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sur 374 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Rose s'est embarquée avec ses deux enfants pour une croisière en Méditerranée. Une nuit, leur énorme paquebot se porte au secours de migrants, perdus en pleine mer à bord de leur vedette surchargée. Emue par un jeune Nigérien de l'âge de son fils, Rose lui offre des vêtements et le téléphone portable de son aîné. Rentrée chez elle, elle pensera ne garder de cette histoire qu'un prénom, Younès, et des factures de portable qu'elle continuera à régler. Elle sera loin de s'imaginer où vont la mener son geste et ce lien désormais établi à travers ce téléphone.


J'ai été totalement séduite par la première partie du roman, à bord du bateau de croisière. le récit est enlevé, empli d'un humour sarcastique sur le tourisme idiot, tandis qu'il nous fait découvrir des personnages convaincants et réalistes, dans tous leurs doutes et leurs ambiguïtés. L'on se prend de sympathie pour Rose, pour son sentiment de gêne et de culpabilité dont elle pense se tirer à bon compte, une fois reprise par le tourbillon de son quotidien, comme pour tout un chacun pas si facile.


Le livre prend ensuite un rythme moins marqué, où l'humour se fait plus discret au fur et à mesure que Rose se retrouve confrontée à de vraies décisions. Si le souffle du récit n'est plus le même, le questionnement qu'il nous soumet prend tout son sens : et vous, jusqu'où laisseriez-vous un enfant qui n'est pas le vôtre bouleverser votre existence ? Sans misérabilisme ni manichéisme, Marie Darrieussecq met le doigt sur l'embarras de notre société face à l'afflux de réfugiés que les politiques migratoires ne parviennent pas à gérer. Elle nous interroge aussi sur nos priorités et nos tracas quotidiens, si centrés sur nous-mêmes, notre famille et notre travail. Enfin, elle insiste sur l'importance du « toit » et du « chez soi », ces centres de gravité qui nous équilibrent, nous protègent, et nous identifient.


Malheureusement, cette seconde partie du récit m'a agacée par l'inutile et improbable évocation des pouvoirs de magnétiseuse de Rose, et déçue par la facilité presque naïve du dénouement, dont j'attendais bien davantage eu égard à la gravité des thèmes abordés. Ce qui commençait comme un livre coup de coeur s'est ainsi mué en une jolie lecture, sympathique et très actuelle, mais d'une profondeur par trop inégale pour convaincre totalement.

Lien : https://leslecturesdecanneti..
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*** Chronique de la rentrée 2019 # 8 ***

Je découvre l'autrice, Marie Darrieussecq, avec ce roman de notre temps. L'écriture des premières pages est fulgurante. Je suis en croisière d'agrément avec Rose. Je ne sais pas trop pourquoi elle y est sans son mari mais avec ses enfants. Peu importe, on fera connaissance. Je la sens tourmentée par une décision de vie à prendre. Peu à peu, je comprends qu'elle doit choisir entre un divorce avec un mari porté, plus que de raison, sur la boisson ou la poursuite d'une route commune, mais sur quelles bases? A elle de le savoir. Moi, je profite de la croisière.

Et puis, une nuit, entre la Lybie et l'Italie, le bateau repère une pneumatique de migrants qui appellent à l'aide. Les recueillir à bord est une priorité, ne pas les mélanger avec les touristes semble en être une autre, toute aussi importante pour le business.

Mais, Rose, curieuse, thérapeute et en questionnement sur sa vie, va se montrer encore plus curieuse de la vie d'autrui. Elle laisse ses enfants endormis dans la cabine et rejoint un pont inférieur où elle découvre Younès qui a fuit le Niger pour le « Pays », l'Angleterre, le seul au monde où on ne contrôle pas l'identité des gens dans la rue… Younès plonge ses yeux dans ceux de Rose et réclame un téléphone. Rose lui donnera celui de son fils Gabriel. Petit geste, larges conséquences…

La « Mer à l'envers », est un merveilleux titre qui renverse les situations, les valeurs, les priorités. Il illustre cette transformation d'une mère centrée sur elle et ses problèmes en une mère qui, parfois décide, parfois subit ses impulsions mais pose des gestes qui vont métamorphoser la vie, celle de Younès comme celle de sa famille. La mère est double, celle de ses enfants, celle de Younès. Elle est épouse en rupture mais s'appuiera sur son mari, ses enfants, pour se sortir de la situation longtemps cachée de ce lien, ce fil invisible, qui, par le téléphone donné, tisse de nouvelles relations et trame la vie sur un canevas que personne n'attendait, n'espérait ou imaginait.

