AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782754829878
200 pages
Futuropolis (10/06/2020)
3.71/5   14 notes
Résumé :
Le Shaolin cowboy traverse un désert sans fin à dos d’une mule particulièrement bavarde et un poil philosophe, lorsqu’il tombe dans le guet-apens du Roi Crabe et de ses (très) nombreux hommes de main. Le voyageur devra alors faire preuve d’habileté au kung-fu pour se débarrasser de ses (très) nombreux adversaires. Si seulement il n’avait pas massacré la famille du roi-crabe en dégustant un plateau de fruits de mer.
Et pour tant, les ennuis ne font que commenc... >Voir plus
Que lire après The shaolin cowboy : Start trekVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
De 2004 à 2007, Geof Darrow a publié 7 numéros d'une série intitulée The shaolin cowboy. Ces épisodes ont été écrits, dessinés et encrés par Geoff Darrow, avec une mise en couleurs réalisée par Peter Doherty, Lovern Kindzierski et Alex Wald. Cette histoire a d'abord bénéficié d'une réédition en anglais en 2014, par Burlyman Entertainment.

A une époque indéterminée (fin du dix-neuvième siècle ?), un cowboy progresse dans un désert de sable non identifié, à dos d'âne. le cowboy ne porte pas de nom, l'âne s'appelle Lord Evelyn Dunkirk Winniferd Esq. the Third. le cowboy ne parle quasiment pas ; l'âne est intarissable, un vrai moulin à paroles. Dans ce désert, ils tombent face au gang (très nombreux) du Roi Crabe. Ce dernier explique au cowboy pourquoi il lui en veut, avant un affrontement d'anthologie.

A la suite de ce combat dantesque, le cowboy poursuit sa route, et aperçoit un enfant tout juste en âge de marcher, aux 2 mains ensanglantées. Alors qu'il s'en approche 3 démons surgissent des sables, et celui en forme de squelette attaque le cowboy. Au cours de cet affrontement titanesque, un énorme dinosaure se soulève des sables ; il porte une ville fortifiée sur son dos. L'âne progresse sur son dos vers les portes de la cité en protégeant le bébé, alors que le combat entre la tête du squelette et le cowboy se poursuit dans les entrailles du mastodonte.

Geoff Darrow est connu pour avoir illustré 2 récits écrits par Frank Miller : Hard Boiled et The Big Guy and Rusty the boy robot. Il a également travaillé avec les frères Wachowski comme concepteur graphique sur la Trilogie Matrix et sur Speed Racer. Il réalise des dessins avec un niveau de détails obsessionnel.

Au cours de ces 7 épisodes, Shaolin cowboy se bat contre un tel nombre d'adversaires qu'il finit par s'agir d'une armée de belle taille, avec des mouvements de plus en plus impossibles, et des armes qui laissent songeur. L'histoire se termine sur un suspense non résolu. Une bonne partie de l'action se déroule dans un désert de sable, avec quelques formations rocheuses, ce qui chez un autre dessinateur aurait été la marque d'une paresse, pour ne pas avoir à dessiner de décors.

Pour le lecteur qui a déjà lu du Geoff Darrow, il sait qu'il va trouver des cases bourrées à craquer de détails, des combats très brutaux et une forme discrète de second degré. Dès la première page (un dessin pleine page du désert vu du ciel), Darrow prouve par l'exemple son obsession du détail. Les formations rocheuses ne sont pas vaguement esquissées à grands traits, mais chaque excroissance, chaque plissement est marqué par un trait fin. Les nuages sont également représentés avec minutie. Il est possible de distinguer chacun de la dizaine de volatiles évoluant dans le lointain.

Il en va de même pour les personnages. La présentation des membres du gang du Roi Crabe s'étale sur 10 pages (avec un découpage très inattendu), détaillant des dizaines d'individus chacun avec une morphologie et une tenue vestimentaire différente, et dessinée avec précision.

Tout au long de ces 200 pages, le lecteur peut donc se repaître de dessins très denses en informations visuelles, jusqu'à satiété. Ce qui est proprement incroyable, c'est que malgré la profusion de détails minuscules, chaque case reste immédiatement lisible. La composition de chaque case a été conçue de telle sorte à ce que les principaux éléments soient immédiatement assimilables par le lecteur.

Lors d'une séquence, le cowboy éventre un requin à l'aide d'une tronçonneuse, et tous les objets contenus dans son ventre s'éparpillent dans sa trajectoire. Il doit y a avoir plusieurs centaines d'objets de petite taille. Si le coeur lui en dit, le lecteur peut prendre le temps de tous les observer. Il aura la surprise de tous les reconnaître, sans difficulté. le seul défaut mineur dans la représentation des objets éparpillés (dans cette scène comme dans d'autres) réside dans le fait que Darrow les répartit de manière uniforme sans tenir compte des irrégularités dans le mouvement (ou ailleurs dans le relief).

