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Citations sur La Terre nous est étroite et autres poèmes (74)

J’ai la nostalgie du café de ma mère,
Du pain de ma mère,
Des caresses de ma mère…
Et l’enfance grandit en moi,
Jour après jour,
Et je chéris ma vie, car
Si je mourais,
J’aurais honte des larmes de ma mère !
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Mon père

Un astre passa à l’horizon,
Descendant...descendant.
Ma chemise était
Entre feu et vent,
Et mes yeux pensaient
A des dessins sur le sable.
Et mon père a dit un jour :
Celui qui n’a pas de patrie,
N’a pas de sépulture
... Et il m’interdit de voyager !
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... Nous passons sur le chemin,
Enchaînés,
Prisonniers.
Laquelle, de ta main ou de la mienne,
A endolori l'autre?
Je ne sais.
Mais aucune ne planta cette fois,
Dans ta poitrine ou la mienne,
Le dard du souvenir.
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"Ne pourrais-tu éteindre une lune ?

Ne pourrais-tu éteindre une seule lune que je m’endorme ?
Que je m’endorme, un moment, sur tes genoux et que se réveillent les mots
Pour louer les vagues de ce blé qui croît entre les nervures du marbre ?

Tu m’échappes, gazelle apeurée qui danse autour de moi et danse
Et je ne parviens pas à rattraper un cœur qui mord tes mains et crie : Reste
Que je sache de quel vent se lèvent sur moi ces nuées de colombes

Ne pourrais-tu éteindre une seule lune que je vois
La vanité de la gazelle assyrienne qui poignarde son chasseur, d’une lune ?
Je te cherche mais ne trouve pas le chemin. Où est Sumer
en moi… et où est le pays de Shâm ?
Je me suis souvenu que je t’avais oubliée. Danse donc au firmament des mots."
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Une belle dans Sodome

Et la mort sur ton corps prend
Le visage du pardon.
Et je souhaite mourir
Au coeur du plaisir, ô ma pomme,
Ma femme brisée,
Et je souhaite mourir,
Hors du monde... dans une tornade qui s’éteint.

(Celle que j’aime a deux visages.
Un visage hors le monde,
L’autre dans Sodome la vieille.
Et entre eux deux,
Je quête la face de la vérité)
(.....)
(Celle que mon corps réclame
Est belle
Comme la rencontre du rêve et de l’éveil,
Comme le soleil qui, dans les habits de l’orange s’en va
A la mer.
Celle que mon corps réclame
Est belle
Comme la rencontre du jour et de sa veille,
Comme le soleil que la mer rejoint
Sous sa chemise légère)
(....)

1966
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JE DIS TANT DE CHOSES

Je dis tant de choses sur la différence ténue entre les femmes et les arbres,
Sur la magie de la terre, sur un pays dont je n'ai trouvé le tampon sur aucun passeport
Et je demande : Mesdames et messieurs aux coeurs bons, la terre des hommes est-elle, comme vous l'affirmez, à tous les hommes ?
Où est alors ma masure ? Et où suis-je ? L'assemblée m'applaudit
Trois autres minutes. Trois minutes de liberté et de reconnaissance... L'assemblée vient d'approuver
Notre droit au retour, comme toutes les poules et tous les chevaux, à un rêve de pierre.
Je leur serre la main, un par un, puis je salue en m'inclinant... et je poursuis ce voyage
Vers un autre pays, où je dirai des choses sur la différence entre mirages et pluie
Et demanderai : Mesdames et messieurs aux coeurs bons, la terre des hommes est-elle
A tous les hommes ?

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Le vent m'emporte lorsque la terre me devient étroite. Il me faut voler et brider le vent. Mais je ne suis qu'un fils d'Adam. J'ai senti des flûtes sans nombres déchirer ma poitrine. J'ai sué de glace et j'ai vu ma tombe sur les paumes de mes mains. Je me suis éparpillé sur le lit, j'ai vomi, perdu quelques instants connaissance. Je suis mort.
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MUSIQUE ARABE


« Aah si le jeune homme était de pierre… »
Que ne suis-je une pierre.

Faut-il, toutes les fois que deux yeux regardent dans le vide,
Que ces nuages me dispersent,
Nuages ?
Et toutes les fois qu’une oiselle égratigne un horizon,
Que je quête une idole ?

Faut-il, toutes les fois que luit une guitare,
Que mon âme cède
À son trépas dans l’écume des navires ?

Faut-il, toutes les fois qu’une femme se trouve femme,
Qu’un éclair, jailli de ma hanche, m’illumine
Et me consume ?

Faut-il, toutes les fois qu’une mauve se fane,
Qu’un oiseau pleure sur un rameau,
Qu’un mal m’atteigne
Ou que je m’écrie : Ô ma patrie ?

Faut-il, toutes les fois que les amandiers fleurissent,
Que je me consume en eux ?
Toutes les fois qu’ils prennent feu,
Que je sois fumée et mouchoir,
Que le vent du nord
Me déchire et que la pluie efface mes traits ?

« Aah si le jeune homme était de pierre… »
Que ne suis-je une pierre.
                                 1984

p.158-159
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PSAUMES
(extraits)
I


Ma peau s'est collée à ma gorge. Sous mes fenêtres passe
le vent vêtu de gardes. Et l'obscurité n'a pas d'heure.
Lorsque les soldats lâcheront mes mains,
J'écrirai quelque chose…
Lorsqu'ils lâcherons mes pieds,
Je ferai quelques pas…
Et lorsqu'ils tomberont de mes yeux,
Je te verrai… Je verrai à nouveau ma silhouette.
Je te chante ou ne te chante pas.
Tu es le seul chant, et si je me taisais, tu me chanterais.
Et tu es
L'unique silence.

[…]

p.56
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(...)

Je suis toi dans les mots
Un même livre nous réunit
Nous sommes également couverts de cendre et nous n'étions
Dans l'ombre que deux victimes, deux témoins
Deux courts poèmes sur la nature
Attendant que le ravage achève son destin

(...)
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