Avec une écriture, qui au fil des pages, se révèle moins tranchante, moins explosive, Marie Darrieussecq pose tout de même d'excellentes questions, sans manichéisme aussi inutile qu'outrancier. Tout en nuance, elle pose un regard sur les différentes politiques migratoires, interroge le monde des croisières grand luxe pour touristes non pensants. Elle pousse le lecteur à prendre conscience que les croisières organisent un tour en mer pour permettre aux croisiéristes d'échapper à la ‘vie impossible qui est la leur'… alors que des migrants, dans le même espace, rêvent d'une traversée pour trouver, enfin, ‘une vie possible' sans retour à la case départ.

Et, tout à tout, parce que tout est imbriqué, l'autrice pose aussi des bonnes questions sur ce qui fonde la vie de couple, la famille, les choix de vie, les fuites en avant dans la boisson ou les déménagements… C'est notre monde et ses stéréotypes qui sont questionnés et revisités.

A ce titre, avec « La mer à l'envers », Marie Darrieussecq nous offre une héroïne qui interpelle. L'héroïsme de Rose tient dans un GSM donné, sans rupture de communication. Alors, même si, comme le dit la quatrième de couverture, Rose n'est héroïque que par moments, le roman met l'héroïsme à portée de mains. Après tout, il serait bon, parfois, de se laisser pousser par une douce folie qui laisse la place à autrui.

Un roman réussi, utile, sans être tout au long aussi emballant que ses cinquante premières pages.
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Lors d'une croisière de luxe, des migrants sont secourus par l'équipage.
Rose, psychologue en vacances avec ses enfants, donne à l'un de ces migrants le téléphone de son fils.
Un lien sera créé entre eux.
Que dire ?
C'est pas mal mais j'ai trouvé cela très long à lire.
Les rapports du couple, de la famille, ne sont pas assez approfondis à mon goût.
On saute soudainement quelques mois, quelques années dans la vie des personnages.
Une sensation de décousu, de fouillis.
Pourtant Marie Darrieussecq a bien pensé son histoire.
L'idée est bonne.
Alors qu'est-ce qui me chiffonne dans ce livre ?
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Une femme dans la quarantaine, est invitée par sa maman à partir en croisière avec ses deux jeunes enfants de 7 et 15 ans. Rose est psychologue et il semblerait qu'elle possède un don dans ses mains mais elle ne sait pas vivre avec, le mettre au service de .. Il aura fallu cette rencontre avec ce jeune Younès recueilli avec d'autres comme lui, par le capitaine de ce paquebot, une nuit au large des côtes Italiennes. Rose ose franchir les interdits pour voir, rencontrer, aborder. Elle confie le téléphone de son fils à ce jeune homme, sans savoir que ce téléphone deviendra un lien entre eux. La croisière se poursuit, une fois ces migrants confiés à l'Italie. Mais Rose n'est comme plus la même, tant de question la taraude sur elle, Younès, son devenir, son mari, qu'elle ne sait plus si elle doit le quitter ou pas... le retour en France, à Paris et puis ce déménagement, se déroulent toujours dans les incertitudes obsessionnelles.

Il y a un mélange de tout, de trop et de vide dans ce roman, voilà ce que je peux en dire la dernière page tournée. Pourtant, dès les premiers mots, je me suis sentie embarquée sur ce paquebot avec les trois protagonistes. Et puis presque plus rien. Pourquoi ? Je ne serais vraiment dire. L'écriture déjà n'est pas aisée à mon sens, des phrases courtes encore et toujours, un style ? Oui certainement. Un vide aussi comme un manque de poésie pour moi, une évidence ressentie comme dans de nombreux romans d'aujourd'hui. C'est cela oui, il manque de la poésie, les choses sont dites, envoyées de but en blanc sans aucun romantisme. Rose est psychologue, elle a un don ... et alors .. qu'en fait-elle ? Elle va vite gagner de l'argent pour se construire leur piscine .... A côté de cela elle se dit "nature", mange des amandes et évite le sucre, ses enfants sont gâtés et pourtant en mal d'être semble-t'il ? Si peu d'échanges dans cette famille alors que Rose vit et impose aux siens un autre enfant, un enfant d'ailleurs plein d'espoir pour une vie meilleure lui aussi. La rencontre a bien du mal à se faire entre chacun, comme avec moi lectrice, pauvre Younes j'ai envie de dire et en même temps que ferais-je de mieux à la place de Rose ? Toutes mes excuses ma chère Marie, mais je n'ai pas été séduite par votre roman, par cette histoire, il y a pourtant tout ce qui m'interpelle, mais, oui il y a un mais, décousu, mal foutu ? Est-cela la raison de mon désamour ? Certes c'est un sujet délicat je vous l'accorde, de ce point de vue j'ai préféré le jeune Youri de Tobie Nathan, qui lui aussi racontait l'histoire d'un migrant, qui lui aussi racontait des pouvoirs entre ses mains .... Mais voilà c'est Tobie Nathan !