Pour pouvoir apprécier cette approche graphique, il faut donc que le lecteur ait un goût pour cette interprétation obsessionnelle de la réalité. Il faut également qu'il ait un goût pour la violence, ou en tout cas qu'il soit capable de l'apprécier comme un facteur de divertissement. le cowboy shaolin se bat pour défendre sa vie, avec des armes à feu ou des armes blanches. Il tue sans remord, tranche sans pitié et perfore sans regret. le sang gicle, les membres tombent, les tripes se retrouvent à l'air. Geoff Darrow chorégraphie et les affrontements et réalise de magnifiques séquences très cinématiques. C'est un rare plaisir que de pouvoir découvrir des séquences aussi minutieuses et aussi intelligentes dans la conception de leur déroulement.

L'accumulation de combats magnifiques n'a rien de réaliste. Il s'agit d'un exercice de style dans lequel l'auteur prouve sa dextérité et son imagination à concevoir et mettre en scène des affrontements défiant l'entendement. Rien que pour ça, ces épisodes sont d'une qualité exceptionnelle, et constitue un divertissement de haut vol. Mais le plaisir de lecture ne s'arrête pas là.

Darrow est conscient de la nature parodique de sa narration, et il en joue. Il se permet des rebondissements qui défient l'entendement et la plausibilité. Il est impossible de croire à cette cité fortifiée perchée sur un dinosaure aux proportions gigantesques, et encore au moins au combat qui s'en suit dans ses entrailles entre le cowboy et un requin guidé par la tête d'un revenant. L'apparence du Roi Crabe dépasse aussi les possibilités de suspension consentie d'incrédulité. Aux yeux du lecteur, ces éléments participent d'une forme d'humour absurde, qui se marie bien avec les autres composantes humoristiques.

D'un côté il y a le cowboy au sérieux imperturbable, aux mots rares et pesés. de l'autre côté, il y a l'âne pourvu d'une personnalité sarcastique. Ses propos sont très drôles, et contiennent une quantité de jeu de mots impressionnante. Son débit fait un penser à celui d'Eddie Murphy, avec la même forme de moquerie impertinente. Geoff Darrow sait également manier un humour visuel assez noir. Dès la page 7, le cowboy se débarrasse des douilles vides dans son pistolet, en les faisant tomber dans la bouche ouverte de l'ennemi qu'il vient d'abattre, comme s'il s'agissait d'une poubelle ou d'un cendrier. Dans la page précédente, le lecteur remarque également qu'il peut détailler toutes les particularités du sexe de l'âne. Pour un lecteur de bandes dessinées, cette absence de pudeur de la part du dessinateur constitue également une forme d'humour, dans la mesure où il indique par là qu'il refuse de se soumettre aux règles de bienséance implicites de ce medium.

L'intrigue est donc assez mince puisqu'il s'agit pour le cowboy (bien aidé par son âne) de survivre aux attaques qu'il subit en tuant tout le monde (ou peu s'en faut), et par la suite de protéger cet étrange bébé. A l'évidence le divertissement n'est pas à chercher dans l'intrigue.

Ces 7 épisodes forment une histoire incomplète d'une rare densité narrative, du fait de dessins détaillés jusqu'à l'obsession. L'intérêt principal est donc de se repaître de ces représentations maniaques. le plaisir provient également de la qualité exceptionnelle de la narration graphique, de la personnalité de l'âne, de l'inventivité des situations, de l'imagination débridée jusqu'à l'absurde et de l'humour (noir) omniprésent. Geoff Darrow a écrit et dessiné la suite de ces aventures hors norme : The Shaolin Cowboy: Shemp Buffet, publié par Dark Horse Comics.
Commenter  J’apprécie          70
Geoff Darrows appartient à une mouvance d'illustrateurs nés au mauvais endroit! Avec les Richard Corben (Grand prix d'Angoulême 2018), Simon Bisley et ses peintures barbares dantesques qui ont influencé notamment Olivier Ledroit, l'italien Liberatore , la mouvance ultra-réaliste trash japonaise, et plus récemment les albums d'Eric Powell il fait partie des auteurs en liberté totale dont l'amitié avec Moebius n'est pas anodine tant son travail semble tout droit sorti du magazine Métal Hurlant. Son nom est sorti du cercle des initié en 1999 lorsque les soeurs Wachowski l'embauchent avec les yeux de Chimène pour mettre en place l'univers visuel et le storyboard des films Matrix. Quand on voit la finesse de son travail on les comprend…

Ce double album (j'y reviens) est un trip sous acide, un mélange entre le artbook déchaîné d'un auteur maniaque, le storyboard détaillé d'un film d'animation qui n'existe pas et une grosse farce sacrément gonflée. Ne cherchez pas de message, de sous-texte ou je ne sais quelle vision! Geoff Darrow utilise son Shaolin Cowboy pour latter du gang dégénéré, du zombie, du requin géant et du cadavre possédé… Vaguement frustrant du fait de la structure totalement apocalyptique du « récit », l'ouvrage est d'une générosité graphique folle car l'auteur ne connaît pas la contrainte. Ainsi le second volume, outre un texte de trois pages relatant des évènements potentiellement précédents et une nouvelle de soixante pages en fin d'ouvrage, reprend le récit au travers d'une sidérante séquence de démontage de zombie sur… cent pages! Cent pages muettes de baston virtuose, le plus long plan séquence de l'histoire du cinéma qui n'en est pas un, bref, quelque chose de jamais vu et qui ne sera certainement jamais refait. Gonflé, d'une précision diabolique, un peu lassant au bout de cinquante pages, mais quelle expérience! [...]

