque année un talent pluridisciplinaire qui reflète l'esprit de son mari.
Ce livre m'a laissé sur ma faim. Je serais maintenant curieux de lire les livres publiés par
Darry Cowl lui-même: « Le flambeur » (1986), « Le triporteur se livre » (1994), « Débit de paroles » (1996) et « Mémoires d'un canaillou » (2005). Je commencerai probablement par le dernier.