Eh bien je suis un peu triste et puis c'est comme cela, n'est ce pas, je vous ai entendu dire que vous aviez mis 5 ans pour écrire ce roman avec des voyages au Niger, à Calais .... des rencontres... tout un travail, il faut le reconnaître mais le résultat ne m'a pas offert une envolée littéraire au sens du terme. A regret !
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Rose est en croisière sur la Méditerranée avec son fils Gabriel et sa fille Rose. Elle semble désabusée, loin de la réalité. Un incident survient : des naufragés sont recueillis et elle croise le regard de Younès, un jeune africain. Elle subtilise des affaires à son fils et son téléphone et les remet à Younès.

Rose vit en décalage avec la réalité et subit ses enfants. Elle poursuit la croisière en imaginant ce que deviennent les naufragés loin des touristes, dans les sous-sols du bateau. Elle perd la trace de Younès et la retrouve grâce au mobile puisqu'il tente de l'appeler. Elle ne décroche pas. Elle imagine son errance, son parcours de migrants. La petite famille rentre à Paris où le mari se débat avec son travail et se réconforte avec l'alcool. le ton de l'autrice donne l'impression que Rose est placide, détachée des événements. Elle pense à Younès, se questionne, mais ne répond toujours pas à ses appels.

Emma développe un terrible eczéma, Gabriel se mure et écrit. Rose semble mieux gérer ses patients en tant que psychologue que sa propre famille. Elle est consciente de ses failles et continue à être désinvolte face aux appels, peut-être de détresse, de Younès.

Le déménagement les amène dans le Pays basque. Peu après Rose répond sur l'ancien mobile de son fils, par inadvertance. Elle n'avait parlé de tout ça à personne. Younès est à Calais, blessé. Elle part dans un road-trip pour le retrouver grâce à la géolocalisation. On a droit à des scènes de nuit, presque hallucinées qui rappellent la triste réalité des migrants forçant des camions de nuit avec les policiers qui cherchent à les intercepter. Que vient faire Rose dans cet univers, loin de sa vie feutrée ? Elle va pourtant ramener Younès chez elle, prendre soin de lui. Pendant des mois, la famille intègre ce jeune adulte Nigérian. Rose qui s'est mise à jouer les guérisseuses dans son cabinet croule sous les demandes. Sa richesse, elle l'investit pour l'avenir de Younès qui n'a qu'un mot à la bouche : Londres. Elle n'en oublie pas moins les siens et semble mener une expérience de vie. Prendre soin, c'est dans son ADN.

La suite, c'est un coup de fil de Younès installé dans une nouvelle vie. Et Rose ira le rejoindre, encore une fois.

Ce roman qui ne m'emballait pas au départ, à cause de sa morosité, de l'indifférence de Rose, va crescendo dans les événements. le style d'écriture devient plus saccadé, comme l'urgence d'aider Younès. Rose qui était passive pendant que Younès errait en Europe, prend les choses en main et essaye de faire le bonheur de ce jeune migrant, sans pour autant ignorer sa famille.

Mon intérêt est finalement devenu croissant dans ce roman.
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Rose, un peu fatiguée de sa vie parisienne, part en croisière en Méditerranée. Une nuit, entre l'Italie et la Lybie, le bateau de croisière croise la route d'une embarcation de migrants. le bateau recueille le peu de personnes appelant à l'aide qui ne se sont pas noyées, en attendant les garde-côtes italiens. C'est à ce moment-là que Rose fait la connaissance de Younès. Elle lui donne le téléphone de son fils. Il l'emporte avec lui dans son périple, notamment au beau milieu de la Jungle de Calais. Dans le répertoire du téléphone de son fils, il y a bien sûr le contact de sa mère, Rose, que Younès ne cessera de vouloir appeler...