Lire la suite sur le blog:
Lien : https://etagereimaginaire.wo..
Commenter  J’apprécie          30
Une B.D. qui m'a attirée de par ses grandes planches colorées situées au pays des cowboys. La lecture, c'est une autre histoire où il est question d'un crabe royal qui se venge après que toute sa famille a été bouffée. Les animaux parlent aux humains d'acteurs de western, de rap. Des massacres à tire larigot, du langage ordurier. Rien compris.
Commenter  J’apprécie          10
Un premier tome chez Futuropolis qui regroupe les épisodes 1 à 7 de Shaolin Cowboy, initialement édités chez Burlyman Entertainment. Un titre accrocheur, qui laissait présager quelque chose d'original, limite barré. Et j'avoue ne pas avoir été déçue sur cet aspect !

Quelque part dans le désert américain, Shaolin Cowboy règle ses comptes avec les ennemis qu'il a visiblement laissé sur sa route. Notamment le roi Crabe, qui lui reproche d'avoir dégusté sa famille. Il ne sera pas le seul à l'affronter dans ce monde impitoyable !

Les aventures de Shaolin Cowboy sont complètement loufoques. Aucune logique ne semble régir ce monde totalement kafkaïen. C'est décalé, et ça fait du bien de voir un comics qui sort de l'ordinaire. Les amateurs du genre vont apprécier. le sang coule à profusion à la manière d'un film déjanté de Tarantino. Un bâton pour combattre ? Meilleur combiné à une tronçonneuse bien sûr. Un crabe rancunier, un squelette qui perd la boule (au sens propre), des requins sans pitié. Toute une palette d'ennemis qui vont lui donner du fil à retordre ! C'est sans compter sur son fidèle destrier, toujours prêt à lui donner un coup de main - ou plutôt de sabot. Doté de parole, ce dernier n'est pas avare en blagues ! J'ai ri. Beaucoup. Un bon comics sans prise de tête !
Lien : https://jen-s-addiction.blog..
Commenter  J’apprécie          00

Citations et extraits (2) Ajouter une citation
- Ceux qui choisissent le chemin de la lumière doivent soigneusement éviter deux extrêmes. D'une part céder aux désirs du corps, d'autre part s'imposer une ascèse excessive martyrisant le corps et l'esprit.
- Si ça veut dire que je peux apprendre le jiu-jitsu pour tuer mon ennemi et faire pleurer ses femmes, alors oui, je veux suivre le chemin.
Commenter  J’apprécie          00
Quand l'économie de la nation s'enfonce dans le marasme, l'empereur et roi Trump, pour boucher le trou de son budget, crée un impôt sur le papier toilette, espérant ainsi purger le pays de ses dettes une fois pour toutes.

Ces mesures parviennent également à créer un solide marché brun pour le papier hygiénique.
Commenter  J’apprécie          00

Lire un extrait
Videos de Geof Darrow (19) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Geof Darrow
Les nouveautés Futuropolis de janvier 2024
autres livres classés : bande dessinéeVoir plus
Les plus populaires : Bande dessinée Voir plus


Lecteurs (22) Voir plus



Quiz Voir plus

Les personnages de Tintin

Je suis un physicien tête-en-l'air et un peu dur d'oreille. J'apparais pour la première fois dans "Le Trésor de Rackham le Rouge". Mon personnage est inspiré d'Auguste Piccard (un physicien suisse concepteur du bathyscaphe) à qui je ressemble physiquement, mais j'ai fait mieux que mon modèle : je suis à l'origine d'un ambitieux programme d'exploration lunaire.

Tintin
Milou
Le Capitaine Haddock
Le Professeur Tournesol
Dupond et Dupont
Le Général Alcazar
L'émir Ben Kalish Ezab
La Castafiore
Oliveira da Figueira
Séraphin Lampion
Le docteur Müller
Nestor
Rastapopoulos
Le colonel Sponsz
Tchang

15 questions
5212 lecteurs ont répondu
Thèmes : bd franco-belge , bande dessinée , bd jeunesse , bd belge , bande dessinée aventure , aventure jeunesse , tintinophile , ligne claire , personnages , Personnages fictifsCréer un quiz sur ce livre

{* *}