Ce roman est composé de contrastes aussi saisissants que réprobateurs. L'auteure, pour montrer la différence de vie entre les occidentaux et les migrants, précise le prix de la semaine sur le bateau de croisière, les appellations des différentes cabines (« confort », « prestige »). Son point de vue, bien que véridique, est un peu culpabilisateur et je ne pense pas que ce soit le meilleur moyen de sensibiliser l'opinion publique. D'autant que, manque de chance, le personnage de Rose qu'elle a elle-même construit n'est pas si riche (elle déménage à Clèves car elle ne peut pas se payer pour elle, son mari et ses deux enfants, plus qu'un 58m2 à Paris) et n'est pas si éloignée que ça des considérations de l'espèce humaine (elle est psychologue). C'est Madame tout le monde. Est-ce alors bien nécessaire de l'accabler de tous les malheurs des autres quand on sait qu'actuellement les États européens se renvoient gentiment la balle pour ne pas accueillir des migrants qui fuient, notamment, la guerre en Syrie, sans que le peuple ait son mot à dire.

Tout le récit est tissé autour d'un lien : celui téléphonique, reflet obligé de notre époque numérique. Il y a entre tous les personnages, cet objet électronique, aussi important soit-il, quand autour, les problèmes humanitaires et sociétaux s'époumonent. Cela étant, les personnages secondaires dont l'auteure dresse certains traits (le mari alcoolique, le fils littéraire, la bonne copine Solange) paraissent inutiles. Ils sont là pour le décor, et encore. Je ne me suis pas plus attachée aux personnages principaux (Rose et Younès) car leurs sentiments profonds ne sont pas dévoilés. On les voit plus évoluer que les autres, certes, mais ce n'est pas pour autant que leur psychologie est détaillée. Autour de cette histoire principale (aider un migrant) dont d'ailleurs on perd parfois le fil, sont révélés d'autres détails dont on ne comprend pas non plus la place, notamment les pouvoirs spirituels de Rose. Si le début du roman s'annonçait fort en émotions, la suite perd peu à peu de son intérêt : on voit mal où l'auteur veut en venir. La déception culminante du roman se situe encore dans sa chute, un peu facile, pour un sujet aussi fort.

Bien que je n'aurais pas vu un style empreint de pathos, j'ai quand même trouvé le récit trop froid et distancié. Il ne m'a fait passer aucune émotion. Je n'ai pas eu l'occasion de me demander si Rose avait raison ou tort, ce que j'aurais fait à sa place.

Bref, lors de la lecture de ce roman dont le titre étant pourtant prometteur, je me suis ennuyée et ne l'ai pas apprécié. Si vous voulez lire un beau livre sur les migrants, je vous conseille plutôt Les échoués de Pascal Manoukian.
Lien : https://littecritiques.wordp..
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J'ai presque lu tous les livres de Marie Darrieussecq; c'est inégal (et très varié)
J'attendais beaucoup de celui-ci car depuis six ans je participe à un comité de lecture sur la littérature de l'exil et ce livre promettait un regard différent: celui d'une bourgeoise qui découvre de près les problèmes des migrants...Rose est en croisière avec ses deux enfants, sa mère lui a offert cette pause pour faire le point sur son couple et son futur déménagement depuis Paris à Clèves au pays basque que connait si bien l'autrice. Par hasard le paquebot rencontre l'esquif surchargé de migrants; on les accueille à bord avant de les remettre aux responsables politiques. Curieuse, Rose s'approche; elle va être touchée par un jeune nigérien à qui elle donne le portable de son fils (!) Younès l'emportera et cela sera le lien entre Rose et le jeune migrant dans son périple. Rose découvre l'écart entre son existence feutrée même si non dépourvue de soucis, avec les problèmes de l'immigration.
Je n'ai pas trouvé ce que j'espérais mais cela va devenir de plus en plus difficile de lire quelque chose d'original sur ce sujet si souvent abordé. Je n'ai pas ressenti l'émotion que j'attendais sur un sujet si sensible (même si, au moment où j'écris il n'y en a plus que pour les JO et la Covid)
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Voilà un roman que je voulais lire depuis sa sortie, le thème des jeunes migrants non accompagnés me touchant de très près. Malheureusement, leur situation n'a guère évolué depuis La mer à l'envers de Marie Darrieusecq.
Je crois que l'auteure a bien exprimé les divers sentiments qui peuvent être les nôtres, dans notre quotidien somme toute confortable, lorsque nous sommes confrontés à la situation de ces populations qui fuient un impossible avenir vers un Eldorado surfait et mensonger.
Marie Darrieusecq touche du doigt ; avec son écriture toujours aux frontières (!) de l'imaginaire ou du surnaturel, comme ici; une problématique humaine à laquelle on ne voit pas de solution tant que les formes d'aide ne seront pas repensées ; elle choisit de placer le cas entre possible et impossible. Son propos "sonne" vrai, son empathie, articulée sur son pouvoir de "magnétiseuse" ouvre largement la réflexion. Un roman qui ne manque pas d'intérêt.
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"La mer à l'envers" de Marie Darrieussecq est une histoire d'actualité sur une femme, une épouse et une mère, qui par hasard croise la route d'un réfugié, Younes, lors d'une croisière et il devient une partie constante de sa vie.
Rose et ses deux enfants participent à une croisière en Méditerranée, cadeau de sa mère. Rose est ravie: cette croisière lui donne l'occasion de faire une pause à la fois dans son mariage et les travaux de rénovation de leur maison. Lorsque nous rencontrons cette femme, sa carrière et sa famille semblent l'épuiser totalement.

Mais lorsque le bateau de croisière vient en aide aux réfugiés naufragés , la vie de Rose change. Elle donne le téléphone portable de son fils et certains de ces vêtements à Younès, un jeune réfugié. Elle veut l'aider. le téléphone fournit une connexion avec Younès et un moyen pour Rose d'essayer d'aider. Mais avec quelle efficacité Rose peut-elle aider Younès? Et qu'en est-il de sa famille à elle ?

J'ai trouvé ce roman troublant. Quelle est l'histoire de Younès? D'où vient-il et pourquoi est-il parti? Certaines des réponses ne sont pas évidentes. Et, parce que notre vision du monde de Younès passe par les yeux de Rose, elle est incomplète. Pour moi, c'est l'une des forces de ce roman. Non pas parce que notre image de Younès est incomplète, mais parce que Rose, une femme blanche, d'âge moyenne, de la classe moyenne ne peut jamais comprendre pleinement sa situation. Elle essaie, à sa manière, d'aider.
D'un autre côté, Rose semble avoir du mal à se connecter avec ses propres enfants: une situation difficile pour un psychologue pour enfants. le contraste le plus évident est montré entre ses enfants et Younes. Même si Emma et Gabriel ne sont ni méchants ni détestables, ils se comportent simplement comme des enfants ordinaires, mais ils semblent être orientés vers la consommation, matérialistes et ingrats pour tout ce qui leur est donné et offert. Faire entrer Younès dans la famille semble combler un vide qui y a toujours été caché.

On n'apprend pas grand-chose dans le roman sur Younès, pourtant, ce n'est pas l'histoire d'un pauvre réfugié, mais celle d'un combattant qui n'abandonne pas et poursuit son rêve. Ce qui est beaucoup plus intéressant, c'est ce que la rencontre libère chez Rose et lui fait réévaluer sa vie. Une lecture intéressante qui offre beaucoup de matière à réflexion.
C'est un roman qui m'a laissé un peu sur ma faim ,avec plein des questions dans la tête, après l'avoir terminé, sur ce qui allait se passer ensuite. Younès trouverait-il le nouveau départ qu'il cherchait? Rose trouverait-elle ce dont elle a besoin? Et qu'en est-il de ses enfants? de son couple?
Marie Darrieussecq a choisi l'un des grands enjeux de la politique européenne des cinq dernières années pour son roman. Ce qu'elle contraste à la perfection, c'est la vie et ses chances de ceux qui vivent en Europe et qui sont aisés (ce qui ne les protège pas des soucis et des problèmes) et de ceux qui risquent tout, même leur vie, pour mieux vivre ou rêver. Lorsque ces mondes se heurtent, il est intéressant de voir comment les gens réagissent.
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Le paquebot sur lequel Rose et ses enfants font une croisière/réflexion pour elle sur son couple, recueille une nuit des migrants. Rencontre choc pour elle qui donne le téléphone de son fils à Younès, jeune nigérien avec lequel elle semble comme appelée.
Bouleversée et tiraillée entre la poursuite de sa vie de psychologue guérisseuse et l'envie d'adopter ce jeune étranger, elle finit après maints renoncements, par aller à Calais et s'impliquer dans le sauvetage de Younès blessé, qui la guérira d'elle-même et de ses tourments au cours de sa convalescence.
Thème d'actualité bien développé et traité avec talent, servi par une écriture aussi esthétique que pudique.
Les préoccupations bourgeoises de l'auteur semblent toutefois imprégner l'héroïne qui ne réussit pas à susciter une grande sympathie dans son acte d'altruisme.
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